Des astuces pour ne pas rater son entrée

Bonjour,
Depuis ma titularisation il y a 3 ans j'ai des problèmes de disciplines assez récurrents dans mes classes. Jusque là j'ai eu les niveaux 4-3ème, 3ème l'an dernier pas trop de soucis, mais 4ème par contre, ça fait 2 ans que c'est l'horreur.
Cette année j'aurais 5ème et 3ème (et les 3ème sont justement ces fameux 4ème horribles de l'an passé).

Bref, comment bien commencer l'année pour éviter de reproduire le même schéma que les années précédentes?
En gros mes classes sont bavardes, peu travailleuses, ont du mal à s'écouter entre eux. On va dire qu'au début de l'année, tout se passe bien une semaine ou deux, le temps qu'ils prennent leurs marques. Dans les pires classes, il faut à certains moins d'une semaine pour être à l'aise.

Le fond du problème, je pense le connaître déjà: je suis trop gentille, et même quand je punis, ils doivent voir que je n'y crois pas, je ne sais pas.
Je précise aussi que niveau administration il ne faut pas attendre grand chose, il est interdit d'exclure des élèves (je me suis fait taper sur les doigts à cause de ça l'an dernier), heures de colle, vraiment dans les cas extrêmes, les observations dans le carnet ils s'en fichent et les parents aussi (je l'ai entendu en réunion parent).
J'avais comme punition les autres années de faire recopier des textes, mais vraiment, avec des classes pareilles, ça nécessitait une organisation et une sacrée gestion des punitions: volontairement certains faisaient traîner dans l'espoir que j'oublie (et c'est arrivé). J'en collais aussi le midi avec moi quand les punitions n'étaient pas faites, ça marchait un peu dans le sens où ça les embêtait, mais je devais les traquer pour les récupérer sur la cour, et j'ai fini par arrêter car je me retrouvais à sacrifier mes midis chaque semaine.
Je déteste punir et dans l'idéal, ça devrait rester exceptionnel.

Bref, voilà où j'en suis, j'ai bien conscience qu'il y a plein de choses qui clochent dans ma façon de faire et je fais face à plusieurs situations que je n'arrive pas à bien gérer.
Par exemple: ils rentrent, relativement dans le calme car je les fais attendre dans le couloir jusqu'à ce que ça se calme. Arrivés dans la salle ils attendent debout que je leur dise de s'asseoir, là ça dure un moment car ça parle. Une fois assis, ça recommence, ça discute, et c'est à peu près tout le monde, donc là je ne sais pas comment faire. Sortir les affaires, ça met un temps fou, bref, ils s'amusent bien!

En réfléchissant sur ma pratique, je pense que parfois je ne dois pas être assez claire dans ce que je leur demande et ça génère des moments de flottement, j'essaierais donc de remédier à ça mais pour le reste? Tous les ans j'essaie de faire autrement mais je n'y arrive pas.

As-tu regardé les fils sur le sujet?

Si ce n'est pas le cas tu en trouveras quelques-uns collectés ici https://www.neoprofs.org/t93128p80-premier-cours-premier-contact#3207292

Peut-être que tout a déjà été dit dans le fil présenté par Marie Laetitia, je n'ai pas encore eu le courage de tout lire.

Dans les cas de chahut trop poussé, une solution (après avoir demandé le calme et précisé qu'on ne le redemandera pas) : papier, crayon, plus un bruit, DST relatif au dernier cours. Ça calme bien et on n'a pas besoin d'être fort en gueule pour ça. La majorité se plie puisque, s'ils ne craignent aucune sanction (chez toi on dirait que c'est même institutionnalisé), ils redoutent parfois les mauvaises notes.
Les parents, même lorsqu'ils se foutent de la discipline, détestent certainement les mauvaises notes...

Il y a des classes avec lesquelles je "joue" la mauvaise humeur dès l'arrivée dans le couloir. En général, ils y croient assez, et le cours se passe bien. Je suis un gentil, mais je suis aussi quelqu'un qui fatigue de voir son enseignement gâché par quelques uns, et de voir que d'autres (élèves) souffrent du grabuge.

L'exclusion est une mesure exceptionnelle, mais je ne comprends pas qu'on puisse vous l'interdire. La réaction des parents ("on s'en fiche") est peut-être liée au laisser-aller du système de sanction de votre établissement ! :/

Sinon, j'avais un élève trèèèèèès bavard, capable à lui seul d'embrayer tous les bavardages de la classe. Quand il discutait, je lui sortais un recueil de nouvelles, et l'envoyais au CDI jusqu'à la fin de l'heure et lui posais ensuite des questions sur les nouvelles à lire. Autrement dit : il y a peut-être moyen de s'arranger avec les collègues, si on vous refuse les punitions classiques nous sommes capables de trouver plus vicieux et moins officiel Twisted Evil

(mais tout aussi pédagogique Very Happy

).

Et Seikilos a raison (en plus, ça fait un cours de la semaine en moins à préparer :p *feignant en vacances*)

CotPouletCot a écrit:Il y a des classes avec lesquelles je "joue" la mauvaise humeur dès l'arrivée dans le couloir. En général, ils y croient assez, et le cours se passe bien. Je suis un gentil, mais je suis aussi quelqu'un qui fatigue de voir son enseignement gâché par quelques uns, et de voir que d'autres (élèves) souffrent du grabuge.

L'exclusion est une mesure exceptionnelle, mais je ne comprends pas qu'on puisse vous l'interdire. La réaction des parents ("on s'en fiche") est peut-être liée au laisser-aller du système de sanction de votre établissement ! :/

Sinon, j'avais un élève trèèèèèès bavard, capable à lui seul d'embrayer tous les bavardages de la classe. Quand il discutait, je lui sortais un recueil de nouvelles, et l'envoyais au CDI jusqu'à la fin de l'heure et lui posais ensuite des questions sur les nouvelles à lire. Autrement dit : il y a peut-être moyen de s'arranger avec les collègues, si on vous refuse les punitions classiques nous sommes capables de trouver plus vicieux et moins officiel (mais tout aussi pédagogique ).

Et Seikilos a raison (en plus, ça fait un cours de la semaine en moins à préparer :p *feignant en vacances*)

c'est exactement ce que j'adopte face aux classes difficiles. Il y a une part de théâtralisation dans le rôle d'enseignant, donc il faut savoir jouer le "fâché" parfois pour avoir la paix si nécéssaire. Very Happy

Je l'ai déjà fait le DST, vraiment mes 4ème s'en fichait des mauvaises notes, c'est même un peu devenu :"de toutes façons en français avec elle on a tous des mauvaises notes" (non pas tous mais presque, tellement ils ne fichaient rien) et du coup si ça devient une réputation, les parents s'en moquent aussi. C'est vrai qu'au moment où j'ai expérimenté ça, l'année était déjà avancée, peut-être qu'au début de l'année ça aurait plus d'impact? Je ramassais aussi au hasard pas mal de petits travaux pour les obliger à bosser, ça a marché sur quelques-uns mais d'autres s'en moquaient.

Pour les collègues je sais que certains le font, mais je n'aime pas déranger, il faudrait que j'ose.
Sinon j'ai une petite salle à côté de la mienne où je peux éventuellement en isoler, mais je ne peux pas le faire avec n'importe quel élève. Je l'ai fait un peu avec des 3ème un peu trop bavard mais gentils. D'ailleurs, je m'aperçois qu'en 3ème cette année, je n'ai mis aucune punition (à part 2/3 isolement dans la salle, parfois un petit remontage de bretelles), alors qu'en 4ème, ça pleuvait à chaque cours. Je précise que c'était une super classe: moralité: j'y arrive donc avec les super classes mais comme elles se font de plus en plus rares, il faut que j'y arrive aussi avec les autres!

Comment font les autres profs si les gamins ne risquent (quasiment) aucune sanction pour déranger un cours ? Ils ne vont pas se calmer et devenir des anges en Math ou en Histoire juste parce que M. Machin et Mme Bidule ~~tapent~~ crient plus fort que la prof de français, si ?
Si la seule solution viable dans ton établissement c'est de "crier", alors on est mal barrés. Des élèves qui ne comprendraient que la "violence verbale" comme forme d'autorité et un établissement qui ne cautionne que cette manière de faire, c'est un pas en avant vers un monde meilleur...

Je ne m'explique pas pourquoi ça ne marche pas avec moi, mes collègues ne semblent pas crier plus qu'ailleurs! Ceci dit, avec eux les gamins ne sont pas des anges non plus même si ça semble mieux qu'avec moi.

Spoiler:

Pour ce qui concerne le fait que tu as l'impression de ne pas y arriver, as tu demandé à tes collègues s'ils trouvaient que ta gestion de la classe en question était "pire" que la leur?
Des fois on a l'impression qu'on n'est pas assez stricte et en regardant chez le voisin on s'aperçoit que l'herbe y est moins verte... sans vouloir se donner bonne conscience, il peut parfois s'avérer utile d'avoir un avis objectif.

Pour finir je dirais que les élèves de 4emes ne sont pas réputés être des tendres. Cela fait 7 ans que j'enseigne, et statistiquement c'est avec les 4emes que j'ai toujours eu besoin d'être le plus strict côté discipline.
Mais cela commence à changer je trouve que nos petites têtes blondes commencent à essayer "d'être insolents" dès la fin de l'année de 5eme .

Après cet avis n'est que le mien, :|

C'ben vrai que les 4e sont réputés pour être agaçants.. Vous ne devriez pas, vivi, donner des punitions qui vous punissent également. Cela, en plus des autres inconvénients, participe de votre possible culpabilité à avoir une classe grabugeuse (j'invente des mots, et oui, et j'en suis fier).

Niang973 : j'adooooooooore votre signature !

Bonjour CotPouletCot , tu peux me tutoyer tu sais (on est dans la salle de profs ici , et je ne suis pas encore (et je ne serais surement jamais) agrégé :lol: ) merci pour le compliment pour la signature, j'essaie d'être original autant que faire se peut Smile

Les notes ou les punitions ne les concernent guère... Il faut alors attaquer leur temps libre. Je m'explique. Quand je sens une classe déraper pendant une heure de cours, je dis aux élèves qu'un cours durant 55 minutes, toute minute perdue sera rattrapée sur la récré. Souvent, ça marche.
Tu peux expliquer également que tu tiens un décompte du temps perdu à chaque cours et qu'à chaque fois que la somme des minutes perdues atteint 55 minutes, tu rattrapes une heure de cours (de préférence à un moment pénible).

Spoiler:

Niang973 a écrit:Bonjour CotPouletCot , tu peux me tutoyer tu sais (on est dans la salle de profs ici , et je ne suis pas encore (et je ne serais surement jamais) agrégé :lol: ) merci pour le compliment pour la signature, j'essaie d'être original autant que faire se peut

Je n'vois pas le rapport avec l'agrégation ! Razz

En fait, j'ai commencé par vouvoyer vivi, alors je vouvoie tout le monde. Et sur un autre fil, je tutoie tout le monde. J'ai jamais été très clair avec moi-même là-dessus, même en classe !
Je suis un peu du genre "vous préférez que je vous tutoie ou tu préfères que je te vouvoie ?"

Spoiler:

Niang973 a écrit:
Spoiler:

Ah, je vois Smile

Beh moi, les ***, je les tutoie pour le peu que je leur parle Smile

. De même, il ne me viendrait pas à l'idée de me faire vouvoyer par les collègues de la vie scolaire, ni de les vouvoyer. D'autant plus que le tutoiement réciproque montre aux élèves qu'on travaille en équipe (ce qui, j'en suis sûr, a un effet positif sur leur perception du fonctionnement de l'établissement).

Enfinenfin, clôturons ce hors sujet avant qu'un modérateur passe dans le coin Very Happy

Rattraper une heure sur un moment pénible, je l'ai déjà fait, ils m'ont pourri comme jamais!!!!! Si avec la plupart des collègues ça semble plus calme, je suis déjà passé devant leur salle.
En ce moment je lis le bouquin de Richoz Gestion de classe et d'élèves difficiles, j'espère également y trouver quelques pistes, les situations décrites au début sont criantes de vérité!

Je suis d'une froideur flippante lors des premiers cours. Je ne laisse pas rien passer. Je leur distribue un règlement dès le premier cours pour qu'ils sachent exactement "à quelle sauce ils seront mangés" Twisted Evil

petit travail que j'ai effectué et qui a été super efficace: essaye de penser à une situation que tu as super bien géré, et essaye d'en identifier les paramètres. (j'ai adopté telle posture, telle tonalité, tel regard, tel langage...).

C'est ça mon problème, il faut que je m'entraîne à être froide, en fait lors des 1er cours, je suis plus intimidée qu'eux et ça se voit, donc ils doivent se dire que celle-là, ils vont en faire ce qu'ils veulent. Je pense aussi que je laisse trop passer les toutes petites choses qui pour moi n'ont pas trop d'importance et du coup ça finit par prendre de l'ampleur.

scot69 a écrit:petit travail que j'ai effectué et qui a été super efficace: essaye de penser à une situation que tu as super bien géré, et essaye d'en identifier les paramètres. (j'ai adopté telle posture, telle tonalité, tel regard, tel langage...).

Bonne idée. C'est parti loin maintenant lol! Il faut que je m'en souvienne, surtout que je me souviens plus des mauvaises situations. Mais en cherchant bien...

Ce que je dis n'engage que moi, mais je parle d'expérience:

si ce n'est pas ta nature d'être froide et méchante, inutile de te forcer, les gamins sentent bien quand on n'est pas naturel, quand on joue un jeu, surtout si on se force beaucoup. Il faut que tu adoptes une attitude qui corresponde à ta personnalité et qui soit authentique: être carrée, être diplomate, être douce, être super organisée... si tu es cohérente, tu seras certainement plus détendue, et tu auras plus d'assurance, ils le sentiront. Il faut que tu trouves tes "ressources cachées"!

CotPouletCot a écrit:L'exclusion est une mesure exceptionnelle, mais je ne comprends pas qu'on puisse vous l'interdire.

On ne peut pas. C'est un abus. En revanche, l'exclusion est une mesure d'ordre intérieur justifiée par des manquements répétés empêchant la poursuite du cours.

vivi1982 a écrit:C'est ça mon problème, il faut que je m'entraîne à être froide, en fait lors des 1er cours, je suis plus intimidée qu'eux et ça se voit, donc ils doivent se dire que celle-là, ils vont en faire ce qu'ils veulent. Je pense aussi que je laisse trop passer les toutes petites choses qui pour moi n'ont pas trop d'importance et du coup ça finit par prendre de l'ampleur.

Je suis froide mais avec des pointes d'humour parfois. Ils se rendent vite compte que je suis sympa mais qu'il ne faut pas déraper.

Tu es la chef dans ta classe. Ils sont autour de toi. Ce n'est pas toi qui est au milieu d'eux. On joue un rôle en fait. A chaque fois, j'ai le sentiment d'endosser le manteau appelé " I am the boss alors faites gaffe les loupiots :lol: ".
Ca viendra petit à petit, une petite victoire après l'autre I love you

Cripure a écrit:

CotPouletCot a écrit:L'exclusion est une mesure exceptionnelle, mais je ne comprends pas qu'on puisse vous l'interdire.

On ne peut pas. C'est un abus. En revanche, l'exclusion est une mesure d'ordre intérieur justifiée par des manquements répétés empêchant la poursuite du cours.

Pour que je les vire, il faut vraiment qu'il aient été loin. Parfois même quand un élève est pénible, des gentils me soufflent "mais virez-le madame" et ne comprennent pas pourquoi je ne le fais pas (because the vie scolaire et the CDE!)
Exemple qui me vient: un petit pénible qui me cassait régulièrement les pieds entre avec sa capuche sur la tête. Je lui dis de l'enlever avant d'entrer, en cours je vois qu'il l'a encore, je répète ma demande, 5 min après je vois qu'il l'a encore, je réitère ma demande sur un ton beaucoup moins aimable, il s'exécute, et 5 min après je m'aperçois que non seulement il a encore sa capuche mais qu'il a le col de sa veste remonté jusqu'aux yeux. Là il se fichait clairement de moi (et amusait bien la galerie) et je l'ai viré, mais pour l'administration je n'aurais pas dû car il ne mettait en danger personne! Moi je voulais juste pouvoir faire mon cours dans le calme!!!! (d'ailleurs son exclusion avait calmé le reste de la troupe).

Oui il faut que je me découvre des ressources cachées qui me permettraient d'avoir le calme et me faire respecter tout en étant gentille!
La CPE n'arrive pas à comprendre comment j'arrive à rester si gentille! Elle m' a dit qu'elle a le problème inverse, elle est naturellement trop méchante et elle essaie de l'être moins!
Il y a plein de trucs que j'ai essayé sans m'y tenir: carnets sur les tables, je n'y pense plus à chaque fois, ramasser tous les carnets: perte de temps et certains (devinez lesquels) l'oubliaient volontairement (perte de temps et d'énergie pour les récupérer), croix sur mon cahier, pareil, du mal à m'y tenir, noms des perturbateurs écrits au tableau assortis d'une punition: certains criaient à l'injustice car "ils n'étaient pas les seuls" et c'était la révolution, ça m'obligeait à interrompre le cours et les traquer constamment.

J'aurais fait comme toi.
Je vire très très rarement mais si un cde me faisait une remarque à ce propos Evil or Very Mad

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