- Reine MargotDemi-dieu
« Pseudo-intellectuel » : voilà une accusation que j’ai appris à goûter avec amusement lorsqu’elle m’est adressée, tant elle renseigne en réalité sur la médiocrité de celui qui l’énonce, un peu comme une boussole qui indiquerait toujours le sud. Il y a du Courteline là-dedans :
« Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet. »
Les procès en légitimité, en matière politique, sont souvent instruits (sic !) par des esprits sectaires qui révèlent par là même leur manque de… culture démocratique. Parce qu’ils refusent tout débat contradictoire - et d’entendre les arguments de l’autre -, ils tentent juste de disqualifier l’adversaire. Pour Najat Vallaud-Belkacem, ceux qui s’opposent à ses projets ont ainsi dévoilé leur vrai visage : ce sont de « pseudo-intellectuels […] qui parlent sans avoir regardé le contenu de la réforme » (RTL, le 30 avril 2015). Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Luc Ferry, puisque ce sont eux qui ont d’abord été visés par l’actuelle locataire de la rue de Grenelle.
Sans doute le dogmatique ne voit-il d’intellectuel digne de ce nom que dans l’inféodé docile, dont le rôle se bornerait à promouvoir ses idées sans recul critique. Cherchez l’erreur… Parfois, de telles mises en cause cèdent la place à une condescendance vaguement psychiatrisante, qui n’est que l’autre versant de la disqualification :
« J’ai entendu les inquiétudes », ne manquera pas d’assurer la ministre dans un entretien au JDD (le 10 mai 2015).
En d’autres termes, les contradicteurs ne seraient pas tant animés par un discours rationnel que par des « inquiétudes », qui ne relèvent plus du logos mais du pathos. Ils seraient « en souffrance », pour reprendre une expression qu’affectionne l’Education nationale, et ne demanderaient qu’à être rassurés… voire soignés ? Dans tous les cas, les opposants ne semblent pas reconnus comme des sujets doués de raison, à égalité de dignité, avec lesquels on doit pouvoir échanger propositions et objections de manière dialectique.
Regarder le contenu de la réforme afin d’en parler ? Qu’à cela ne tienne ! Et voyons donc ce qu’il en est de l’enseignement du latin et du grec, l’un des points les plus discutés…
Suite ici: http://generation69.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/05/19/reforme-du-college-reponse-d-un-pseudo-intellectuel-a-une-au-562798.html
« Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet. »
Les procès en légitimité, en matière politique, sont souvent instruits (sic !) par des esprits sectaires qui révèlent par là même leur manque de… culture démocratique. Parce qu’ils refusent tout débat contradictoire - et d’entendre les arguments de l’autre -, ils tentent juste de disqualifier l’adversaire. Pour Najat Vallaud-Belkacem, ceux qui s’opposent à ses projets ont ainsi dévoilé leur vrai visage : ce sont de « pseudo-intellectuels […] qui parlent sans avoir regardé le contenu de la réforme » (RTL, le 30 avril 2015). Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Luc Ferry, puisque ce sont eux qui ont d’abord été visés par l’actuelle locataire de la rue de Grenelle.
Sans doute le dogmatique ne voit-il d’intellectuel digne de ce nom que dans l’inféodé docile, dont le rôle se bornerait à promouvoir ses idées sans recul critique. Cherchez l’erreur… Parfois, de telles mises en cause cèdent la place à une condescendance vaguement psychiatrisante, qui n’est que l’autre versant de la disqualification :
« J’ai entendu les inquiétudes », ne manquera pas d’assurer la ministre dans un entretien au JDD (le 10 mai 2015).
En d’autres termes, les contradicteurs ne seraient pas tant animés par un discours rationnel que par des « inquiétudes », qui ne relèvent plus du logos mais du pathos. Ils seraient « en souffrance », pour reprendre une expression qu’affectionne l’Education nationale, et ne demanderaient qu’à être rassurés… voire soignés ? Dans tous les cas, les opposants ne semblent pas reconnus comme des sujets doués de raison, à égalité de dignité, avec lesquels on doit pouvoir échanger propositions et objections de manière dialectique.
Regarder le contenu de la réforme afin d’en parler ? Qu’à cela ne tienne ! Et voyons donc ce qu’il en est de l’enseignement du latin et du grec, l’un des points les plus discutés…
Suite ici: http://generation69.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/05/19/reforme-du-college-reponse-d-un-pseudo-intellectuel-a-une-au-562798.html
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- El-vacatorNiveau 7
Reine Margot a écrit:
En d’autres termes, les contradicteurs ne seraient pas tant animés par un discours rationnel que par des « inquiétudes », qui ne relèvent plus du logos mais du pathos.
Très juste. Ce type "d'arguments" se retrouve de plus en plus depuis une dizaine d'années, du côté de la structure (dirigée par X ou Y) versus les opposants ou critiques. J-F Copé en a fait une de ses spécialités.
Bon article.
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Victoriae mundis et mundis lacrima
- Venus_noire88Niveau 3
"Vous n'avez pas le monopole du coeur Najat!" comme dirait l'autre...
- bernardoFidèle du forum
J'aime bien ce texte. Il y a juste la partie sur le latin qui n'est plus juste, à cause des enseignements de compléments qui ont été concédés depuis (même si ce n'est pas grand chose).
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