séquence théâtre 3e

Bonjour à tous,

Je viens chercher des conseils concernant cette séquence que je dois préparer (je précise d'ailleurs que ce sera la dernière de l'année, qui commencera très probablement début juin car je dois encore faire la poésie avant). D'habitude, j'aime bien faire Cyrano qui plait bien aux élèves avec le film en parallèle etc...
Cette année, je suis en remplacement dans un collège qui refuse qu'on fasse acheter des bouquins aux élèves, qui n'a pas Cyrano en série mais Antigone (série déjà réservée par une collègue : forcément, peut-être le seul titre dispo au CDI pouvant convenir aux 3e !).
Du coup, je vais construire une séquence autour d'un groupement de textes et leur donner Antigone en cursive lorsque la série sera rentrée. Mais je ne sais pas trop comment faire : je pensais voir des extraits de différents genres (comique, tragique, voire l'absurde vu que le programme stipule 19e/20e).

Pour cette partie du programme, faites-vous toujours l'étude d'une pièce ou vous arrive-t-il de faire des groupements ? Comment vous y prenez-vous alors ?

Merci d'avance.

Je fais toujours une oeuvre intégrale mais si tu n'as pas le choix... je crois que je l'ai fait une année. Mais il s'agissait d' un Gt sur la tragédie et son évolution (comme ça, ça colle bien avec Antigone en cursive). C'est très intéressant, je pourrais rechercher si tu veux mais je ne te garantis rien! J'étais partie sur Electre, Phèdre et Antigone.

Comme Phèdre, j'aime bien donner des extraits de différentes tragédies, depuis Sophocle jusqu'à Giraudoux et Anouilh en passant par Racine et Corneille. Ca permet d'en montrer les ressorts - terreur et pitié, admiration et effroi - et de travailler sur les règles classiques et leur abandon avec la modernité. C'est très riche.

Je fais toujours une OI : dans une classe, Antigone, qui marche toujours très bien, et, dans l'autre classe, cette année, ce sera Rhinocéros (en mai).

Est-ce qu'on peut travailler le théâtre en 3e avec un GT uniquement?
Je ne sais vraiment pas quelle OI faire: antigone, j'ai des redoublants qui l'ont vu, Roméo: je n'ai pas envie de travailler des textes en traduction...
J'ai pensé à Cyrano peut-être... mais ça fait un bail que je ne l'ai pas lu et est-ce que ça colle au programme?
La Cantatrice: certains de mes élèves vont complètement décrocher...

Pour cette année et la suivante encore, Cyrano est au programme de 3e. Ensuite, il descend en 4e. Donc tu peux le faire.
Mais on peut très bien aborder un genre par un GT. Une bonne problématique, des extraits bien choisis - c'est parfois même plus complet que l'étude d'une oeuvre. Disons que c'est autre chose.

V.Marchais a écrit:Comme Phèdre, j'aime bien donner des extraits de différentes tragédies, depuis Sophocle jusqu'à Giraudoux et Anouilh en passant par Racine et Corneille. Ca permet d'en montrer les ressorts - terreur et pitié, admiration et effroi - et de travailler sur les règles classiques et leur abandon avec la modernité. C'est très riche.

Ce qu'il y a de dommage, c'est que les nouvelles générations ressentent de moins en moins de telles émotions à la lecture ou à la représentation de telles oeuvres, c'est bien triste.
J'en ai eu qui gloussaient comme des pintades à la lecture d'un extrait de Phèdre et de Titus et Bérénice parce que "ça fait trop pitié comment qu'ils parlent"

Ah ben si alors, ils éprouvent finalement bien de la pitié ... et peut-être même de l'effroi à l'idée de devoir lire l'OI, c'est bon, le but est atteint

Serge, je te donne ma botte secrète, pour entrer dans la tragédie.

Surtout pas Corneille ou Racine (quelque vénération que je puisse avoir pour eux, faites excuse, mes seigneurs).

Sophocle.

Un passage bien saignant (et ça ne manque pas).

Un de mes préférés, qui fait toujours sensation : la fin d'Oedipe roi, quand Oedipe découvre Jocaste pendue et se crève les yeux. On a tous les jolis petits détails du sang qui dégouline, des caillots noirs qui dégringolent. Un pur moment de poésie (si, si).

Ca fait trois ans que j'ai la joie, l'honneur et l'avantage de me coller les 3e foot - eh bien même eux n'y sont pas insensibles. Sans plus de préparation psychologique, je leur lis le texte - et là, les jeunes filles s'évanouissent, les mectons se récrient : "Aaaaaaaah ! Madaaaaaaaaaame ! mais c'est dégueulaaaaaaaaaaaaaaaasse ! Le paaaaaaaaaaaauvre !" Je rebondis immédiatement : "Tout à fait. C'est dégueulasse, le pauvre. C'est en substance ce que disait Aristote..." Et c'est parti mon kiki.

Je n'ai jamais vu un élève rester insensible à Sophocle. Et quand on a posé ces fondements, ensuite, même Corneille ou Racine, ça passe. Les élèves accrochent particulièrement à ce groupement saisissant qui leur présent quelques monstres sublimes - même s'ils peinent sur les scènes en vers : ils sont motivés, intéressés et contents de parvenir à les lire.

Je me demande si je n'ai pas mis cette étude sur Dictame, d'ailleurs.

Je ressors ce post des catacombes du forum...
Je me lance pour la 1e fois en 3e dans un GT sur le théâtre après avoir écumé de nombreuses OI. Je commencerai donc par le texte dont parle Véronique.