- User5899Demi-dieu
C'est amusant, la réalité incarnée dans les projets...
Procrastinus, au pouvoir ! :lol!:
Procrastinus, au pouvoir ! :lol!:
- AlykiGrand sage
Excellent texte, j'ai aussi beaucoup apprécié : "Dans le cas de la réforme de l’Education Nationale, le mot perverti est celui d’« autonomie » qui signifie l’exact contraire de son sens original. Par « autonomie », il faut entendre « autonomie contrôlée » : les établissements scolaires ne seront autonomes qu’à la seule condition qu’ils multiplient les discours sur l’action, c’est-à-dire qu’ils se plient à une mise en projets normés et statistiquement évaluables de l’activité humaine, sociale et artisanale qu’était jusqu’alors l’enseignement."
Des chiffres et de leur perversité...
Des chiffres et de leur perversité...
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Ἐρωτηθεὶς δὲ τί δεῖ μάλιστα μανθάνειν τοὺς ἐλευθέρους παῖδας, « Ταῦτ´ » ἔφη « ὅσαπερ ἂν αὐτοὺς ὠφελήσειεν ἄνδρας γενομένους. »
Interrogé sur ce qu'il valait mieux apprendre à des enfants libres, (Léotychidas) dit "ce qui pourra leur servir lorsqu'ils seront devenus des hommes" - Apophtegme laconien.
- BrontosaureNiveau 5
auteur du texte a écrit:- l’ogre technocratique n’en aura jamais assez et demandera toujours plus de récits, toujours plus d’indicateurs car son horizon est la totale absorption du réel sous les chiffres. Comme c’est impossible, l’ogre technocratique absorbera toute critique en prétextant qu’il lui manque des chiffres. La légitimité et le rang social de l’ogre technocratique grandissent au fur et à mesure qu’il digère de nouveaux pans de l’activité humaine.
Texte profondément juste qui correspond parfaitement à ce que je constate ces dernières années en tant qu'administratif. Et paradoxalement, plus l'Etat parle de réduire les fonctions supports et les postes administratifs plus " l'ogre technocratique " exige de chiffres et d'indicateurs vides de sens mais profondément chronophages. Et plus nous échouons à fournir les chiffres demandés, plus la technocratie/bureaucratie en exige de nouveaux de même que certains réformateurs pédagogiques concluent de l'échec des réformes successives qu'ils ont inspirées qu'il faut aller encore plus loin dans les réformes...
- HORAHabitué du forum
Merci d'avoir fait remonter ce post. Le texte de Mediapart est très bon.
Il me semble qu'au fond, jusqu'à présent, les enseignants avaient échappé à cette peste qu'est l'évaluationnite pure et dure ; il n'y a guère qu'à l'iufm-espé et dans les rubriques verbeuses du projet d'établissement-contrat d'objectifs qu'on goûtait de près aux indicateurs, aux leviers, aux actions, etc. Tout le monde savait et continue à savoir que c'est bidon, mais ça avait le mérite d'être temporaire. Avec ces réformes en rafale, on a clairement une extension du domaine de la casse du métier.
Il me semble qu'au fond, jusqu'à présent, les enseignants avaient échappé à cette peste qu'est l'évaluationnite pure et dure ; il n'y a guère qu'à l'iufm-espé et dans les rubriques verbeuses du projet d'établissement-contrat d'objectifs qu'on goûtait de près aux indicateurs, aux leviers, aux actions, etc. Tout le monde savait et continue à savoir que c'est bidon, mais ça avait le mérite d'être temporaire. Avec ces réformes en rafale, on a clairement une extension du domaine de la casse du métier.
- BrontosaureNiveau 5
Oui, poussée jusqu'à son terme ultime, la production d'indicateurs n'est plus un reflet de l'activité mais devient l'activité elle-même. La seule qui compte, la seule sur laquelle les fonctionnaires seront évalués. Et les seuls postes à pouvoir échapper à toute menace de suppression sont justement ceux des technocrates qui élaborent ces indicateurs et produisent les notes de service sur leur utilisation. A ce stade, ce que les élèves apprennent réellement ou non à l'école n'a plus aucune espèce d'importance...
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