Page 1 sur 2 • 1, 2
- FabienneNiveau 9
Bonjour,
J'aurais eu besoin de vos avis sur cette ébauche de progression en 1ère ES.
Séquence 1 - "Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route" - Stendhal. (édité)
Perspective: En quoi peut-on dire que souvent, le roman est souvent porteur des valeurs et des préoccupations de son époque?
Lectures analytiques:
LA N°1 - Extrait de La Princesse de Clèves --> modèle de vertu au XVIIème
LA N°2 - Excipit du Père Goriot --> l'ambition du héros du XIXème
LA N°3 - Le Procès de Julien Sorel --> le héros issu du peuple, qui remet en cause l'ordre social
LA N°4 - Un extrait de La Modification de Butor --> La disparition du personnage
LA N°5 - La Condition humaine --> extrait où Katow perd le cachet de cyanure / la fraternité contre l'absurde de l'existence (j'hésite avec l'excipit de La Peste)
Lecture cursive: Le Rouge et le Noir.
En docs complémentaires (entre autres): le héros de chanson de geste comme modèle de bravoure, de force et d'amour courtois
Séquence 2 - Eldorado de Laurent Gaudé.
Problématique: Comment ce roman contemporain met-il en exergue le problème de l'immigration clandestine? De quelle manière aujourd'hui encore, le roman peut-il refléter comme un miroir les contradictions de la société?
Lecture analytiques.
LA N°1 - L'incipit
LA N°2 - Le récit de la jeune femme sur le bateau.
LA N°3 - La résolution de Soleiman
LA N°4 - Le départ de S. Piracci
LA N°5 - Une rencontre bouleversante.
Documents complémentaires.
- L'eldorado chez Voltaire
- G.T. sur L'Eldorado en question --> Les motivations du départ, les difficultés, le fossé entre les rêves et la réalité (Lily de Perret / Désert de Le Clézio / Le Ventre de l'Atlantique de F. Diomé / Ulysse from Bagdad de Schmitt / La petite fille de M. Linh)
- Les immigrés de Lampedusa.
- A compléter
Séquence 3 - Les Orientales de Victor Hugo.
Encore à définir.
L.A. de "L'enfant"
LA des "Djinns".
Lecture cursive: réalisation d'une anthologie.
Séquence 4 - L'argumentation: la question de la femme au XVIIIème siècle.
Problématique: Quelle image de la femme se dégage des textes étudiés ? Quelle est la condition des femmes au XVIIIème siècle ? A-t-elle évolué ?
1) Un être soumis et inférieur.
LA N°1 - Texte de Rousseau extrait de l’Emile (« La femme est faite spécialement pour plaire à l’homme » à « apprenez-leur surtout à se vaincre »)
LA N°2 - Texte de Flora Tristan, dans Promenades dans Londres. (dans l’anthologie Mitterrand XVIIIème, de « La femme en Angleterre » à « créatures complètement stupides ».)
2) La remise en question de cet état de fait.
LA N°3 - Lettre 81 des Liaisons dangereuses. (« Mais moi, qu’ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? » à « la science que je voulais acquérir ») --> Une réaction à la condition des femmes.
LA N°4 - Déclaration des droits de la femme d’Olympe de Gouge.
LA N°5 - Voltaire « Femmes, soyez soumises à vos maris ».
Documents complémentaires.
La femme, entre vice et vertu (extrait à choisir dans Manon Lescaut
Activités complémentaires.
- Portrait de deux femmes, l’une française, l’autre étrangère, ayant œuvré pour l’émancipation de la femme (établir une liste).
- Dossier sur les étapes de l’émancipation des femmes du XVIIIème à nos jours.
- Dossier sur Les Lumières
- L’Encyclopédie (choisir un article ET UNE planche de l’Encyclopédie et le reproduire, circonstances de l’écriture de ce texte avec auteurs, thèmes, volumes et dates, et obstacles)
- Questions sur l’expo de la BNF.
- Une cause pour laquelle ils se sont battus (explication et illustration)
- Deux auteurs des Lumières : brève biographie + en quoi sont-ils des hommes des Lumières ?
