- barègesÉrudit
De toute façon il faudra bien que les épreuves du nouveau concours soient validées par les futurs membres de jury, des universitaires... Je me souviens qu'à l'époque de la refonte des CAPES, il y avait eu des tentatives réussies de limiter un peu le désastre (différence entre les premières moutures des épreuves et coefficients qui avaient circulé et la version finale).
Sur ma génération, parce que ça a changé en fonction du nombre de postes, de la démographie, etc., on est passé d'un système où le diplôme était une simple condition d'accès à un concours sélectif (CAPES compris, à bac + 3 ou 4) à un autre où, au moins d'un point de vue extérieur, le diplôme est censé faire foi avec des concours allégés : d'abord le CAPES, moins touffu sur le plan strictement disciplinaire, puis, visiblement, l'agrégation réservée. En 2009, quand les facs protestaient contre la coquille vide de CAPES des premières versions, la réponse était que les connaissances étaient validées par le diplôme en amont.
Même mouvement ici, le doctorat valide les connaissances, toutes les connaissances...
A force de faire des concours des coquilles vides, il sera facile de les supprimer, hein.
Sur ma génération, parce que ça a changé en fonction du nombre de postes, de la démographie, etc., on est passé d'un système où le diplôme était une simple condition d'accès à un concours sélectif (CAPES compris, à bac + 3 ou 4) à un autre où, au moins d'un point de vue extérieur, le diplôme est censé faire foi avec des concours allégés : d'abord le CAPES, moins touffu sur le plan strictement disciplinaire, puis, visiblement, l'agrégation réservée. En 2009, quand les facs protestaient contre la coquille vide de CAPES des premières versions, la réponse était que les connaissances étaient validées par le diplôme en amont.
Même mouvement ici, le doctorat valide les connaissances, toutes les connaissances...
A force de faire des concours des coquilles vides, il sera facile de les supprimer, hein.
- SulfolobusÉrudit
Ce raisonnement est évidemment faux et de manière grossière.Pierre-Henri a écrit:Au début, je pensais que l'idée était tellement ridicule qu'elle serait abandonnée dès les premières étapes de la réflexion. C'était méconnaitre qu'avec ce gouvernement, en matière d'éducation, tout est possible.
Normalement, dans un système géré de façon même modérément rationnelle, obtenir l'agrégation (la vraie) devrait être à la portée des docteurs. Agrégation : bac+5. Doctorat : bac+8 (et souvent bien plus dans les faits). En toute logique, le second devrait être plus difficile que la première.
L'agrégation et le doctorat sont l'exact opposé l'un de l'autre : il me parait carrément naturel que des docteurs aient beaucoup de mal à obtenir l'agrégation sans formation complémentaire ; de même il me parait logique que des agrégés aient énormément de mal à obtenir un doctorat sans formation complémentaire.
Et d'ailleurs, on observe que pour rentrer en thèse, il faut un M2R, même si on est agrégé. Ça ne veut pas dire que l'agrégation est un sous-diplôme qui ne vaut rien et qui s'obtient dans un paquet cadeau. Ça veut juste dire qu'elle ne forme pas à la recherche.
Et c'est pareil pour le doctorat, le doctorat ne forme pas le moins du monde à l'enseignement : et donc il faut reformer les docteurs qui souhaitent enseigner.
Mais là, ce n'est pas le doctorat qui est à mettre en cause, mais la formation pré-doctorale qui ne permet pas de changer de voie facilement. C'est bien de voir qu'elle n'est pas adaptée : mais plutôt que de mettre un bandage pour le cacher, j'aurais préféré qu'il y ait une vraie réflexion sur les formations pré-doctorales.
- DhatturaHabitué du forum
Tout à fait d'accord avec Sulfolobus.
- AscagneGrand sage
Hein ? Cette formulation me semble inadaptée.il me parait carrément naturel que des docteurs aient beaucoup de mal à obtenir l'agrégation sans formation complémentaire ; de même il me parait logique que des agrégés aient énormément de mal à obtenir un doctorat sans formation complémentaire.
Si je prends le cas de deux personnes ayant eu leur M2R, l'une ayant passé l'agrégation avant de commencer sa thèse, l'autre passant sa thèse avant de préparer l'agrégation, quelle est la différence du point de vue de ce que demande l'agrégation de lettres (pour rester dans mon domaine) ? Une plus grande distance du second par rapport aux exercices universitaires (et encore le candidat peut-il y avoir touché, en tant qu'enseignant certes, s'il a fait du monitorat ou des vacations). Le docteur bénéficie de compétences supplémentaires dans l'absolu, normalement, même si par rapport au concours en particulier, cela ne change pas grand chose concrètement (voire peut se transformer en obstacle, mais c'est déjà vrai pour quelqu'un qui sort de son M2R et qui a déjà goûté à la recherche, parfois en laissant de côté les types d'exercices qu'il va retrouver en prépa agrég). Ce n'est donc pas de ce côté-là qu'il y a une différence véritable...
