- Mila Saint AnneNiveau 9
Elyas a écrit:Sur la classe inversée, outre l'apport technologique, on est que dans le retour d'une pédagogie traditionnelle très ancienne et très pratiquée encore outre-Atlantique.
On demande aux élèves de lire le chapitre avant l'arrivée en classe et pendant la classe, on interroge et on fait réfléchir à l'oral ou à l'écrit les élèves sur ledit chapitre.
Maintenant, on fait des capsules-vidéos. Mais on peut aussi le faire avec des textes.
Personnellement, je ne pratique pas.
Je ne crois pas, justement. Voir la conférence de Marcel Lebrun que je citais plus haut.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Alors je suis intéressé par l'idée de la classe inversée (mais j'ai rigoureusement la flemme de me retaper tous les fils, blogs, sites, moocs et autres outils dans lesquels je n'ai pas trouvé de réponse), mais j'ai deux questions pratiques:
_ C'est quoi un "plan de travail" ? (désolé, mais je ne vois vraiment pas)
_ Quel est l'équipement matériel minimal requis pour espérer pouvoir être efficace en classe avec cette méthode ?
Merci
_ C'est quoi un "plan de travail" ? (désolé, mais je ne vois vraiment pas)
_ Quel est l'équipement matériel minimal requis pour espérer pouvoir être efficace en classe avec cette méthode ?
Merci
_________________
Asinus asinum fricat
- Mila Saint AnneNiveau 9
arth75 a écrit:Alors je suis intéressé par l'idée de la classe inversée (mais j'ai rigoureusement la flemme de me retaper tous les fils, blogs, sites, moocs et autres outils dans lesquels je n'ai pas trouvé de réponse), mais j'ai deux questions pratiques:
_ C'est quoi un "plan de travail" ? (désolé, mais je ne vois vraiment pas)
_ Quel est l'équipement matériel minimal requis pour espérer pouvoir être efficace en classe avec cette méthode ?
Merci
Le plan de travail, c'est un truc en dehors du principe de la classe inversée. C'est donner aux élèves le descriptif complet d'une séquence, devoirs à faire et critères d'évaluation comprise, en début de séquence. Ca permet d'organiser le travail en classe en groupe de besoin. D'aider les plus faibles et de permettre aux plus avancés de prolonger le travail. Tu devrais trouver des modèles sur internet.
Pour la classe inversée, aucun équipement minima requis. Je n'ai qu'un ordi + vidéoproj dans ma classe et je ne l'utilise pas pour "inverser", sauf pour permettre aux élèves qui ne peuvent avoir accès aux capsules vidéo à la maison de les voir en classe.
- BoubouleDoyen
Tamerlan a écrit:kamasolou a écrit:Bouboule a écrit:
J'avoue que parfois quand je n'ai rien envie de faire en TP, j'applique à fond une pédagogie couverte par l'IPR : "laissez-les se débrouiller seuls et faire preuve d'initiatives". Je choisis donc un truc pas trop dangereux, où la casse sera sinon limitée, pas trop coûteuse et j'observe, en me contentant de quelques : "bosse", "réfléchis". C'est souvent à la fois drôle et déprimant.
Tout pareil. C'est beau la démarche d'investigation :aaf:
Je ne suis pas sûr que dans l'esprit de l'IPR cela devait être tout à fait cela
L'IPR n'ayant jamais pratiqué, il sera difficile de trancher.
(Et je suis persuadé que ce type de séances est formateur. Mais il y a une contrainte temps.)
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
J'avais compris effectivement que cela allait au-delà de la classe inversée, car l'expression revient souvent. Du coup, j'imagine que ceux qui n'ont pas pu voir la vidéo forment un groupe en soi, et font le travail (initialement demandé à la maison) en classe ?Mila Saint Anne a écrit:
Le plan de travail, c'est un truc en dehors du principe de la classe inversée. C'est donner aux élèves le descriptif complet d'une séquence, devoirs à faire et critères d'évaluation comprise, en début de séquence. Ca permet d'organiser le travail en classe en groupe de besoin. D'aider les plus faibles et de permettre aux plus avancés de prolonger le travail. Tu devrais trouver des modèles sur internet.
Pour la classe inversée, aucun équipement minima requis. Je n'ai qu'un ordi + vidéoproj dans ma classe et je ne l'utilise pas pour "inverser", sauf pour permettre aux élèves qui ne peuvent avoir accès aux capsules vidéo à la maison de les voir en classe.