- Une « affaire » de Voltaire (Cala s ou de La Barre) expliquer les faits et résumer.
- Héritage des Lumières
Histoire des arts
- Publicités dégradantes pour la femme (pubs américaines des années 60)
- Photo suffragettes
Lecture cursive: Manon Lescaut ou Les Liaisons Dangereuses.
Lectures personnelles non obligatoires:
- Brûlée vive de Souad
- Mariée de force de Leila
- Vendues de Zana Muhsen
- Moi, Nojoud, 10 ans, divorcée.
Séquence 5 - Littoral (ou Incendies) de Wajdi Mouawad. (théâtre)
L.C.: Oedipe Roi de Sophocle.
J'aurais eu besoin de vos avis sur cette ébauche de progression en 1ère ES.
Séquence 1 - "Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route" - Stendhal. (édité)
Perspective: En quoi peut-on dire que souvent, le roman est souvent porteur des valeurs et des préoccupations de son époque?
Lectures analytiques:
LA N°1 - Extrait de La Princesse de Clèves --> modèle de vertu au XVIIème
LA N°2 - Excipit du Père Goriot --> l'ambition du héros du XIXème
LA N°3 - Le Procès de Julien Sorel --> le héros issu du peuple, qui remet en cause l'ordre social
LA N°4 - Un extrait de La Modification de Butor --> La disparition du personnage
LA N°5 - La Condition humaine --> extrait où Katow perd le cachet de cyanure / la fraternité contre l'absurde de l'existence (j'hésite avec l'excipit de La Peste)
Lecture cursive: Le Rouge et le Noir.
En docs complémentaires (entre autres): le héros de chanson de geste comme modèle de bravoure, de force et d'amour courtois
Séquence 2 - Eldorado de Laurent Gaudé.
Problématique: Comment ce roman contemporain met-il en exergue le problème de l'immigration clandestine? De quelle manière aujourd'hui encore, le roman peut-il refléter comme un miroir les contradictions de la société?
Lecture analytiques.
LA N°1 - L'incipit
LA N°2 - Le récit de la jeune femme sur le bateau.
LA N°3 - La résolution de Soleiman
LA N°4 - Le départ de S. Piracci
LA N°5 - Une rencontre bouleversante.
Documents complémentaires.
- L'eldorado chez Voltaire
- G.T. sur L'Eldorado en question --> Les motivations du départ, les difficultés, le fossé entre les rêves et la réalité (Lily de Perret / Désert de Le Clézio / Le Ventre de l'Atlantique de F. Diomé / Ulysse from Bagdad de Schmitt / La petite fille de M. Linh)
- Les immigrés de Lampedusa.
- A compléter
Séquence 3 - Les Orientales de Victor Hugo.
Encore à définir.
L.A. de "L'enfant"
LA des "Djinns".
Lecture cursive: réalisation d'une anthologie.
Séquence 4 - L'argumentation: la question de la femme au XVIIIème siècle.
Problématique: Quelle image de la femme se dégage des textes étudiés ? Quelle est la condition des femmes au XVIIIème siècle ? A-t-elle évolué ?
1) Un être soumis et inférieur.
LA N°1 - Texte de Rousseau extrait de l’Emile (« La femme est faite spécialement pour plaire à l’homme » à « apprenez-leur surtout à se vaincre »)
LA N°2 - Texte de Flora Tristan, dans Promenades dans Londres. (dans l’anthologie Mitterrand XVIIIème, de « La femme en Angleterre » à « créatures complètement stupides ».)
2) La remise en question de cet état de fait.
LA N°3 - Lettre 81 des Liaisons dangereuses. (« Mais moi, qu’ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? » à « la science que je voulais acquérir ») --> Une réaction à la condition des femmes.
LA N°4 - Déclaration des droits de la femme d’Olympe de Gouge.
LA N°5 - Voltaire « Femmes, soyez soumises à vos maris ».
Documents complémentaires.
La femme, entre vice et vertu (extrait à choisir dans Manon Lescaut
Activités complémentaires.
- Portrait de deux femmes, l’une française, l’autre étrangère, ayant œuvré pour l’émancipation de la femme (établir une liste).