La différence, je la vois dans le fait qu'il est plus simple de passer un concours externe, sans avoir de travail, à bac+5 qu'à bac+8 (et en vérité après davantage d'années d'études). Dans ce cadre, il s'agit donc de prendre en compte le doctorat de la même manière que l'agrégation interne prend en compte l'activité de ses candidats en exercice et propose des épreuves quelque peu adaptées par rapport à l'agrégation externe. Mais est-ce une manière de valoriser le doctorat, dans l'absolu ? J'ai un doute. Si je me place du côté de la considération du diplôme, je trouve davantage l'idée de la valorisation dans le fait d'accorder un statut spécifique aux agrégés-docteurs par rapport aux agrégés-mestres (pour ainsi dire). Je l'écris dans le cadre du raisonnement, hein, comme cela.
- SulfolobusÉrudit
Je ne parlerais pas pour les lettres, exemple que je ne connais pas.
Mais un docteur en biologie peut ne pas avoir suivi un seul cours de géologie depuis son entrée à l'université (et je signale que c'est le cas le plus fréquent). Quelle est sa chance à l'agrégation de Biologie-Géologie qui demande au minimum un bon niveau licence en géologie ? Quand tu sais en plus qu'il est tout à fait possible qu'un docteur en biologie se soit enfermé dans un sous-domaine de la biologie depuis la L2, quelle est sa chance quand l'agrégation demande d'avoir une vision de recul sur toute la biologie avec un niveau master dans un champ donné et un niveau licence dans le second ? C'est simple, il arrive au concours en n'ayant jamais étudié les deux tiers du programme. Comment veux-tu qu'il réussisse ?
Et ça ne concerne pas que la biologie mais toutes les agrégations bi-disciplinaires (il y en a quand même un paquet) et même dans les monodisciplinaires, il parait que ça se voit dans certaines d'entre elles.
L'agrégation c'est savoir un peu sur tout. La thèse c'est savoir tout sur rien. Forcément quand on sait tout sur rien, mais rien sur tout on n'a aucune chance de se débrouiller quand on vous demande de faire quelque chose en dehors du rien en question. Pas de chance c'est exactement ce que demande l'enseignement. Pas de chance c'est ce que demande en partie le privé. Et on ne peut que regretter que les formations pré-doctorales enferment leur docteur dans le rien en question.
Mais un docteur en biologie peut ne pas avoir suivi un seul cours de géologie depuis son entrée à l'université (et je signale que c'est le cas le plus fréquent). Quelle est sa chance à l'agrégation de Biologie-Géologie qui demande au minimum un bon niveau licence en géologie ? Quand tu sais en plus qu'il est tout à fait possible qu'un docteur en biologie se soit enfermé dans un sous-domaine de la biologie depuis la L2, quelle est sa chance quand l'agrégation demande d'avoir une vision de recul sur toute la biologie avec un niveau master dans un champ donné et un niveau licence dans le second ? C'est simple, il arrive au concours en n'ayant jamais étudié les deux tiers du programme. Comment veux-tu qu'il réussisse ?
Et ça ne concerne pas que la biologie mais toutes les agrégations bi-disciplinaires (il y en a quand même un paquet) et même dans les monodisciplinaires, il parait que ça se voit dans certaines d'entre elles.
L'agrégation c'est savoir un peu sur tout. La thèse c'est savoir tout sur rien. Forcément quand on sait tout sur rien, mais rien sur tout on n'a aucune chance de se débrouiller quand on vous demande de faire quelque chose en dehors du rien en question. Pas de chance c'est exactement ce que demande l'enseignement. Pas de chance c'est ce que demande en partie le privé. Et on ne peut que regretter que les formations pré-doctorales enferment leur docteur dans le rien en question.
- AscagneGrand sage
Oui, il semble y avoir une différence de ce côté-là entre les lettres et les disciplines proches des tiennes. En lettres modernes et classiques, le cursus le plus commun est construit avec le passage des concours comme perspective. Il y a donc, globalement, au moins un picorage généraliste durant la licence dans les différentes matières et compétences que l'on retrouve à l'agrégation, par exemple, même s'il y a des différences selon les universités, qui se renforcent en master.
- mblondeNiveau 9
Sulfolobus a écrit:Ce raisonnement est évidemment faux et de manière grossière.Pierre-Henri a écrit:Au début, je pensais que l'idée était tellement ridicule qu'elle serait abandonnée dès les premières étapes de la réflexion. C'était méconnaitre qu'avec ce gouvernement, en matière d'éducation, tout est possible.