Autre question sémantique: le terme "capsule" désigne des vidéos où l'enseignant se filme / s'enregistre (lui-même ou avec de l'aide ?)
Merci de tes réponses en tout cas
Elyas a écrit:
On demande aux élèves de lire le chapitre avant l'arrivée en classe et pendant la classe, on interroge et on fait réfléchir à l'oral ou à l'écrit les élèves sur ledit chapitre.
Maintenant, on fait des capsules-vidéos. Mais on peut aussi le faire avec des textes.
D'après ce que j'ai compris, la différence vient du fait que la "prolongation" (ou la remédiation, le cas échéant) se fait en priorité sur la base de techniques collaboratives, et/ou selon une démarche d'investigation.
En ce qui me concerne, je vois toutes ces nouvelles méthodes comme des cordes de plus à mon arc. L'IUFM ne m'en a donné qu'une (accroche/questions écrites sur dossiers documentaires, démarche hypothético-déductive, trace écrite). Suite à une visite-conseil, je l'ai abandonnée en construisant ma propre méthode - qui n'a rien de révolutionnaire et c'est sans doute mon ignorance qui me persuade qu'elle m'est "propre"(situation/problématique, mise en commun orale des connaissances -représentations des élèves, ou connaissances tirées d'un document- dans une matrice commune, méthode inductive, rédaction autonome d'un bilan, construction finale des notions). En formation continue, on m'a montré une façon réaliste de travailler par compétence, que j'applique par petites touches seulement (car elle nécessite l'abandon du contrôle-bilan d'1h, ce que je ferais peut-être quand le DNB sera supprimé, et quand il sera abandonné également au Lycée).
A chaque fois que j'improvise quelque chose (travail de groupe, trace écrite différente), j'arrive à la même conclusion: ça ne marche pas vraiment mieux. MAIS à long terme, les élèves reconnaissent qu'ils retiennent plus facilement les notions qui ont été vues "différemment" (de ce que JE fais d'habitude, s'entend). MAIS en terme de gestion, rapport avec et entre élève(s), les apports sont non négligeables.
J'essaie de varier, mais c'est un combat à mener en parallèle.
_________________
Asinus asinum fricat
- ElyasEsprit sacré
Bouboule a écrit:Tamerlan a écrit:kamasolou a écrit:Bouboule a écrit:
J'avoue que parfois quand je n'ai rien envie de faire en TP, j'applique à fond une pédagogie couverte par l'IPR : "laissez-les se débrouiller seuls et faire preuve d'initiatives". Je choisis donc un truc pas trop dangereux, où la casse sera sinon limitée, pas trop coûteuse et j'observe, en me contentant de quelques : "bosse", "réfléchis". C'est souvent à la fois drôle et déprimant.
Tout pareil. C'est beau la démarche d'investigation :aaf:
Je ne suis pas sûr que dans l'esprit de l'IPR cela devait être tout à fait cela
L'IPR n'ayant jamais pratiqué, il sera difficile de trancher.
(Et je suis persuadé que ce type de séances est formateur. Mais il y a une contrainte temps.)
Ah la contrainte temps et tout son cortège d'enfants comme Chronophage, Je suis en retard dans le programme, Paletemps et compagnie. C'est sans doute le vrai problème de l'EN.
- Mila Saint AnneNiveau 9
arth75 a écrit:J'avais compris effectivement que cela allait au-delà de la classe inversée, car l'expression revient souvent. Du coup, j'imagine que ceux qui n'ont pas pu voir la vidéo forment un groupe en soi, et font le travail (initialement demandé à la maison) en classe ?Mila Saint Anne a écrit:
Le plan de travail, c'est un truc en dehors du principe de la classe inversée. C'est donner aux élèves le descriptif complet d'une séquence, devoirs à faire et critères d'évaluation comprise, en début de séquence. Ca permet d'organiser le travail en classe en groupe de besoin. D'aider les plus faibles et de permettre aux plus avancés de prolonger le travail. Tu devrais trouver des modèles sur internet.
Pour la classe inversée, aucun équipement minima requis. Je n'ai qu'un ordi + vidéoproj dans ma classe et je ne l'utilise pas pour "inverser", sauf pour permettre aux élèves qui ne peuvent avoir accès aux capsules vidéo à la maison de les voir en classe.
Autre question sémantique: le terme "capsule" désigne des vidéos où l'enseignant se filme / s'enregistre (lui-même ou avec de l'aide ?)