- Dossier sur les étapes de l’émancipation des femmes du XVIIIème à nos jours.
- Dossier sur Les Lumières
- L’Encyclopédie (choisir un article ET UNE planche de l’Encyclopédie et le reproduire, circonstances de l’écriture de ce texte avec auteurs, thèmes, volumes et dates, et obstacles)
- Questions sur l’expo de la BNF.
- Une cause pour laquelle ils se sont battus (explication et illustration)
- Deux auteurs des Lumières : brève biographie + en quoi sont-ils des hommes des Lumières ?
- Une « affaire » de Voltaire (Cala s ou de La Barre) expliquer les faits et résumer.
- Héritage des Lumières
Histoire des arts
- Publicités dégradantes pour la femme (pubs américaines des années 60)
- Photo suffragettes
Lecture cursive: Manon Lescaut ou Les Liaisons Dangereuses.
Lectures personnelles non obligatoires:
- Brûlée vive de Souad
- Mariée de force de Leila
- Vendues de Zana Muhsen
- Moi, Nojoud, 10 ans, divorcée.
Séquence 5 - Littoral (ou Incendies) de Wajdi Mouawad. (théâtre)
L.C.: Oedipe Roi de Sophocle.
- User5899Demi-dieu
Qu'est-ce que c'est que cette "citation" ?Fabienne a écrit:Bonjour,
J'aurais eu besoin de vos avis sur cette ébauche de progression en 1ère ES.
Séquence 1 - "Un roman, c'est un miroir qu'on promène le long d'un chemin".
- FabienneNiveau 9
Cripure a écrit:Qu'est-ce que c'est que cette "citation" ?Fabienne a écrit:Bonjour,
J'aurais eu besoin de vos avis sur cette ébauche de progression en 1ère ES.
Séquence 1 - "Un roman, c'est un miroir qu'on promène le long d'un chemin".
Un petit auteur grenoblois plein d'avenir, qui écrit des romans bicolores.
C'est une "citation" mal recopiée de Stendhal dans Le Rouge et le Noir. Ce n'est pas un chemin mais une grande route. Ma mémoire m'a joué des tours.
- NLM76Grand Maître
"excipit", ça n'existe pas.
http://lettresclassiques.fr/index.php/article/Incipit-et-autres-jargonneries
Sinon: je n'ai jamais eu de choses très intéressantes au bac avec les groupements de textes d'extraits de roman. Les élèves comprennent très mal les textes en question, et n'en voient l'intérêt qu'avec des œillères posées par le propos de la séquence. Autrement dit, ils ne lisent pas le texte.
http://lettresclassiques.fr/index.php/article/Incipit-et-autres-jargonneries
Sinon: je n'ai jamais eu de choses très intéressantes au bac avec les groupements de textes d'extraits de roman. Les élèves comprennent très mal les textes en question, et n'en voient l'intérêt qu'avec des œillères posées par le propos de la séquence. Autrement dit, ils ne lisent pas le texte.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- doctor whoDoyen
nlm76 a écrit:"excipit", ça n'existe pas.
http://lettresclassiques.fr/index.php/article/Incipit-et-autres-jargonneries
Sinon: je n'ai jamais eu de choses très intéressantes au bac avec les groupements de textes d'extraits de roman. Les élèves comprennent très mal les textes en question, et n'en voient l'intérêt qu'avec des œillères posées par le propos de la séquence. Autrement dit, ils ne lisent pas le texte.
C'est ce que je me disais en lisant mes descriptifs d'oraux ce matin.
Il faut entrer dans un univers de fiction, dans une histoire, avant de pouvoir dire quelque chose de censé sur un extrait court. A moins qu'il ne s'agisse de morceaux déjà autonomes, comme certaines "belles pages" ou "morceaux d'anthologie", essentiellement des descriptions.