Normalement, dans un système géré de façon même modérément rationnelle, obtenir l'agrégation (la vraie) devrait être à la portée des docteurs. Agrégation : bac+5. Doctorat : bac+8 (et souvent bien plus dans les faits). En toute logique, le second devrait être plus difficile que la première.
L'agrégation et le doctorat sont l'exact opposé l'un de l'autre : il me parait carrément naturel que des docteurs aient beaucoup de mal à obtenir l'agrégation sans formation complémentaire ; de même il me parait logique que des agrégés aient énormément de mal à obtenir un doctorat sans formation complémentaire.
Et d'ailleurs, on observe que pour rentrer en thèse, il faut un M2R, même si on est agrégé. Ça ne veut pas dire que l'agrégation est un sous-diplôme qui ne vaut rien et qui s'obtient dans un paquet cadeau. Ça veut juste dire qu'elle ne forme pas à la recherche.
Et c'est pareil pour le doctorat, le doctorat ne forme pas le moins du monde à l'enseignement : et donc il faut reformer les docteurs qui souhaitent enseigner.
Mais là, ce n'est pas le doctorat qui est à mettre en cause, mais la formation pré-doctorale qui ne permet pas de changer de voie facilement. C'est bien de voir qu'elle n'est pas adaptée : mais plutôt que de mettre un bandage pour le cacher, j'aurais préféré qu'il y ait une vraie réflexion sur les formations pré-doctorales.
+1 c'est très bien dit
- User17706Bon génie
Sur ce point, il faut évidemment faire une différence nette entre les formations très spécialisées qui sont en sciences ce qu'il y a de plus fréquent et les formations générales qui, dans les humanités, sont la règle.
- DhatturaHabitué du forum
mhmhmh.... faire une thèse en "humanités" n'offrent pas vraiment une formation générale, non... Il s'agit plutôt d'une formation intellectuelle, d'une dynamique de pensée/d'analyse, d'une méthode de travail que l'on acquiert en s'exerçant sur un thème très précis Exemple, "les paysans en l'an 1000 au lac de Paladru", bref une thèse sur rien...
- User17706Bon génie
Je parle de ce qu'il y a avant le doctorat. Je n'ignore pas ce qu'est un doctorat, j'en ai un et j'ai une fois participé à un jury de thèse.
- yupNiveau 1
Je suis en philosophie, et l'agrégation et le capes sont assez sélectifs (un peu moins de 10% aux derniers chiffres), avec des candidats qui passent et préparent les concours parfois depuis 4 ou 5 ans, en étant régulièrement admissibles et pas loin de l'admission.
Tout ça pour dire qu'entre quelqu'un qui sort du doctorat (pour moi 7 ans...) et qui n'a plus fait une dissertation ou un commentaire de texte depuis si longtemps, qui est habitué à travailler sur un domaine très précis, avec ses livres, ses notes, ses articles, etc., et quelqu'un qui prépare depuis longtemps les concours en faisant les exercices demandés avec les auteurs au programme, en travaillant sa mémoire des textes classiques, etc., il y a une sacrée différence.
Le doctorat ne forme pas à l'agrégation, il déforme (pour ce concours, pas en général).
Personnellement, ce concours d'agrégation spécial docteur est bienvenu, même si je ne sais pas du tout comment il s'organise. (Quelqu'un a des infos ? Il y a un programme, c'est sur table en temps limité ? ...)
Evidemment, on peut critiquer cette nouvelle agrégation, mais surtout parce que le reste n'est pas logique. Pour ma discipline, philosophie, le capes et l'agrégation destinent à la même classe unique de lycée, la terminale. L'agrégation peut permettre en plus d'être MCF, à la fac donc, à condition d'avoir le doctorat. En revanche, la thèse ne sert à rien, puisque les MCF ont presque tous une agrégation.
Il faudrait donc supprimer le capes, et que l'agrégation soit pour enseigner au lycée.
Puis il faudrait une sorte d’agrégation pour docteurs qui soit pour enseigner à la fac.
En plus ça permettrait à l'éducation nationale de mieux prévoir son nombre de profs, et de ne pas se retrouver avec des postes non pourvus (parce que des jeunes agrégés commencent une thèse) ni avec des profs sur plusieurs établissements ou ne faisant pas toutes leurs heures (parce qu'il y a plus de profs que de postes - parce qu'ils avaient anticipé que des jeunes agrégés feront des thèses...).
