- Mila Saint AnneNiveau 9
Isis39 a écrit:Mila Saint Anne a écrit:Isis39 a écrit:Conseil de vie collégienne ?
Tu me l'apprends. Je n'avais encore vu cela nulle part.
Pourtant c'est écrit là (paragraphe 4.3) : http://www.education.gouv.fr/cid86831/college-mieux-apprendre-pour-mieux-reussir.html
Merci. Au milieu du reste, je n'avais pas vu. Y rien de plus détaillé ?
j'ai rien sous la main, mais si tu fais une recherche sur "Conseil Vie Collégienne" tu vas trouver plein de traces des expérimentations faites (qui montrent en passant que les éléments de la Réforme viennent bien du terrain
- User5899Demi-dieu
Et sinon, c'est bien la peine de chercher à répondre sur le fond...Cripure a écrit:Je cherchais une façon de le dire, je crois que vous me l'offrez. Personne n'en a après l'interdisciplinaire. Sauf que la réforme en fait une nouvelle discipline. Et que ça, peu de gens en veulent. Question de kairos.Elyas a écrit:Depuis la pétition faite au nom de tous les collègues de mon bahut (sans que les auteurs de ladite pétition eussent l'amabilité de demander leur avis aux collègues) et qui tirait à boulets rouges sur l'interdisciplinaire, le socle et la différenciation, je suis incapable de rejoindre le camp des antis alors que je milite depuis toujours pour la survie du latin et du grec et pour des programmes de français ambitieux avec de larges horaires.
- keroGrand sage
Mila Saint Anne a écrit:Je persiste à croire que 100% des jeunes sont "éducables". Ils ne rentrent pas dans le moule. j'ai des tas d'élèves qui ne rentrent pas dans le moule, pour diverses raisons (handicap, SDF, problèmes spy...) cela ne doit fait en faire, dès l'adolescence, des exclus. Je pense même que c'est quand ces jeunes là réussiront aussi à profiter pleinement de l'école que nous ferons vraiment notre travail.
Oui, des élèves ne réussissent pas leur scolarité dans le cadre d'un cursus unique, et pour cause. Tous les élèves n'ont pas le même background, tous les élèves ne fonctionnent pas de la même manière.
Sauf que malheureusement, la réforme ne fait rigoureusement rien pour cela. Les EPI sont pour tous les élèves. Le moule demeure le même pour tous, et même, sous prétexte de supprimer des options présentées comme "élitistes", égalise un peu davantage encore les parcours. Collège unique oblige.
C'est donc paradoxal de défendre la réforme avec cet argument.
Que fait la réforme pour les élèves arrivant en collège ne sachant pas lire, ou presque ? Rien.
- Mila Saint AnneNiveau 9
kero a écrit:Mila Saint Anne a écrit:Je persiste à croire que 100% des jeunes sont "éducables". Ils ne rentrent pas dans le moule. j'ai des tas d'élèves qui ne rentrent pas dans le moule, pour diverses raisons (handicap, SDF, problèmes spy...) cela ne doit fait en faire, dès l'adolescence, des exclus. Je pense même que c'est quand ces jeunes là réussiront aussi à profiter pleinement de l'école que nous ferons vraiment notre travail.
Oui, des élèves ne réussissent pas leur scolarité dans le cadre d'un cursus unique, et pour cause. Tous les élèves n'ont pas le même background, tous les élèves ne fonctionnent pas de la même manière.
Sauf que malheureusement, la réforme ne fait rigoureusement rien pour cela. Les EPI sont pour tous les élèves. Le moule demeure le même pour tous, et même, sous prétexte de supprimer des options présentées comme "élitistes", égalise un peu davantage encore les parcours. Collège unique oblige.
C'est donc paradoxal de défendre la réforme avec cet argument.
Dans un EPI? ce qui est bien c'est que tout le monde ne fait pas la même chose, et chacun peut y affirmer ses compétences ... justement. Dans la mini entreprise de mon groupe de DP3, chacun a un rôle différent et chacun apporte au projet. C'est l'idée même de projet qui est inhérent à l'EPI. Si tout le monde fait pareil, ça s'appelle un cours classique.
- keroGrand sage
Mila Saint Anne a écrit:kero a écrit:Mila Saint Anne a écrit:Je persiste à croire que 100% des jeunes sont "éducables". Ils ne rentrent pas dans le moule. j'ai des tas d'élèves qui ne rentrent pas dans le moule, pour diverses raisons (handicap, SDF, problèmes spy...) cela ne doit fait en faire, dès l'adolescence, des exclus. Je pense même que c'est quand ces jeunes là réussiront aussi à profiter pleinement de l'école que nous ferons vraiment notre travail.
Oui, des élèves ne réussissent pas leur scolarité dans le cadre d'un cursus unique, et pour cause. Tous les élèves n'ont pas le même background, tous les élèves ne fonctionnent pas de la même manière.
Sauf que malheureusement, la réforme ne fait rigoureusement rien pour cela. Les EPI sont pour tous les élèves. Le moule demeure le même pour tous, et même, sous prétexte de supprimer des options présentées comme "élitistes", égalise un peu davantage encore les parcours. Collège unique oblige.
C'est donc paradoxal de défendre la réforme avec cet argument.
Dans un EPI? ce qui est bien c'est que tout le monde ne fait pas la même chose, et chacun peut y affirmer ses compétences ... justement. Dans la mini entreprise de mon groupe de DP3, chacun a un rôle différent et chacun apporte au projet. C'est l'idée même de projet qui est inhérent à l'EPI. Si tout le monde fait pareil, ça s'appelle un cours classique.
Excuse moi mais tous les EPI du monde ne résoudront pas le fait que de très nombreux élèves arrivent en 6e sans savoir lire un texte. Un problème qui est une des raisons majeures de l'échec scolaire.
Ce dont tu nous parles, là, c'est de différenciation pédagogique. Sauf qu'il n'y a pas besoin des EPI pour ça. Ceux qui veulent en faire le font déjà. Inversement, contrairement à ce que tu suggères, la mise en oeuvre des EPI n'impliquent pas automatiquement une différenciation des pratiques. On est donc hors sujet.
Je répète: que fait la réforme pour les élèves arrivant en collège ne sachant pas lire, ou presque ? Rien.
- nautieHabitué du forum
Avec un projet pluridisciplinaire, j'ai eu une classe qualifiée d'illettrée à 80% écrire un conte et le jouer sur scène...
- CelebornEsprit sacré
Il n'y aura plus de DP3 en 2016, donc plus de "mini entreprise de groupe de DP3". Éventuellement, une mini-entreprise de classe entière de géographie.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- CelebornEsprit sacré
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- keroGrand sage
nautie a écrit:Avec un projet pluridisciplinaire, j'ai eu une classe qualifiée d'illettrée à 80% écrire un conte et le jouer sur scène...
Si les gamins ont écrit un conte, c'est qu'ils n'étaient pas illettrés et donc, que le terme était employé à mauvais escient.
Une autre possibilité est que certains ont inventé l'histoire et d'autres l'ont mise par écrit. Auquel cas, j'exprimerai ma perplexité. On a une classe de gamins ne sachant pas lire, et on s'estime satisfaits avec une classe qui une année plus tard, ne sait toujours pas lire.
À moins que tu veuilles m'expliquer que dans le cadre de ce projet, vous avez appris à écrire et lire à des gamins qui ne savaient pas. Auquel cas, c'est très bien. Mais admettons que cela ne s'improvise pas.
- User5899Demi-dieu
Et que fait-on pour qu'au collège, aucune classe ne soit composée d'illettrés ?nautie a écrit:Avec un projet pluridisciplinaire, j'ai eu une classe qualifiée d'illettrée à 80% écrire un conte et le jouer sur scène...
Par ailleurs, je renvoie à ce que j'ai écrit sur l'interdisciplinaire. Je comprends qu'il soit plus sympa de raconter ses expériences, mais enfin, ce n'est pas la discussion.
- ElyasEsprit sacré
Cripure a écrit:Et sinon, c'est bien la peine de chercher à répondre sur le fond...Cripure a écrit:Je cherchais une façon de le dire, je crois que vous me l'offrez. Personne n'en a après l'interdisciplinaire. Sauf que la réforme en fait une nouvelle discipline. Et que ça, peu de gens en veulent. Question de kairos.Elyas a écrit:Depuis la pétition faite au nom de tous les collègues de mon bahut (sans que les auteurs de ladite pétition eussent l'amabilité de demander leur avis aux collègues) et qui tirait à boulets rouges sur l'interdisciplinaire, le socle et la différenciation, je suis incapable de rejoindre le camp des antis alors que je milite depuis toujours pour la survie du latin et du grec et pour des programmes de français ambitieux avec de larges horaires.
Pardon, j'étais sorti Les textes ne font pas de l'interdisciplinaire une nouvelle discipline mais des organisations permises par les textes le pourraient.
- HonchampDoyen
Cripure a écrit:Vous décrivez les années 80-90, là. C'est exactement le contraire qui se produit aujourd'hui : des parents contactés en juillet pour que leur enfant aille en GT alors qu'ils avaient demandé pro avec l'accord du gosse et après travail sur l'orientation, tout ça pour satisfaire des statistiques (et des projets personnels légitimes de mutation). Ce sont les filières GT qui, aujourd'hui, sont des filières de relégations, qu'on bourre jusqu'à 37-38 élèves par classe.Mila Saint Anne a écrit:Trop de jeunes se retrouvent actuellement "par défaut" dans des filières pro et n'y ont pas plus leur place qu'ailleurs. Cela contribue à faire des filières pro des filières de relégation, Ce qui est vraiment une catastrophe pour tout le monde.
Effectivement, c'est le cas ici pour le technique industriel.
Un bac pro Modelage ou fonderie permet de trouver un emploi. C'est encore mieux avec le BTS.
Alors que les élèves ayant seulement un bac tertiaire, ou un faux bac L, galèrent.
Les entreprises industrielles locales sont en manque de main d'oeuvre, il n'est qu'à voir les annonces en intérim.
Et , par exemple, elles acceptent désormais de participer à la matinée organisée par les profs d'HG de mon collège sur le thème de l'Espace industriel local. Elles voient un intérêt en terme de projet d'orientation.
Par contre, je reconnais le pb pour les bacs pros tertiaires....
Ici, surcapacité, donc cela accueille beaucoup de 3èmes peu motivés.
Le rectorat n'ouvre pas le bac pro logistique réclamé par les professionnels, au regard de la situation géographique de la ville, ni ne veut accroître la capacité en Assistance-soin-services à la personne.
Je pense que cela dépend donc des bassins d'emploi, mais reste du chemin à faire pour intéresser les élèves aux orientations vers l'industrie ou le BTP (qui recrute à tous les niveaux de formation).
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- User5899Demi-dieu
Je veux dire que tout le monde en fait, mais comme il l'entend, dans ses capacités, ses connaissances voire ses réseaux de collègues. Dès que ça entrera dans une organisation hiérarchisée avec des équipes nommées à l'année, ça foirera. Cette réforme ne fait pas confiance aux collègues, elle est technocratique et pour l'instant, elle permet seulement à quelques happy few de se faire voir (sans qu'on les en eût priés, d'ailleurs).Elyas a écrit:Cripure a écrit:Et sinon, c'est bien la peine de chercher à répondre sur le fond...Cripure a écrit:Je cherchais une façon de le dire, je crois que vous me l'offrez. Personne n'en a après l'interdisciplinaire. Sauf que la réforme en fait une nouvelle discipline. Et que ça, peu de gens en veulent. Question de kairos.Elyas a écrit:Depuis la pétition faite au nom de tous les collègues de mon bahut (sans que les auteurs de ladite pétition eussent l'amabilité de demander leur avis aux collègues) et qui tirait à boulets rouges sur l'interdisciplinaire, le socle et la différenciation, je suis incapable de rejoindre le camp des antis alors que je milite depuis toujours pour la survie du latin et du grec et pour des programmes de français ambitieux avec de larges horaires.
Pardon, j'étais sorti Les textes ne font pas de l'interdisciplinaire une nouvelle discipline mais des organisations permises par les textes le pourraient.
Honchamp, on a des BTS emplis de bacs S qui l'ont eu au raccroc et ne savent rien faire, les bacs pro s'y noient : ne pourrait-on pas attendre une réforme de l'orientation dans ce domaine ? Des bacs généraux n'ont rien à faire en BTS, c'est quand même un message simple, non ? Et au lieu de ça, qu'est-ce qu'on nous envoie ?
- JPhMMDemi-dieu
Si la réforme se révèle être une catastrophe, ils pourront même aller se faire voir.
Plus sérieusement, je me demande ce qu'ils nous raconteront alors.
Que la saignée n'a pas fonctionné parce qu'on n'a pas assez saigné ?
Plus sérieusement, je me demande ce qu'ils nous raconteront alors.
Que la saignée n'a pas fonctionné parce qu'on n'a pas assez saigné ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Mila Saint AnneNiveau 9
Celeborn a écrit:Il n'y aura plus de DP3 en 2016, donc plus de "mini entreprise de groupe de DP3". Éventuellement, une mini-entreprise de classe entière de géographie.
Tu sais très bien que si....
http://haute-normandie.entreprendre-pour-apprendre.fr/enseignants/temoignages/640-reforme-du-college-quid-de-la-mini-entreprise-.html
L'organisation sera juste différente.
- keroGrand sage
Cripure a écrit:Je veux dire que tout le monde en fait, mais comme il l'entend, dans ses capacités, ses connaissances voire ses réseaux de collègues. Dès que ça entrera dans une organisation hiérarchisée avec des équipes nommées à l'année, ça foirera. Cette réforme ne fait pas confiance aux collègues, elle est technocratique et pour l'instant, elle permet seulement à quelques happy few de se faire voir (sans qu'on les en eût priés, d'ailleurs).Elyas a écrit:Cripure a écrit:Et sinon, c'est bien la peine de chercher à répondre sur le fond...Cripure a écrit:
Je cherchais une façon de le dire, je crois que vous me l'offrez. Personne n'en a après l'interdisciplinaire. Sauf que la réforme en fait une nouvelle discipline. Et que ça, peu de gens en veulent. Question de kairos.
Pardon, j'étais sorti Les textes ne font pas de l'interdisciplinaire une nouvelle discipline mais des organisations permises par les textes le pourraient.
C'est exactement ça. Elle impose une démarche pédagogique à des gens qui n'y croient pas. C'est nécessairement voué à l'échec.
Ne pouvait-on, par exemple, introduire les EPI comme dispositif facultatif, que des enseignants pouvaient organiser sur la base unique du volontariat ? Ça, c'eut été vraiment de l'autonomie. Et ça aurait même eu des chances de fonctionner.
Mais non. Le ministère ne peut concevoir l'autonomie que sous la forme d'un dispositif obligatoire, qui prend rapidement des allures d'usine à gaz, imposé à toute la profession. Les principaux intéressés ayant juste le choix du thème. Curieuse conception de l'autonomie et de la liberté pédagogique...
- BoubouleDoyen
Cripure a écrit:Ce que présente Elyas est toujours intéressant, mais comme il le pratique déjà, il montre par A+B que la réforme est inutile, et parfois qu'elle sera nuisible.Honchamp a écrit:Il faut bien reconnaître que le seul à argumenter et à passer des lignes pour chercher à convaincre, c'est Elyas. Même si c'est parfois horripilant. :lol:
Je crois que cette simple phrase est essentielle et traduit bien pourquoi le MEN rate ses réformes, réformes après réformes.
- Isis39Enchanteur
Mila Saint Anne a écrit:Celeborn a écrit:Il n'y aura plus de DP3 en 2016, donc plus de "mini entreprise de groupe de DP3". Éventuellement, une mini-entreprise de classe entière de géographie.
Tu sais très bien que si....
http://haute-normandie.entreprendre-pour-apprendre.fr/enseignants/temoignages/640-reforme-du-college-quid-de-la-mini-entreprise-.html
L'organisation sera juste différente.
Je suis intéressée par l'organisation concrète de cette mini entreprise. Quelles matières ? Quels morceaux de programmes ? on prend sur les marges ?
- CelebornEsprit sacré
Mila Saint Anne a écrit:Celeborn a écrit:Il n'y aura plus de DP3 en 2016, donc plus de "mini entreprise de groupe de DP3". Éventuellement, une mini-entreprise de classe entière de géographie.
Tu sais très bien que si....
http://haute-normandie.entreprendre-pour-apprendre.fr/enseignants/temoignages/640-reforme-du-college-quid-de-la-mini-entreprise-.html
L'organisation sera juste différente.
Oui, sur les heures disciplinaires, et non sur un horaire d'option dédié (= en +).
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- BoubouleDoyen
kero a écrit:Cripure a écrit:Je veux dire que tout le monde en fait, mais comme il l'entend, dans ses capacités, ses connaissances voire ses réseaux de collègues. Dès que ça entrera dans une organisation hiérarchisée avec des équipes nommées à l'année, ça foirera. Cette réforme ne fait pas confiance aux collègues, elle est technocratique et pour l'instant, elle permet seulement à quelques happy few de se faire voir (sans qu'on les en eût priés, d'ailleurs).Elyas a écrit:Cripure a écrit:
Et sinon, c'est bien la peine de chercher à répondre sur le fond...
Pardon, j'étais sorti Les textes ne font pas de l'interdisciplinaire une nouvelle discipline mais des organisations permises par les textes le pourraient.
C'est exactement ça. Elle impose une démarche pédagogique à des gens qui n'y croient pas. C'est nécessairement voué à l'échec.
Ne pouvait-on, par exemple, introduire les EPI comme dispositif facultatif, que des enseignants pouvaient organiser sur la base unique du volontariat ? Ça, c'eut été vraiment de l'autonomie. Et ça aurait même eu des chances de fonctionner.
Mais non. Le ministère ne peut concevoir l'autonomie que sous la forme d'un dispositif obligatoire, qui prend rapidement des allures d'usine à gaz, imposé à toute la profession. Les principaux intéressés ayant juste le choix du thème. Curieuse conception de l'autonomie et de la liberté pédagogique...
Voilà. Dans le même lignée que la phrase que je viens de remonter.
L'échec des TPE (mais il ne faut surtout pas le dire) c'est la même chose. Confier une façon d'enseigner à des enseignants et des élèves à qui cela ne convient pas.
- nautieHabitué du forum
Disons que 80% des gamins étaient en grande ou très grande difficulté face à la lecture... La collègue et les élèves étaient persuadés qu'ils seraient incapables de mener à bien le projet proposé. Mais on a cru en eux, on les a accompagné, booster, poussé... Le fait qu'on leur fasse confiance (et qu'on leur donne un objectif clair à viser) les a motivé! Certes, ils n'ont pas gagné de prix littéraire avec leur production mais que des parents viennent dire: je ne croyais pas que mon fils soit capable de faire ça", c'est la plus grande des récompenses pour eux!kero a écrit:nautie a écrit:Avec un projet pluridisciplinaire, j'ai eu une classe qualifiée d'illettrée à 80% écrire un conte et le jouer sur scène...
Si les gamins ont écrit un conte, c'est qu'ils n'étaient pas illettrés et donc, que le terme était employé à mauvais escient.
Une autre possibilité est que certains ont inventé l'histoire et d'autres l'ont mise par écrit. Auquel cas, j'exprimerai ma perplexité. On a une classe de gamins ne sachant pas lire, et on s'estime satisfaits avec une classe qui une année plus tard, ne sait toujours pas lire.
À moins que tu veuilles m'expliquer que dans le cadre de ce projet, vous avez appris à écrire et lire à des gamins qui ne savaient pas. Auquel cas, c'est très bien. Mais admettons que cela ne s'improvise pas.
- keroGrand sage
nautie a écrit:Disons que 80% des gamins étaient en grande ou très grande difficulté face à la lecture... La collègue et les élèves étaient persuadés qu'ils seraient incapables de mener à bien le projet proposé. Mais on a cru en eux, on les a accompagné, booster, poussé... Le fait qu'on leur fasse confiance (et qu'on leur donne un objectif clair à viser) les a motivé! Certes, ils n'ont pas gagné de prix littéraire avec leur production mais que des parents viennent dire: je ne croyais pas que mon fils soit capable de faire ça", c'est la plus grande des récompenses pour eux!kero a écrit:nautie a écrit:Avec un projet pluridisciplinaire, j'ai eu une classe qualifiée d'illettrée à 80% écrire un conte et le jouer sur scène...
Si les gamins ont écrit un conte, c'est qu'ils n'étaient pas illettrés et donc, que le terme était employé à mauvais escient.
Une autre possibilité est que certains ont inventé l'histoire et d'autres l'ont mise par écrit. Auquel cas, j'exprimerai ma perplexité. On a une classe de gamins ne sachant pas lire, et on s'estime satisfaits avec une classe qui une année plus tard, ne sait toujours pas lire.
À moins que tu veuilles m'expliquer que dans le cadre de ce projet, vous avez appris à écrire et lire à des gamins qui ne savaient pas. Auquel cas, c'est très bien. Mais admettons que cela ne s'improvise pas.
Très bien. Tu montres donc que des projets peuvent être utiles pour des élèves en fort décrochage. En fait, ça tombe bien, puisque je n'ai jamais mis en cause cette idée. Je suis même certain que pour les élèves à grosses difficultés, il faut construire des parcours pédagogiques spécifiques.
Maintenant, pourquoi en faire un dispositif qu'il faut imposer à tous ?
Car si pour des élèves en fort décrochage, on peut comprendre l'intérêt d'un tel projet, on en voit mal l'utilité pour des élèves qui sont dans le système mais sont faibles et auraient juste besoin d'un travail plus approfondi sur les fondamentaux.
C'est ça que les pro-réformes ne comprennent pas. Personne (ou peu de personnes) nient de manière absolue que de l'interdisciplinarité ou de la pédagogie par projet puisse être utile dans certains cas. C'est que nous haïssons par dessus tout, c'est qu'on en fasse un dispositif obligatoire, imposé obligatoirement à tous.
C'est ce que j'expliquais à Mila Saint-Anne, qui explique que les EPI permettent de personnaliser en fonction des compétences de chacun.
Mais concrètement, les gamins entrant en 6e sans savoir lire continueront d'arriver en 5e sans savoir lire.
- User5899Demi-dieu
Pour le ministère, l'autonomie, ce n'est pas la loi de chacun, c'est "en voiture, Simone !!"kero a écrit:Cripure a écrit:Je veux dire que tout le monde en fait, mais comme il l'entend, dans ses capacités, ses connaissances voire ses réseaux de collègues. Dès que ça entrera dans une organisation hiérarchisée avec des équipes nommées à l'année, ça foirera. Cette réforme ne fait pas confiance aux collègues, elle est technocratique et pour l'instant, elle permet seulement à quelques happy few de se faire voir (sans qu'on les en eût priés, d'ailleurs).Elyas a écrit:Cripure a écrit:
Et sinon, c'est bien la peine de chercher à répondre sur le fond...
Pardon, j'étais sorti Les textes ne font pas de l'interdisciplinaire une nouvelle discipline mais des organisations permises par les textes le pourraient.
C'est exactement ça. Elle impose une démarche pédagogique à des gens qui n'y croient pas. C'est nécessairement voué à l'échec.
Ne pouvait-on, par exemple, introduire les EPI comme dispositif facultatif, que des enseignants pouvaient organiser sur la base unique du volontariat ? Ça, c'eut été vraiment de l'autonomie. Et ça aurait même eu des chances de fonctionner.
Mais non. Le ministère ne peut concevoir l'autonomie que sous la forme d'un dispositif obligatoire, qui prend rapidement des allures d'usine à gaz, imposé à toute la profession. Les principaux intéressés ayant juste le choix du thème. Curieuse conception de l'autonomie et de la liberté pédagogique...
- neocdtHabitué du forum
Mila Saint Anne a écrit:Celeborn a écrit:Il n'y aura plus de DP3 en 2016, donc plus de "mini entreprise de groupe de DP3". Éventuellement, une mini-entreprise de classe entière de géographie.
Tu sais très bien que si....
http://haute-normandie.entreprendre-pour-apprendre.fr/enseignants/temoignages/640-reforme-du-college-quid-de-la-mini-entreprise-.html
L'organisation sera juste différente.
Très content que l'on reparle des minis et qu'elles perdurent avec la réforme !
J'en ai fait pendant 5 ans, et c'était vraiment hyper motivant pour les gamins... (tous les gamins de DP3... quelque soit leur niveau !)
Je me suis battu pour y faire venir d'autres enseignants, sur des fonds propres à l'établissement... en quelque sortes un EPI avant l'heure...
Et qu'on ne me dise pas "c'est donc possible maintenant, quid de la réforme ?" En fait, ça a été hyper dure à mettre en oeuvre en faisant inter-agir les collègues... ce que permettra beaucoup plus facilement les EPI si j'ai bien compris...
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“Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.”
- VanGogh59Expert spécialisé
kero a écrit:nautie a écrit:Disons que 80% des gamins étaient en grande ou très grande difficulté face à la lecture... La collègue et les élèves étaient persuadés qu'ils seraient incapables de mener à bien le projet proposé. Mais on a cru en eux, on les a accompagné, booster, poussé... Le fait qu'on leur fasse confiance (et qu'on leur donne un objectif clair à viser) les a motivé! Certes, ils n'ont pas gagné de prix littéraire avec leur production mais que des parents viennent dire: je ne croyais pas que mon fils soit capable de faire ça", c'est la plus grande des récompenses pour eux!kero a écrit:nautie a écrit:Avec un projet pluridisciplinaire, j'ai eu une classe qualifiée d'illettrée à 80% écrire un conte et le jouer sur scène...
Si les gamins ont écrit un conte, c'est qu'ils n'étaient pas illettrés et donc, que le terme était employé à mauvais escient.
Une autre possibilité est que certains ont inventé l'histoire et d'autres l'ont mise par écrit. Auquel cas, j'exprimerai ma perplexité. On a une classe de gamins ne sachant pas lire, et on s'estime satisfaits avec une classe qui une année plus tard, ne sait toujours pas lire.
À moins que tu veuilles m'expliquer que dans le cadre de ce projet, vous avez appris à écrire et lire à des gamins qui ne savaient pas. Auquel cas, c'est très bien. Mais admettons que cela ne s'improvise pas.
Très bien. Tu montres donc que des projets peuvent être utiles pour des élèves en fort décrochage. En fait, ça tombe bien, puisque je n'ai jamais mis en cause cette idée. Je suis même certain que pour les élèves à grosses difficultés, il faut construire des parcours pédagogiques spécifiques.
Maintenant, pourquoi en faire un dispositif qu'il faut imposer à tous ?
C'est clair qu'imposer est le bon moyen de créer des oppositions. Proposer amènerait au contraire à l'acceptation de beaucoup.
- neocdtHabitué du forum
VanGogh59 a écrit:
C'est clair qu'imposer est le bon moyen de créer des oppositions. Proposer amènerait au contraire à l'acceptation de beaucoup.
Ou pas... il faut juste voir le nombre de collègues totalement indifférent à cette réforme pour se rendre compte que juste proposer ne sera qu'illusion...
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“Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.”
- Existe-t-il des PRO réforme ici ? Si oui, quels sont les arguments ?
- Projet de programmes 2016 : quelques éléments
- "La réforme du collège, c'est quoi, et quels sont ses dangers ?" : tract du collège de Chateauponsac aux parents.
- réforme college 2016 : lister ici des arguments qui remettent en cause la possibilité concrète de réaliser cette réforme
- Un tract contre la réforme du collège à partir des arguments de Mutis ?
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