On peut d'ailleurs dire la même chose pour les extraits de théâtre.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- NLM76Grand Maître
Ou alors, peut-être, il faut avoir une optique essentiellement stylistique. On étudie alors le texte en quelque sorte pour pouvoir l'imiter.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
Ce qui ne va pas à mon sens dans le regroupement c'est surtout que l'entrée est beaucoup plus sociologique que littéraire: ce faisant, les textes ne sont que prétextes à illustrer une idée . Du coup, résumer Rousseau, par exemple, à "la femme est spécialement faite pour l'homme" est quand même très réducteur. On peut faire des extraits de roman ou de tout autre genre, mais alors il faut que ce soit pour les analyser individuellement, pas comme étape d'une idée générale que l'on veut démontrer à tout prix: dans ce cas, on en arrive à des contresens de lecture, comme on en voit souvent actuellement, hélas.
- IzambardFidèle du forum
Cela fait deux oeuvres intégrales de l'extrême contemporain. Je trouve cela beaucoup pour ma part.
Ce serait peut être lieu de panacher un peu les oeuvres dans les siècles
Ce serait peut être lieu de panacher un peu les oeuvres dans les siècles
- FabienneNiveau 9
Izambard a écrit:Cela fait deux oeuvres intégrales de l'extrême contemporain. Je trouve cela beaucoup pour ma part.
Ce serait peut être lieu de panacher un peu les oeuvres dans les siècles
Je me rends bien compte que c'est là le gros point faible de ma progression. C'est pour ça que j'ai mis l'accent sur du très classique dans les lectures cursives.
Lequel des deux aurais-tu gardé, Eldorado ou Mouawad?
- FabienneNiveau 9
Iphigénie a écrit:Ce qui ne va pas à mon sens dans le regroupement c'est surtout que l'entrée est beaucoup plus sociologique que littéraire: ce faisant, les textes ne sont que prétextes à illustrer une idée . Du coup, résumer Rousseau, par exemple, à "la femme est spécialement faite pour l'homme" est quand même très réducteur. On peut faire des extraits de roman ou de tout autre genre, mais alors il faut que ce soit pour les analyser individuellement, pas comme étape d'une idée générale que l'on veut démontrer à tout prix: dans ce cas, on en arrive à des contresens de lecture, comme on en voit souvent actuellement, hélas.
Puisque tu évoques Rousseau, je pense que tu parles de la séquence sur l'argumentation.
Pour moi, l'argumentation n'est pas que littéraire, elle s'ancre avant tout dans l'expérience et le vécu. La perspective sociologique ne me choque pas. Au contraire, je trouve qu'elle donne du sens, qu'elle permet un lien entre littérature et actualité. Elle permet de créer un lien entre les textes anciens et le vécu des élèves. C'est une approche à laquelle je tiens beaucoup, car je m'aperçois que cela permet d'accrocher même les élèves faibles.
En fait j'ai vu faire un collègue il y a quelques années, et cela m'avait complètement scotchée: tous les ans, il travaille de cette manière. Par exemple, il travaillait sur Le Dernier jour d'un condamné, et avait organisé une correspondance entre ses élèves et des prisonniers, et fait venir Patrick Dils au lycée. Inutile de te dire que ses projets donnaient une dimension très concrète à la littérature.
.
Je comprends ce que tu dis lorsque tu évoques l'idée de forcer les textes à servir une idée. Pour Rousseau par exemple, penses-tu que l''intégrer dans le dossier qu'ils devront faire sur les Lumières serait une meilleure idée? Cela permettrait effectivement de ne pas le cantonner au rang de misogyne.
- FabienneNiveau 9
nlm76 a écrit:"excipit", ça n'existe pas.
http://lettresclassiques.fr/index.php/article/Incipit-et-autres-jargonneries
Sinon: je n'ai jamais eu de choses très intéressantes au bac avec les groupements de textes d'extraits de roman. Les élèves comprennent très mal les textes en question, et n'en voient l'intérêt qu'avec des œillères posées par le propos de la séquence. Autrement dit, ils ne lisent pas le texte.
Je vais me méfier de cette approche alors.
C'est dommage, car je trouvais que mettre:
- en séquence 1 un GT sur l'évolution du personnage de roman témoin de l'évolution de la société
- puis en séquence 2 un roman qui témoignait d'un problème de société au XXIème siècle, ça avait du sens.
