- Tonio KrögerNiveau 8
Vous pourrez bientôt savoir ce qu'il se passe en cas d'abandon de poste ! Pour ceux qui auraient suivi mon cas, agrégé de philo néotitulaire, en arrêt pour dépression depuis novembre. Le rectorat a refusé ma demande de disponibilité pour faire mon doctorat du Canada (avec lettre d'admission de l'Université, et tout), et a également refusé mon recours gracieux. Motif : pas assez de personnel enseignant pour assurer le service.
Qu'à cela ne tienne, j'envoie ma demande de démission sous peu et n'attendrai pas la réponse puisque je pars au Canada dans 15 jours. Puisqu'entre mon absence en dispo et mon absence pour démission ils préfèrent la seconde (je les en ai informés), tant pis pour eux.
Qu'à cela ne tienne, j'envoie ma demande de démission sous peu et n'attendrai pas la réponse puisque je pars au Canada dans 15 jours. Puisqu'entre mon absence en dispo et mon absence pour démission ils préfèrent la seconde (je les en ai informés), tant pis pour eux.
- nuagesGrand sage
Tonio Kröger, quelle absurdité et quel gâchis de la part du rectorat! C'est terrible de constater que la conséquence de cette politique stupide est que les gens brillants s'enfuient, et je les comprends. Je te souhaite d'heureuses satisfactions au Canada où tu prends bientôt un nouveau départ, dans tous les sens du terme.
- Tonio KrögerNiveau 8
Oui, tout cela donne effectivement le sentiment que nous sommes vraiment considérés comme du bétail à répartir selon besoin, sans prise en considération des différentes aspirations de carrière.
Un ancien formateur de l'ESPE m'a bien dit qu'il y avait des consignes nationales pour serrer fermement le robinet à dispos. Ce qui bien entendu ne fera qu'accentuer la pression au niveau de la fuite, alors que laisser passer un peu d'eau arrangerait tout le monde.
Bref, allons voir ailleurs !
Un ancien formateur de l'ESPE m'a bien dit qu'il y avait des consignes nationales pour serrer fermement le robinet à dispos. Ce qui bien entendu ne fera qu'accentuer la pression au niveau de la fuite, alors que laisser passer un peu d'eau arrangerait tout le monde.
Bref, allons voir ailleurs !
- KilmenyEmpereur
J'ai entendu dire que si l'on démissionnait, on n'avait plus le droit de repasser le concours. Mais je ne sais pas si c'est vrai ou si c'est une rumeur.
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- Pierre-HenriHabitué du forum
On peut repasser un concours après une démission. Je l'ai fait, en tout cas.
- Tonio KrögerNiveau 8
Oui je crois bien qu'on peut repasser le concours. Dans le cas contraire, l'interdiction aurait vraiment l'allure d'une vengeance.
- ÆnésidèmeNiveau 6
En l'occurrence comme la "fuite" était déjà actée, elle fait certainement plus partie des causes que des effets du refus, même si ce n'est pas explicite et qu'une autre raison (toute administrative) est invoquée. C'est une décision (très) mesquine mais pas irrationnelle.nuages a écrit:La conséquence de cette politique stupide est que les gens brillants s'enfuient, et je les comprends.
- Tonio KrögerNiveau 8
Le fait est que je n'ai informé que je partirais de toutes façons que dans mon recours, et pas dans ma demande initiale de dispo !
- ÆnésidèmeNiveau 6
Oui mais le fait que tu souhaitais faire une thèse au Canada, ils le connaissaient avant de prendre une décision, non ?
- Presse-puréeGrand sage
nuages a écrit:La conséquence de cette politique stupide est que les gens brillants s'enfuient, et je les comprends.
Peut-être que si les mandarins de la fac arrêtaient de demander l'agreg comme préalable à la thèse, on ne serait pas dans cette situation...
L'agrégation (sauf les agregs d'éco, de science po etc) reste un concours pour enseigner dans le secondaire. Aussi, il n'est pas illégitime que les rectorats cherchent à retenir dans l'enseignement secondaire des gens qui ont passé et obtenu un concours de l'enseignement secondaire, non?
Le manque de logique (ou plutôt de courage) est à rechercher du côté des universitaires, qui, plutôt que d'assumer la sélection des chercheurs, renvoient cela sur l'obtention de l'agrégation.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- KilmenyEmpereur
Pierre-Henri a écrit:On peut repasser un concours après une démission. Je l'ai fait, en tout cas.
Merci pour l'information. c'était donc une rumeur.
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- archebocEsprit éclairé
Presse-purée a écrit:nuages a écrit:La conséquence de cette politique stupide est que les gens brillants s'enfuient, et je les comprends.
Peut-être que si les mandarins de la fac arrêtaient de demander l'agreg comme préalable à la thèse, on ne serait pas dans cette situation...
L'agrégation (sauf les agregs d'éco, de science po etc) reste un concours pour enseigner dans le secondaire. Aussi, il n'est pas illégitime que les rectorats cherchent à retenir dans l'enseignement secondaire des gens qui ont passé et obtenu un concours de l'enseignement secondaire, non?
Le manque de logique (ou plutôt de courage) est à rechercher du côté des universitaires, qui, plutôt que d'assumer la sélection des chercheurs, renvoient cela sur l'obtention de l'agrégation.
* Pourquoi les mandarins demandent-ils une agreg comme préalable à la thèse ? D'abord parce qu'ils savent que le principal -voire le seul- débouché de cette thèse est l'enseignement. Ils demandent donc une agreg pour ne pas être confronté au drame humain d'un docteur au chômage.
* en particulier, pour caser un docteur dans l'enseignement supérieur, les mandarins réunis en commission préfèrent généralement le dossier d'un titulaire de l'agreg.
* Et pourquoi les commissions de recrutement privilégient-elles les candidats agrégés ? Il y a plusieurs raisons : d'abord parce que l'agrégation est le plus fiable des labels d'excellence disciplinaire. Ensuite parce que le futur collègue sera appelé à donner des cours d'agreg, et qu'avoir réussi l'agrégation donne un peu plus de légitimité pour faire ces cours (et prive de légitimité à les refuser : c'est aussi un souci pour les mandarins de ne pas avoir à s'y coller tous les ans).
* Dernier point : l'agrégation n'est pas seulement un concours pour enseigner dans le secondaire. De nombreux rapports de jury rappellent que l'agrégation est un concours sélectionnant aussi selon des compétences de chercheur.
- DaphnéDemi-dieu
Kilmeny a écrit:Pierre-Henri a écrit:On peut repasser un concours après une démission. Je l'ai fait, en tout cas.
Merci pour l'information. c'était donc une rumeur.
Comme il y en a beaucoup !
- ElyasEsprit sacré
archeboc a écrit:Presse-purée a écrit:nuages a écrit:La conséquence de cette politique stupide est que les gens brillants s'enfuient, et je les comprends.
Peut-être que si les mandarins de la fac arrêtaient de demander l'agreg comme préalable à la thèse, on ne serait pas dans cette situation...
L'agrégation (sauf les agregs d'éco, de science po etc) reste un concours pour enseigner dans le secondaire. Aussi, il n'est pas illégitime que les rectorats cherchent à retenir dans l'enseignement secondaire des gens qui ont passé et obtenu un concours de l'enseignement secondaire, non?
Le manque de logique (ou plutôt de courage) est à rechercher du côté des universitaires, qui, plutôt que d'assumer la sélection des chercheurs, renvoient cela sur l'obtention de l'agrégation.
* Pourquoi les mandarins demandent-ils une agreg comme préalable à la thèse ? D'abord parce qu'ils savent que le principal -voire le seul- débouché de cette thèse est l'enseignement. Ils demandent donc une agreg pour ne pas être confronté au drame humain d'un docteur au chômage.
