Quels exercices puis-je donner en français en CAP ?

Bonjour à tous,

Sur le conseil de Oudemia, je poste ici plutôt que sur le forum de Lettres/Langues.

Je suis archi neo prof comme je l'ai dit dans ma présentation.

J'ai mené mes premiers cours de français cahin-caha depuis septembre, je me demande pourquoi les élèves ne m'ont pas envoyé de tomates mais bon, j'ai réussi à faire illusion tant mieux.

Maintenant, je voudrais commencer à travailler un peu sérieusement pour mes CAP coiffure première et deuxième année, j'aimerais leur donner quelque chose quand même.

Qui dit français dit étude de texte. Mais comment étudier ces textes ? Et comment faire travailler les élèves ? En clair, quels exercices leur donner ?

Moi je choisis un texte. Super. Mais qu'est-ce que je leur fais faire ? J'ai une tutrice géniale qui m'a donné des idées comme les mettre en groupe par deux et trouver des questions auxquels ils savent répondre, et ensuite ils posent les questions aux autres groupes.

Mais ce dont j'aurais besoin, c'est d'une liste d'exercices possibles. Je n'en demande pas cinquante, car même d'ici la fin de l'année je n'en ferai pas autant, mais plus j'en aurai et plus je pourrai varier et tester, évidemment.

Je crois avoir compris que les BDD ne sont accessibles qu'aux contributeurs, et je comprends ça parfaitement.

Ceci dit, peut-être que vous pourriez me donner des idées quand même ?

Pour l'instant, j'ai un dialogue de 30 ou 40 lignes, et je ne sais pas quoi faire avec. Si vous voulez je vous donne la référence.

Merci à tous !

PS : je n'ai pas un rond, il n'y a pas de CDI dans l'établissement, les éditeurs de manuels n'en envoient plus gratuitement à moins qu'on en fasse acheter pour la classe entière par l'établissement et je suis très loin du CRDP. Je préfèrerais donc, si vous voulez me donner des ressources, que ce soit des sites et non pas des livres. Merci beaucoup.

Qu'est-ce que tu entends par exercices ? De la grammaire, conjugaison ?

Sur l'analyse de texte :
- auteur, nature... c'est tout bête, mais parfois, c'est une cata ;
- étude du vocabulaire ;
- étude des champs lexicaux ;
- portrait moral/physique ;
Surtout, pense au travail d'écriture en vu de la préparation au CCF : transformer un texte en dialogue, écrire une suite...

As-tu penser à regarder les sites des Lettres-Histoire des différentes académies, il y a plein de ressources ? Je les ai beaucoup utilisés à mes débuts, notamment celui d'Aix Marseille.

Bonsoir Poine,

et d'abord, bravo pour ton admission au concours, je ne peux qu'imaginer le soulagement après plusieurs années de chômage.
Si tu l'as obtenu aussi facilement sans préparation, c'est que tu as l'esprit vif et adaptable aux exigences variées, à n'en pas douter.

Apparemment, tu n'éprouves d'incertitudes que pour le français. C'est donc que tu ne te poses aucune question sur la façon dont tu peux préparer tes élèves aux épreuves d'HGEMC. Tu sais donc comment préparer un cours. Ce que tu ne sais pas, tu le recherches (j'imagine aisément qu'on ne peut pas tout connaître en histoire, géo et EMC, qu'il faut se renseigner sur les programmes, etc.).

Tu es donc capable de faire pareil en français !
A cette adresse, tu trouveras les annales des sujets d'épreuve de français CAP :
http://www.crdp-montpellier.fr/ressources/examens/consultation/epreuves.aspx?choixdip=5003361000

Tu pourras donc en déduire à quoi tu dois préparer les élèves, ce qu'ils doivent être capables de faire.
Si tu veux savoir où ils en sont, pourquoi pas leur proposer un de ces sujets d'annales en test ? Après l'avoir corrigé, tu sauras d'où tu pars et tu auras sans doute une meilleure idée des étapes par lesquelles passer pour les faire progresser.
Si tu trouves qu'ils sont déjà assez à l'aise, tu pourras aussi décider de les faire aller plus loin que le niveau requis, ce n'est jamais perdu.

