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- TangledingGrand Maître
C'est un débat intéressant cette question de l'étude d'OI et de problématique ou non.
J'ai plutôt tendance à ne pas choisir de problématique sur une OI pour ne pas restreindre l'analyse/l'interprétation.
Mais en même temps, étudier une OI à partir de 4 ou 5 extraits en LA, niveau restriction, ça me parait déjà maousse costaud.
Du coup, sur le tard, je trouve qu'une problématique qui justifie qu'on étudie en particulier 4 ou 5 extraits, ça devrait se défendre.
Reste qu'il y a aussi les études thématiques (que j'ai plus de mal à mener, d'ailleurs, n'ayant bénéficié d'aucun élément de méthodologie dans ce domaine au cours de mes études). Là se limiter à une problématique peut se discuter.
En même temps, quand on fait un mémoire de maîtrise, ou j'imagine une thèse, n'est ce pas ce que l'on fait ? Certes le corpus est souvent plus large qu'une OI de collège.
Une solution peut être de privilégier une problématique et d'aborder plus largement d'autres aspects de l'oeuvre, pour ouvrir l'interprétation en fin de "séquence". Car après tout, il y a l'étude certes mais il y a aussi la lecture, et la lecture intégrale, personnelle, est (souhaitons le) plus riche (fût-ce confusément) que ce qu'on peut faire émerger au cours de l'étude (qui va cependant enrichir la lecture).
Au final, c'est le temps qui fait office de juge de paix, surtout le temps qui nous manque. Et puis ce sont des collégiens, ils ne font pas une thèse sur l’œuvre intégrale qu'on leur a imposée.
J'ai plutôt tendance à ne pas choisir de problématique sur une OI pour ne pas restreindre l'analyse/l'interprétation.
Mais en même temps, étudier une OI à partir de 4 ou 5 extraits en LA, niveau restriction, ça me parait déjà maousse costaud.
Du coup, sur le tard, je trouve qu'une problématique qui justifie qu'on étudie en particulier 4 ou 5 extraits, ça devrait se défendre.
Reste qu'il y a aussi les études thématiques (que j'ai plus de mal à mener, d'ailleurs, n'ayant bénéficié d'aucun élément de méthodologie dans ce domaine au cours de mes études). Là se limiter à une problématique peut se discuter.
En même temps, quand on fait un mémoire de maîtrise, ou j'imagine une thèse, n'est ce pas ce que l'on fait ? Certes le corpus est souvent plus large qu'une OI de collège.
Une solution peut être de privilégier une problématique et d'aborder plus largement d'autres aspects de l'oeuvre, pour ouvrir l'interprétation en fin de "séquence". Car après tout, il y a l'étude certes mais il y a aussi la lecture, et la lecture intégrale, personnelle, est (souhaitons le) plus riche (fût-ce confusément) que ce qu'on peut faire émerger au cours de l'étude (qui va cependant enrichir la lecture).
Au final, c'est le temps qui fait office de juge de paix, surtout le temps qui nous manque. Et puis ce sont des collégiens, ils ne font pas une thèse sur l’œuvre intégrale qu'on leur a imposée.
- cannelle21Grand Maître
corailc a écrit:Je crois que cette année je vais noter au tableau une problématique de séquenceet garder pour moi les objectifs de lecture de chaque séance. Qu'en pensez-vous?
Sinon tu peux travailler avec eux pendant l'heure de façon ouverte et leur faire formuler à la fin une problématique en leur demandant : quel était l'intérêt de ce texte particulier ?
_________________
Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- InvitéInvité
Oui aussi. Je trouve que la question "Quel est l'intérêt du texte?" est la plus légitime de toute façon.cannelle21 a écrit:corailc a écrit:Je crois que cette année je vais noter au tableau une problématique de séquenceet garder pour moi les objectifs de lecture de chaque séance. Qu'en pensez-vous?
Sinon tu peux travailler avec eux pendant l'heure de façon ouverte et leur faire formuler à la fin une problématique en leur demandant : quel était l'intérêt de ce texte particulier ?
- V.MarchaisEmpereur
Comme Cannelle, j'ai une problématique pour l'étude des OI aussi. Enfin, problématique, c'est beaucoup dire, on n'est pas à la fac, mais disons un fil directeur. Par exemple, étudier tel roman d'aventure sous l'angle du roman d'initiation, cela permet d'utiliser au mieux le temps dont nous disposons pour dire l'essentiel. Et cela n'empêche pas de faire un point de temps en temps sur le rapport à la nature, ou sur les différents personnages. Alors c'est sûr qu'au collège, nous n'allons ni épuiser un roman, ni demander aux élèves d'étudier par eux-mêmes, en lien avec de nombreuses lectures personnelles, tel ou tel aspect du roman. L'étude restera donc très lacunaire. Mais peut-il en être autrement ? Au moins, un ou deux axes d'étude bien choisis nous assurent d'aller à l'essentiel dans le peu de temps dont nous disposons.
Par contre, pour l'étude d'un texte, je suis tout à fait opposée à l'idée de donner un objectif a priori. Bien sûr que nous, professeur, quand nous avons établi notre groupement, nous avions une idée derrière la tête. Mais ce texte, nous l'étudions d'abord parce qu'il est beau, riche. Offrons toute cette richesse sans préjuger de ce que les élèves en retiendront.
Je me souviendrai toute ma vie d'une séance sur Adam et Eve, il y a deux ou trois ans. En général, je fais quelque chose d'assez simple : le motif de la faute et du châtiment, le rôle attribué à la femme, et quelques interprétations possibles : récit d'origine (pourquoi le serpent n'a pas de pieds, pourquoi l'homme est mortel, doit travailler...) ou métaphore du passage à l'âge adulte, loin du vert paradis de l'enfance. Mais cette classe-là a bloqué sur le serpent - pourquoi un serpent comme le serpent d'Hermès et de la Pythie, et pas un basset ou un orignal ? - et la discussion autour de la connaissance, la peur de Dieu que l'homme devienne "comme lui". Ils sont revenus à l'hybris des héros, aux figures prométhéennes, à la vieille rivalité entre les dieux et les hommes, bref, pas du tout où je pensais aller au départ, mais je vous jure qu'ils ont fait un travail tellement fin et intelligent (au sens premier du terme : ils se servaient de tout ce que nous avions étudié sur le héros, les mythes grecs) que j'en étais tout émue.
Bref, je pense qu'il serait vraiment dommage de se priver de telles dynamiques en décidant une fois pour toute de l'objectif de l'étude d'un texte. Même si, la plupart du temps, notre parcours est bien balisé, il y a parfois des chemins de traverse inattendus et qui valent le coup : laissons-leur la possibilité d'exister.
Par contre, pour l'étude d'un texte, je suis tout à fait opposée à l'idée de donner un objectif a priori. Bien sûr que nous, professeur, quand nous avons établi notre groupement, nous avions une idée derrière la tête. Mais ce texte, nous l'étudions d'abord parce qu'il est beau, riche. Offrons toute cette richesse sans préjuger de ce que les élèves en retiendront.
Je me souviendrai toute ma vie d'une séance sur Adam et Eve, il y a deux ou trois ans. En général, je fais quelque chose d'assez simple : le motif de la faute et du châtiment, le rôle attribué à la femme, et quelques interprétations possibles : récit d'origine (pourquoi le serpent n'a pas de pieds, pourquoi l'homme est mortel, doit travailler...) ou métaphore du passage à l'âge adulte, loin du vert paradis de l'enfance. Mais cette classe-là a bloqué sur le serpent - pourquoi un serpent comme le serpent d'Hermès et de la Pythie, et pas un basset ou un orignal ? - et la discussion autour de la connaissance, la peur de Dieu que l'homme devienne "comme lui". Ils sont revenus à l'hybris des héros, aux figures prométhéennes, à la vieille rivalité entre les dieux et les hommes, bref, pas du tout où je pensais aller au départ, mais je vous jure qu'ils ont fait un travail tellement fin et intelligent (au sens premier du terme : ils se servaient de tout ce que nous avions étudié sur le héros, les mythes grecs) que j'en étais tout émue.
Bref, je pense qu'il serait vraiment dommage de se priver de telles dynamiques en décidant une fois pour toute de l'objectif de l'étude d'un texte. Même si, la plupart du temps, notre parcours est bien balisé, il y a parfois des chemins de traverse inattendus et qui valent le coup : laissons-leur la possibilité d'exister.
- SergeMédiateur
Tout à fait ! N'ayons pas peur de nous égarer du chemin tracé.
La notion de problématique pose souvent problème quand elle est réductrice.
Mais dans le cadre d'une année de stage, il faut s'adapter à la demande. Ensuite, tu auras bien plus de latitude pour envisager l'étude de tes textes de la façon que tu estimes la plus riche et la plus intéressante. Et surtout la plus adaptée à ta personnalité.
La notion de problématique pose souvent problème quand elle est réductrice.
Mais dans le cadre d'une année de stage, il faut s'adapter à la demande. Ensuite, tu auras bien plus de latitude pour envisager l'étude de tes textes de la façon que tu estimes la plus riche et la plus intéressante. Et surtout la plus adaptée à ta personnalité.
- InvitéInvité
La collègue que j'avais observée en début d'année notait un objectif de lecture pour chaque séance, j'avais pris le pli puis d'autres collègues observées depuis ne le font pas. J'interrogerai ma tutrice là-dessus et glanerai quelques petits trucs que souhaite voir l'inspecteur qui quadrille ma zone.
- mrs.BURNSNiveau 5
Je reviens sur cette épineuse question de la "problématique" pour une ouvre intégrale. J'ai énormément de mal à poser une problématique a priori, quand je prépare l'étude d'une oeuvre que je vais aborder pour la première fois en classe. J'ai l'impression de retomber dans mes vieux travers d'étudiante et je peux passer des heures à réfléchir à une question qui, finalement, est terriblement artificielle. En revanche, quand je reprends mes cours ; j'ai du recul et je vois tout de suite ce qui a guidé mon étude et j'arrive à trouver des questions simples. Ex sur Roméo et Juliette : Qu'arrive-t-il vraiment à R. et à J. ? Pourquoi leur histoire est-elle devenue un mythe littéraire ? A la fin de l'étude, je prépare une séance de synthèse pendant laquelle on répond à la problématique ; j'ouvre aussi avec des exposés sur les autres amoureux mythiques...
Bref, tout ça pour dire que je suis en train de bosser sur Tristan et Iseult (je vais avoir des 5è pour la première fois) et que je n'arrive pas à trouver une problématique ou un fil directeur : l'oeuvre est tellemenr riche... help !
Bref, tout ça pour dire que je suis en train de bosser sur Tristan et Iseult (je vais avoir des 5è pour la première fois) et que je n'arrive pas à trouver une problématique ou un fil directeur : l'oeuvre est tellemenr riche... help !
- marjoDoyen
Je ne me casse pas la tête à poser une problématique, ni pour les GT, ni pour l'OI. Je donne un titre à mon chapitre, qui est suffisamment explicite pour montrer où je veux en venir (ex : "la critique sociale dans l'oeuvre de Vivtor Hugo"). Pour la poésie lyrique en 4e, j'ai donné un titre bateau ("la poésie lyrique"), car le but du chapitre était que les élèves comprennent ce qu'est le lyrisme et découvrent des poèmes variés. C'est tout.
- cannelle21Grand Maître
mrs.BURNS a écrit:Je reviens sur cette épineuse question de la "problématique" pour une ouvre intégrale. J'ai énormément de mal à poser une problématique a priori, quand je prépare l'étude d'une oeuvre que je vais aborder pour la première fois en classe. J'ai l'impression de retomber dans mes vieux travers d'étudiante et je peux passer des heures à réfléchir à une question qui, finalement, est terriblement artificielle. En revanche, quand je reprends mes cours ; j'ai du recul et je vois tout de suite ce qui a guidé mon étude et j'arrive à trouver des questions simples. Ex sur Roméo et Juliette : Qu'arrive-t-il vraiment à R. et à J. ? Pourquoi leur histoire est-elle devenue un mythe littéraire ? A la fin de l'étude, je prépare une séance de synthèse pendant laquelle on répond à la problématique ; j'ouvre aussi avec des exposés sur les autres amoureux mythiques...
Bref, tout ça pour dire que je suis en train de bosser sur Tristan et Iseult (je vais avoir des 5è pour la première fois) et que je n'arrive pas à trouver une problématique ou un fil directeur : l'oeuvre est tellemenr riche... help !
Pour Tristan et Iseut, il est peut-être intéressant de travailler sur les invariants du mythe qui en ont assuré sa postérité, notamment la scène du philtre et la mort des amants. Lorsque je fais cette oeuvre, j'organise ainsi mon travail :
I- A la découverte de l’œuvre
• Présentation : la littérature au moyen-âge et le puzzle littéraire que constitue cette oeuvre
• Questionnaire de lecture (évaluation)
• Les personnages
• Les lieux
II- La naissance du héros : lecture de l’incipit
III- Le combat initiatique contre le dragon
• Lecture analytique du combat contre le dragon
• Rédaction : décrire une créature monstrueuse
IV- La naissance de l’amour
• Lecture de la scène du philtre
• Lecture de l’image : quatre représentations de la scène du philtre
• Le vocabulaire des sentiments
• Ecrire la recette d’un philtre d’amour
• Apprendre un poème d’amour du Moyen-âge
V- Aux origines de la légende : l’ancien français
• Lecture de l’image : scribe et enluminures
• Initiation à l’ancien français
VI- La mort des amants
• Lecture analytique chapitre 19
• Lecture de l’image : deux versions pour la mort des amants
• Exercice d’écriture : inventer une nouvelle fin pour Tristan et Iseut
VII- La postérité du mythe
• La question du mythe
• Postérité : l’opéra de Wagner et les adaptations filmiques
• Une petite recherche sur les amants maudits en littérature
VIII- Evaluation finale
( C'est une oeuvre que j'aime beaucoup donc j'y passe du temps (trop de temps) et suis frustrée de ne pas pouvoir tout dire)
_________________
Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- AudreyOracle
Dis-moi, Cannelle, ce n'était pas toi qui justement avais bossé à la rédaction d'un dossier pédago de Tristan et Iseut pour une édition scolaire?
- mrs.BURNSNiveau 5
Merci Cannelle ! Je n'en demandais pas tant ! En tout cas, ça va bien m'aider.
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