Quelle autre manière de faire pourrait être plus cohérente, pourriez-vous me conseiller?
- NLM76Grand Maître
Je ne sais pas s'il s'agit de cohérence, mais pour le roman, j'aurais tendance à proposer deux "œuvres intégrales". Les élèves progressent quand on approfondit l'étude d'un roman.
Ou alors, si on veut aller un peu plus vite, faire un "groupement de textes" tirés d'une seule œuvre, sans rendre la lecture de l'œuvre intégrale obligatoire. Je l'ai fait pour le Roland; je le ferais bien pour faire lire du Proust, ou même pour du Flaubert ou du Balzac.
Par exemple, on pourrait utiliser les morceaux choisis proposés par Doctor Who, comme le recueil qu'il vient de faire sur Mme Bovary. Au fait doctor who, il est où ton site de morceaux choisis?
Edit : ici
Ou alors, si on veut aller un peu plus vite, faire un "groupement de textes" tirés d'une seule œuvre, sans rendre la lecture de l'œuvre intégrale obligatoire. Je l'ai fait pour le Roland; je le ferais bien pour faire lire du Proust, ou même pour du Flaubert ou du Balzac.
Par exemple, on pourrait utiliser les morceaux choisis proposés par Doctor Who, comme le recueil qu'il vient de faire sur Mme Bovary. Au fait doctor who, il est où ton site de morceaux choisis?
Edit : ici
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
Alors là je pense qu'on ne va pas se comprendre car ce que tu proposes c'est exactement le cadre de "littérature et société" c'est-à-dire quelque chose qui, selon moi, revient à n'être, généralement, ni dans la littérature ni dans la société sauf à travers quelques clichés et beaucoup de bons sentiments qui n'ont jamais fait de grande littérature ni un regard aiguisé sur la société. Pour moi (mais tu peux ne pas partager mon avis, tu seras même plus "dans les clous" en ne les partageant pas) cela n'a rien à voir avec un cours de français. Perso, je ne me sens pas autorisée à faire penser mes élèves sur les faits de société: mon rôle c'est de leur donner des capacités de réflexion et des connaissances, avec lesquelles ils font ensuite ce qu'ils veulent.Fabienne a écrit:Iphigénie a écrit:Ce qui ne va pas à mon sens dans le regroupement c'est surtout que l'entrée est beaucoup plus sociologique que littéraire: ce faisant, les textes ne sont que prétextes à illustrer une idée . Du coup, résumer Rousseau, par exemple, à "la femme est spécialement faite pour l'homme" est quand même très réducteur. On peut faire des extraits de roman ou de tout autre genre, mais alors il faut que ce soit pour les analyser individuellement, pas comme étape d'une idée générale que l'on veut démontrer à tout prix: dans ce cas, on en arrive à des contresens de lecture, comme on en voit souvent actuellement, hélas.
Puisque tu évoques Rousseau, je pense que tu parles de la séquence sur l'argumentation.
Pour moi, l'argumentation n'est pas que littéraire, elle s'ancre avant tout dans l'expérience et le vécu. La perspective sociologique ne me choque pas. Au contraire, je trouve qu'elle donne du sens, qu'elle permet un lien entre littérature et actualité. Elle permet de créer un lien entre les textes anciens et le vécu des élèves. C'est une approche à laquelle je tiens beaucoup, car je m'aperçois que cela permet d'accrocher même les élèves faibles.
En fait j'ai vu faire un collègue il y a quelques années, et cela m'avait complètement scotchée: tous les ans, il travaille de cette manière. Par exemple, il travaillait sur Le Dernier jour d'un condamné, et avait organisé une correspondance entre ses élèves et des prisonniers, et fait venir Patrick Dils au lycée. Inutile de te dire que ses projets donnaient une dimension très concrète à la littérature.
.
Je comprends ce que tu dis lorsque tu évoques l'idée de forcer les textes à servir une idée. Pour Rousseau par exemple, penses-tu que l''intégrer dans le dossier qu'ils devront faire sur les Lumières serait une meilleure idée? Cela permettrait effectivement de ne pas le cantonner au rang de misogyne.
Cela dit je ne parlais pas que de l'argu, je trouve que l'ensemble de ton approche revient à chercher "le message" et l'utilité de la littérature.
- FabienneNiveau 9
Let's agree to disagree..Iphigénie a écrit: Alors là je pense qu'on ne va pas se comprendre car ce que tu proposes c'est exactement le cadre de "littérature et société" c'est-à-dire quelque chose qui, selon moi, revient à n'être, généralement, ni dans la littérature ni dans la société sauf à travers quelques clichés et beaucoup de bons sentiments qui n'ont jamais fait de grande littérature ni un regard aiguisé sur la société. Pour moi (mais tu peux ne pas partager mon avis, tu seras même plus "dans les clous" en ne les partageant pas) cela n'a rien à voir avec un cours de français. Perso, je ne me sens pas autorisée à faire penser mes élèves sur les faits de société: mon rôle c'est de leur donner des capacités de réflexion et des connaissances, avec lesquelles ils font ensuite ce qu'ils veulent.
Cela dit je ne parlais pas que de l'argu, je trouve que l'ensemble de ton approche revient à chercher "le message" et l'utilité de la littérature.
- FabienneNiveau 9
nlm76 a écrit:Je ne sais pas s'il s'agit de cohérence, mais pour le roman, j'aurais tendance à proposer deux "œuvres intégrales". Les élèves progressent quand on approfondit l'étude d'un roman.
Ou alors, si on veut aller un peu plus vite, faire un "groupement de textes" tirés d'une seule œuvre, sans rendre la lecture de l'œuvre intégrale obligatoire. Je l'ai fait pour le Roland; je le ferais bien pour faire lire du Proust, ou même pour du Flaubert ou du Balzac.
Par exemple, on pourrait utiliser les morceaux choisis proposés par Doctor Who, comme le recueil qu'il vient de faire sur Mme Bovary. Au fait doctor who, il est où ton site de morceaux choisis?
Edit : ici
Dans ce cas, est-ce que tu vois quelque part l'évolution du personnage de roman, en docs complémentaires par exemple?
Ce qui me dérange, personnellement, avec cette approche, c'est d'étudier un (ou deux) romans, mais pas le roman en tant que genre, dans sa diversité, dans son évolution.
Approfondir Mme Bovary, et seulement elle, n'est-ce pas laisser Julien Sorel, La Princesse de Clèves ou Rastignac hors de l'horizon des élèves? D'autant que pour la dissert, ils ont quand même besoin d'exemples variés, pour pouvoir réfléchir sur une problématique globale, non?
- IzambardFidèle du forum
Fabienne. Je garderais plutôt mouawad.
Je connais cette pièce qui est assez intéressante.
J'aurais moins de résistance à aller vers le théâtre contemporain que vers le roman contemporain
Mais en réalité, je chosirais de préférence une pièce de théâtre du XXe plus "classique".
Je connais cette pièce qui est assez intéressante.
J'aurais moins de résistance à aller vers le théâtre contemporain que vers le roman contemporain
Mais en réalité, je chosirais de préférence une pièce de théâtre du XXe plus "classique".
- NLM76Grand Maître
Fabienne a écrit:Dans ce cas, est-ce que tu vois quelque part l'évolution du personnage de roman, en docs complémentaires par exemple?
Ce qui me dérange, personnellement, avec cette approche, c'est d'étudier un (ou deux) romans, mais pas le roman en tant que genre, dans sa diversité, dans son évolution.
Approfondir Mme Bovary, et seulement elle, n'est-ce pas laisser Julien Sorel, La Princesse de Clèves ou Rastignac hors de l'horizon des élèves? D'autant que pour la dissert, ils ont quand même besoin d'exemples variés, pour pouvoir réfléchir sur une problématique globale, non?
En fait je ne suis pas du tout (mais alors pas du tout) convaincu par cette idée "d'évolution du personnage de roman". C'est une notion très complexe et très discutable qui n'intéresse guère des élèves qui n'ont pas encore lu plusieurs dizaines de romans classiques. En l'occurrence, cela me paraît être une approche formaliste (très courante aussi) d'un faible intérêt pour les élèves, qui ne font alors que répéter en le caricaturant le discours professoral, alors qu'il est déjà lui-même très schématique. En fait, il y a là la conjonction de deux dérives du siècle passé : l'historicisme en littérature des épigones de Lanson, et les études génériques (dont je ne saurais dire sous l'égide de qui elles se placent). Ces deux dérives produisent le même effet : ne pas lire le texte pour ce qu'il dit.
D'ailleurs, je me demande si ce n'est pas ce formalisme-là qui conduit ensuite à séparer forme et fond... à creuser.
Quant à ne pas laisser tomber Julien Sorel, je suis d'accord. Maintenant, pour amener les élèves à lire ces œuvres, il y a d'autres moyens. Mais si c'est pour en parler en dissertation sans avoir lu les bouquins... il me semble que c'est un assez grave dévoiement de l'enseignement de la littérature. La dissertation propose une espèce de définition d'un genre littéraire, qui n'invite pas véritablement l'élève à définir à nouveau ce genre littéraire, définition pour laquelle l'espace d'une dissertation est vraiment trop réduit, mais à relire en esprit les œuvres qu'il connaît dudit genre pour se demander dans quelle mesure la définition proposée y est valide, et invite à une réflexion nouvelle sur son propos aussi bien que sur sa forme.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- doctor whoDoyen
Si l'on veut ne pas sacrifier diversité ou approfondissement, on peut opter pour des extraits longs.
Un exemple, assez imparfait, mais bon, sur Stendhal :
Premières amours d'un hypocrite
Un peu mieux, avec Mme Bovary :
Les désillusions d'une jeune épouse
Un exemple, assez imparfait, mais bon, sur Stendhal :
Premières amours d'un hypocrite
Un peu mieux, avec Mme Bovary :
Les désillusions d'une jeune épouse
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- IzambardFidèle du forum
J'aime beaucoup .
A quoi correspond la numérotation dans les extraits de Stendhal?
A quoi correspond la numérotation dans les extraits de Stendhal?
- ayoNiveau 6
Je trouve vos remarques sur la non-pertinence du GT en roman et en théâtre tout à fait justes. L'idée de ne faire un GT que sur une œuvre parait une bonne idée. Sinon un GT qui ne traitent que des extraits appartement à un même mouvement littéraire?
- NLM76Grand Maître
J'ai interrogé une fois sur un groupement d'extraits de Zola : encore pire. Pour le mouvement littéraire, je crains qu'on ne fasse qu'y coller les notions qu'on veut y coller.
Mais peut-être davantage que le choix des textes, c'est l'optique qui change tout : lit-on les textes pour démontrer une théorie littéraire, ou parce qu'ils sont sublimes et qu'on cherche à comprendre pourquoi ?
Mais peut-être davantage que le choix des textes, c'est l'optique qui change tout : lit-on les textes pour démontrer une théorie littéraire, ou parce qu'ils sont sublimes et qu'on cherche à comprendre pourquoi ?
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- InvitéeEvNiveau 5
Avec Laurent Gaudé, au moins, t'as des chances qu'ils soient prêts pour l'écrit !
- ysabelDevin
Comme mes camarades : trop de contemporains !
et le GT sur le roman : diachronique, rien de tel pour que les élèves confondent tous les siècles...
et le GT sur le roman : diachronique, rien de tel pour que les élèves confondent tous les siècles...
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- FabienneNiveau 9
ysabel a écrit:Comme mes camarades : trop de contemporains !
et le GT sur le roman : diachronique, rien de tel pour que les élèves confondent tous les siècles...
Je suis en train de revoir ma copie. Je crois que je vais garder seulement Mouawad pour le très contemporain, et partir sur un roman plus classique, sans doute Le Rouge et Le Noir en O.I. Eventuellement, je vais mettre Eldorado en cursive de la séquence 1.
Pour le G.T. sur le roman, je n'en démords pas, je vais tenter cette approche. Si je me plante et que les gamins me disent à l'oral blanc que Mme de Lafayette était super copine avec Malraux, je viendrai faire amende honorable ici.
Page 1 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum