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- CotPouletCotNiveau 8
L’an dernier, vous indiquiez que les ESPE n’avaient pas atteint leur rythme de croisière. Où en est-on ?
Rien n'a changé, hormis 'un mi-temps en situation professionnelle réelle.'
Avec les ouvertures de postes aux concours enseignants, le profil des étudiants a-t-il changé ?
'Nous constatons que davantage d’étudiants sont' obligés de s'inscrire dans le parcours pour pratiquer 'le métier d’enseignant et s’inscrivent dans les masters MEEF. Cela se ressent dans le nombre d’inscrits aux concours. Sur les 1200 stagiaires qui réussiront les concours cette année dans l’académie de Lyon, nous nous attendons à ce que 50% soient obligés de terminer leur M2, tandis que 50% des lauréats auront déjà un master. Je pense notamment aux reconversions professionnelles. Cela nous oblige à mettre en place des parcours adaptés, sanctionnés par un DU (diplôme universitaire), pour' les obliger 'd’acquérir' peu ou peu 'les éléments de professionnalisation nécessaires à la gestion d’une classe.'
La formation reste toutefois « trop théorique » et « trop peu formatrice », aux yeux de certains étudiants. Quels aspects pourraient être améliorés ?
'Le fait qu’une formation ne soit pas assez pratique est une critique récurrente qui traverse les âges. Je crois qu’on ne peut pas juger de la qualité d’une formation tant qu’on n’a pas exercé plusieurs années. Si nous réussissons l’alternance en M2, nous ne devrions plus avoir cette critique.
Nos équipes sont mobilisées pour répondre au mieux aux missions nouvelles qui nous sont confiées. Un investissement important est fait pour introduire' aux forceps 'le numérique dans l’enseignement, en vue d’embrasser des situations éducatives de manière globale et pas uniquement disciplinaire. Un TBI, et il n'y a plus d'échec scolaire !
Les ESPE se concertent-elles ? Les maquettes ne devraient-elles pas être plus harmonisées ?
Déjà faudrait-il que les enseignants d'une même unité d'enseignement d'une même maquette aient déjà échangé un ou deux mots.
Rien n'a changé, hormis 'un mi-temps en situation professionnelle réelle.'
Avec les ouvertures de postes aux concours enseignants, le profil des étudiants a-t-il changé ?
'Nous constatons que davantage d’étudiants sont' obligés de s'inscrire dans le parcours pour pratiquer 'le métier d’enseignant et s’inscrivent dans les masters MEEF. Cela se ressent dans le nombre d’inscrits aux concours. Sur les 1200 stagiaires qui réussiront les concours cette année dans l’académie de Lyon, nous nous attendons à ce que 50% soient obligés de terminer leur M2, tandis que 50% des lauréats auront déjà un master. Je pense notamment aux reconversions professionnelles. Cela nous oblige à mettre en place des parcours adaptés, sanctionnés par un DU (diplôme universitaire), pour' les obliger 'd’acquérir' peu ou peu 'les éléments de professionnalisation nécessaires à la gestion d’une classe.'
La formation reste toutefois « trop théorique » et « trop peu formatrice », aux yeux de certains étudiants. Quels aspects pourraient être améliorés ?
'Le fait qu’une formation ne soit pas assez pratique est une critique récurrente qui traverse les âges. Je crois qu’on ne peut pas juger de la qualité d’une formation tant qu’on n’a pas exercé plusieurs années. Si nous réussissons l’alternance en M2, nous ne devrions plus avoir cette critique.
Nos équipes sont mobilisées pour répondre au mieux aux missions nouvelles qui nous sont confiées. Un investissement important est fait pour introduire' aux forceps 'le numérique dans l’enseignement, en vue d’embrasser des situations éducatives de manière globale et pas uniquement disciplinaire. Un TBI, et il n'y a plus d'échec scolaire !
Les ESPE se concertent-elles ? Les maquettes ne devraient-elles pas être plus harmonisées ?
Déjà faudrait-il que les enseignants d'une même unité d'enseignement d'une même maquette aient déjà échangé un ou deux mots.
- keroGrand sage
Pierre-Henri a écrit:Avant les ESPE, les professeurs étaient donc tous des amateurs.
Dans leur esprit, oui.
Si on n'a pas été formé à la vision ESPE-centrée de l'enseignement, on est effectivement des amateurs. C'est ça le pire. Ils y croient.
PauvreYorick a écrit:En fait, un des services à rendre à notre institution serait de fermer, de façon sèche, ces Écoles. On pourrait continuer à payer les gens qui y travaillent, à l'expresse condition qu'ils restent chez eux.
Je ne suis pas d'accord.
Sur le fond, avoir des institutions permettant de former les futurs enseignants n'est pas en soi une mauvaise chose. Je dirais même que c'est indispensable. L'étiquette qui les dénomine importe peu. Les IUFM ont été supprimés il y a quelques années et là aussi ça remplissait des souhaits. Sauf que du coup, il n'y avait plus rien.
Ce qui importe, c'est le fonctionnement de ces institutions et ce que l'on y délivre. C'est là dessus, qu'il faut mettre de l'ordre.
- User17706Bon génie
Je précise, parce que des échanges privés montrent que ça a été pris littéralement: je ne dis pas qu'il ne faut pas d'institution de formation. Je dis que celle-ci n'est pas réformable. D'où: on ferme, on pensionne une partie des titulaires, et l'on réembauche proprement dans d'autres institutions entièrement neuves le personnel compétent et sérieux.
- keroGrand sage
Je connais trop mal l'institution pour contredire. Si vraiment il est nécessaire de fermer pour recréer...
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Celeborn a écrit:doctor who a écrit:Comme d'hab sur ce sujet, je ne suis pas d'accord (et pourtant, Dieu sait si j'ai haï ma formation à l'IUFM).
Je trouve réducteur d'opposer théorie et pratique, discipline et pédagogie. Si les étudiants sont perdus dans les théories, c'est qu'on ne les leur enseigne pas assez. Un bon manuel, un bon CM bien dense sur un an, et ça se sera déjà bien arrangé. Ce n'est tout de même pas la fin du monde.
Cela n'interdit pas des cours plus pratiques.
Il me semble qu'un prof doit connaître sur le bout des doigts l'histoire de son métier et les théories qui l'ont fait évoluer.
Le problème n'est pas dans la présence de théorie ni de cours non-disciplinaires, mais effectivement dans la manière de faire cours.
Pas assez de CM, des cours trop longs et beaucoup trop délayés, une démarche inductive inutile et ridiculement appliquée à des étudiants qui devraient être rompus à la prise de note intensive.
Je pense qu'on a confondu "théorique" et "idéologique", dans la discussion. Le théorique, en soi, peut être extrêmement opérationnel et utile.
De même, si on a une tendance à opposer discipline et pédagogie, c'est parce qu'on a absolument tenu à créer une pédagogie complètement détachée du disciplinaire. C'est là que se situe la faille de départ.
Exact, c'est ce que je ne parvenais pas à formuler. Ce qui me gêne c'est l'idéologie, pas la théorie.
- ElyasEsprit sacré
Fires of Pompeii a écrit:Celeborn a écrit:doctor who a écrit:Comme d'hab sur ce sujet, je ne suis pas d'accord (et pourtant, Dieu sait si j'ai haï ma formation à l'IUFM).
Je trouve réducteur d'opposer théorie et pratique, discipline et pédagogie. Si les étudiants sont perdus dans les théories, c'est qu'on ne les leur enseigne pas assez. Un bon manuel, un bon CM bien dense sur un an, et ça se sera déjà bien arrangé. Ce n'est tout de même pas la fin du monde.
Cela n'interdit pas des cours plus pratiques.
Il me semble qu'un prof doit connaître sur le bout des doigts l'histoire de son métier et les théories qui l'ont fait évoluer.
Le problème n'est pas dans la présence de théorie ni de cours non-disciplinaires, mais effectivement dans la manière de faire cours.
Pas assez de CM, des cours trop longs et beaucoup trop délayés, une démarche inductive inutile et ridiculement appliquée à des étudiants qui devraient être rompus à la prise de note intensive.
Je pense qu'on a confondu "théorique" et "idéologique", dans la discussion. Le théorique, en soi, peut être extrêmement opérationnel et utile.
De même, si on a une tendance à opposer discipline et pédagogie, c'est parce qu'on a absolument tenu à créer une pédagogie complètement détachée du disciplinaire. C'est là que se situe la faille de départ.
Exact, c'est ce que je ne parvenais pas à formuler. Ce qui me gêne c'est l'idéologie, pas la théorie.
Je partage totalement le point de vue de Doctor Who. Cependant, une petite question de curiosité : quelle est l'idéologie qui se dégage des ESPE et que vous dénoncez ?
- doctor whoDoyen
Fires of Pompeii a écrit:Celeborn a écrit:doctor who a écrit:Comme d'hab sur ce sujet, je ne suis pas d'accord (et pourtant, Dieu sait si j'ai haï ma formation à l'IUFM).
Je trouve réducteur d'opposer théorie et pratique, discipline et pédagogie. Si les étudiants sont perdus dans les théories, c'est qu'on ne les leur enseigne pas assez. Un bon manuel, un bon CM bien dense sur un an, et ça se sera déjà bien arrangé. Ce n'est tout de même pas la fin du monde.
Cela n'interdit pas des cours plus pratiques.
Il me semble qu'un prof doit connaître sur le bout des doigts l'histoire de son métier et les théories qui l'ont fait évoluer.
Le problème n'est pas dans la présence de théorie ni de cours non-disciplinaires, mais effectivement dans la manière de faire cours.
Pas assez de CM, des cours trop longs et beaucoup trop délayés, une démarche inductive inutile et ridiculement appliquée à des étudiants qui devraient être rompus à la prise de note intensive.
Je pense qu'on a confondu "théorique" et "idéologique", dans la discussion. Le théorique, en soi, peut être extrêmement opérationnel et utile.
De même, si on a une tendance à opposer discipline et pédagogie, c'est parce qu'on a absolument tenu à créer une pédagogie complètement détachée du disciplinaire. C'est là que se situe la faille de départ.
Exact, c'est ce que je ne parvenais pas à formuler. Ce qui me gêne c'est l'idéologie, pas la théorie.
Si vous voulez. Mais personnellement, à l'IUFM, j'ai eu peu de théorie, beaucoup de pratique (mal fichue) et beaucoup d'idéologie.
Je donnerai trois doses de conception de séquence en français pour une bonne grosse dose de théorie, même bien idéologique. Rien de plus idéologique que la prétention à la pratique. L'idéologie théorique peut être combattue, avec un peu de culture, des voix divergentes, etc.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- ElyasEsprit sacré
kero a écrit:Je connais trop mal l'institution pour contredire. Si vraiment il est nécessaire de fermer pour recréer...
Je te rassure (ou pas), le CAFFA va créer des hordes de petits soldats bien idéologiques (et qui tourneront casaque dès qu'il faudra) et non des vrais formateurs de terrain. Je vois déjà des collègues en plein ravissement face à la possibilité d'obtenir une certification pour devenir formateur en suivant un cursus de 2 ans à l'ESPE.
- RoninMonarque
Fires of Pompeii a écrit:Je me suis faite détester, en tant qu'étudiante, de l'IUFM, et ça n'a pas été vraiment mieux à l'ESPE cette année (oui oui bien qu'étant lauréate d'un master 2 enseignement avec stages et "formations pédago" et tout le tintouin, l'ESPE considérait avoir encore des choses à me dire... j'avais raison de me méfier...) : je n'ai pas supporté d'être infantilisée à ce point.
Ces gens ne sauraient pas faire cours à une classe normale mais ne savent pas non plus faire un vrai cours intéressant, avec "du biscuit", du grain à moudre, à des étudiants adultes.
Il est tristement drôle de voir que ces gens sont incapables d'appliquer avec nous les principes qu'ils nous demandent d'appliquer (et je vous le dis, y'a du tri à faire...). Ou alors, quand ils le font, c'est factice : qui n'a pas vécu la séance de deux heures où le formateur nous fait "travailler en groupes", se la coule douce pendant 1h30, puis procède à une "mise en commun"? Résultat : on ne sait pas ce qu'on a appris de cette séance. Si tu fais pareil avec tes élèves au collège, déjà ils te bordélisent pendant l'heure, et le formateur lui-même te détruirait en disant "ah mais on ne comprend pas l'objectif du cours".... Vàlààààà.
Pareil. On leur a dit en fin de PE2. Plusieurs sont sortis de la salle en claquant la porte. Qu'ils aillent au diable.
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- IgniatiusGuide spirituel
doctor who a écrit:Comme d'hab sur ce sujet, je ne suis pas d'accord (et pourtant, Dieu sait si j'ai haï ma formation à l'IUFM).
Je trouve réducteur d'opposer théorie et pratique, discipline et pédagogie. Si les étudiants sont perdus dans les théories, c'est qu'on ne les leur enseigne pas assez. Un bon manuel, un bon CM bien dense sur un an, et ça se sera déjà bien arrangé. Ce n'est tout de même pas la fin du monde.
Cela n'interdit pas des cours plus pratiques.
Il me semble qu'un prof doit connaître sur le bout des doigts l'histoire de son métier et les théories qui l'ont fait évoluer.
Le problème n'est pas dans la présence de théorie ni de cours non-disciplinaires, mais effectivement dans la manière de faire cours.
Pas assez de CM, des cours trop longs et beaucoup trop délayés, une démarche inductive inutile et ridiculement appliquée à des étudiants qui devraient être rompus à la prise de note intensive.
Je ne vois pas trop comment on pourrait faire des CM sur les théories pédagogiques : il suffit de réunir 2 "spécialistes" des dites théories, et trois avis émergent.
Seras-tu au moins d'accord pour dire que, même en connaissant l'histoire des théories pédagogiques, on ne peut pas dire que le métier ait évolué vers UN modèle ?
Du coup, l'affaire me semble viciée dès le départ, et tourne toujours à l'affrontement idéologique, comme cela a été signalé plus haut.
D'ailleurs, ça me fait marrer : on lit la critique de la formation de "bons petits soldats" opportunistes, sous la plume de membres qui ne tolèrent pas la moindre opposition à leurs certitudes pédagogiques.
Pour moi, c'est un combat de gros melons, alors que la pédagogie s'apprend sur le terrain : une vraie formation devrait s'occuper essentiellement de la gestion de classe, problème principal du débutant, pour laquelle on peut donner un volant important de "trucs", parmi lesquels chacun piochera ce qui l'inspire.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- CotPouletCotNiveau 8
Je suis d'accord avec Igniatius. C'est pourquoi ce me semble absurde que les cours de l'ESPÉ soient assurés par des spécialistes en Sciences de l'éducation, sciences qui ne sont pas de la pédagogie, ni de la didactique, mais de l'étude - comme toute science humaine - sur du vécu.
Mon idée est qu'une formation valable serait développée par des professeurs, ni plus ni moins ; ainsi que des responsables divers (proviseurs, principaux, COP, etc. pour ce qui est des procédures à connaître, publics et institutions).
Mon idée est qu'une formation valable serait développée par des professeurs, ni plus ni moins ; ainsi que des responsables divers (proviseurs, principaux, COP, etc. pour ce qui est des procédures à connaître, publics et institutions).
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"Il était persuadé que s'il se risquait hà dormir la nuit, il se transformerait en poulet. Il se laissait de petites notes hà sa propre hintention qui lui répétaient : "Tu n'es pas un poulet", mais il se disait parfois qu'il mentait." Terry Pratchett, Jeu de nains
- InvitéPPPNiveau 8
On parle de tout changer dans les ESPE, mais ce n'est pas possible, car il y a des êtres humains derrière. Le vice vient beaucoup moins du système lui-même que des individus, de leur "culture", leurs réseaux, leur pouvoir. On en va pas balayer tout ça d'un coup de main et le "secteur de la formation" dans l'EN restera ce qu'il a toujours été.
Ces prétentions me rappellent un certain homme politique qui déclarait qu'il n'y aurait bientôt plus de grèves en France. Pour le problème qui nous concerne on ne va pas avoir un "homme providentiel" à la tête de l'Etat qui va décider de virer tous ces incompétents pour mettre à la place "les bonnes personnes".
Le seul moyen de lutter contre les idéologues, c'est, entre autres, en dénonçant l'idéologie, en écrivant des textes à même de les faire tomber un à un. Ce qui prendra des décennies ...
Ces prétentions me rappellent un certain homme politique qui déclarait qu'il n'y aurait bientôt plus de grèves en France. Pour le problème qui nous concerne on ne va pas avoir un "homme providentiel" à la tête de l'Etat qui va décider de virer tous ces incompétents pour mettre à la place "les bonnes personnes".
Le seul moyen de lutter contre les idéologues, c'est, entre autres, en dénonçant l'idéologie, en écrivant des textes à même de les faire tomber un à un. Ce qui prendra des décennies ...
- RendashBon génie
Isis39 a écrit:Il y a visiblement des problèmes dans les ESPE. Mais il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
On a besoin d'une formation pour pouvoir enseigner. Ce n'est pas inné.
Absolument d'accord.
Et en l'état actuel des choses, cette formation, nous ne l'avons pas. Pas dans l'académie de Lyon en tout cas.
Le Master MEEF est une escroquerie.
Une formation théorique est indispensable. Connaître les différents courants pédagogiques, par exemple. Tous, pas ceux à la mode, histoire qu'on puisse se rendre compte par nous-même des intérêts et des limites de chacun, et constater qu'il n'est pas forcément pertinent de les opposer comme c'est souvent fait. Si possible présentés par des spécialistes, ou des gens qui ont réellement réfléchi à la question et non lu un bouquin mal digéré, pour reprendre la formule de (doctor who, je crois?)
Connaître également des éléments de psychologie, de sociologie, mais aussi le cadre réglementaire de l'exercice du métier, nos droits et devoirs, tout ça, c'est indispensable à tout jeune enseignant.
En fait, ce sont surtout les recalés du M1 recherche. Ceux qui n'ont pas été pris en M2 recherche, et qui, n'ayant pas été acceptés non plus en M2 patrimoine, se sont retrouvés sans trop savoir quoi faire. C'est au point qu'il est question de limiter le nombre de places dispo en M1 MEEF, tant ça pose problème pour la préparation du concours.M. Mougniotte a écrit:Nous constatons que davantage d’étudiants sont intéressés par le métier d’enseignant et s’inscrivent dans les masters MEEF.
Pour l'académie de Lyon et ma discipline, je précise.
En l'occurrence, pour les stagiaires de ma promo déjà titulaires d'un M2, disciplinaire ou MEF, le parcours adapté a été le suivant : suivre l'intégralité des UE du M2 MEEF pour les M2R, moins certaines UE déjà validées pour les M2MEF. Point barre.M. Mougniotte a écrit: Cela nous oblige à mettre en place des parcours adaptés, sanctionnés par un DU (diplôme universitaire), pour leur permettre d’acquérir les éléments de professionnalisation nécessaires à la gestion d’une classe.
Parce que Lyon III s'est démenée pour conserver des UE disciplinaires dans la maquette. Les apports universitaires existent à l'ESPE, cela dit. On en parle, de l'UE laïcité, amis stagiaires de l'académie de Lyon?M. Mougniotte a écrit:Les étudiants stagiaires [...] bénéficient d’apports universitaires.
Et l'UE sur les stéréotypes déjà suivie et validée telle quelle en Master 1, aussi? Pas que le thème soit inintéressant, bien au contraire. Mais de là à le suivre et le valider deux fois...
M. Mougniotte a écrit:Le fait qu’une formation ne soit pas assez pratique est une critique récurrente qui traverse les âges
De tout temps on constate que...
Dommage qu'on ne le voie pas dans la formation, cet effort.M. Mougniotte a écrit:Un investissement important est fait pour introduire le numérique dans l’enseignement,
Ha, si, pardon, le C2i2e. Merveille de technologie moderne qui consiste à nous apprendre à faire un PowerPoint*, par quelqu'un qui ne maîtrise pas l'outil. Et qui n'a pas l'élémentaire courtoisie de répondre aux mails, soit dit en passant.
*et des QCM en ligne. J'allais oublier.
Exemple clair de la caricature évoquée plus haut : douze stagiaires, deux formateurs, et on parle. On est censé parler, du moins. Les formateurs sont supposés aiguiller la discussion, apporter leur expérience, et le cas échéant cadrer un peu les échanges.M. Mougniotte a écrit:Par rapport aux anciens IUFM, les progrès sont notables.[...]l’analyse de pratiques avec des formateurs de l’ESPE
Bon, en fait, je trouve l'idée judicieuse. Ces échanges sont unanimement salués par les stagiaires comme très formateurs : on partage les galères et les succès des copains, on s'en inspire ou on les évite, toussah. Ce qu'on fait sur Néo, quoi.
Le problème survient lorsqu'on se retrouve face à un formateur qui se jette sur la parole comme la misère sur le pauvre monde, et qui ne la lâche pas pendant trois heures. J'ai chronométré à plusieurs reprises ses monologues : il a tenu jusqu'à 45 minutes. Alors, analyse de pratique professionnelle, oui, mais analyse de pratique professionnelle de M. Formateur, plutôt. Et gare à celui qui n'abonde pas dans son sens. Enfin, "gare"... :')
Notez bien qu'il a annoncé la couleur dès le début de l'année : obligation de raconter comment qu'on en caguait trop des bulles face aux élèves kwâh. Cher. Grave. T'as vu.
Quand on n'a rien à dire, on la ferme, m'a appris mon vénéré papa. Dont acte. Ce qui visiblement n'a pas eu l'heur de plaire au Monsieur :"ET vous, là, vous n'avez rien à dire? Tout va bien, quoi." Puis de marmonner en fin d'heure quelque chose sur ces fichus stagiaires qui se voilent la face, et tout et tout.
Môssieur ne pouvait simplement pas tolérer l'idée que ça puisse bien se passer en classe pour un connot de stagiaire :lol:
La séance la plus efficace a été celle qu'on a improvisée entre stagiaires suite à une absence imprévue d'un autre formateur. Bon sang, on a plus échangé pendant ces deux heures que sur l'ensemble de l'année en analyse de pratique.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- CotPouletCotNiveau 8
Rendash a écrit:on en caguait trop des bulles face aux élèves kwâh. Cher. Grave. T'as vu.
What the… ? Mon gars, j'pane que dalle à la langue lyonnaise.
…sinon, c'était pareil à Reims. Les formateurs nous mettaient par groupe, nous lâchaient pendant deux heures, et à la fin (2 minutes avant la fin, histoire de pas avoir à trop subir) ils revenaient pour faire un CR. Pendant ces deux heures, on faisait de l'analyse de pratique réelle, entre nous. J'ai plus appris avec les copains de la formation qu'avec n'importe quel formateur.
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"Il était persuadé que s'il se risquait hà dormir la nuit, il se transformerait en poulet. Il se laissait de petites notes hà sa propre hintention qui lui répétaient : "Tu n'es pas un poulet", mais il se disait parfois qu'il mentait." Terry Pratchett, Jeu de nains
- CarnyxNeoprof expérimenté
Les IUFM-ESPE sont malheureusement tenus par des gens à la mentalité religieuse. Les stagiaires que j'ai eus me le confirment encore : endoctrinement, incapacité à donner des conseils utiles, cassage des esprits critiques.
Quant à la « professionnalisation » c'est une antienne que Meirieu himself n'a pas arrêté de rabâcher : selon lui et ses potes, ces cons de profs ne sont que des pauvres minables parce qu'ils n'ont pas compris qu'il fallait suivre le dogme constructiviste !
Si être professionnel c'est suivre la pédagogie unique : le Chemin, la Vérité et la Vie… Amen ?
Quant à la « professionnalisation » c'est une antienne que Meirieu himself n'a pas arrêté de rabâcher : selon lui et ses potes, ces cons de profs ne sont que des pauvres minables parce qu'ils n'ont pas compris qu'il fallait suivre le dogme constructiviste !
Si être professionnel c'est suivre la pédagogie unique : le Chemin, la Vérité et la Vie… Amen ?
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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
- RendashBon génie
Je me dois de préciser une chose : les formations les plus utiles et les mieux menées ont été organisées par une spécialiste de la didactique, docteur en sciences de l'éducation. Elle a toujours pris grand soin de concrétiser le plus possible ses propos, et de rebondir sur nos pratiques et nos expériences de stagiaires, de façon à ce que ses cours soient le plus directement possible transposables à notre pratique. Et humainement, elle est à peu près la seule (l'un des deux seules, dirais-je) à s'être conduite dignement avec l'ensemble de la promo.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Benji-XNiveau 8
CotPouletCot a écrit:Rendash a écrit:on en caguait trop des bulles face aux élèves kwâh. Cher. Grave. T'as vu.
What the… ? Mon gars, j'pane que dalle à la langue lyonnaise.
…sinon, c'était pareil à Reims. Les formateurs nous mettaient par groupe, nous lâchaient pendant deux heures, et à la fin (2 minutes avant la fin, histoire de pas avoir à trop subir) ils revenaient pour faire un CR. Pendant ces deux heures, on faisait de l'analyse de pratique réelle, entre nous. J'ai plus appris avec les copains de la formation qu'avec n'importe quel formateur.
C'est ce que j'ai vécu cette année en M1... On a l'impression de perdre son temps dans ce cas là. Et donc de ne pas apprendre grand chose...
- archebocEsprit éclairé
doctor who a écrit:Si vous voulez. Mais personnellement, à l'IUFM, j'ai eu peu de théorie, beaucoup de pratique (mal fichue) et beaucoup d'idéologie.
Je donnerai trois doses de conception de séquence en français pour une bonne grosse dose de théorie, même bien idéologique. Rien de plus idéologique que la prétention à la pratique. L'idéologie théorique peut être combattue, avec un peu de culture, des voix divergentes, etc.
Ce que vous appelez "pratique", c'est comme si on vous mettait à plat ventre sur un tabouret, vous faites les mouvements de la brasse, et hop, cela suffit pour savoir nager ? On pourrait faire de la pratique dans les lycées agricoles en semant des lentilles dans du coton mouillé, dans les CAP coiffures en peignant des poupées barbie.
Mettons les formateurs de l'ESPE en démonstration devant des vrais élèves : couplons les ESPE à des écoles et des collèges d'application.
philophilophilo a écrit:On parle de tout changer dans les ESPE, mais ce n'est pas possible, car il y a des êtres humains derrière. Le vice vient beaucoup moins du système lui-même que des individus, de leur "culture", leurs réseaux, leur pouvoir. On en va pas balayer tout ça d'un coup de main et le "secteur de la formation" dans l'EN restera ce qu'il a toujours été.
[..] on ne va pas avoir un "homme providentiel" à la tête de l'Etat qui va décider de virer tous ces incompétents pour mettre à la place "les bonnes personnes".
Le seul moyen de lutter contre les idéologues, c'est, entre autres, en dénonçant l'idéologie, en écrivant des textes à même de les faire tomber un à un. Ce qui prendra des décennies ...
Non. Il y a un certains nombre de défauts de structures qu'on pourrait améliorer : retirer la DEEP de l'autorité du MEN, pour la placer sous l'autorité du premier ministre. Transformer les ESPE en école d'application, avec gestion d'une école et d'un collège. Obligation pour les CDE d'avoir un concours de l'enseignement, et de conserver au moins 6 heures de cours. Ce ne sont que quelques exemples.
Mon exemple fétiche, c'est 1917, quand l'armée française a commencé à faire tourner ses officiers subalternes entre le front et les EM, le haut commandement a d'un coup pris meilleur conscience de la réalité du terrain (témoignage et analyse de Marc Bloch).
- Pierre-HenriHabitué du forum
Les parents d'élèves refuseraient que leurs enfants servent de cobayes dans des écoles d'application.
- RendashBon génie
Pierre-Henri a écrit:Les parents d'élèves refuseraient que leurs enfants servent de cobayes dans des écoles d'application.
C'est pourtant déjà le cas, avec le service en établissement des stagiaires.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Benji-XNiveau 8
Pierre-Henri a écrit:Les parents d'élèves refuseraient que leurs enfants servent de cobayes dans des écoles d'application.
C'est déjà un peu ce qu'on fait en m1 avec nos stages et nos essais didactiques.
- CotPouletCotNiveau 8
S'ils connaissaient les gens de l'ESPÉ, sans doute. Mais il y a beaucoup d'écoles qui portent (ou portaient ?) sur leur façade, fièrement, le titre d'institut de formation des maîtres (ce qui se traduit aisément par : "ici, on accueille des stagiaires".
C'était le cas dans l'école où j'étais, enfant, et ça n'a jamais fait reculer les parents - très bourgeois et attentifs au bien-être de l'enfant-roi.
C'était le cas dans l'école où j'étais, enfant, et ça n'a jamais fait reculer les parents - très bourgeois et attentifs au bien-être de l'enfant-roi.
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"Il était persuadé que s'il se risquait hà dormir la nuit, il se transformerait en poulet. Il se laissait de petites notes hà sa propre hintention qui lui répétaient : "Tu n'es pas un poulet", mais il se disait parfois qu'il mentait." Terry Pratchett, Jeu de nains
- CathEnchanteur
C'est pourtant ce qui se passait avant : écoles d'application (primaire, LP...) couplées à un centre de formation.Pierre-Henri a écrit:Les parents d'élèves refuseraient que leurs enfants servent de cobayes dans des écoles d'application.
- Pierre-HenriHabitué du forum
D'accord, c'est possible. J'ai l'impression que les parents, cependant, se méfient des jeunes professeurs, conscients qu'ils sont de la dégradation du recrutement ces dernières années. L'âge est souvent un critère pour eux. Ils admettent qu'il faut bien commencer un jour, mais tiquent lorsque la moyenne d'âge des professeurs dans une classe descend trop bas. J'ai peine à croire qu'ils acceptent de bon coeur que leurs enfants essuient les plâtres dans un établissement spécifiquement consacré à la formation des professeurs.
- CotPouletCotNiveau 8
C'est un risque, effectivement. Mais comme nous le racontait un cher docimologiste compétent de l'ESPÉ : "l'échange professeur-parent passe par le canal de la notation".
Si monchérimoncœur a une bonne note, le parent risque fort de trouver au jeune professeur des techniques pédagogiques novatrices et tout à fait fonctionnelles.
Évidemment, les mauvaises notes auront un effet inverse, mais j'ai remarqué plus d'une fois que les parents qui cherchaient la petite bête, la cherchait entre le 16/20 et le 18 qui leur semblait mérité. Le pauvre élève qui avait 6, lui, avait des parents dociles.
Si monchérimoncœur a une bonne note, le parent risque fort de trouver au jeune professeur des techniques pédagogiques novatrices et tout à fait fonctionnelles.
Évidemment, les mauvaises notes auront un effet inverse, mais j'ai remarqué plus d'une fois que les parents qui cherchaient la petite bête, la cherchait entre le 16/20 et le 18 qui leur semblait mérité. Le pauvre élève qui avait 6, lui, avait des parents dociles.
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"Il était persuadé que s'il se risquait hà dormir la nuit, il se transformerait en poulet. Il se laissait de petites notes hà sa propre hintention qui lui répétaient : "Tu n'es pas un poulet", mais il se disait parfois qu'il mentait." Terry Pratchett, Jeu de nains
- InvitéPPPNiveau 8
Je ne suis pas convaincu par les propositions un peu plus haut. Mettre la DEEP sous l'autorité du ministre, c'est-à-dire Valls et NVB, et tous ceux qui les suivront qui iront dans le même sens.
ESPE en écoles d'application : est-ce la peine lorsqu'il suffirait qu'un réseau de formateurs sérieux et suivis interviennent dans les établissement et dans les équipes pédagogiques. Tout cela pourrait se produire et être très positif. Mais de part et d'autre, gros problème de culture.
Que les CDE soient titulaires d'un concours d'enseignement ? Parce que la plupart d'entre eux n'ont pas été profs par le passé ? Qu'ils aient six heures d'enseignement, oui bon ... C'est pas ça qui changera le CDE terreur cinglé en un être doux et conciliant. Il y a déjà des profs comme ça ... On ne tire pas toujours les leçons et les bonnes leçons de la pratique de l'enseignement.
Entre le front et les EM ... Quid est ? Peux-on nous expliquer de quoi il retourne ?
ESPE en écoles d'application : est-ce la peine lorsqu'il suffirait qu'un réseau de formateurs sérieux et suivis interviennent dans les établissement et dans les équipes pédagogiques. Tout cela pourrait se produire et être très positif. Mais de part et d'autre, gros problème de culture.
Que les CDE soient titulaires d'un concours d'enseignement ? Parce que la plupart d'entre eux n'ont pas été profs par le passé ? Qu'ils aient six heures d'enseignement, oui bon ... C'est pas ça qui changera le CDE terreur cinglé en un être doux et conciliant. Il y a déjà des profs comme ça ... On ne tire pas toujours les leçons et les bonnes leçons de la pratique de l'enseignement.
Entre le front et les EM ... Quid est ? Peux-on nous expliquer de quoi il retourne ?
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