* en particulier, pour caser un docteur dans l'enseignement supérieur, les mandarins réunis en commission préfèrent généralement le dossier d'un titulaire de l'agreg.
* Et pourquoi les commissions de recrutement privilégient-elles les candidats agrégés ? Il y a plusieurs raisons : d'abord parce que l'agrégation est le plus fiable des labels d'excellence disciplinaire. Ensuite parce que le futur collègue sera appelé à donner des cours d'agreg, et qu'avoir réussi l'agrégation donne un peu plus de légitimité pour faire ces cours (et prive de légitimité à les refuser : c'est aussi un souci pour les mandarins de ne pas avoir à s'y coller tous les ans).
* Dernier point : l'agrégation n'est pas seulement un concours pour enseigner dans le secondaire. De nombreux rapports de jury rappellent que l'agrégation est un concours sélectionnant aussi selon des compétences de chercheur.
Tu as tout à fait raison sauf que tout cela crée encore plus de drames humains et, pire, des jeunes qui refusent d'apprendre le métier et méprisent les autres stagiaires car on les attend. Ce n'est pas une blague, c'est ce que m'ont sorti 2/3 stagiaires cette année. J'ai eu beaucoup de peine pour eux car je connais le parcours de deux-trois jeunes universitaires renommés et ces jeunes qu'on attend vont souffrir au moins dix ans avant de comprendre qu'on les a roulés dans la farine, consciemment ou non.
De plus, les rapports de jury peuvent dire ce qu'ils veulent, le fait est que l'agrégation est un concours de recrutement du secondaire ouvert par un employeur qui remplit une mission publique. Or, l'agrégation est aussi utilisée comme critère pour trancher entre plusieurs dossiers dans une partie des CNU. Sauf que la réalité est que très peu d'agrégés finiront à l'université. Lire néoprofs suffit pour comprendre le désarroi et le malheur de nombreux agrégés qui, même en ayant trente-cinq ou quarante ans et deux-trois enfants et quinze ans et plus d'ancienneté dans le métier, continuent de souffrir de ne pas être à l'université.
L'université est bouchée. C'est un fait. De plus, les luttes de pouvoir actuelles ne vont pas dans le sens d'améliorer la situation. Juste pour rire, j'ai plus de chance d'avoir un poste à l'université que pas mal d'agrégés alors que je ne suis que certifié quand j'aurai fait un truc dans deux ans, truc qui n'est pas l'agrégation. Un comble, non ? Juste un nom : la 70e section. (je te rassure, ce n'est absolument pas mon but, mon but est d'avoir un double-master en histoire ancienne (les sanctuaires panhelléniques, les dieux de la nuit, les oracles, la divination...) et en didactique de l'histoire, spécialité sur le faire écrire).
- Pierre-HenriHabitué du forum
Plusieurs points
- refuser la démission est irrationnel pour un cas, mais rationnel (selon la rationalité du management par la brimade) à l'échelle du ministère. Il s'agit de casser quelqu'un pour l'exemple, afin que les autres obéissent, selon le principe de la décimation dans la légion romaine.
- Concernant l'agrégation et les recrutements MdC, il faut bien comprendre que le moindre poste universitaire draine un nombre de candidatures ingérable pour les recruteurs. L'agrégation sert d'instrument de tri. Elle est nécessaire dans ce rôle.
- D'accord avec Elyas sur les jeunes qu'on "attend". Ils ont été couillonnés par les universitaires, qui leur ont promis la lune pour remplir leurs écoles doctorales, et mettent dix ans à comprendre qu'ils n'auront jamais de carrière dans le supérieur. Ils trainent leur amertume dans le secondaire, espérant s'engouffrer dans la première brèche,qui se refermera toujours devant eux.
- C'est d'autant plus tragique qu'un poste de MdC à la fac, aujourd'hui, n'a rien d'un havre de paix intellectuelle. Il vaut mieux, j'en suis persuadé, même quand on est ambitieux (ce qui n'est pas un crime), jouer à fond la carte du secondaire pour enseigner en classe préparatoire ou dans un bon lycée.
Edit : apparemment, je me suis emmêlé les pinceaux entre deux fils.
- refuser la démission est irrationnel pour un cas, mais rationnel (selon la rationalité du management par la brimade) à l'échelle du ministère. Il s'agit de casser quelqu'un pour l'exemple, afin que les autres obéissent, selon le principe de la décimation dans la légion romaine.
- Concernant l'agrégation et les recrutements MdC, il faut bien comprendre que le moindre poste universitaire draine un nombre de candidatures ingérable pour les recruteurs. L'agrégation sert d'instrument de tri. Elle est nécessaire dans ce rôle.
- D'accord avec Elyas sur les jeunes qu'on "attend". Ils ont été couillonnés par les universitaires, qui leur ont promis la lune pour remplir leurs écoles doctorales, et mettent dix ans à comprendre qu'ils n'auront jamais de carrière dans le supérieur. Ils trainent leur amertume dans le secondaire, espérant s'engouffrer dans la première brèche,qui se refermera toujours devant eux.
- C'est d'autant plus tragique qu'un poste de MdC à la fac, aujourd'hui, n'a rien d'un havre de paix intellectuelle. Il vaut mieux, j'en suis persuadé, même quand on est ambitieux (ce qui n'est pas un crime), jouer à fond la carte du secondaire pour enseigner en classe préparatoire ou dans un bon lycée.
Edit : apparemment, je me suis emmêlé les pinceaux entre deux fils.
- DimkaVénérable
Si c’était le cas, ils demanderaient un concours de la fonction publique, pas ce concours en particulier. Là où je me sens réellement couillonné, c’est que l’on m’ait dit « passe l’agrég’ avant de faire ta thèse » et non pas « assure-toi un métier que tu aies vaguement envie de faire au cas où, avant de faire ta thèse ».archeboc a écrit:* Pourquoi les mandarins demandent-ils une agreg comme préalable à la thèse ? D'abord parce qu'ils savent que le principal -voire le seul- débouché de cette thèse est l'enseignement. Ils demandent donc une agreg pour ne pas être confronté au drame humain d'un docteur au chômage.
Et puis, en fait, comment dire… Quand tu as 23-25 ans, que ça fait cinq ans que tu entends que la recherche, c’est bouché… Tu SAIS que la recheche c’est bouché, tu es majeur et vacciné, donc tu pourrais éventuellement avoir le droit de prendre tes responsabilités tout seul. Mon futur chômage dans deux ans me regarde.
Et bientôt, ils n’auront plus de titulaires de l’agrég’, parce que soit ceux-ci auront démissionné, soit ils seront coincés dans le secondaire.archeboc a écrit:* en particulier, pour caser un docteur dans l'enseignement supérieur, les mandarins réunis en commission préfèrent généralement le dossier d'un titulaire de l'agreg.
Je trouve cette histoire de légitimité un peu surfaite. Un très bon cours, c’est un cours donné par un spécialiste du sujet qui sait aller à l’essentiel. En préparant les concours, j’ai eu de très bons profs pas agrégés, et j’ai eu des profs agrégés depuis trente ans qui n’avaient plus qu’une médiocre connaissance de la réalité du concours (ce qui ne les empêchait pas, cela dit, de faire des cours utiles)..archeboc a écrit:* Et pourquoi les commissions de recrutement privilégient-elles les candidats agrégés ? Il y a plusieurs raisons : d'abord parce que l'agrégation est le plus fiable des labels d'excellence disciplinaire. Ensuite parce que le futur collègue sera appelé à donner des cours d'agreg, et qu'avoir réussi l'agrégation donne un peu plus de légitimité pour faire ces cours (et prive de légitimité à les refuser : c'est aussi un souci pour les mandarins de ne pas avoir à s'y coller tous les ans).
À la limite, si les profs du supérieur veulent un truc élitiste, difficile et qui sert juste à signifier qu’un gus est fort, pourquoi ne pas faire des agrégations comme en droit ? En ce moment, on a juste l’impression d’être dans un état de fait qui perdure par l’habitude, et qu’on tente de justifier a posteriori de façon légèrement hypocrite, en convoquant des arguments de toute nature, alors qu’en fait, il s’agit juste de détourner de sa fonction un concours qui n’est pas fait pour cela, et ce faisant d’emmerder tout le monde (ceux qui veulent enseigner dans le secondaire et se font piquer des places par des gens qui n’en veulent pas, ces mêmes gens qui ne veulent pas enseigner dans le secondaire, perdent leur temps et se font regarder de travers, l’éducation nationale qui les embauche et les forme pour rien, etc. etc.).
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- Spoiler:
- Presse-puréeGrand sage
@archeboc:
Tout à fait d'accord avec ton premier et ton troisième points.
Cependant, je connais 5 mcf en sciences. Aucun n'est agrégé. Et ils hallucinent de voir comment fonctionnent les sciences humaines, surtout en période de disette de profs du secondaire. Ils savent très bien que s'ils exigent l'agreg pour leur poulain, ce dernier restera coincé dans le secondaire.
L'agrégation (sauf en sciences po, eco etc) reste un concours de recrutement du secondaire. À partir de là, la réaction du rectorat est normale. Point.
Tout à fait d'accord avec ton premier et ton troisième points.
Cependant, je connais 5 mcf en sciences. Aucun n'est agrégé. Et ils hallucinent de voir comment fonctionnent les sciences humaines, surtout en période de disette de profs du secondaire. Ils savent très bien que s'ils exigent l'agreg pour leur poulain, ce dernier restera coincé dans le secondaire.
L'agrégation (sauf en sciences po, eco etc) reste un concours de recrutement du secondaire. À partir de là, la réaction du rectorat est normale. Point.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
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"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
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"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Pierre-HenriHabitué du forum
Ce n'est pas une question de légitimité, c'est une question de nombre de candidatures. Quand il y en trop, il faut un moyen d'écrémer, n'importe lequel, le premier qu'on trouve. Si ce n'est pas l'agrégation, ce sera autre chose.
Et, soyons sérieux cinq secondes, un candidat à un poste universitaire aujourd'hui, étant donné le niveau auquel se jouent les recrutements, doit être capable de passer l'agreg en touriste, sans la préparer. De ce point de vue, agreg/pas agreg est un non-débat. A ce niveau, l'agrégation constitue une formalité insignifiante. On l'obtient vite, sans y penser, et on passe à autre chose.
Et, soyons sérieux cinq secondes, un candidat à un poste universitaire aujourd'hui, étant donné le niveau auquel se jouent les recrutements, doit être capable de passer l'agreg en touriste, sans la préparer. De ce point de vue, agreg/pas agreg est un non-débat. A ce niveau, l'agrégation constitue une formalité insignifiante. On l'obtient vite, sans y penser, et on passe à autre chose.
- Presse-puréeGrand sage
Parfaitement d'accord. Alors il vaut mieux demander au thésard déjà avancé dans son travail de la passer par sécurité plutôt que de la réclamer entre le DEA et la thèse...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
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- AshtrakFidèle du forum
Pierre-Henri a écrit:Ce n'est pas une question de légitimité, c'est une question de nombre de candidatures. Quand il y en trop, il faut un moyen d'écrémer, n'importe lequel, le premier qu'on trouve. Si ce n'est pas l'agrégation, ce sera autre chose.
Et, soyons sérieux cinq secondes, un candidat à un poste universitaire aujourd'hui, étant donné le niveau auquel se jouent les recrutements, doit être capable de passer l'agreg en touriste, sans la préparer. De ce point de vue, agreg/pas agreg est un non-débat. A ce niveau, l'agrégation constitue une formalité insignifiante. On l'obtient vite, sans y penser, et on passe à autre chose.
Tout à fait. D'ailleurs il est totalement scandaleux de voir que ces gens-là sont payés comme les MCF !!!! Rendez-vous compte qu'un agrégé échelon 11 est payé pareil qu'un MCF échelon 9 !!! C'est vraiment de l'argent facilement gagné !
En fait, tout part à vau-l'eau de nos jours. Polytechnique devient accessible au tout-venant(et je ne parle pas de l'ENA et de son "3ème concours") et Ulm a renoncé à sélectionner. En fait, il n'y a que lors de mon entretien pour un post-doc au MIT où j'ai eu l'impression que l'on s'adressait à mon intelligence. Le reste du temps, c'est RI-DI-CU-LE !
Et après on se plaint que nos chercheurs soient si mal perçus dans le monde ! :diable:
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- DimkaVénérable
C’est bien. C’est juste dommage qu’on se contente du premier moyen que l’on trouve, sans se préoccuper du fait qu’il soit foireux pour tout le monde (sauf pour soi). Ce n’est pas comme si « on » se considérait plus ou moins comme l’élite intellectuelle du pays.Pierre-Henri a écrit:Ce n'est pas une question de légitimité, c'est une question de nombre de candidatures. Quand il y en trop, il faut un moyen d'écrémer, n'importe lequel, le premier qu'on trouve. Si ce n'est pas l'agrégation, ce sera autre chose.
Je ne crois pas, mais en je pense que c’est différent en lettres et en histoire (pour les autres disciplines, je ne sais pas).Pierre-Henri a écrit:Et, soyons sérieux cinq secondes, un candidat à un poste universitaire aujourd'hui, étant donné le niveau auquel se jouent les recrutements, doit être capable de passer l'agreg en touriste, sans la préparer. De ce point de vue, agreg/pas agreg est un non-débat. A ce niveau, l'agrégation constitue une formalité insignifiante. On l'obtient vite, sans y penser, et on passe à autre chose.
Déjà, je n’ai jamais entendu personne se vanter d’avoir passer l’agrég’ en touriste, en histoire, et encore moins sans la préparer. Peut-être que c’est plus facile en lettres, mais ici, quelqu’un qui tiendrait ton discours serait à mon avis regardé bizarrement, pour ne pas dire qu’on se moquerait de lui. Ici, il est plutôt d’usage de dire qu’on a énormément travaillé, qu’on a souffert, qu’on ne l’a pas eue du premier coup, qu’on a eu énormément de chance, qu’on a eu une très mauvaise note en géo, et qu’après tout, Philippe Ariès lui-même a échoué.
Ensuite, quand j’étais en lettres, il n’y avait qu’un seul prof non-agrégé, et tous les autres profs étaient très méprisants à son égard (alors que c’est quelqu’un qui avait largement fait ses preuves, qui était reconnu internationalement − ce qui n’était pas le cas de beaucoup de jeunes premiers agrégés/normaliens/bien coiffés − et qui avait enseigné dans de grandes universités britanniques). Mais rétrospectivement, le milieu m’avait semblé assez médiocre, plus mesquin et conventionnel que réellement intellectuel. Disons que c’était mondain et assez fermé (notamment à l’idée que l’on puisse avoir un parcours différent).
Sans idéaliser l’histoire, j’ai quand même l’impression qu’il y a moins de bassesses, les gens ne s’apprécient pas forcément, mais il y a quand même un certain professionnalisme, peut-être parce que les historiens ont une épistémologie plus forte, plus affirmée, et que du coup, on a moyen d’être jugé sur ce que l’on fait. Ceci faisant que c’est un (tout petit) peu plus ouvert, j’ai eu des profs non-agrégés (et respectés par leurs collègues) ou qui venaient d’ailleurs (des archives, notamment). En tous cas, j’ai toujours trouvé l’ambiance plus pro, plus intellectuelle en histoire qu’en lettres.
Du coup, concernant l’agrégation, je pense qu’ici, c’est considéré comme un bon indicateur qui ajoute de la valeur et aide à passer la sélection (car c’est vrai qu’il y a des qualités nécessaires qui recoupent celles de la recherche), mais pas forcément comme le saint Graal (car certaines qualités nécessaires à la recherche n’y sont pas évaluées : on peut être agrégé et mauvais chercheur ; et certaines qualités nécessaires ne le sont pas pour la recherche : on peut être un mauvais bachoteur/dissertateur en temps limité et être un bon chercheur).
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- Spoiler:
- WabiSabiHabitué du forum
Le problème ne vient certainement pas du "label" de l'agrégation en elle-même, qui n'est qu'un concours, mais de l'hypocrisie régnante sur les cursus en fac de lettres/sc.hum. Au lieu de trier d'emblée, à l'APB, le bon grain de l'ivraie pour empêcher que chaque année des contingents de branleurs aillent squatter les amphis simplement parce qu'ils ont la frousse de pointer au chômage (ce que, du reste, je comprends parfaitement), on accepte tout le monde et on se retrouve avec un système engorgé, un niveau disciplinaire médiocre quand il n'est pas lamentable, des frais qui grimpent en flèche pour des prestations toujours plus rachitiques et, surtout des étudiants ayant bouclé leur L3 (quand ils y arrivent) mais qui ne veulent pas entrer dans l'enseignement mais n'ont pas la moindre idée de débouché ni la moindre expérience pratique du monde du travail, et un simple diplôme désormais dévalué (voir l'exigence du niveau M2 pour passer les concours du second degré). Tout ça pour maintenir une pseudo-ouverture à tous. Mais dans quel but, avec quel sens?
Sinon, je plussoie à ce que dit archeboc : l'agreg destine en partie à l'enseignement supérieur (et les PRAG sont tout de même nombreux dans le corps) et le concours lui-même reflète cette inflexion. Pour avoir passé aussi le Capes cette année, les deux concours n'ont rien à voir : le Capes est réellement orienté pratique professionnelle ET connaissances générales, alors que bosser l'agreg demande de se "spécialiser" durant un an, pour une bonne partie des épreuves (les plus forts coeff) sur 6 oeuvres et 6 auteurs précis et déterminés. En cela c'est un concours beaucoup plus "faussé" à mon sens que le Capes.
Sinon, je plussoie à ce que dit archeboc : l'agreg destine en partie à l'enseignement supérieur (et les PRAG sont tout de même nombreux dans le corps) et le concours lui-même reflète cette inflexion. Pour avoir passé aussi le Capes cette année, les deux concours n'ont rien à voir : le Capes est réellement orienté pratique professionnelle ET connaissances générales, alors que bosser l'agreg demande de se "spécialiser" durant un an, pour une bonne partie des épreuves (les plus forts coeff) sur 6 oeuvres et 6 auteurs précis et déterminés. En cela c'est un concours beaucoup plus "faussé" à mon sens que le Capes.
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"De duobus malis, minus est semper eligendum."
"Plus je travaille moins, moins je glande plus. C'est shadokien." Lefteris
T2 ('17-'18) : TZR 2 collèges REP/REP+, 5e/4e/3e
T1 ('16-'17) : TZR AFA Collège, 2 5e + 2 4e
Stage ('15-'16) : Lycée GT, 1 2de + 1 1re S
- User5899Demi-dieu
Tonio, d'abord, bien sûr que vous pouvez repasser le concours. Ensuite, si cela vous plait, pourquoi ne pas envisager une carrière au Canada ? Mon frère a été séduit par certains ponts d'or qu'on lui a proposés récemment (notamment des assistants qui lui corrigent ses copies pour que Monsieur le Professeur puisse se consacrer tout entier à la recherche), l'université semble être un secteur bien en vue (à la différence de la France, y a qu'à voir qui l'on place à sa tête...) et il y a sans doute de bien belles choses à découvrir là-bas.
Bon courage en tout cas et bonne thèse
Bon courage en tout cas et bonne thèse
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