Merci de tes réponses en tout casElyas a écrit:
On demande aux élèves de lire le chapitre avant l'arrivée en classe et pendant la classe, on interroge et on fait réfléchir à l'oral ou à l'écrit les élèves sur ledit chapitre.
Maintenant, on fait des capsules-vidéos. Mais on peut aussi le faire avec des textes.
D'après ce que j'ai compris, la différence vient du fait que la "prolongation" (ou la remédiation, le cas échéant) se fait en priorité sur la base de techniques collaboratives, et/ou selon une démarche d'investigation.
En ce qui me concerne, je vois toutes ces nouvelles méthodes comme des cordes de plus à mon arc. L'IUFM ne m'en a donné qu'une (accroche/questions écrites sur dossiers documentaires, démarche hypothético-déductive, trace écrite). Suite à une visite-conseil, je l'ai abandonnée en construisant ma propre méthode - qui n'a rien de révolutionnaire et c'est sans doute mon ignorance qui me persuade qu'elle m'est "propre"(situation/problématique, mise en commun orale des connaissances -représentations des élèves, ou connaissances tirées d'un document- dans une matrice commune, méthode inductive, rédaction autonome d'un bilan, construction finale des notions). En formation continue, on m'a montré une façon réaliste de travailler par compétence, que j'applique par petites touches seulement (car elle nécessite l'abandon du contrôle-bilan d'1h, ce que je ferais peut-être quand le DNB sera supprimé, et quand il sera abandonné également au Lycée).
A chaque fois que j'improvise quelque chose (travail de groupe, trace écrite différente), j'arrive à la même conclusion: ça ne marche pas vraiment mieux. MAIS à long terme, les élèves reconnaissent qu'ils retiennent plus facilement les notions qui ont été vues "différemment" (de ce que JE fais d'habitude, s'entend). MAIS en terme de gestion, rapport avec et entre élève(s), les apports sont non négligeables.
J'essaie de varier, mais c'est un combat à mener en parallèle.
+1.000 !!!
Juste pour répondre rapidement à ta question : la capsule est réalisée par l'enseignant (ou même par des élèves !). C'est simple à faire aujourd'hui tout seul, avec les outils dont on peut disposer.
On peut se filmer ou mettre simplement une voix-off sur des documents, comme on veut.
- BoubouleDoyen
Elyas a écrit:
Ah la contrainte temps et tout son cortège d'enfants comme Chronophage, Je suis en retard dans le programme, Paletemps et compagnie. C'est sans doute le vrai problème de l'EN.
On peut prendre cette remarque de différentes façons, comme on pouvait prendre mon expression de différentes façons.
- ElyasEsprit sacré
Mila Saint Anne a écrit:Elyas a écrit:Sur la classe inversée, outre l'apport technologique, on est que dans le retour d'une pédagogie traditionnelle très ancienne et très pratiquée encore outre-Atlantique.
On demande aux élèves de lire le chapitre avant l'arrivée en classe et pendant la classe, on interroge et on fait réfléchir à l'oral ou à l'écrit les élèves sur ledit chapitre.
Maintenant, on fait des capsules-vidéos. Mais on peut aussi le faire avec des textes.
Personnellement, je ne pratique pas.
Je ne crois pas, justement. Voir la conférence de Marcel Lebrun que je citais plus haut.
Je connaissais déjà Lebrun. J'ai été écouté la conférence que tu as mise en lien (merci, je voulais me coucher tôt) et je viens de comprendre ma confusion quand il explique la question des origines des MOOC entre la diffusion de cours magistraux filmés avec qcm (il parle de cornichon à ce moment) et la constitution de communauté d'apprenants en action et réflexion. Très intéressant. J'aime bien sa notion de la production.
- User5899Demi-dieu
Ah, le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier ! Et cette mire grisâtre avec plein de rosaces !Tamerlan a écrit:Pour le noir et blanc j'ai encore aussi des souvenirs à Menpenti, avec celui très clair de la mire de l'ORTF. Et le générique de l'Eurovision. Bon sang je vais aller me saouler ou me noyer dans mon smartphone en regardant You Tube !
https://www.youtube.com/watch?v=ejJvlA-8nXY
- User5899Demi-dieu
Tamerlan a écrit:kamasolou a écrit:Bouboule a écrit:
J'avoue que parfois quand je n'ai rien envie de faire en TP, j'applique à fond une pédagogie couverte par l'IPR : "laissez-les se débrouiller seuls et faire preuve d'initiatives". Je choisis donc un truc pas trop dangereux, où la casse sera sinon limitée, pas trop coûteuse et j'observe, en me contentant de quelques : "bosse", "réfléchis". C'est souvent à la fois drôle et déprimant.
Tout pareil. C'est beau la démarche d'investigation :aaf:
Je ne suis pas sûr que dans l'esprit de l'IPR cela devait être tout à fait cela
En même temps, si les IPR avaient un esprit, ça se saurait (et ils seraient probablement demeurés profs).
- Marie LaetitiaBon génie
Marlou.Bassboost a écrit:J'ai eu un prof d'histoire géographie dans mes années lycée qui me faisait même aimer le chapitre "agriculture au japon".
Il était soit assis à son bureau sur l'estrade, soit debout, de plus physiquement c'était une bombe, il était beau, très beau, très instruit, et on n’entendait même pas la mouche voler tellement nous étions pendus à ses lèvres.
La grande classe, pas besoin d'inverser, il nous renversait.
Et pendant que l'on passe des soirées à discuter (j'oserais bien discutailler) méthodes pédagogiques "innovantes", que de livres d'histoire ou de géographie n'aura-t-on pas pris le temps de lire pour enrichir nos cours et emmener les élèves au rythme de l'inspiration... Vanité des vanités...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Isis39Enchanteur
Cripure a écrit:
Moi, ça m'allait très bien, l'HG à la Alain Decaux, figurez-vous. Je n'ai connu que ça et je ne m'en suis jamais plaint. Mais, par curiosité, j'aimerais savoir ce qu'il y a d'autre en magasin, mes collègues d'HG (qui sont mes meilleurs amis) ne pratiquant que le récit dans leurs classes.
Je n'y crois pas une seconde. Cela voudrait dire que vos collègues ne préparent pas leurs élèves à l'épreuve du bac : l'étude de documents et la réalisation de croquis.
- Presse-puréeGrand sage
Mila Saint Anne a écrit:Je ne juge pas les collègues qui font différemment.
Merci. C'est important de rire de bon matin.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- DesolationRowEmpereur
Presse-purée a écrit:Mila Saint Anne a écrit:Je ne juge pas les collègues qui font différemment.
Merci. C'est important de rire de bon matin.
Dire qu'ils "font leur spectacle" pendant vingt heures, ce n'est pas juger et cela n'a rien de méprisant.
Mieux qu'un bon verre de jus de fruits.
- Isis39Enchanteur
DesolationRow a écrit:Presse-purée a écrit:Mila Saint Anne a écrit:Je ne juge pas les collègues qui font différemment.
Merci. C'est important de rire de bon matin.
Dire qu'ils "font leur spectacle" pendant vingt heures, ce n'est pas juger et cela n'a rien de méprisant.
Mieux qu'un bon verre de jus de fruits.
En quoi est-ce méprisant ? Nous sommes bien en représentation devant les élèves, j'assume totalement le fait de me donner en spectacle. Ce n'est pas méprisable.
- DesolationRowEmpereur
Honnêtement, Isis, tu trouves que la manière dont Mila évoque (de manière plus ou moins habilement implicite, je te le concède) ceux qui enseignent de manière "traditionnelle" n'est pas méprisante, dans ses derniers messages ?
Peut-être que je sur-interprète les propos de Mila. Mais si c'est le cas, je me trouve bien excusable : la pédagogie que défend Mila a le vent en poupe, le soutien des formateurs, des inspecteurs, du ministère, tout le monde trouve ça novateur, innovant, progressiste, rayez la mention inutile. Implicitement, tout ce qui est plus traditionnel est considéré comme réactionnaire, pas bienveillant, frontal, pas souciez du bien-être des apprenants.
Edité pour être moins désagréable.
Peut-être que je sur-interprète les propos de Mila. Mais si c'est le cas, je me trouve bien excusable : la pédagogie que défend Mila a le vent en poupe, le soutien des formateurs, des inspecteurs, du ministère, tout le monde trouve ça novateur, innovant, progressiste, rayez la mention inutile. Implicitement, tout ce qui est plus traditionnel est considéré comme réactionnaire, pas bienveillant, frontal, pas souciez du bien-être des apprenants.
Edité pour être moins désagréable.
- ycombeMonarque
Ce qui devrait suffire à tenir les enseignants éloignés de ce concept, non?Mila Saint Anne a écrit:Sur un autre fil consacré à la classe inversée, ou plus précisément sur la MOOC "Classe inversée" qui se déroule en ce moment (et auquel il est encore possible de s'inscrire) on a proposé le nom de Marcel Lebrun.
Voir :
http://lebrunremy.be/WordPress/?p=740
https://www.youtube.com/watch?v=49GAWKzp0cM
Le concept est encore récent et j'ai bien peur que les études "de terrain" soient au mieux rares et peu significatives, au pire inexistantes...
Les beaux concepts justifiés par des grands discours mais jamais validés par des études scientifiques sont une plaie pour l'éducation.
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ycombeMonarque
Donner une capsule vidéo à voir, c'est quand même le contraire de la mise en activité des élèves. Il n'y a guère plus passif comme état que de regarder une vidéo.Mila Saint Anne a écrit:
Juste pour répondre rapidement à ta question : la capsule est réalisée par l'enseignant (ou même par des élèves !). C'est simple à faire aujourd'hui tout seul, avec les outils dont on peut disposer.
On peut se filmer ou mettre simplement une voix-off sur des documents, comme on veut.
Je suis surpris par l'attitude des très bons élèves que je côtoie : il y a une incapacité à prendre un chapitre de livre sur un sujet et à le travailler seul (je parle de mathématiques). Au mieux, c'est je fais les exercices et quand je ne trouve pas, je feuillette le cours et au pire, c'est je décrète que c'est incompréhensible et je n'essaie pas de comprendre seul. Mais jamais ils ne commencent par le cours, avec un brouillon, pour essayer de comprendre les concepts. Je trouve cela très ennuyeux.
Je dirais que la classe inversée, peut-être, mais avec un poly ou un livre de cours. Il me semble que la compréhension en autonomie d'un cours écrit est la base d'un travail personnel nécessaire à une bonne scolarité.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- isabeNiveau 8
Au quotidien, on est loin de la querelle des Anciens et des Modernes.DesolationRow a écrit:Honnêtement, Isis, tu trouves que la manière dont Mila évoque (de manière plus ou moins habilement implicite, je te le concède) ceux qui enseignent de manière "traditionnelle" n'est pas méprisante, dans ses derniers messages ?
Peut-être que je sur-interprète les propos de Mila. Mais si c'est le cas, je me trouve bien excusable : la pédagogie que défend Mila a le vent en poupe, le soutien des formateurs, des inspecteurs, du ministère, tout le monde trouve ça novateur, innovant, progressiste, rayez la mention inutile. Implicitement, tout ce qui est plus traditionnel est considéré comme réactionnaire, pas bienveillant, frontal, pas souciez du bien-être des apprenants.
Je fais de la classe inversée parce qu'en grammaire, ça me semble très positif. Ce qui ne m'empêche pas de faire du thème, de la version, même en collège, de leur faire réciter des dialogues appris par coeur et des listes de vocabulaire, mais aussi des jeux où tout le monde est assis par terre.
Je crois que chacun fait sa cuisine et le jour où l'on me dira que la classe inversée n'est plus à la mode, je ne me vois pas arrêter si j'ai apprécié son efficacité. S'intéresser à ce qui se fait n'implique pas de faire ses choix en fonction de ce qu'en pensent les pédagogues du moment.
- DesolationRowEmpereur
isabe a écrit:Au quotidien, on est loin de la querelle des Anciens et des Modernes.DesolationRow a écrit:Honnêtement, Isis, tu trouves que la manière dont Mila évoque (de manière plus ou moins habilement implicite, je te le concède) ceux qui enseignent de manière "traditionnelle" n'est pas méprisante, dans ses derniers messages ?
Peut-être que je sur-interprète les propos de Mila. Mais si c'est le cas, je me trouve bien excusable : la pédagogie que défend Mila a le vent en poupe, le soutien des formateurs, des inspecteurs, du ministère, tout le monde trouve ça novateur, innovant, progressiste, rayez la mention inutile. Implicitement, tout ce qui est plus traditionnel est considéré comme réactionnaire, pas bienveillant, frontal, pas souciez du bien-être des apprenants.
Je fais de la classe inversée parce qu'en grammaire, ça me semble très positif. Ce qui ne m'empêche pas de faire du thème, de la version, même en collège, de leur faire réciter des dialogues appris par coeur et des listes de vocabulaire, mais aussi des jeux où tout le monde est assis par terre.
Je crois que chacun fait sa cuisine et le jour où l'on me dira que la classe inversée n'est plus à la mode, je ne me vois pas arrêter si j'ai apprécié son efficacité. S'intéresser à ce qui se fait n'implique pas de faire ses choix en fonction de ce qu'en pensent les pédagogues du moment.
Je le reconnais volontiers.
Mais la période de réformes que nous vivons entraîne mécaniquement un durcissement des oppositions.
Je n'ai rien contre l'usage raisonné de cette méthode. Cela me paraît un brin ridicule d'en entendre chanter les louanges par ceux-là mêmes qui expliquent que les devoirs à la maison sont sources d'inégalité, mais ce n'est pas très grave. Ce qui m'insupporte, c'est la manière dont Mila (mais elle est loin d'être la seule) présente quoi qu'elle en dise ses choix pédagogiques comme les seuls qui vaillent (avant qu'elle ne proteste et ne jure que ce n'est pas le cas, je renvoie tout de même à cette lecture instructive : https://milasaintanne.wordpress.com/2015/10/27/vous-auriez-la-recette/).
En revanche, je dois concéder que je suis un vrai réac', rétrograde et borné sur d'autres points - comme par exemple sur l'usage du numérique en classe
- ElyasEsprit sacré
ycombe a écrit:Donner une capsule vidéo à voir, c'est quand même le contraire de la mise en activité des élèves. Il n'y a guère plus passif comme état que de regarder une vidéo.Mila Saint Anne a écrit:
Juste pour répondre rapidement à ta question : la capsule est réalisée par l'enseignant (ou même par des élèves !). C'est simple à faire aujourd'hui tout seul, avec les outils dont on peut disposer.
On peut se filmer ou mettre simplement une voix-off sur des documents, comme on veut.
Je suis surpris par l'attitude des très bons élèves que je côtoie : il y a une incapacité à prendre un chapitre de livre sur un sujet et à le travailler seul (je parle de mathématiques). Au mieux, c'est je fais les exercices et quand je ne trouve pas, je feuillette le cours et au pire, c'est je décrète que c'est incompréhensible et je n'essaie pas de comprendre seul. Mais jamais ils ne commencent par le cours, avec un brouillon, pour essayer de comprendre les concepts. Je trouve cela très ennuyeux.
Je dirais que la classe inversée, peut-être, mais avec un poly ou un livre de cours. Il me semble que la compréhension en autonomie d'un cours écrit est la base d'un travail personnel nécessaire à une bonne scolarité.
Pas nécessairement. Enfin, c'est un plus complexe. Ce n'est pas le fait de mettre le cours à apprendre/comprendre par écrit pour le lire qui fonctionne, c'est le fait de l'assimiler par des procédures de reformulation et d'intégration personnelles. Les très bons apprenants font ça en mode automatique, croyant dès lors qu'il leur suffit de lire ou d'écouter pour apprendre (et comme les enseignants sont des apprenants professionnels, ça engendre la croyance aux styles d'apprentissage). Si ce que tu disais était vrai, toutes les sociétés basées sur la culture orale où il y a des trucs absolument ahurissant au niveau de la mémorisation et de la compréhension ne fonctionneraient pas. En revanche, le passage par l'écrit pour reformuler, intégrer ou poser les choses pour s'entraîner/comprendre est beaucoup plus efficace et rapide. Ce n'est pas pour rien que l'écriture est sans doute l'invention humaine la plus formidable (avec le feu et l'agriculture). Elle crée des cercles vertueux.... Bon, il ne faut pas me lancer sur ce thème, je vais devenir horrible (jargon, discours dithyrambique, passion et compagnie).
J'ai tenté les capsules vidéos pour travailler l'écrit en 5e et 4e, cela pose le souci de la maturité intellectuelle des élèves : ils regardent la capsule vidéo plusieurs fois pour noter exactement ce que le professeur dit. Dans la façon dont je travaille (je suis, attention jargon personnel et odieux pour certains, un narrativiste scriptural ), les capsules vidéos me gênent plus qu'autres choses à moins de donner des questionnaires mais là, certains processus de formation intellectuelle pour tendre vers la complexité et non le tronçonnage facilitateur ne peuvent pas fonctionner.
C'est la raison pour laquelle j'ai du mal avec la classe inversée avec capsules vidéos même si la conférence que j'ai écoutée de Marcel Lebrun me donne des idées, mais plus sur l'idée de créer des communautés coopératives d'apprenants.
- isabeNiveau 8
DesolationRow a écrit:
En revanche, je dois concéder que je suis un vrai réac', rétrograde et borné sur d'autres points - comme par exemple sur l'usage du numérique en classe
Ma démarche est complètement opportuniste. ça marche, je fais. ça ne marche pas, je ne fais pas.
Je fais un cahier de vocabulaire avec les élèves que je garde 4 ans. Je distribue des fiches thématiques polycopiées, avec les traductions et il faut les apprendre par coeur. Il y a 15 ans, l'IPR a failli s'évanouir d'horreur en voyant ça, il y a 10 ans, le suivant a trouvé ça super, il y a 5 ans, il m'a dit d'être prudente avec ce concept , bref, je fais ce qui me convient.
- DesolationRowEmpereur
Elyas a écrit:ycombe a écrit:Donner une capsule vidéo à voir, c'est quand même le contraire de la mise en activité des élèves. Il n'y a guère plus passif comme état que de regarder une vidéo.Mila Saint Anne a écrit:
Juste pour répondre rapidement à ta question : la capsule est réalisée par l'enseignant (ou même par des élèves !). C'est simple à faire aujourd'hui tout seul, avec les outils dont on peut disposer.
On peut se filmer ou mettre simplement une voix-off sur des documents, comme on veut.
Je suis surpris par l'attitude des très bons élèves que je côtoie : il y a une incapacité à prendre un chapitre de livre sur un sujet et à le travailler seul (je parle de mathématiques). Au mieux, c'est je fais les exercices et quand je ne trouve pas, je feuillette le cours et au pire, c'est je décrète que c'est incompréhensible et je n'essaie pas de comprendre seul. Mais jamais ils ne commencent par le cours, avec un brouillon, pour essayer de comprendre les concepts. Je trouve cela très ennuyeux.
Je dirais que la classe inversée, peut-être, mais avec un poly ou un livre de cours. Il me semble que la compréhension en autonomie d'un cours écrit est la base d'un travail personnel nécessaire à une bonne scolarité.
Pas nécessairement. Enfin, c'est un plus complexe. Ce n'est pas le fait de mettre le cours à apprendre/comprendre par écrit pour le lire qui fonctionne, c'est le fait de l'assimiler par des procédures de reformulation et d'intégration personnelles. Les très bons apprenants font ça en mode automatique, croyant dès lors qu'il leur suffit de lire ou d'écouter pour apprendre (et comme les enseignants sont des apprenants professionnels, ça engendre la croyance aux styles d'apprentissage). Si ce que tu disais était vrai, toutes les sociétés basées sur la culture orale où il y a des trucs absolument ahurissant au niveau de la mémorisation et de la compréhension ne fonctionneraient pas. En revanche, le passage par l'écrit pour reformuler, intégrer ou poser les choses pour s'entraîner/comprendre est beaucoup plus efficace et rapide. Ce n'est pas pour rien que l'écriture est sans doute l'invention humaine la plus formidable (avec le feu et l'agriculture). Elle crée des cercles vertueux.... Bon, il ne faut pas me lancer sur ce thème, je vais devenir horrible (jargon, discours dithyrambique, passion et compagnie).
J'ai tenté les capsules vidéos pour travailler l'écrit en 5e et 4e, cela pose le souci de la maturité intellectuelle des élèves : ils regardent la capsule vidéo plusieurs fois pour noter exactement ce que le professeur dit. Dans la façon dont je travaille (je suis, attention jargon personnel et odieux pour certains, un narrativiste scriptural ), les capsules vidéos me gênent plus qu'autres choses à moins de donner des questionnaires mais là, certains processus de formation intellectuelle pour tendre vers la complexité et non le tronçonnage facilitateur ne peuvent pas fonctionner.
C'est la raison pour laquelle j'ai du mal avec la classe inversée avec capsules vidéos même si la conférence que j'ai écoutée de Marcel Lebrun me donne des idées, mais plus sur l'idée de créer des communautés coopératives d'apprenants.
Deux questions naïves
1) qu'est-ce qu'un narrativiste scriptural ?
2) Pourquoi dit-on "apprenant" et non élève ? J'ai l'habitude de me gausser bêtement de l'usage de ce terme, mais après tout on ne me l'a jamais expliqué.
- ElyasEsprit sacré
DesolationRow a écrit:Elyas a écrit:ycombe a écrit:Donner une capsule vidéo à voir, c'est quand même le contraire de la mise en activité des élèves. Il n'y a guère plus passif comme état que de regarder une vidéo.Mila Saint Anne a écrit:
Juste pour répondre rapidement à ta question : la capsule est réalisée par l'enseignant (ou même par des élèves !). C'est simple à faire aujourd'hui tout seul, avec les outils dont on peut disposer.
On peut se filmer ou mettre simplement une voix-off sur des documents, comme on veut.
Je suis surpris par l'attitude des très bons élèves que je côtoie : il y a une incapacité à prendre un chapitre de livre sur un sujet et à le travailler seul (je parle de mathématiques). Au mieux, c'est je fais les exercices et quand je ne trouve pas, je feuillette le cours et au pire, c'est je décrète que c'est incompréhensible et je n'essaie pas de comprendre seul. Mais jamais ils ne commencent par le cours, avec un brouillon, pour essayer de comprendre les concepts. Je trouve cela très ennuyeux.
Je dirais que la classe inversée, peut-être, mais avec un poly ou un livre de cours. Il me semble que la compréhension en autonomie d'un cours écrit est la base d'un travail personnel nécessaire à une bonne scolarité.
Pas nécessairement. Enfin, c'est un plus complexe. Ce n'est pas le fait de mettre le cours à apprendre/comprendre par écrit pour le lire qui fonctionne, c'est le fait de l'assimiler par des procédures de reformulation et d'intégration personnelles. Les très bons apprenants font ça en mode automatique, croyant dès lors qu'il leur suffit de lire ou d'écouter pour apprendre (et comme les enseignants sont des apprenants professionnels, ça engendre la croyance aux styles d'apprentissage). Si ce que tu disais était vrai, toutes les sociétés basées sur la culture orale où il y a des trucs absolument ahurissant au niveau de la mémorisation et de la compréhension ne fonctionneraient pas. En revanche, le passage par l'écrit pour reformuler, intégrer ou poser les choses pour s'entraîner/comprendre est beaucoup plus efficace et rapide. Ce n'est pas pour rien que l'écriture est sans doute l'invention humaine la plus formidable (avec le feu et l'agriculture). Elle crée des cercles vertueux.... Bon, il ne faut pas me lancer sur ce thème, je vais devenir horrible (jargon, discours dithyrambique, passion et compagnie).
J'ai tenté les capsules vidéos pour travailler l'écrit en 5e et 4e, cela pose le souci de la maturité intellectuelle des élèves : ils regardent la capsule vidéo plusieurs fois pour noter exactement ce que le professeur dit. Dans la façon dont je travaille (je suis, attention jargon personnel et odieux pour certains, un narrativiste scriptural ), les capsules vidéos me gênent plus qu'autres choses à moins de donner des questionnaires mais là, certains processus de formation intellectuelle pour tendre vers la complexité et non le tronçonnage facilitateur ne peuvent pas fonctionner.
C'est la raison pour laquelle j'ai du mal avec la classe inversée avec capsules vidéos même si la conférence que j'ai écoutée de Marcel Lebrun me donne des idées, mais plus sur l'idée de créer des communautés coopératives d'apprenants.
Deux questions naïves
1) qu'est-ce qu'un narrativiste scriptural ?
2) Pourquoi dit-on "apprenant" et non élève ? J'ai l'habitude de me gausser bêtement de l'usage de ce terme, mais après tout on ne me l'a jamais expliqué.
1) Une sottise personnelle pour dire que pratiquement toute ma pédagogie passe par des pratiques d'écritures pour construire des discours cohérents et riches en savoir de la part des élèves. C'est un brin plus complexe mais là, on ne va pas entrer dans les détails car ça va gaver des gens et j'ai décidé de vivre sereinement
2) Grosso modo, un apprenant est une personne qui s'engage dans ses apprentissages. En gros, le Jean-Edouard du fond qui attend la fin du cours sans rien faire et sur lequel tu t'arraches les cheveux n'est pas un apprenant mais Kevina qui fait tous les exercices, pose des questions et réfléchit est une apprenante. Jean-Edouard et Kevina sont cependant tous les deux des élèves. Après, ce n'est qu'un mot pour distinguer une subtilité. On peut très bien vivre sans. Cependant, tous les apprenants ne sont pas des élèves et tous les élèves ne sont pas (sic) des apprenants malheureusement.
- DesolationRowEmpereur
Compris, merci des explications !
Je me gausserai moins.
Je me gausserai moins.
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