Tout ça pour dire qu'entre quelqu'un qui sort du doctorat (pour moi 7 ans...) et qui n'a plus fait une dissertation ou un commentaire de texte depuis si longtemps, qui est habitué à travailler sur un domaine très précis, avec ses livres, ses notes, ses articles, etc., et quelqu'un qui prépare depuis longtemps les concours en faisant les exercices demandés avec les auteurs au programme, en travaillant sa mémoire des textes classiques, etc., il y a une sacrée différence.
Le doctorat ne forme pas à l'agrégation, il déforme (pour ce concours, pas en général).
Personnellement, ce concours d'agrégation spécial docteur est bienvenu, même si je ne sais pas du tout comment il s'organise. (Quelqu'un a des infos ? Il y a un programme, c'est sur table en temps limité ? ...)
Evidemment, on peut critiquer cette nouvelle agrégation, mais surtout parce que le reste n'est pas logique. Pour ma discipline, philosophie, le capes et l'agrégation destinent à la même classe unique de lycée, la terminale. L'agrégation peut permettre en plus d'être MCF, à la fac donc, à condition d'avoir le doctorat. En revanche, la thèse ne sert à rien, puisque les MCF ont presque tous une agrégation.
Il faudrait donc supprimer le capes, et que l'agrégation soit pour enseigner au lycée.
Puis il faudrait une sorte d’agrégation pour docteurs qui soit pour enseigner à la fac.
En plus ça permettrait à l'éducation nationale de mieux prévoir son nombre de profs, et de ne pas se retrouver avec des postes non pourvus (parce que des jeunes agrégés commencent une thèse) ni avec des profs sur plusieurs établissements ou ne faisant pas toutes leurs heures (parce qu'il y a plus de profs que de postes - parce qu'ils avaient anticipé que des jeunes agrégés feront des thèses...).
- User17706Bon génie
Bien sûr, mais en même temps, rares sont les facs qui n'avertissent pas du caractère disons «étrange» de la stratégie qui consisterait, dans cette discipline, à se lancer dans un doctorat sans l'agrégation, non? Une fac qui n'expliquerait pas clairement les enjeux et les risques au candidat docteur ne serait pas très honnête. J'ai une ancienne étudiante dans ce cas; elle est en thèse, a la partie théorique du capes, n'a pas l'agrégation, eh bien elle la repasse, toutes affaires cessantes (et doctorat cessant) l'an prochain.
Je suis surpris également par le propos qui consiste à dire successivement que l'agrégation permet d'être MCF à condition d'avoir un doctorat, et que la thèse ne sert à rien puisque les MCF ont presque tous une agrégation. Dans ces conditions, pourquoi ne dirait-on pas aussi bien que le doctorat permet d'être MCF à condition d'être agrégé, et que l'agrégation ne sert à rien puisque presque tous les MCF ont un doctorat?
Bref, clarifions: aujourd'hui, avoir un doctorat (ou équivalent) est indispensable pour être qualifié CNU. La qualification est elle-même indispensable pour postuler à un poste de MCF. Pour être en outre élu, voire tout simplement sélectionné pour une audition, il est recommandé d'être agrégé (les MCF qui ne le sont pas sont rares).
De même, il est difficile de reprocher à la fois à l'EN de prévoir trop de postes et de n'en pas prévoir assez. Après, que ça ne tombe que rarement juste au poste près, c'est certain.
Je suis surpris également par le propos qui consiste à dire successivement que l'agrégation permet d'être MCF à condition d'avoir un doctorat, et que la thèse ne sert à rien puisque les MCF ont presque tous une agrégation. Dans ces conditions, pourquoi ne dirait-on pas aussi bien que le doctorat permet d'être MCF à condition d'être agrégé, et que l'agrégation ne sert à rien puisque presque tous les MCF ont un doctorat?
Bref, clarifions: aujourd'hui, avoir un doctorat (ou équivalent) est indispensable pour être qualifié CNU. La qualification est elle-même indispensable pour postuler à un poste de MCF. Pour être en outre élu, voire tout simplement sélectionné pour une audition, il est recommandé d'être agrégé (les MCF qui ne le sont pas sont rares).
De même, il est difficile de reprocher à la fois à l'EN de prévoir trop de postes et de n'en pas prévoir assez. Après, que ça ne tombe que rarement juste au poste près, c'est certain.
- jésusFidèle du forum
Oui, en philo, c'est un gros risque de de lancer dans une thèse sans concours. Un collègue , à 42 ans, n'avait toujours pas d'agrégation après sa thèse. Un étudiant de ma promo qui avait eu une bourse de thèse , était encore en train de passer le capes au moins trois ans après la fin de sa thèse, un autre type de ma promo qui s'est lancée dans une thèse avec le capes seulement... etc.