En ce qui concerne la grammaire, les élèves ont-ils un manuel ?
Pour toi-même, même fauché, il faut que tu procures au minimum un bouquin qui te permette de te remettre vite dans le bain, et de façon simple et structurée.

En ce qui concerne l'écriture, et c'est en lien avec la grammaire et la compréhension de texte, auxquelles il faudrait ajouter je pense un travail de vocabulaire, il faut procéder étape par étape, y aller progressivement.
Assure-toi d'abord que tes élèves sont capables d'écrire une phrase correctement construite et ponctuée. Puis un ensemble de phrases ponctuées sur un même thème. Puis un ensemble de phrases ponctuées qui s'enchaînent correctement.
Ensuite, il faut être capable d'organiser sa pensée en plusieurs paragraphes cohérents, s'entraîner pour l'orthographe, acquérir du vocabulaire précis...
Tout cela se fait à la fois par petits exercices (application d'une règle, utilisation de vocabulaire nouveau, imitation d'un texte sur quelques phrases) et par exercices d'écriture plus "longs" (en commençant par seulement quelques lignes).

Merci beaucoup Dalva.

Merci d'abord pour ton encouragement global. Je suis comme mes élèves : j'ai plus besoin d'encouragements que de remarques négatives, surtout au début.

Effectivement, c'est le français où je patauge. Je crois que je vais suivre ton conseil : pour les 2e année, leur donner des annales, sinon eux comme moi, nous serons perdus et ils risquent de se prendre une méga taule au CCF de français.

Ça tombe pile que tu me dises ça, parce que justement tu connais le truc : fin mars, les cours sont finis, il ne reste donc que trois mois, ce qui est affreusement court quand on n'a les élèves que 3 heures par semaine.
En même temps c'est ma chance : je débute et donc ça me donne moins d'heures de cours à préparer, je me fatigue très vite.

En fait, comme j'ai l'humeur très changeante, j'étais hier très inquiet, et hier soir j'ai repris un super moral grâce à toi, et j'ai bouclé mes cours de la semaine prochaine en y prenant du plaisir, alors qu'habituellement j'ai horreur de préparer les cours de français.

C'est ma croix : je marche à l'inspiration. Impossible de préparer un cours de français quand je ne le « sens » pas, même l'avant-veille. Si j'ai le couteau dans le dos, je le fais évidemment, mais sans enthousiasme.
Mais quand ça décolle, je peux bosser des journées entières sans m'arrêter.
C'est un peu éprouvant car en formation on nous dit, et c'est normal, qu'il faut être très organisé, et moi je ne peux tout simplement pas planifier mon travail, c'est tout bonnement impossible.

Alors ton encouragement est venu à pic ! Je suis parti à fond, comme un sprinter ! Je ne suis pas hyper fan des smileys, mais bon je me lâche :

Voilà, j'espère que ce sera un encouragement pour ceux qui encouragent les jeunes sur ce forum. Vous ne savez pas le bien que vous faites ! Merci encore.

PS : ne croyez pas que je retire ma demande. J'ai toujours un grand besoin de vos idées d'exercices de tous ordres, avec tous les supports, même s'il est vrai que je privilégie le bon vieux texte : ils en voient tellement peu !

Ravie d'avoir eu cet effet revigorant ! A charge de revanche : la prochaine fois qu'un tas de copies affreuses fera office de repoussoir, je viendrai t'appeler au secours, pour le moral !

Bonne continuation !

Bonjour, tu peux faire travailler les élèves sur les nouvelles à chute, ça fonctionne quasiment toujours. Tu leur fait lire la nouvelle dont tu auras enlevé la chute. Ensuite ils font des hypothèses sur la fin. Éventuellement, tu peux leur faire écrire la fin qu'ils imaginent ( par groupe, pourquoi pas, cela fait un entrainement pour le CCF pour écrire la suite d'un récit) et vous confrontez les différentes chutes envisagées. Ensuite, tu leur donne la chute et tu leur fait relire la nouvelle en essayant de trouver les indices semés par l'auteur. Le recueil " Nouvelles à chute" chez Magnard ( "Classiques et contemporains") est bien. "Iceberg" de Fred Kassak et "Quand Angèle fut seul" de Pascal Mérogeau fonctionnent ( d'expérience) particulièrement bien.

Oups j'ai fait une erreur sur le nom d'un auteur c'est Mérigeau et non Mérogeau, pardon.

Le fait d'enlever la chute n'est pas mal du tout je n'y avais pas pensé, je note précieusement.
Mais est-ce qu'il n'y a pas des élèves qui font la recherche du texte sur le net ? C'est quand même hyper fastoche de le trouver non ?

poine a écrit:Le fait d'enlever la chute n'est pas mal du tout je n'y avais pas pensé, je note précieusement.
Mais est-ce qu'il n'y a pas des élèves qui font la recherche du texte sur le net ? C'est quand même hyper fastoche de le trouver non ?

Poine, tu devrais arrêter de douter un peu, arrêter de douter de toi. Douter c'est bon, mais tes messages semblent toujours te mettre en dessous de tout.
Les élèves de CAP sont faibles dans nos matières, sauf exception. Tu as donc beaucoup à leur apporter. Ce sont des classes parfois un peu déstabilisantes parfois, du fait de leurs faiblesses, du fait de programmes aux thématiques affligeantes en Français, mais ce sont des classes où tu peux apporter beaucoup du fait de tes connaissances même si, dans tes messages, tu n'as de cesse de dévaloriser tes compétences.
Tu en sais 1000 fois plus qu'eux, et pourtant tu doutes de toi.

Tu dois les faire lire, les faire écrire, libère ces élèves de la crainte de l'écriture. Souvent ils en ont tellement bavé ces dernières années qu'ils ne veulent plus écrire. Les nouvelles à chute sont une bonne idée, parmi d'autres idées. A penser, aussi, pour les faire lire et écrire, le théâtre.

Pour les nouvelles à chute, s'ils cherchent sur internet, cela veut dire que cela les intéresse, on ne peut le leur reprocher. Si tu redoutes qu'ils trouvent la fin de ton texte tu te débrouilles pour prévoir le moment où tu coupes le texte pour un début de séance, et là ils ne pourront chercher sur l'Internet.

Je n'ai pas souvent des CAP, et comme je n'apprécie pas les programmes, j'ai souvent des interrogations du même type que toi pour les contenus. Mais ce que tu ne dois pas faire c'est douter de tes capacités à les faire avancer. La première chose est de les libérer de la crainte de l'écriture et de tenter de leur faire apprécier la lecture.

Bon courage à toi. A ton service si besoin.

J'ai la " chance" ( ça peut être long parfois quand ils ne sont pas très dispo pour travailler, en fin de journée après 2 heures de sport par exemple) donc en général la chute est vue au bout des 2H. Après si un élève va chercher la fin de la nouvelle c'est qu'il est accroché donc ce n'est pas très grave. Ensuite, les 2 nouvelles " Iceberg" et "Quand Angèle fut seule" pour trouver la chute il faut y aller ( j'ai déjà expérimenté ces nouvelles avec des bac pro qui n'ont pas trouvé le fin mot de l'histoire). Pour moi le travail le plus intéressant c'est de relire le texte, une fois la chute connue, pour trouver les indices laissés par l'auteur tout au long de la nouvelle. Après le théâtre fonctionne bien, je travaille régulièrement sur la pièce de Ribes " La Petite ONU" ( en 3 scènes, très courte, particulièrement adaptée pour des élèves issus de Segpa) et je fais toujours un tabac avec. Je me sers du questionnement de Pierre Vaast, c'est un enseignant de lettres-histoire qui a auto-édité plusieurs ouvrages en lettres pour les bac pro et les CAP qui "colle" vraiment à notre public, je trouve

@Jacq : j'aimerais bien douter un peu moins, et je te remercie de m'y encourager, l'auto-dévalorisation est une discipline que je maîtrise très bien.

Ceci étant dit, je pense que ça serait plus facile si je n'avais  pas 1h30 de trajet dans chaque sens chaque jour, une famille à charge et une grande « fatiguabilité » (c'est le terme technique). Tout cela fait qu'il me reste vraiment peu de temps pour travailler, d'où un certain stress, ou plutôt un stress certain.

Exemple : ce trimestre, j'ai traîné en longueur en français avec une de mes classes, car je ne maîtrise pas encore le rythme que je peux donner à une séance de français. Tantôt on boucle le truc avant la fin et je suis obligé de meubler, tantôt j'en ai prévu deux fois trop.

Résultat : comme je ne savais pas qu'il fallait au moins une éval par trimestre dans chaque valence, je me suis fait taper sur les doigts par ma directrice et ça s'est même retrouvé dans mon rapport de stage : avoue qu'il y a de quoi stresser un peu quand même !

Donc ce n'est pas tant que j'y connaisse quelque chose ou pas, que les méthodes de travail et les propositions d'exercices, d'où ma question initiale.

@nigousse : je note précieusement. Cela fait des années que je n'ai pas lu de littérature, et c'est un choix de ma part de leur donner des textes qu'ils ne liront pas hors du cours. Donc j'ai besoin effectivement de « petits » textes faciles à étudier, pour eux, mais aussi pour moi !
Alors je note ces références pour les prochaines années. Pour cette année, on va  faire Nantas. Certains me disent que c'est trop complexe : tant pis. Ma tutrice me l'avais passé, je n'avais pas le temps de faire des recherches, c'est une histoire que je ne trouve pas si complexe et surtout, ça y est, ils l'ont commandé, donc trop tard pour reculer...

Merci à tous les deux.

poine a écrit:

Exemple : ce trimestre, j'ai traîné en longueur en français avec une de mes classes, car je ne maîtrise pas encore le rythme que je peux donner à une séance de français. Tantôt on boucle le truc avant la fin et je suis obligé de meubler, tantôt j'en ai prévu deux fois trop.

Résultat : comme je ne savais pas qu'il fallait au moins une éval par trimestre dans chaque valence, je me suis fait taper sur les doigts par ma directrice et ça s'est même retrouvé dans mon rapport de stage : avoue qu'il y a de quoi stresser un peu quand même !

Pour la première partie, c'est normal au début, surtout avec des CAP. C'est un grand classique. Lors de mon année de stage je m'arrachais les cheveux durant le trajet de retour en voiture. Cela n'avait jamais fonctionné dans les temps prévus par moi. Bon, il me reste des cheveux.

Pour les évaluations, surtout avec ces classes là, je te conseille, plus que des "contrôles" ou "interro" après séance ou séquence, de relever des travaux d'écriture régulièrement. A utiliser aussi, le principe de l'écriture longue (que tu vas devoir pratiquer pour le CCF de première année). Je fais un peu différemment pour multiplier les notes. Au lieu de faire en plusieurs fois une écriture traduite en une note, je fais l'inverse. Les élèves font une première production écrite, notée (par exemple) sur dix. Je corrige, je donne à nouveau, ils améliorent la production selon mes consignes individuelles, et je relève de nouveau, notant encore sur dix, mais avec coef supérieur cette fois. Et tu as deux notes dans la poche. Les élèves sont contents, eux, car ils voient leur note s'améliorer (normalement, ce n'est pas toujours le cas) entre les deux productions.

En histoire géographie, comme ils avancent très lentement, je procède un peu de la même façon. Deux ou trois fois de suite tu leur expliquer, par exemple, comment présenter un document (ce qu'ils feront au CCF), et la fois suivante tu prépares une séance avec au début trois ou quatre documents, une photocop avec un tableau à compléter pour présenter les doc, et tu relèves leur travail. En géo, dernièrement, je leur ai expliquer comment analyser les données d'une carte et, la séance suivante, j'avais un petit devoir durant lequel ils devaient analyser une carte et relever les documents essentiels. Travail relever.

Donc, plus que ce que eux appellent des "contrôles", de petites évaluations. Tu fais deux ou trois fois la même chose, puis tu fais un exercice relevé et noté. Tu dois les faire écrire, en français, et tu peux relever ces productions régulièrement. Tu rends, tu corriges, ils refont, améliorent et tu notes à nouveau.

Bon courage et pas trop de stress. Les erreurs et les doutes sont normaux au départ. Nous en avons tous eu.