[Lefigaro.fr] Mentor, coach et geek : les facettes nécessaires à l’enseignant face à la génération zapping

Un article de Sybille Persson, professeur à l’ICN Business School, en accès libre: ici

Comment enseigner face à des rangées de têtes baissées sur un ordinateur dans les amphis des grandes écoles ou parmi des collégiens remuants et indisciplinés aux doigts bavards et tactiles? Si les corps physiques des élèves sont, comme hier, le plus souvent assis dans une salle en face d’un enseignant, comment les têtes perchées sur ces corps seront-elles encore bien pleines ou du moins bien faites demain?
La sagesse s’impose, stratégique, à la chinoise. Plutôt que de lutter contre une mutation sociétale incoercible, il importe de composer avec elle. Pour un enseignant debout, à la fois souple et campé devant son auditoire, voici quatre clés d’investigation comportementale.

Le premier point va à l'encontre de tout ce qui est établi actuellement par les neurosciences et la psychologie. De même pour le dernier...

J'ajoute que ce qui se trouve entre les deux est à éviter absolument

Le "storytelling", même si c'est un anglicisme barbare, n'est à mon sens pas forcément à éviter, tant qu'on ne raconte pas sa vie.

En même temps, quand on enseigne à l'ICN, mieux vaut savoir s'adapter à des profils peu... académiques.

"Le présent qui regarde le futur plutôt que d'entendre le passé..." Le campus de cette ICN Business School doit être à Champignac.

Tu es mauvaise langue, MrBrightside. L'ICN n'est pas Pau, tout de même.

Ouais, c'est pas Poitiers non plus, m'enfin quand je vois ceux de mes étudiants qui y sont admissibles chaque année...

Ça... Vu les résultats de mes étudiants, je classerais toutes les écoles des regroupements Iena et Ecricome comme s'adaptant à des profils "peu ... académiques" pour reprendre ton expression.

Pierre-Henri a écrit:"Le présent qui regarde le futur plutôt que d'entendre le passé..." Le campus de cette ICN Business School doit être à Champignac.

Il faudra dire à la dame que pour éviter de faire passéiste et s'adapter à son jeune public il faut bannir le gros trait de crayon autour de la bouche, c'est plus du tout tendance.
Et sinon, je suis effarée du nombre de bits vide de sens et de d'intérêt qui circulent sur la toile. C'est une inflation vertigineuse ! Chacun y va de ses 350 mots bavards et inutiles.

Provence a écrit:

Pierre-Henri a écrit:"Le présent qui regarde le futur plutôt que d'entendre le passé..." Le campus de cette ICN Business School doit être à Champignac.

Je pense aussi au Péril jeune (2:40).


Le Péril Jeune - Scène du conseil de classe par cakemiel

Cet article va à rebours de toute mon expérience d'enseignante de collège alors que, justement, j'avais en partage avec mes élèves d'être née avec un ordinateur et de passer 12h par jour sur le net.

J'ai au contraire essayé de les élever au dessus des biais de l'époque en mettant en avant la patience, l'attention aux détails et la détermination à finir ce qu'on a commencé.

Le "zapping" en cours c'est abandonner l'idée même que les élèves retiennent la moindre chose.

Tout l'article me semble être un ramassis de jolis mots qui ne veulent rien dire. De la pure communication.

Zagara a écrit:
Tout l'article me semble être un ramassis de jolis mots qui ne veulent rien dire. De la pure communication.

Tout à fait. J'attends d'ailleurs que la dame nous donne des exemples concrets de mise en oeuvre de ces principes. Personnellement, je suis incapable de voir ce que ça donne.

Je voulais souligner également ce passage : "Quand les corps sont contraints à l’assise en salle, il faut du cœur à cœur pour garder le contact. Et les têtes suivront, car elles sont au bout des corps autant qu’au-dessus."
C'est un peu comme dans la littérature érotique, il faut veiller à ne pas trop mélanger les bouts de corps et de coeur et à ne pas perdre le lecteur. Elle est où la têtête il où est le cul cul ?

Je suis enseignant en prépa HEC.

Dire que les écoles Ecricome sont adaptées à des profils peu académiques est quand même sacrément gonflé quand on voit la barre d'admissibilité de Neoma par exemple. Et même si la barre d'admissibilité de l'ICN est modeste pour être courtois, n'oublions pas que ce sont des étudiants qui ont fait une classe prépa pendant deux ans...

Et regrouper toutes les IENA est absurde : mettre l'ESC Rennes et Télécom dans la même catégorie que l'ESC Pau ou l'ESC Chambéry est stupide.

Le mentor transmet un savoir qu’il colore de sa propre expérience ou perception

Cela me semble assez intéressant. Lorsqu'on enseigne un théorème, il est parfois intéressant de le personnaliser un peu. Exemple : "Vous savez lorsqu'on est professeur de mathématiques, on a toujours des théorèmes qui nous tiennent à cœur. Et celui que je vais vous présenter en fait partie" Effectivement, il faut "accrocher" les élèves pour qu'ils nous suivent, et c'est une approche qui ne me semble pas dénuée d'intérêt.

Emprunter au coach sportif la poigne charismatique et le parler tonique au présent qui regarde le futur, plutôt que d’entendre le passé, sauf à le rendre mythique

J'espère simplement que les profs d'HG ne liront pas ce morceau...

Au final, je suis quand même en désaccord avec ce que propose Mme Persson...(excepté une petite partie)

Ca rejoint, me semble-t-il, les élucubrations de Serres sur sa Poucette. Où a-t-on vu qu'un enseignant va dans sa classe ou dans son amphi pour y radoter un document du net tout prêt ? S'il le fait, époque numérique ou non, c'est le bazar. Parce qu'on ne doit pas aller en classe pour y trouver ce qui est disponible ailleurs. Ce qui se fait en classe doit être personnalisé (dans la démarche, l'approche) et donc, unique.
Évidemment, les progressions communes et autres âneries sont à proscrire, mais tout le monde le sait depuis longtemps

Emprunter au coach sportif la poigne charismatique et le parler tonique au présent qui regarde le futur, plutôt que d’entendre le passé, sauf à le rendre mythique

Ils ont osé !

Cripure a écrit:Ca rejoint, me semble-t-il, les élucubrations de Serres sur sa Poucette.

Oui : Michel Serres fait des e-mules.

PS : on dirait du copier-coller de Michel Serres, y compris dans le style. Mais ça tombe bien : Michel Serres loue le copier-coller comme une vertu moderne.

alpha75 a écrit:
je suis quand même en désaccord avec ce que propose Mme Persson...(excepté une petite partie)

De même, la question du "storytelling", que je préfère appeler "mise en récit", il est intéressant d'y réfléchir.

Concernant la phrase sur le mentor, on peut lire (ou relire) Les enfants de Socrate (filiation intellectuelle et transmission du savoir, XVIIème - XXIème siècle) de Françoise Waquet. Mais je ne sais pas si c'est la référence de l'auteur de l'article...