Bref, pas mal d'"éternels étudiants" égarés mais qui d'un autre côté peuvent être éligibles ou le seront au capes interne ou à l'agrégation interne...ou doivent se bouger sérieusement pour avoir l'agrégation externe.
Si la logique des concours les fait reculer, je ne vois pas comment un nouveau concours les motiveraient..
Quid du contenu? Si, c'est pour faire une dissert de philo et une explication de texte, ça sera le même problème que les autres concours ( à moins de faire une présentation de sa thèse...)
Et il y aura toujours des gens en philo pour se mettre dans une impasse à vouloir faire une thèse sans agrégation...( le culte de la thèse, des études, des grades en philo , déconnecté de la vie professionnelle , truc que je comprends de moins en moins...un diplôme , c'est pas pour le plaisir...un master pour pouvoir passer l'agrégation et ensuite une thèse pour espérer enseigner dans le supérieur, non? ) bref...
Bref, pas mal d'"éternels étudiants" égarés mais qui d'un autre côté peuvent être éligibles ou le seront au capes interne ou à l'agrégation interne...ou doivent se bouger sérieusement pour avoir l'agrégation externe.
Si la logique des concours les fait reculer, je ne vois pas comment un nouveau concours les motiveraient..
Quid du contenu? Si, c'est pour faire une dissert de philo et une explication de texte, ça sera le même problème que les autres concours ( à moins de faire une présentation de sa thèse...)
Et il y aura toujours des gens en philo pour se mettre dans une impasse à vouloir faire une thèse sans agrégation...( le culte de la thèse, des études, des grades en philo , déconnecté de la vie professionnelle , truc que je comprends de moins en moins...un diplôme , c'est pas pour le plaisir...un master pour pouvoir passer l'agrégation et ensuite une thèse pour espérer enseigner dans le supérieur, non? ) bref...
- AscagneGrand sage
Je ne suis pas fan de l'utilisation de l'expression "éternel étudiant" en ce qui concerne les doctorants. Pour moi, un étudiant, c'est grosso modo jusqu'au master ; un doctorant fait de la recherche et on a le droit de considérer cette activité en tant que telle comme ayant une dignité professionnelle, non ? En outre, le doctorat ne se limite pas au scénario de la poursuite directe d'études et on peut entreprendre une thèse bien plus tard si on le souhaite.
- jésusFidèle du forum
Ascagne a écrit:Je ne suis pas fan de l'utilisation de l'expression "éternel étudiant" en ce qui concerne les doctorants. Pour moi, un étudiant, c'est grosso modo jusqu'au master ; un doctorant fait de la recherche et on a le droit de considérer cette activité en tant que telle comme ayant une dignité professionnelle, non ? En outre, le doctorat ne se limite pas au scénario de la poursuite directe d'études.
C'est le terme le plus adéquat quand les gens font des thèses non financées ou bien pour repousser encore l'échéance de se confronter aux concours...et se retrouve dans un cul-de-sac professionnel à un moment donné. Et dans les discours, ces personnes-là font de la recherche pour le plaisir , par une sorte de nécessité intérieure et cela détaché de tout projet étayé de métier. Etudiant, pour moi, n'est pas péjoratif. Mais que dire d'autres si on fait une thèse sans avoir l'agrégation en sciences humaines ou lettres, par exemple?
- AscagneGrand sage
Eh bien ce n'est pas ainsi que je perçois l'affaire. Il faut distinguer la conception du diplôme, du doctorat, des questions de stratégie professionnelle. A moins de considérer vraiment qu'une seule voie de thèse est acceptable, ou bien qu'il y aurait (au moins) deux parcours de différente valeur, à savoir le parcours de celui qui a obtenu son agrég et a pour objectif professionnel la maîtrise de conférence, et le parcours de quelqu'un qui, certifié, ou ayant un tout autre métier, a surtout envie de faire une thèse et d'obtenir le diplôme le plus avancé.
Je ne considère pas les doctorants non financés comme d'éternels étudiants : ce sont des doctorants et ils rencontrent bien plus de difficultés, forcément, que moi dans leurs recherches puisqu'ils sont fortement moins avantagés. Si un doctorant se lance sans voie de secours ou de filet de sécurité, en lettres et en sciences humaines, je le considère comme tel, mais pas comme un "éternel étudiant". En revanche, quel est le problème si un non-agrégé veut se lancer dans une thèse, s'il a par ailleurs un métier ou un statut ? Pour enfoncer les portes ouvertes, tout le monde ne peut obtenir la maîtrise de conférence et tout le monde n'a pas cet objectif. En revanche, être docteur permet au minimum de s'affilier à une équipe comme chercheur associé, de produire des travaux, etc.
