- CathEnchanteur
J'ajoute que les Régions préfèrent souvent privilégier les formations privées plutôt que d'ouvrir des sections en LP public...Honchamp a écrit:Cripure a écrit:Vous décrivez les années 80-90, là. C'est exactement le contraire qui se produit aujourd'hui : des parents contactés en juillet pour que leur enfant aille en GT alors qu'ils avaient demandé pro avec l'accord du gosse et après travail sur l'orientation, tout ça pour satisfaire des statistiques (et des projets personnels légitimes de mutation). Ce sont les filières GT qui, aujourd'hui, sont des filières de relégations, qu'on bourre jusqu'à 37-38 élèves par classe.Mila Saint Anne a écrit:Trop de jeunes se retrouvent actuellement "par défaut" dans des filières pro et n'y ont pas plus leur place qu'ailleurs. Cela contribue à faire des filières pro des filières de relégation, Ce qui est vraiment une catastrophe pour tout le monde.
Effectivement, c'est le cas ici pour le technique industriel.
Un bac pro Modelage ou fonderie permet de trouver un emploi. C'est encore mieux avec le BTS.
Alors que les élèves ayant seulement un bac tertiaire, ou un faux bac L, galèrent.
Les entreprises industrielles locales sont en manque de main d'oeuvre, il n'est qu'à voir les annonces en intérim.
Et , par exemple, elles acceptent désormais de participer à la matinée organisée par les profs d'HG de mon collège sur le thème de l'Espace industriel local. Elles voient un intérêt en terme de projet d'orientation.
Par contre, je reconnais le pb pour les bacs pros tertiaires....
Ici, surcapacité, donc cela accueille beaucoup de 3èmes peu motivés.
Le rectorat n'ouvre pas le bac pro logistique réclamé par les professionnels, au regard de la situation géographique de la ville, ni ne veut accroître la capacité en Assistance-soin-services à la personne.
Je pense que cela dépend donc des bassins d'emploi, mais reste du chemin à faire pour intéresser les élèves aux orientations vers l'industrie ou le BTP (qui recrute à tous les niveaux de formation).
- CathEnchanteur
Alors là, pitié, non.Mila Saint Anne a écrit:Isis39 a écrit:Mila Saint Anne a écrit:Celeborn a écrit:Il n'y aura plus de DP3 en 2016, donc plus de "mini entreprise de groupe de DP3". Éventuellement, une mini-entreprise de classe entière de géographie.
Tu sais très bien que si....
http://haute-normandie.entreprendre-pour-apprendre.fr/enseignants/temoignages/640-reforme-du-college-quid-de-la-mini-entreprise-.html
L'organisation sera juste différente.
Je suis intéressée par l'organisation concrète de cette mini entreprise. Quelles matières ? Quels morceaux de programmes ? on prend sur les marges ?
Les mini-entreprises ont de véritables entreprises. Une association appuie leur existence (notamment sur le plan juridique et pour les questions financières (disposer d'un compte en banque par exemple) et intervient dans toute la France : Entreprendre pour apprendre.
On peut prendre sur les marges en 3e et tout ce qui a un lien avec le monde économique peut en faire partie. En fait, il y a tellement de disciplines qui peuvent intervenir pour quelques heures, à différentes étapes... Maths pour les plan de financement, les plan comptables, français pour la présentation du produit, les relations avec les fournisseurs et les clients, arts plastiques pour la création du logo... et selon le produit ou le service fabriqué, n'importe quelle autre matières. cette année nous travaillerons sans doute avec les élèves de prépa-pro (et donc des profs de LP pour la réalisation du produit que nous allons réaliser).
En fait, ce qu'il faut c'est de la souplesse.... et ne pas se donner de frein.
C'est ce qu'on tente de nous imposer en LP (les mini-entreprises y existent déjà) et l'adjoint veut toujours y adjoindre des profs de français pour y faire écrire des "brochures".
Et c'est comme au foot avec l'Allemagne, à la fin le prof de français corrige les fautes d'orthographe.
- JPhMMDemi-dieu
Ah... le fameux principe d'apprentissage du français dans les manuels d'utilisation de magnétoscopes...
*Nostalgie*
Comme quoi, l'innovant d'untel est toujours le hasbeen d'un autre.
*Nostalgie*
Comme quoi, l'innovant d'untel est toujours le hasbeen d'un autre.
_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Pat BÉrudit
Mila Saint Anne a écrit:Isis39 a écrit:Mila Saint Anne a écrit:Celeborn a écrit:Il n'y aura plus de DP3 en 2016, donc plus de "mini entreprise de groupe de DP3". Éventuellement, une mini-entreprise de classe entière de géographie.
Tu sais très bien que si....
http://haute-normandie.entreprendre-pour-apprendre.fr/enseignants/temoignages/640-reforme-du-college-quid-de-la-mini-entreprise-.html
L'organisation sera juste différente.
Je suis intéressée par l'organisation concrète de cette mini entreprise. Quelles matières ? Quels morceaux de programmes ? on prend sur les marges ?
Les mini-entreprises ont de véritables entreprises. Une association appuie leur existence (notamment sur le plan juridique et pour les questions financières (disposer d'un compte en banque par exemple) et intervient dans toute la France : Entreprendre pour apprendre.
On peut prendre sur les marges en 3e et tout ce qui a un lien avec le monde économique peut en faire partie. En fait, il y a tellement de disciplines qui peuvent intervenir pour quelques heures, à différentes étapes... Maths pour les plan de financement, les plan comptables, français pour la présentation du produit, les relations avec les fournisseurs et les clients, arts plastiques pour la création du logo... et selon le produit ou le service fabriqué, n'importe quelle autre matières. cette année nous travaillerons sans doute avec les élèves de prépa-pro (et donc des profs de LP pour la réalisation du produit que nous allons réaliser).
En fait, ce qu'il faut c'est de la souplesse.... et ne pas se donner de frein.
Ah bah non. Ca, ce serait possible si les EPI étaient EN PLUS, que ce soit optionnel ou non. C'est possible si le travail interdisciplinaire est un moyen d'approfondir certains aspects du programme. Mais dans les EPI, faut faire son programme. Désolée, mais le plan comptable, ça n'est pas au programme de maths de collège ! Si je fais ça dans un EPI, je ne pourrai pas boucler le reste. Donc... niet !
- JPhMMDemi-dieu
D'autant qu'en EPI il est théoriquement impossible d'aborder une notion nouvelle.
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- ycombeMonarque
Pourquoi?JPhMM a écrit:D'autant qu'en EPI il est théoriquement impossible d'aborder une notion nouvelle.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- BoubouleDoyen
Mila Saint Anne a écrit:
Les mini-entreprises ont de véritables entreprises. Une association appuie leur existence (notamment sur le plan juridique et pour les questions financières (disposer d'un compte en banque par exemple) et intervient dans toute la France : Entreprendre pour apprendre.
On peut prendre sur les marges en 3e et tout ce qui a un lien avec le monde économique peut en faire partie. En fait, il y a tellement de disciplines qui peuvent intervenir pour quelques heures, à différentes étapes... Maths pour les plan de financement, les plan comptables, français pour la présentation du produit, les relations avec les fournisseurs et les clients, arts plastiques pour la création du logo... et selon le produit ou le service fabriqué, n'importe quelle autre matières. cette année nous travaillerons sans doute avec les élèves de prépa-pro (et donc des profs de LP pour la réalisation du produit que nous allons réaliser).
En fait, ce qu'il faut c'est de la souplesse.... et ne pas se donner de frein.
Au moins c'est drôle.
- keroGrand sage
En théorie, les EPI doivent permettre de mettre en œuvre le programme, mais par des modalités pédagogiques différentes. Rien n'interdit d'aborder de nouveaux sujets.
- ycombeMonarque
Ton heure annuelle va alors être répartie en:Elyas a écrit:
Je vais développer plusieurs points qui me semblent importants car, en lisant de nombreux sujets, je me rends compte que les EPI sont vus comme une organisation monolithique qui ne peut être que subie.
Tut d'abord, les EPI doivent répondre à es thèmes (il y en a 8 et 6 doivent être au minimum réalisés). Rien n'interdit qu'il y ait plusieurs projets à l'intérieur d'un même thème sur l'année. Par exemple, en Culture et création artistiques, un projet HG-Lettres demandant 9h, puis un projet Maths-Arts plastiques demandant 9h, suivi d'un projet Musique-Lettres de 18h. Les 36h sont là, bingo !
Ou alors, tu fais ça sous forme de semaine interdisciplinaire. De même, un EPI peut être un moment de remobilisation des connaissances et de réitération des savoir-faire.
Enfin, on peut tout à fait avancer dans le programme, j'ai déjà montré un exemple d'EPI mêlant HG-lettres-maths et Arts plastiques sur le forum.
3/8 d'heure en Lettres
1/8 d'heure en HG, Math, et Arts Plastiques
1/4 d'heure en Musique.
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Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ycombeMonarque
Le plan comptable est une liste de comptes numérotés par catégories. Rien à voir avec les mathématiques.Mila Saint Anne a écrit:
Les mini-entreprises sont de véritables entreprises. Une association appuie leur existence (notamment sur le plan juridique et pour les questions financières (disposer d'un compte en banque par exemple) et intervient dans toute la France : Entreprendre pour apprendre.
On peut prendre sur les marges en 3e et tout ce qui a un lien avec le monde économique peut en faire partie. En fait, il y a tellement de disciplines qui peuvent intervenir pour quelques heures, à différentes étapes... Maths pour les plan de financement, les plan comptables, français pour la présentation du produit, les relations avec les fournisseurs et les clients, arts plastiques pour la création du logo... et selon le produit ou le service fabriqué, n'importe quelle autre matières. cette année nous travaillerons sans doute avec les élèves de prépa-pro (et donc des profs de LP pour la réalisation du produit que nous allons réaliser).
En fait, ce qu'il faut c'est de la souplesse.... et ne pas se donner de frein.
Les mathématiques financières ne sont pas au programme du collège, sauf le calcul d'un pourcentage comme application de la proportionnalité. Les plan de financement nécessitent des mathématiques financières à un niveau très au dessus de celui du collège.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- dami1kdHabitué du forum
ycombe a écrit:Le plan comptable est une liste de comptes numérotés par catégories. Rien à voir avec les mathématiques.Mila Saint Anne a écrit:
Les mini-entreprises sont de véritables entreprises. Une association appuie leur existence (notamment sur le plan juridique et pour les questions financières (disposer d'un compte en banque par exemple) et intervient dans toute la France : Entreprendre pour apprendre.
On peut prendre sur les marges en 3e et tout ce qui a un lien avec le monde économique peut en faire partie. En fait, il y a tellement de disciplines qui peuvent intervenir pour quelques heures, à différentes étapes... Maths pour les plan de financement, les plan comptables, français pour la présentation du produit, les relations avec les fournisseurs et les clients, arts plastiques pour la création du logo... et selon le produit ou le service fabriqué, n'importe quelle autre matières. cette année nous travaillerons sans doute avec les élèves de prépa-pro (et donc des profs de LP pour la réalisation du produit que nous allons réaliser).
En fait, ce qu'il faut c'est de la souplesse.... et ne pas se donner de frein.
Les mathématiques financières ne sont pas au programme du collège, sauf le calcul d'un pourcentage comme application de la proportionnalité. Les plan de financement nécessitent des mathématiques financières à un niveau très au dessus de celui du collège.
Oui, l'appellation plan comptable est sans doute abusive, mais on peut très bien travailler sur des calculs de TVA, des représentations graphiques de la répartition du budget, des résolutions d'équations pour déterminer le nombre de vente nécessaire à l'équilibre budgétaire, etc... Les différents organismes qui aident à la mise en place de mini-entreprises fournissent tout un tas de documents, en version simplifiée bien sûr, pour la mise de place de cette comptabilité.
Si chaque discipline y contribue, il suffit de 3-4h chacun pour arriver à un EPI annuel d'1h.
- BoubouleDoyen
dami1kd a écrit:ycombe a écrit:Le plan comptable est une liste de comptes numérotés par catégories. Rien à voir avec les mathématiques.Mila Saint Anne a écrit:
Les mini-entreprises sont de véritables entreprises. Une association appuie leur existence (notamment sur le plan juridique et pour les questions financières (disposer d'un compte en banque par exemple) et intervient dans toute la France : Entreprendre pour apprendre.
On peut prendre sur les marges en 3e et tout ce qui a un lien avec le monde économique peut en faire partie. En fait, il y a tellement de disciplines qui peuvent intervenir pour quelques heures, à différentes étapes... Maths pour les plan de financement, les plan comptables, français pour la présentation du produit, les relations avec les fournisseurs et les clients, arts plastiques pour la création du logo... et selon le produit ou le service fabriqué, n'importe quelle autre matières. cette année nous travaillerons sans doute avec les élèves de prépa-pro (et donc des profs de LP pour la réalisation du produit que nous allons réaliser).
En fait, ce qu'il faut c'est de la souplesse.... et ne pas se donner de frein.
Les mathématiques financières ne sont pas au programme du collège, sauf le calcul d'un pourcentage comme application de la proportionnalité. Les plan de financement nécessitent des mathématiques financières à un niveau très au dessus de celui du collège.
Oui, l'appellation plan comptable est sans doute abusive, mais on peut très bien travailler sur des calculs de TVA, des représentations graphiques de la répartition du budget, des résolutions d'équations pour déterminer le nombre de vente nécessaire à l'équilibre budgétaire, etc... Les différents organismes qui aident à la mise en place de mini-entreprises fournissent tout un tas de documents, en version simplifiée bien sûr, pour la mise de place de cette comptabilité.
Si chaque discipline y contribue, il suffit de 3-4h chacun pour arriver à un EPI annuel d'1h.
En fait c'est de la contextualisation imposée.
- Isis39Enchanteur
JPhMM a écrit:D'autant qu'en EPI il est théoriquement impossible d'aborder une notion nouvelle.
Compte tenu du fait qu'on doit traiter une partie du programme en EPI, il faut bien aborder des notions nouvelles.
- dami1kdHabitué du forum
Bouboule a écrit:
En fait c'est de la contextualisation imposée.
Oui, si vous voulez. De la même façon qu'on peint des façades, qu'on isole des toitures, qu'on fait atterrir des avions, qu'on construit des rampes de skatepark, etc... (exemple tirés de sujets DNB).
- neocdtHabitué du forum
dami1kd a écrit:
Oui, l'appellation plan comptable est sans doute abusive, mais on peut très bien travailler sur des calculs de TVA, des représentations graphiques de la répartition du budget, des résolutions d'équations pour déterminer le nombre de vente nécessaire à l'équilibre budgétaire, etc... Les différents organismes qui aident à la mise en place de mini-entreprises fournissent tout un tas de documents, en version simplifiée bien sûr, pour la mise de place de cette comptabilité.
Si chaque discipline y contribue, il suffit de 3-4h chacun pour arriver à un EPI annuel d'1h.
C'est effectivement ce que faisait la collègue de Maths avec, de son propre aveux, beaucoup plus de succès que dans ses cours "classiques", car les élèves étaient vraiment impliqués !
Maintenant, j'ignore si c'était au programme de 3ème ou si c'était des révisions des classes précédentes ou même si c'est au programme de collège !
Et je confirme également qu'EPA (l'assos qui nous aidait), mettait à disposition des docs très abordables pour des élèves de 3ème.
- Spinoza1670Esprit éclairé
JPhMM a écrit:Ah... le fameux principe d'apprentissage du français dans les manuels d'utilisation de magnétoscopes...
*Nostalgie*
Comme quoi, l'innovant d'untel est toujours le hasbeen d'un autre.
Ces pratiques de lecture dans des supports authentiques sont recommandées par le rapport Migeon (1988), rapport très important qui annonce notamment la répartition en cycles 1, 2 et 3 de la loi de 1989 :
Dans l'article "Cycles" du Dictionnaire encyclopédique de l'éducation et de la formation, Paris, Nathan, 1994. (p. 223), Raymond Ouzoulias écrit : depuis le 10 juillet 1989 et l'adoption de la loi d'orientation sur l'Éducation, la notion de cycle renvoie à la transformation du système éducatif et en particulier à ce qu'on appelle la « nouvelle politique pour l'école » concernant l'école maternelle et l'école élémentaire. Le cycle des apprentissages premiers (2 à 5), le cycle des apprentissages fondamentaux (5 à 8), le cycle des approfondissements (8 à 11). « Pour chacun de ces cycles, les objectifs à atteindre sont déterminés en termes de compétences à acquérir par les élèves : des compétences d'ordre disciplinaire recouvrant à la fois des savoirs et des méthodes spécifiques à chacun des domaines. Des compétences transversales relatives aux attitudes de l'enfant, aux comportements, aux acquisitions méthodologiques. Des compétences dans la maîtrise de la langue qui intègrent mais aussi dépassent les acquisitions liées au français, pour concerner tous les champs disciplinaires. »
La réforme 2016 continue sur la même lancée. Le CRAP progresse.
compte-rendu du rapport par ICEM-FREINET (favorable) :
http://www.icem-freinet.fr/archives/ne/ne/11/ne_11.pdf
loi 1989 :
http://www.formapex.com/telechargementpublic/textesofficiels/1989_1.pdf
Lurçat consacre un chapitre de son livre La Destruction de l'école élémentaire et ses penseurs à ce rapport Migeon :
http://ecolereferences.blogspot.com/2015/10/liliane-lurcat-la-destruction-de-lecole.html
- texte Lurçat : LE DEVOIR DE RÉUSSIR : LE RAPPORT MIGEON:
- CHAPITRE 4
LE DEVOIR DE RÉUSSIR : LE RAPPORT MIGEON
Ce rapport a été fait dans la hâte : chargé de le réaliser le 12 octobre 1988 par Lionel Jospin, le recteur Migeon a dû le remettre à la fin de l'année 1988. Le titre : « La réussite à l'école » ne prétend pas être un constat mais plutôt un pari. La réussite à l'école est possible, à la condition toutefois de mettre en œuvre les propositions contenues dans ce rapport concernant l'apprentissage de la lecture.
Ces propositions ont été élaborées grâce à des « per¬sonnes-ressources», spécialistes des sciences de l'éducation : on peut citer Fijalkow, Charmeux, Foucambert, Meirieu, Hébrard, etc. En gros, il s'agit de rénover les pra¬tiques pédagogiques en s'appuyant sur les acquis des sciences de l'éducation. Il s'agit également de convaincre du bien-fondé des changements qu'on veut introduire, le corps d'inspection, les enseignants, les parents d'élèves, l'ensemble de l'opinion, sans oublier les médias. Cela fait beaucoup de monde. Ces idées ne sont pas nouvelles et la plupart des chercheurs cités exercent des fonctions impor¬tantes. Ils n'ont pas réussi à convaincre la masse de leurs collègues sur le terrain. Il s'agit à présent d'imposer les mêmes idées de manière autoritaire.
Le rapport comprend trois parties. Première partie : Où en est l'école d'aujourd'hui ? Quels résultats ? Deuxième partie : Les acquis de la recherche ou les fondements d'une démarche pédagogique. Troisième partie : Propositions pour faire évoluer les pratiques.
Première partie :
l'échec de l'école dans le domaine de la lecture
La première partie constitue un bilan d'échec de l'école dans le domaine de la lecture. Ce bilan s'appuie sur les résultats de batteries de tests pour le savoir-lire. L'une des enquêtes a été menée auprès de 2 103 élèves de 138 classes par la Direction de l'évaluation et de la prospective. Huit textes visent à évaluer la compréhension des élèves placés en situation de lecture silencieuse à l'aide de questionnaires écrits. La capacité à saisir le thème général du message s'observe chez 72 à 80 % des enfants selon la difficulté du texte. « Par soustraction on peut en déduire qu'un minimum de 20 % quitte l'école élémentaire sans savoir lire. »
Que soustrait-on et que mesure-t-on ? L'évaluation des compétences en lecture se fait dans une situation de résumé de texte qui suppose un entraînement spécifique : s'exprimer par écrit dépasse la compréhension du texte lu, cela exige une mise en oeuvre de ce que l'on a compris pour le reformuler en conservant l'essentiel : le rédiger, l'orthographier, et ponctuer correctement. De plus, la difficulté du texte peut constituer un obstacle d'ordre intellectuel qui dépasse également la compétence qu'on prétend isoler. Ainsi, on signale que le dernier lot de questions porte sur une compréhension plus fine, sur une interprétation du sens. On relève 47 % de réussites et l'on en conclut que moins d'un élève sur deux arrive au collège avec une maîtrise suffisante de la lecture pour pouvoir l'utiliser comme moyen d'accès à la connaissance.
Il semble que la compétence mesurée concerne l'expression écrite et un certain nombre d'opérations intellectuelles, dont l'analyse et la synthèse, qui demandent à être entraînées dans des situations non réductibles à l'apprentissage de la seule lecture.
Mais qu'est-ce que savoir lire ? Migeon est embarrassé : « Il n'est pas facile de mesurer le savoir-lire, il est encore plus difficile de définir ce qu'on entend par savoir lire. » La définition retenue est : « Lire c'est comprendre. » Combien de personnes comprennent Husserl ou Levinas ? Une telle définition ne fait pas ressortir la spécificité de la com-pétence, cette définition recouvre en fait l'ensemble des apprentissages scolaires, puisque ne pas comprendre, par exemple, l'énoncé d'un problème identifie l'élève peu doué en mathématiques à un mauvais lecteur.
L'évaluation du comportement de lecteur est reprise des classifications mises au point par Foucambert, l'Association française pour la lecture et l'INRP. Premier niveau : saisir le thème global d'un message (75 à 80 % des élèves). Deuxième niveau : degré de maîtrise suffisant pour acquérir des connaissances nouvelles (moins d'un élève sur deux à la sortie de l'école). Troisième niveau : les élèves comprennent ce qu'ils lisent comme dans le deuxième niveau, mais ils lisent en dépassant le débit de la parole, soit 9 000 mots à l'heure. Ceux-là seraient les vrais lecteurs (9 % à l'entrée au collège et 19 % en troisième).
Dans bien des situations de lecture, la complexité est antagonique avec la vitesse. Je ne connais aucun professeur de physique ou de mathématiques qui recommande à ses étudiants d'être des vrais lecteurs style Foucambert, quand ils lisent l'énoncé des problèmes, s'ils veulent avoir quel¬ques chances de réussir leurs examens.
Deuxième partie :
La recherche fondatrice de la pédagogie
La deuxième partie : Les acquis de la recherche ou les fondements d'une démarche pédagogique, est particulièrement faible. Le titre est contredit par le texte. Il ne s'agit pas d'acquis, mais d'hypothèses absolutisées, érigées en dogmes. On prétend justifier, à partir d'un mélange d'observations pointillistes et de beaucoup d'idées préconçues, des transformations radicales de la pédagogie de la lecture, en promettant la réussite pour tous.
Il s'agit surtout d'interdits : il est préférable de ne pas utiliser les manuels, le déchiffrement et la lecture à voix haute sont nuisibles. La lecture à haute voix présenterait un « réel danger pour l'enfant », « c'est une discipline à part, extérieure à la lecture ». Malgré l'emploi de la formule « la lecture-écriture », utilisée dans différentes parties du rap-port, on ne montre pas le lien entre l'écriture et la lecture. L'enseignement précoce de la lecture repousse celui de l'écriture à laquelle d'ailleurs aucun des auteurs cités ne s'est réellement intéressé.
De « l'écriture-lecture » méthode de l'école de la République, il ne reste qu'une image exotique concernant l'instruction des Tsiganes : « Plusieurs chercheurs ont pu mettre en évidence qu'avec des enfants appartenant à des milieux très défavorisés ou appartenant à une culture d'oral comme les Tsiganes, l'écriture est la manière la plus efficace pour leur apprendre à lire. »
Pourquoi ne doit-on pas enseigner à déchiffrer ? Parce que, nous dit-on, les enfants deviennent des déchiffreurs et non des lecteurs. Comme si la lecture courante n'intégrait pas le déchiffrement sous une forme automatisée. Déchiffrer empêcherait d'accéder à une lecture purement visuelle. Le très bon lecteur, selon le modèle proposé, est celui qui possède une vitesse de lecture deux ou trois fois supérieure à celle de la parole, dont l'intérêt reste problématique. C'est trop pour la poésie, mais aussi pour les recettes de cuisine.
Ces auteurs se réclament d'une conception de l'apprentissage constructiviste, c'est-à-dire fondée sur l'activité de celui qui apprend ; on est pourtant frappé par les interdits, et par le dirigisme qui ressort de leurs préceptes. L'apprenti-lecteur doit passer immanquablement par les quatre phases tirées du modèle d'un chercheur. Et c'est ce modèle qu'on veut imposer aux instituteurs en menaçant d'échec ceux qui ne le reprennent pas : « Toute démarche qui n'intègre pas ces différentes phases dans une stratégie cohérente ne peut espérer conduire la totalité des élèves au succès. » La première phase vise à motiver les enfants. Il faut qu'avant d'apprendre à lire — et tel serait « le but fondamental de l'enseignement» — les enfants puissent répondre à «ces deux questions simples : Pourquoi les grands lisent-ils et écrivent-ils ? Comment codent-ils par écrit le langage ». Ces questions n'ont ni l'importance ni la simplicité qu'on prétend et de plus c'est mettre absurdement la charrue avant les bœufs que de croire qu'on puisse y répondre avant de savoir lire.
Comment peut-on récuser la transmission des connaissances au nom de la construction des savoirs, et affirmer quelques pages plus loin qu'« il y a une démarche interactive dans le construction des savoirs » ? Comment aussi prétendre que l'apprentissage doit s'étaler sur dix années, de deux à douze ans ? C'est méconnaître la réalité psychologique des petits de l'école maternelle (deux à quatre ans). C'est aussi montrer l'inefficacité des moyens préconisés puisqu'il faut constamment ré-apprendre. D'ailleurs dans un enseignement où la lecture et l'écriture jouent leur rôle normal, dès que les mécanismes de base de la lecture et de l'écriture sont acquis, c'est l'ensemble des activités scolaires qui fournit l'occasion de l'entraînement quotidien à lire et à écrire.
Troisième partie
l'application des idées des chercheurs
La troisième partie s'intitule : Propositions pour faire évoluer les pratiques. Ces propositions au nombre de seize sont, pour l'essentiel, une mise en pratique des concepts et des conceptions des chercheurs cités. Il s'agit d'imposer aux instituteurs des démarches qui sont la mise en oeuvre d'idées confuses, d'application difficile, et pouvant débou-cher sur le contraire des effets souhaités.
On veut imposer ce qu'on n'a pas su faire passer par la voie de la formation initiale et continue ainsi que par une abondante littérature. Cela suppose une centralisation inouïe, des contrôles et des évaluations incessants. L'instituteur n'est plus censé être capable d'évaluer les compétences de ses élèves. Désormais, il devra se plier aux procédures qui lui seront imposées par la voie hiérarchique, sans débat sur leur pertinence et leur efficacité. Il y a des relents totalitaires dans cette troisième partie du rapport Migeon.
Les deux premières propositions concernent l'étalement de la durée des apprentissages. Proposition 1 : « L'activité de lecture se perfectionne la vie durant, le moment fondamental de son acquisition s'étale entre deux et douze ans, ce moment s'étend donc de l'école maternelle au cycle d'observation des collèges. » Proposition 2 « Dans le premier degré les apprentissages sont structurés en trois cycles de trois ans : pour chaque cycle les programmes actuels sont traduits en termes d'objectifs hiérarchisés, ou objectifs prioritaires et objectifs complémentaires. Leur mise en oeuvre est conduite par des équipes pédagogiques. » Il est dit que les objectifs prioritaires et complémentaires permettront au jeune enfant d'apprendre à s'auto-évaluer. Domine-t-il suffisamment sa pratique pour le faire ? Et même, dans l'affirmative, est-ce nécessaire ?
La troisième proposition concerne l'évaluation des élèves. Proposition 3 : « Les académies organiseront chaque année l'évaluation des acquis de tous les élèves à l'entrée au CE2, ainsi qu'à l'entrée en sixième. Les parents et les enseignants concernés sont destinataires des résultats analysés. » L'évaluation est conçue comme une action de formation de l'enseignant. Il pourra situer chacun de ses élèves vis-à-vis d'objectifs fixés au plan national, les situer par rapport à des collectivités plus vastes d'élèves. Toute une série de personnalités devrait également tirer profit des comparaisons statistiques, inspecteurs départementaux, inspecteurs d'Académie, Recteurs. Que d'énergie dépensée pour l'évaluation, au risque de voir celle-ci supplanter la transmission des connaissances.
La quatrième proposition porte sur le soutien. Proposition 4 : « Au début des classes de CE2 et de sixième, des actions de soutien ou de reprise d'apprentissage sont organisées pour les élèves présentant des déficits d'acquisition. » Tous les élèves dont les tests d'évaluation à l'entrée au CE2 ou à l'entrée en sixième révèlent une insuffisance en lecture, devraient en bénéficier.
La cinquième proposition concerne la diffusion des conceptions pédagogiques reconnues comme les seules efficaces. Proposition 5 : « Les IDEN (inspecteurs départementaux) ont en charge le pilotage de la mise en oeuvre d'une pédagogie de la réussite pour tous les enfants de toutes les écoles maternelles et élémentaires de leur circonscription. Des PEN (professeurs d'école normale) peuvent y être associés, en particulier pour aider la construction des programmes de formation continue. » L'attitude à l'égard des IDEN est assez ambiguë : on doit limiter leur pouvoir en les contrôlant, tout en leur demandant de préparer, déclencher et gérer la rénovation pédagogique de leur circonscription.
La sixième proposition concerne la formation continue des maîtres afin qu'ils puissent s'approprier « la nouvelle démarche ». Proposition 6 « La formation continue est l'instrument privilégié de la rénovation elle doit être revue dans ses principes et dans son organisation en dehors de tout monopole. Une formation est organisée au bénéfice et au plus près des équipes responsables d'un cycle d'apprentissage, elle comporte nécessairement trois phases solidaires : le stage initial, le suivi-accompagnement de la mise en pratique qui le prolonge, l'évaluation qui le termine. » L'objectif est de permettre la mise en oeuvre « de pratiques rénovées par les connaissances nouvelles en matière d'apprentissage. » En fin d'année scolaire, l'équipe d'enseignants qui a entrepris la rénovation de ses pratiques est évaluée par l'IDEN avec son équipe d'animation. Ainsi, au vaste plan d'évaluation des enfants s'ajoute celui de l'évaluation des maîtres.
La septième proposition porte sur la création d'un module de formation généralisable à toutes les écoles. Proposition 7 : « Les MAFPEN (missions académiques de la formation des personnels de l'Éducation nationale) ont normalement vocation de préparer les formateurs dont les circonscriptions ont besoin. Il faut toutefois dresser le constat d'un manque de formateurs, en particulier dans le domaine de la lecture. À titre exceptionnel, un module de formation à l'apprentissage de la lecture-écriture sera défini et diffusé au plan national ; c'est dans les meilleurs délais qu'une première vague de formateurs pourra être mise à la disposition des équipes de terrain. »
Il s'agit en clair d'imposer un modèle unique et tiré de présupposés de travaux qui expriment un courant de pensée particulier. Le module de formation à la lecture-écriture sera démultiplié pendant trois ans. Les personnes volontaires qui s'engageraient à démultiplier ce module seraient sélectionnées sur des pré-requis définis par le groupe d'experts désignés par le ministre. Ces experts définiraient les lignes de force du module de formation d'une durée d'une semaine.
La huitième proposition désigne les militants sur les¬quels on peut s'appuyer pour la mise en oeuvre du projet. Proposition 8 : « Partout il doit y avoir des avancées immédiates, mais les démarches et les objectifs intermédiaires admettent des progressions différentes. » Dans tous les départements est-il dit, « il existe des IDEN qui, compte tenu de leurs lectures, de leur passé, de leur militantisme, sont capables de conduire la rénovation décrite dans ces propositions ». C'est donc sur les personnes déjà converties qu'on va s'appuyer pour quadriller l'école.
L'école maternelle est déjà un fief largement conquis : « Globalement, les écoles maternelles travaillent dans des perspectives constructivistes, dans de nombreuses sections de grands, des institutrices préparent l'apprentissage de la lecture dans l'esprit décrit dans la deuxième partie. »
Les propositions 9 et 10 concernent l'extension de la recherche pédagogique et sa plus grande pénétration dans le domaine de la pratique.
La proposition 11 demande une organisation des écoles normales de type Institut universitaire.
La proposition 12 suggère de diffuser le module de formation chez les adultes non lecteurs.
La proposition 13 concerne les écoles des quartiers défavorisés.
La proposition 14 porte sur la télévision. « Il serait facile d'apprendre aux enfants à regarder la télévision autrement » est-il dit. Les compétences du recteur Migeon dans le domaine de la télévision ne paraissent pas dépasser celles qu'il manifeste dans celui des apprentissages de base.
La proposition 15 porte sur la promotion des classes-lecture sur le modèle des classes transplantées. Le recteur Migeon prend explicitement la défense de l'AFL (Association française pour la lecture) : « Les mouvements pédagogiques en général, l'AFL en particulier, conduisent un grand nombre d'actions militantes remarquables. On peut regretter que ces mouvements soient, au sein de l'Éducation nationale, trop souvent décriés par ceux qui ne professent que l'immobilisme et ne jugent qu'à travers les rumeurs. »
La proposition 16 annonce une grande opération lancée par le ministre de l'Éducation nationale consistant à doter chaque classe d'une centaine de livres.
Le choix du recteur Migeon de s'appuyer exclusivement sur un courant de pensée transforme son rapport en en manifeste. Si réellement le quadrillage de l'école réussit à imposer le module-Migeon, ce sera un malheur pour les enfants de ce pays. Récemment, à la suite d'un débat télévisuel sur l'illettrisme, j'ai reçu la lettre d'une maman dont l'enfant s'est trouvé être victime des méthodes aventureuses recommandées par le recteur Migeon. Je la cite : « J'étais très désorientée car les aînés avaient appris à lire sans problème avec des maîtresses "plus classiques". Le psychologue scolaire consulté, après examen des cahiers de classe, m'a dit simplement : "Il faut que vous lui appreniez à lire malgré l'école." »
Référence
(1) M. Migeon, La réussite à l'école. Rapport du Recteur Michel Migeon à Lionel Jospin, ministre d'État, ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, Paris, CNDP, 1989.
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
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- BoubouleDoyen
dami1kd a écrit:Bouboule a écrit:
En fait c'est de la contextualisation imposée.
Oui, si vous voulez. De la même façon qu'on peint des façades, qu'on isole des toitures, qu'on fait atterrir des avions, qu'on construit des rampes de skatepark, etc... (exemple tirés de sujets DNB).
Bon, ben si c'est le cas, faire autant de mécontents pour une pédagogie déjà omniprésente, c'est quand même faire preuve d'une grande incompétence politique. L'organisation des EPI va donc surtout compliquer tout et la réforme sera contre-productive. Une de plus. Et ce au détriment d'autres enseignements.
- dami1kdHabitué du forum
Bouboule a écrit:dami1kd a écrit:Bouboule a écrit:
En fait c'est de la contextualisation imposée.
Oui, si vous voulez. De la même façon qu'on peint des façades, qu'on isole des toitures, qu'on fait atterrir des avions, qu'on construit des rampes de skatepark, etc... (exemple tirés de sujets DNB).
Bon, ben si c'est le cas, faire autant de mécontents pour une pédagogie déjà omniprésente, c'est quand même faire preuve d'une grande incompétence politique. L'organisation des EPI va donc surtout compliquer tout et la réforme sera contre-productive. Une de plus. Et ce au détriment d'autres enseignements.
On est d'accord qu'on parle des mini-entreprises, là ? Rien à voir avec la réforme, puisque ça se fait déjà en DP3, avec des heure dédiées. Le débat porte sur la possibilité, ou non, de continuer sur des heures disciplinaires.
- HonchampDoyen
D'abord, merci Elyas d'avoir répondu ce matin à mon message d'hier, réponse que je lis maintenant :lol: Mais il est vrai que nous avons une vie ailleurs !
Je reviens sur un aspect qui était mon message, bref, je m'auto-cite (!!!) , ainsi que 2 réactions.
Je ne voudrais pas qu'on se méprenne sur mon rapport au devenir professionnel et financier des élèves.
1. Mon rêve est que chaque élève puisse vivre convenablement, dans des conditions matérielles correctes.
(Chacun y met ce qu'il y voit).
Avoir une autonomie matérielle (ne pas dépendre, sauf choix réfléchi, de ses parents, de son conjoint...). Je pense notamment à toutes ces mamans d'élèves sans qualification qui sont dans la mouise quand le couple bat de l'aile.
D'où, pour cela, se donner, grâce à l'école, une formation, peu importe laquelle (pas de "sots métiers", complémentarité des professions, etc).
Discours encore plus affirmé auprès des filles.
Et à la question "Et si je ne veux pas travailler plus tard, M'dame? " : réponse "Au moins, tu auras le choix d'utiliser ou pas ton diplôme et ta qualification".
2. Pour ce qui est de faire émerger des préfets, des juges, des médecins, des ingénieurs, des enseignants, professions livrées en vrac ...Des députés, des hommes politiques.
Je souhaite que ces métiers, ou ces fonctions, dont certains sont des postes de décideurs, puissent être exercés aussi par des enfants de famille modeste.
Pourquoi ?
Espoir qu'ils se souviendront d'où ils viennent, et feront en sorte d'améliorer les conditions de vie de leur milieu d'origine.
Espoir qu'ils se souviendront du rôle de l'école et des revenus de redistribution (bourses, redistribution fiscale, allocations diverses...)
Parce qu'il ne faut pas laisser les leviers de décision aux "héritiers".
Parce que c'est ça qu'on appelle l'ascenseur social.
On ne parle plus de lutte des classes.
On n'a plus de conscience de classe. (Oui, ça fait "has been").
Mais les classes sociales (qui ne sont plus celles de Marx, évoluons ! ) sont encore là. On parle éventuellement de CSP.
Et les élèves ne disposent pas tous du même capital financier, social/relations familiales, et culturel.
Que peut faire l'école ? Leur donner du capital culturel, au sens large. Ce n'est pas l'orientation actuelle.
Donc, pour en revenir à la réforme, sa philosophie générale me déplaît car 1.Elle nivelle (mais cela ne se verra pas, il y va y avoir le nouveau brevet) 2.Elle ne fait pas grand chose de plus pour les élèves en difficulté. Qu'il faut aider à "trouver une place dans la société".
(Sur la transformation des systèmes scolaires et leurs nouvelles ambitions, voir l'article de Nico Hirtt cité hier par Cripure.)
Voilà...
Désolée, je ne sais pas faire court !
(Cours, j'espère que je sais )
Je reviens sur un aspect qui était mon message, bref, je m'auto-cite (!!!) , ainsi que 2 réactions.
Je ne voudrais pas qu'on se méprenne sur mon rapport au devenir professionnel et financier des élèves.
Honchamp a écrit: Je veux que les enfants de ma ville qui en ont sous le pied puissent devenir médecins, préfets, magistrats, enseignants, etc....
Ce n'est pas en leur faisant croire que tout est facile qu'on y arrivera.
Elyas a écrit: La culture et les connaissances ne doivent pas servir qu'à avoir du fric et du prestige.
Dr Raynal a écrit:L'argent est aussi, bien maitrisé, la condition de la liberté de l'individu. Voltaire l'avait compris, et l'avait mis en pratique. Après tout, ceux qui tirent le diable par la queue seront moins tenté de se mettre en grève et, par force, ces dernières selon moins longues. Cf Air France.
1. Mon rêve est que chaque élève puisse vivre convenablement, dans des conditions matérielles correctes.
(Chacun y met ce qu'il y voit).
Avoir une autonomie matérielle (ne pas dépendre, sauf choix réfléchi, de ses parents, de son conjoint...). Je pense notamment à toutes ces mamans d'élèves sans qualification qui sont dans la mouise quand le couple bat de l'aile.
D'où, pour cela, se donner, grâce à l'école, une formation, peu importe laquelle (pas de "sots métiers", complémentarité des professions, etc).
Discours encore plus affirmé auprès des filles.
Et à la question "Et si je ne veux pas travailler plus tard, M'dame? " : réponse "Au moins, tu auras le choix d'utiliser ou pas ton diplôme et ta qualification".
2. Pour ce qui est de faire émerger des préfets, des juges, des médecins, des ingénieurs, des enseignants, professions livrées en vrac ...Des députés, des hommes politiques.
Je souhaite que ces métiers, ou ces fonctions, dont certains sont des postes de décideurs, puissent être exercés aussi par des enfants de famille modeste.
Pourquoi ?
Espoir qu'ils se souviendront d'où ils viennent, et feront en sorte d'améliorer les conditions de vie de leur milieu d'origine.
Espoir qu'ils se souviendront du rôle de l'école et des revenus de redistribution (bourses, redistribution fiscale, allocations diverses...)
Parce qu'il ne faut pas laisser les leviers de décision aux "héritiers".
Parce que c'est ça qu'on appelle l'ascenseur social.
On ne parle plus de lutte des classes.
On n'a plus de conscience de classe. (Oui, ça fait "has been").
Mais les classes sociales (qui ne sont plus celles de Marx, évoluons ! ) sont encore là. On parle éventuellement de CSP.
Et les élèves ne disposent pas tous du même capital financier, social/relations familiales, et culturel.
Que peut faire l'école ? Leur donner du capital culturel, au sens large. Ce n'est pas l'orientation actuelle.
Donc, pour en revenir à la réforme, sa philosophie générale me déplaît car 1.Elle nivelle (mais cela ne se verra pas, il y va y avoir le nouveau brevet) 2.Elle ne fait pas grand chose de plus pour les élèves en difficulté. Qu'il faut aider à "trouver une place dans la société".
(Sur la transformation des systèmes scolaires et leurs nouvelles ambitions, voir l'article de Nico Hirtt cité hier par Cripure.)
Voilà...
Désolée, je ne sais pas faire court !
(Cours, j'espère que je sais )
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- BoubouleDoyen
dami1kd a écrit:Bouboule a écrit:dami1kd a écrit:Bouboule a écrit:
En fait c'est de la contextualisation imposée.
Oui, si vous voulez. De la même façon qu'on peint des façades, qu'on isole des toitures, qu'on fait atterrir des avions, qu'on construit des rampes de skatepark, etc... (exemple tirés de sujets DNB).
Bon, ben si c'est le cas, faire autant de mécontents pour une pédagogie déjà omniprésente, c'est quand même faire preuve d'une grande incompétence politique. L'organisation des EPI va donc surtout compliquer tout et la réforme sera contre-productive. Une de plus. Et ce au détriment d'autres enseignements.
On est d'accord qu'on parle des mini-entreprises, là ? Rien à voir avec la réforme, puisque ça se fait déjà en DP3, avec des heure dédiées. Le débat porte sur la possibilité, ou non, de continuer sur des heures disciplinaires.
Oui, ok, mais l'arrivée dans la discussion des mini-entreprises vient de la discussion des EPI et de l'interdisciplinarité (ou trans) ou je me suis perdu en route ? Ou plutôt certain(e)s font dériver le sujet pour éviter...
- HonchampDoyen
Bouboule a écrit:dami1kd a écrit:Bouboule a écrit:dami1kd a écrit:
Oui, si vous voulez. De la même façon qu'on peint des façades, qu'on isole des toitures, qu'on fait atterrir des avions, qu'on construit des rampes de skatepark, etc... (exemple tirés de sujets DNB).
Bon, ben si c'est le cas, faire autant de mécontents pour une pédagogie déjà omniprésente, c'est quand même faire preuve d'une grande incompétence politique. L'organisation des EPI va donc surtout compliquer tout et la réforme sera contre-productive. Une de plus. Et ce au détriment d'autres enseignements.
On est d'accord qu'on parle des mini-entreprises, là ? Rien à voir avec la réforme, puisque ça se fait déjà en DP3, avec des heure dédiées. Le débat porte sur la possibilité, ou non, de continuer sur des heures disciplinaires.
Oui, ok, mais l'arrivée dans la discussion des mini-entreprises vient de la discussion des EPI et de l'interdisciplinarité (ou trans) ou je me suis perdu en route ? Ou plutôt certain(e)s font dériver le sujet pour éviter...
Personnellement,je pensais que le débat portait sur la possibilité de continuer lesdites entreprises en EPI.
Bon, je dis ça, moi...Je ne fais pas de mini-entreprise.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- celitianSage
HS Cette phrase est vraiment révélatrice de cette volonté de nier le disciplinaire, il est impossible d'enseigner une matière que l'on ne maitrise pas.dami1kd a écrit:Oui, l'appellation plan comptable est sans doute abusive, mais on peut très bien travailler sur des calculs de TVA, des représentations graphiques de la répartition du budget, des résolutions d'équations pour déterminer le nombre de vente nécessaire à l'équilibre budgétaire, etc... Les différents organismes qui aident à la mise en place de mini-entreprises fournissent tout un tas de documents, en version simplifiée bien sûr, pour la mise de place de cette comptabilité.ycombe a écrit:Le plan comptable est une liste de comptes numérotés par catégories. Rien à voir avec les mathématiques.Mila Saint Anne a écrit:
Les mini-entreprises sont de véritables entreprises. Une association appuie leur existence (notamment sur le plan juridique et pour les questions financières (disposer d'un compte en banque par exemple) et intervient dans toute la France : Entreprendre pour apprendre.
On peut prendre sur les marges en 3e et tout ce qui a un lien avec le monde économique peut en faire partie. En fait, il y a tellement de disciplines qui peuvent intervenir pour quelques heures, à différentes étapes... Maths pour les plan de financement, les plan comptables, français pour la présentation du produit, les relations avec les fournisseurs et les clients, arts plastiques pour la création du logo... et selon le produit ou le service fabriqué, n'importe quelle autre matières. cette année nous travaillerons sans doute avec les élèves de prépa-pro (et donc des profs de LP pour la réalisation du produit que nous allons réaliser).
En fait, ce qu'il faut c'est de la souplesse.... et ne pas se donner de frein.
Les mathématiques financières ne sont pas au programme du collège, sauf le calcul d'un pourcentage comme application de la proportionnalité. Les plan de financement nécessitent des mathématiques financières à un niveau très au dessus de celui du collège.
Si chaque discipline y contribue, il suffit de 3-4h chacun pour arriver à un EPI annuel d'1h.
Les mathématiques ne sont que des outils, et pour les utiliser il faut maitriser les mécanismes comptables avant de réussir à les utiliser, cela ne peut pas fonctionner dans l'autre sens. Les documents en version simplifiée, comme vous le dites, pour mettre en place une comptabilité !!!!! Au secours.
Juste pour info, la comptabilité-la gestion sont de vraies matières avec de vrais enseignants formés et compétents. Fin HS
- User5899Demi-dieu
Bah non, interprétation abusive.Isis39 a écrit:JPhMM a écrit:D'autant qu'en EPI il est théoriquement impossible d'aborder une notion nouvelle.
Compte tenu du fait qu'on doit traiter une partie du programme en EPI, il faut bien aborder des notions nouvelles.
- fanetteFidèle du forum
Honchamp a écrit:
1. Mon rêve est que chaque élève puisse vivre convenablement, dans des conditions matérielles correctes.
(Chacun y met ce qu'il y voit).
Avoir une autonomie matérielle (ne pas dépendre, sauf choix réfléchi, de ses parents, de son conjoint...). Je pense notamment à toutes ces mamans d'élèves sans qualification qui sont dans la mouise quand le couple bat de l'aile.
D'où, pour cela, se donner, grâce à l'école, une formation, peu importe laquelle (pas de "sots métiers", complémentarité des professions, etc).
Discours encore plus affirmé auprès des filles.
Et à la question "Et si je ne veux pas travailler plus tard, M'dame? " : réponse "Au moins, tu auras le choix d'utiliser ou pas ton diplôme et ta qualification".
2. Pour ce qui est de faire émerger des préfets, des juges, des médecins, des ingénieurs, des enseignants, professions livrées en vrac ...Des députés, des hommes politiques.
Je souhaite que ces métiers, ou ces fonctions, dont certains sont des postes de décideurs, puissent être exercés aussi par des enfants de famille modeste.
Pourquoi ?
Espoir qu'ils se souviendront d'où ils viennent, et feront en sorte d'améliorer les conditions de vie de leur milieu d'origine.
Espoir qu'ils se souviendront du rôle de l'école et des revenus de redistribution (bourses, redistribution fiscale, allocations diverses...)
Parce qu'il ne faut pas laisser les leviers de décision aux "héritiers".
Parce que c'est ça qu'on appelle l'ascenseur social.
On ne parle plus de lutte des classes.
On n'a plus de conscience de classe. (Oui, ça fait "has been").
Mais les classes sociales (qui ne sont plus celles de Marx, évoluons ! ) sont encore là. On parle éventuellement de CSP.
Et les élèves ne disposent pas tous du même capital financier, social/relations familiales, et culturel.
Que peut faire l'école ? Leur donner du capital culturel, au sens large. Ce n'est pas l'orientation actuelle.
Donc, pour en revenir à la réforme, sa philosophie générale me déplaît car 1.Elle nivelle (mais cela ne se verra pas, il y va y avoir le nouveau brevet) 2.Elle ne fait pas grand chose de plus pour les élèves en difficulté. Qu'il faut aider à "trouver une place dans la société".
Merci Honchamp ! Je n'aurais probablement pas su le dire aussi bien mais j'adhère totalement !
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L'école nuit gravement à l'obscurantisme !
- Isis39Enchanteur
Cripure a écrit:Bah non, interprétation abusive.Isis39 a écrit:JPhMM a écrit:D'autant qu'en EPI il est théoriquement impossible d'aborder une notion nouvelle.
Compte tenu du fait qu'on doit traiter une partie du programme en EPI, il faut bien aborder des notions nouvelles.
Interprétation abusive de quoi ?
Si je fais en EPI la Révolution française, je vais aborder de nombreuses notions nouvelles.
- AurevillyHabitué du forum
Et Florence Robine, elle est pour ou contre? En tout cas elle a l'air de trouver ça bien compliqué à mettre en place !
- Existe-t-il des PRO réforme ici ? Si oui, quels sont les arguments ?
- Projet de programmes 2016 : quelques éléments
- "La réforme du collège, c'est quoi, et quels sont ses dangers ?" : tract du collège de Chateauponsac aux parents.
- réforme college 2016 : lister ici des arguments qui remettent en cause la possibilité concrète de réaliser cette réforme
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