Je ne considère pas les doctorants non financés comme d'éternels étudiants : ce sont des doctorants et ils rencontrent bien plus de difficultés, forcément, que moi dans leurs recherches puisqu'ils sont fortement moins avantagés. Si un doctorant se lance sans voie de secours ou de filet de sécurité, en lettres et en sciences humaines, je le considère comme tel, mais pas comme un "éternel étudiant". En revanche, quel est le problème si un non-agrégé veut se lancer dans une thèse, s'il a par ailleurs un métier ou un statut ? Pour enfoncer les portes ouvertes, tout le monde ne peut obtenir la maîtrise de conférence et tout le monde n'a pas cet objectif. En revanche, être docteur permet au minimum de s'affilier à une équipe comme chercheur associé, de produire des travaux, etc.
- jésusFidèle du forum
Je le conçois, mais si cela servait à quelque chose dans le second cas, on en serait pas à vouloir créer cette agrégation réservée aux docteurs. Je ne dis pas non plus que la qualité des thèses des uns serait supérieure à celle des autres...Mais à un moment donné, passer trois ans à faire une thèse, on a envie que ce travail se retrouve valorisé sur la feuille de paye ( ce qui n'est pas le cas) ou de transformer l'essai. La beauté du sport, on va dire, ça va deux minutes, je pense. Et les personnes font ça, pour à un moment donnée, avoir un meilleur confort de travail ( si il y a une famille derrière à nourrir). Je ne pense pas me tromper.
- User17706Bon génie
Ces histoires d'éternel(s) étudiant(s) nous emmènent loin du sujet.
Il y a trois choses à prendre en compte.
1. La possession d'un doctorat ne constitue pas une mesure des connaissances théoriques qui sont exigibles d'un professeur, en tout cas pas une aussi bonne mesure que l'agrégation, ou le capes lorsque celui-ci remplit encore ce rôle (rappelons que, dans certaines disciplines, les jurys eux-mêmes soulignent que tel n'est plus le cas).
2. Il n'en serait pas moins souhaitable que le doctorat fût reconnu d'une façon ou d'une autre par l'institution (et, pour être clair, d'une façon qui se voie sur la fiche de paie); mais cela supposerait aussi que certaines pratiques un peu trop généreuses fussent revues: il y a doctorat et doctorat, dans certaines disciplines du moins.
3. Il faut prendre garde à ne pas supprimer la possibilité de faire une thèse pour l'amour de l'art, cas moins rare que certains ne se l'imaginent.
Il y a trois choses à prendre en compte.
1. La possession d'un doctorat ne constitue pas une mesure des connaissances théoriques qui sont exigibles d'un professeur, en tout cas pas une aussi bonne mesure que l'agrégation, ou le capes lorsque celui-ci remplit encore ce rôle (rappelons que, dans certaines disciplines, les jurys eux-mêmes soulignent que tel n'est plus le cas).
2. Il n'en serait pas moins souhaitable que le doctorat fût reconnu d'une façon ou d'une autre par l'institution (et, pour être clair, d'une façon qui se voie sur la fiche de paie); mais cela supposerait aussi que certaines pratiques un peu trop généreuses fussent revues: il y a doctorat et doctorat, dans certaines disciplines du moins.
3. Il faut prendre garde à ne pas supprimer la possibilité de faire une thèse pour l'amour de l'art, cas moins rare que certains ne se l'imaginent.
- jésusFidèle du forum
Je ne dis pas que c'est rare, présomptueux ou quoique ce soit. Mais cet amour de l'art ( je le pense, mais c'est une idée perso) dure un temps, et qu'il est légitime de vouloir valoriser une thèse d'une manière ou d'une autre durant une vie professionnelle d'enseignant... et encore heureux qu'on puisse le faire...
Je ne suis pas partisan de la suppression des thèses non financées...mais encore faut-il avoir conscience de ce que cela implique...
Après que cela ne constitue pas une mesure de connaissances théoriques, soit, mais une thèse est évaluée et toutes ne se valent pas...non?
Je ne suis pas partisan de la suppression des thèses non financées...mais encore faut-il avoir conscience de ce que cela implique...
Après que cela ne constitue pas une mesure de connaissances théoriques, soit, mais une thèse est évaluée et toutes ne se valent pas...non?
- DhatturaHabitué du forum
Je ne suis pas d'accord avec toi Jesus. Je ne pense pas que le monde des docteurs et doctorants se divise en 2 catégories (si j'ai bien suivi ton raisonement: les éternels étudiants et ceux qui ont un projet professionnel clair). C'est une vision réductrice, très simplificatrice... (au moment de publier ma réponse, je lis le message d'Ascagne que je rejoins dans sa réflexion).
La question de PauvreYorik est me semble-t-il, pertinente:
Pourquoi ne pas prendre en compte le parcours des docteurs et leur permettre de le faire reconnaître?
L'actuelle agrégation, dans les " humanités", consiste essentiellement à se plier à un cadre et à bachoter (apprendre le point de vue du seul chercheur qui a écrit un article sur un thème ultra précis, article paru dans un livre publié quand les poules avaient des dents et disponible en 2 exemplaires dans 2 BU de France -normalement parisiennes.., faire son devoir en x parties divisées en x sous parties... etc.). Il y a sans doute des épreuves plus stimulantes à proposer àdes personnes qui ont passé des années à faire de la recherche...
De toute façon, tant qu'on ne saura pas en quoi consiste ce concours spécial il sera difficile de discuter de son fond et de son bien fondé. Ce que je critiquerai plutôt c'est l'actuel concours (externe et interne ) de l'agrég: d'un autre temps....
La question de PauvreYorik est me semble-t-il, pertinente:
Pourquoi ne pas prendre en compte le parcours des docteurs et leur permettre de le faire reconnaître?
L'actuelle agrégation, dans les " humanités", consiste essentiellement à se plier à un cadre et à bachoter (apprendre le point de vue du seul chercheur qui a écrit un article sur un thème ultra précis, article paru dans un livre publié quand les poules avaient des dents et disponible en 2 exemplaires dans 2 BU de France -normalement parisiennes.., faire son devoir en x parties divisées en x sous parties... etc.). Il y a sans doute des épreuves plus stimulantes à proposer àdes personnes qui ont passé des années à faire de la recherche...
De toute façon, tant qu'on ne saura pas en quoi consiste ce concours spécial il sera difficile de discuter de son fond et de son bien fondé. Ce que je critiquerai plutôt c'est l'actuel concours (externe et interne ) de l'agrég: d'un autre temps....
- DhatturaHabitué du forum
Ah bon? Et comment juges-tu de la valeur d'une thèse? Comment la compares-tu à d'autres? Quels critères? Quelle mesure de cette "valeur" (que je suppose intellectuelle)? Je suis curieuse!jésus a écrit:..., mais une thèse est évaluée et toutes ne se valent pas...non?
- DimkaVénérable
PauvreYorick a écrit:3. Il faut prendre garde à ne pas supprimer la possibilité de faire une thèse pour l'amour de l'art, cas moins rare que certains ne se l'imaginent.
Et ce n’est pas gagné, je trouve que la fac a de plus en plus une conception utilitaire de tout. L’idée de faire une thèse pour se poser trois ans, pour soi, pour sa culture, pour le plaisir, ça a l’air complètement fou. Tout doit être utile, tout doit s’inscrire dans un projet professionnel, un projet de carrière.
Cette histoire de passer l’agrégation avant de faire une thèse, j’en suis un peu dépité. J’ai passé l’agrég’, ça m’a pris trois ans avec l’année de stage, tout ça pour finir par démissionner, à la fois parce que je n’ai absolument aucune envie d’enseigner dans le secondaire et parce que de toute façon, maintenant, les rectorats se mettent à refuser les disponibilités pour ceux qui ont un contrat doctoral.
De plus, je trouve ça malsain : tu veux faire une thèse. OK, c’est ton but. On te dit « passe l’agrégation avant, même si t’as pas envie d’enseigner ». Puis une fois que tu as le concours, ça se voit un peu trop que tu n’es pas motivé pour enseigner, et tu te prends des remarques « ah ouais, mais c’est n’importe quoi, ces gens qui passent des concours sans vouloir enseigner ». L’exemple typique de l’injonction contradictoire. De toute façon, quoi que tu fasses, tu es un crétin irresponsable.
On pourrait éventuellement considérer qu’un gus qui a un bac+5 est majeur et responsable, capable de prendre une décision, et pas un décérébré. Malheureusement, à la fac, ça semble compliqué de laisser les gens prendre leurs décisions, vivre leur vie, tout ça.jésus a écrit:mais encore faut-il avoir conscience de ce que cela implique...
Et au passage, ce serait bien que chacun puisse suivre sa voie, sans se faire juger ou regarder de haut par ceux qui ont une conception différente du monde et qui ont leur petit paquet de préjugés bien ficelé dans la tête.
_________________
- Spoiler:
- AlykiGrand sage
D'accord avec Dimka, certifiée je suis regardée de travers par certains parceque j'ai repris ma thèse. Oui, j'aime ce que je fais pour ma recherche, je sais que cela ne m'amènera nulle part ailleurs que devant les mêmes élèves et alors ?
_________________
Ἐρωτηθεὶς δὲ τί δεῖ μάλιστα μανθάνειν τοὺς ἐλευθέρους παῖδας, « Ταῦτ´ » ἔφη « ὅσαπερ ἂν αὐτοὺς ὠφελήσειεν ἄνδρας γενομένους. »
Interrogé sur ce qu'il valait mieux apprendre à des enfants libres, (Léotychidas) dit "ce qui pourra leur servir lorsqu'ils seront devenus des hommes" - Apophtegme laconien.
- LefterisEsprit sacré
J'en au vu beaucoup dans ce cas, des gens ayant une activité professionnelle, même des retraités. Faire une thèse permet d'accéder aux bibliothèques, d'avoir une activité suivie dans un domaine intéressant, qui change d'air, même -et surtout - si ça ne "sert à rien". Moi-même, j'étais parti pour , j'aurais pu facilement faire une thèse ( j'avais un travail avec des contraintes de WE et donc jours libres en semaine pur aller en bibli)et sans pression . Mais j'ai changé de métier brusquement, et là, il valait mieux privilégier l'agreg, par pragmatisme.Ascagne a écrit:Je ne suis pas fan de l'utilisation de l'expression "éternel étudiant" en ce qui concerne les doctorants. Pour moi, un étudiant, c'est grosso modo jusqu'au master ; un doctorant fait de la recherche et on a le droit de considérer cette activité en tant que telle comme ayant une dignité professionnelle, non ? En outre, le doctorat ne se limite pas au scénario de la poursuite directe d'études et on peut entreprendre une thèse bien plus tard si on le souhaite.
Mais je serais prêt à parier que dans certaines matières -au hasard les langues anciennes, par exemple- une grosse partie des étudiants futurs ne seront ni enseignants, ni futurs enseignants (à supposer qu'il y ait encore des départements en fac).
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- DhatturaHabitué du forum
Dimka a écrit:PauvreYorick a écrit:3. Il faut prendre garde à ne pas supprimer la possibilité de faire une thèse pour l'amour de l'art, cas moins rare que certains ne se l'imaginent.
Et ce n’est pas gagné, je trouve que la fac a de plus en plus une conception utilitaire de tout. L’idée de faire une thèse pour se poser trois ans, pour soi, pour sa culture, pour le plaisir, ça a l’air complètement fou. Tout doit être utile, tout doit s’inscrire dans un projet professionnel, un projet de carrière.
Cette histoire de passer l’agrégation avant de faire une thèse, j’en suis un peu dépité. J’ai passé l’agrég’, ça m’a pris trois ans avec l’année de stage, tout ça pour finir par démissionner, à la fois parce que je n’ai absolument aucune envie d’enseigner dans le secondaire et parce que de toute façon, maintenant, les rectorats se mettent à refuser les disponibilités pour ceux qui ont un contrat doctoral.
De plus, je trouve ça malsain : tu veux faire une thèse. OK, c’est ton but. On te dit « passe l’agrégation avant, même si t’as pas envie d’enseigner ». Puis une fois que tu as le concours, ça se voit un peu trop que tu n’es pas motivé pour enseigner, et tu te prends des remarques « ah ouais, mais c’est n’importe quoi, ces gens qui passent des concours sans vouloir enseigner ». L’exemple typique de l’injonction contradictoire. De toute façon, quoi que tu fasses, tu es un crétin irresponsable.On pourrait éventuellement considérer qu’un gus qui a un bac+5 est majeur et responsable, capable de prendre une décision, et pas un décérébré. Malheureusement, à la fac, ça semble compliqué de laisser les gens prendre leurs décisions, vivre leur vie, tout ça.jésus a écrit:mais encore faut-il avoir conscience de ce que cela implique...
Et au passage, ce serait bien que chacun puisse suivre s a voie, sans se faire juger ou regarder de haut par ceux qui ont une conception différente du monde et qui ont leur petit paquet de préjugés bien ficelé dans la tête.
Tout à fait d'accord avec Dimka!
- DesolationRowEmpereur
Dulcinea del Toboso a écrit:
L'actuelle agrégation, dans les " humanités", consiste essentiellement à se plier à un cadre et à bachoter (apprendre le point de vue du seul chercheur qui a écrit un article sur un thème ultra précis, article paru dans un livre publié quand les poules avaient des dents et disponible en 2 exemplaires dans 2 BU de France -normalement parisiennes.., faire son devoir en x parties divisées en x sous parties... etc.). Il y a sans doute des épreuves plus stimulantes à proposer àdes personnes qui ont passé des années à faire de la recherche...
Je ne sais pas quelles matières tu vises dans ce passage. C'est à l'évidence complètement faux pour ce qui est des agrégations de lettres, en tout cas.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum