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- sansaraModérateur
nitescence a écrit:sansara a écrit:Nitescence, tu pourrais expliquer en quoi les deux extraits de Rabelais que tu as évoqués sont ironiques ? J'ai toujours cru (naïvement, sans doute ), qu'ils étaient à prendre "au pied de la lettre" et constituaient effectivement un idéal humaniste...
C'est la première fois que j'entends parler de cette interprétation, et pourtant, j'ai bossé sur Rabelais pour l'agreg !
parce qu'il en fait beaucoup trop ! ex : "apprendre par coeur les beaux textes de droit", non mais tu as déjà lu un texte de droit ? Idem pour l'avalanche de qualités des thélémites : c'est too much. Il s'agit d'un texte fantaisiste, parodique (ce qui n'interdit pas des morceaux de vrai humanisme à l'intérieur). D'ailleurs la préface de Gargantua (à lire en entier et pas en morceaux choisis) met en garde contre une lecture sérieuse...
Merci !
- OrlandaFidèle du forum
Pour Thélème toujours, comment prendre au sérieux cette architecture ornée de statues dont on nous dit, pour les trois Grâces par exemple, qu'elles "rejetaient l'eau par les mamelles, la bouche, les oreilles, les yeux et les autres orifices du corps"! :lol:
Je ris à chaque fois.
Je ris à chaque fois.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- sansaraModérateur
Orlanda a écrit:Pour Thélème toujours, comment prendre au sérieux cette architecture ornée de statues dont on nous dit, pour les trois Grâces par exemple, qu'elles "rejetaient l'eau par les mamelles, la bouche, les oreilles, les yeux et les autres orifices du corps"! :lol:
Je ris à chaque fois.
Là, nous sommes bien d'accord ! Mais je pensais que la description des activités de l'Abbaye était sérieuse, même si elle était discutable car réservée à une élite.
- IphigénieProphète
Ce qui est sérieux dans Thélème c'est le fait même que ce soit une anti-abbaye: et après lecture, c'est bien le sens de l'explication proposée: du coup, Nitescence, je te trouve extrêmement parti pris lorsque tu trouves que l'explication est en contresens, je ne trouve pas!nitescence a écrit:sansara a écrit:Nitescence, tu pourrais expliquer en quoi les deux extraits de Rabelais que tu as évoqués sont ironiques ? J'ai toujours cru (naïvement, sans doute ), qu'ils étaient à prendre "au pied de la lettre" et constituaient effectivement un idéal humaniste...
C'est la première fois que j'entends parler de cette interprétation, et pourtant, j'ai bossé sur Rabelais pour l'agreg !
parce qu'il en fait beaucoup trop ! ex : "apprendre par coeur les beaux textes de droit", non mais tu as déjà lu un texte de droit ? Idem pour l'avalanche de qualités des thélémites : c'est too much. Il s'agit d'un texte fantaisiste, parodique (ce qui n'interdit pas des morceaux de vrai humanisme à l'intérieur). D'ailleurs la préface de Gargantua (à lire en entier et pas en morceaux choisis) met en garde contre une lecture sérieuse...
- ysabelDevin
nitescence a écrit:Ca dénonce la guerre, mais par la tangente, de façon indirecte, par le lyrisme plus que le polémique...
Comme dénonciation de la guerre chez Rimbaud, il faut prendre "Le Mal".
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- OrlandaFidèle du forum
ysabel a écrit:nitescence a écrit:Ca dénonce la guerre, mais par la tangente, de façon indirecte, par le lyrisme plus que le polémique...
Comme dénonciation de la guerre chez Rimbaud, il faut prendre "Le Mal".
Oui, là c'est clair! - peut-être un peu trop d'ailleurs...
- ysabelDevin
S'il y avait une méthode magique, cela se saurait quand même, non ?
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- ditaNeoprof expérimenté
Moi aussisansara a écrit:nitescence a écrit:sansara a écrit:Nitescence, tu pourrais expliquer en quoi les deux extraits de Rabelais que tu as évoqués sont ironiques ? J'ai toujours cru (naïvement, sans doute ), qu'ils étaient à prendre "au pied de la lettre" et constituaient effectivement un idéal humaniste...
C'est la première fois que j'entends parler de cette interprétation, et pourtant, j'ai bossé sur Rabelais pour l'agreg !
parce qu'il en fait beaucoup trop ! ex : "apprendre par coeur les beaux textes de droit", non mais tu as déjà lu un texte de droit ? Idem pour l'avalanche de qualités des thélémites : c'est too much. Il s'agit d'un texte fantaisiste, parodique (ce qui n'interdit pas des morceaux de vrai humanisme à l'intérieur). D'ailleurs la préface de Gargantua (à lire en entier et pas en morceaux choisis) met en garde contre une lecture sérieuse...
Merci !
- NLM76Grand Maître
Il y en a une : ça s'appelle travailler.ysabel a écrit:S'il y avait une méthode magique, cela se saurait quand même, non ?
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- ysabelDevin
Mais ce n'est pas magique !
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« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- leyadeEsprit sacré
Ben si : les élèves pensent que ça ne fonctionne que dans les histoires que leurs aînés leur racontent, mais ils n'ont jamais vu ça en vrai!
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Maggi is my way, Melfor is my church and Picon is my soutien. Oui bon je sais pas dire soutien en anglais.
LSU AP ENT HDA PAI PAP PPMS PPRE ULIS TICE PAF
- User5899Demi-dieu
D'un soldat jeune, dont la tête repose dans le frais cresson bleu, et qui dort dans un petit val qui mousse de rayons, tranquille. Et qui a deux trous rouges au côté droit.Fesseur Pro a écrit:Ah ?Orlanda a écrit:Sur Le dormeur, on entend tant de sornettes déjà...Il s'agit pour certains d'un poème engagé qui dénonce la guerre!
Avec mes vieux souvenirs de lycéen, j'aurais dit ça aussi.
Il s'agit de quoi alors ?
A partir de là, je ne vois pas comment on peut arriver à la dénonciation de la guerre (d'ailleurs, cette dénonciation à toutes les sauces, hein...). Ou alors, Harmonie du soir, c'est une dénonciation des pilleurs de troncs.
- ysabelDevin
:lol!:
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- clo74Niveau 9
Cripure a écrit:D'un soldat jeune, dont la tête repose dans le frais cresson bleu, et qui dort dans un petit val qui mousse de rayons, tranquille. Et qui a deux trous rouges au côté droit.Fesseur Pro a écrit:Ah ?Orlanda a écrit:Sur Le dormeur, on entend tant de sornettes déjà...Il s'agit pour certains d'un poème engagé qui dénonce la guerre!
Avec mes vieux souvenirs de lycéen, j'aurais dit ça aussi.
Il s'agit de quoi alors ?
A partir de là, je ne vois pas comment on peut arriver à la dénonciation de la guerre (d'ailleurs, cette dénonciation à toutes les sauces, hein...). Ou alors, Harmonie du soir, c'est une dénonciation des pilleurs de troncs.
Cripure, vous êtes un peu de mauvaise foi, non?
La "chute" du poème est tout de même significative, il me semble. Par contre je suis d'accord pour dénoncer la dénonciation à tout crin!
- User5899Demi-dieu
Non, je ne vois pas comment on peut justifier cette façon de comprendre et je note qu'on ne la justifie jamais. Et quand je lis çaclo74 a écrit:Cripure a écrit:D'un soldat jeune, dont la tête repose dans le frais cresson bleu, et qui dort dans un petit val qui mousse de rayons, tranquille. Et qui a deux trous rouges au côté droit.Fesseur Pro a écrit:
Ah ?
Avec mes vieux souvenirs de lycéen, j'aurais dit ça aussi.
Il s'agit de quoi alors ?
A partir de là, je ne vois pas comment on peut arriver à la dénonciation de la guerre (d'ailleurs, cette dénonciation à toutes les sauces, hein...). Ou alors, Harmonie du soir, c'est une dénonciation des pilleurs de troncs.
Cripure, vous êtes un peu de mauvaise foi, non?
La "chute" du poème est tout de même significative, il me semble. Par contre je suis d'accord pour dénoncer la dénonciation à tout crin!
Wikipedia a écrit:Ce poème est sans doute inspiré au jeune Rimbaud, 16 ans à l'époque, par la guerre franco-prussienne de 1870, et plus particulièrement par la bataille de Sedan scellant la défaite française le 3 septembre 1870 à moins de 20 kilomètres de Charleville, son lieu de résidence à l'époque. Cette scène, un soldat mort au milieu d'une nature omniprésente et accueillante, suscite effectivement l'indignation de Rimbaud. Il est cependant probable que celui-ci ait réellement assisté à ce qu'il décrit1.
tartine indigeste d'élucubrations sans lien avec l'écriture et condensé d'indigestes a priori, je tremble prémonitoirement à la pensée des 56 candidats à l'oral qui vont me débiter ces sornettes au lieu de lire le texte et de travailler sur les contrastes, la surprise, l'écriture.
- nitescenceÉrudit
Tu le dis très bien : c'est une évocation lyrique de tout ce que la guerre détruit, donc une dénonciation indirecte de la guerre par le biais du pathétique.
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- RosanetteEsprit éclairé
Il est où le pathétique dans le Dormeur ?
Et que détruit la guerre dans ce poème ? Encore une fois, on serait bien en peine de dire ce que ce poème nous dit de la guerre à part qu'un jeune homme peut y trouver la mort.
Et que détruit la guerre dans ce poème ? Encore une fois, on serait bien en peine de dire ce que ce poème nous dit de la guerre à part qu'un jeune homme peut y trouver la mort.
- IphigénieProphète
Tu poses la question et tu en donnes la réponse, en fait."Rosanette" Il est où le pathétique dans le Dormeur ?
Et que détruit la guerre dans ce poème ? Encore une fois, on serait bien en peine de dire ce que ce poème nous dit de la guerre à part qu'un jeune homme peut y trouver la mort.
que la guerre soit dénoncée est un truisme en quelque sorte, et une fois que Miss France a dit ça, elle n'a rien dit, mais ce qui est sûr c'est que ce n'est en rien un poème "engagé".
Sinon, comme l'a remarqué un élève:" le soldat a deux trous de balles".
Et vous voulez rester sérieux?
- RosanetteEsprit éclairé
Pour moi le thème de la mort n'est pas du tout synonyme de registre pathétique.
En l'occurrence, l'écriture du poème fait montre d'une retenue difficilement assimilable au pathétique.
Je l'ai dit plus haut, mais même si avec des si ma tante en aurait, le poème ne serait pas si différent s'il évoquait un jeune homme lambda mort d'un règlement de comptes ou dans des conditions non élucidées.
En l'occurrence, l'écriture du poème fait montre d'une retenue difficilement assimilable au pathétique.
Je l'ai dit plus haut, mais même si avec des si ma tante en aurait, le poème ne serait pas si différent s'il évoquait un jeune homme lambda mort d'un règlement de comptes ou dans des conditions non élucidées.
- IphigénieProphète
Ce n'est pas le thème de la mort, c'est le thème de la mort indécente, prématurée, incongrue dans un décor de douceur.Rosanette a écrit:Pour moi le thème de la mort n'est pas du tout synonyme de registre pathétique.
En l'occurrence, l'écriture du poème fait montre d'une retenue difficilement assimilable au pathétique.
Je l'ai dit plus haut, mais même si avec des si ma tante en aurait, le poème ne serait pas si différent s'il évoquait un jeune homme lambda mort d'un règlement de comptes ou dans des conditions non élucidées.
Et c'est la retenue de l'expression, justement, qui la rend pathétique.
La cause de la mort n'a que peu d'importance, d'ailleurs, elle n'est pas dite, à part concrètement: deux trous au côté droit. "Côté droit" qui suggère donc le regard de celui qui le découvre (car je suppose que le coeur de ce jeune homme est naturellement à gauche, en fait.)
Le pathétique, ce n'est pas seulement le pathos.
- SeiGrand Maître
Le poème est aussi une Ophélie masculine, où pointe, encore bridée, la puissance libidinale d'un jeune Rimbaud.
- SeiGrand Maître
Iphigénie a écrit:Tu causes, drôlement bien, Sei!
C'est une moquerie ?
Ca me fait rire, hein, je ne suis pas vexée, c'est juste pour savoir (grosses difficultés, parfois, à saisir le 2d degré, tout ça…).
Je ne me hasarderais pas à étudier le poème après le collège. Au collège, je trouve le texte formidable pour faire découvrir aux élèves la double lecture, les rendre sensible à tous les indices semés indiquant que le jeune homme est mort. Mais au lycée, j'aurais trop de peine à m'empêcher de leur livrer une lecture plus sensuelle, et je ne suis pas certaine qu'elle soit validée par les examinateurs.
- RosanetteEsprit éclairé
Tout de même, le registre pathétique appelle des effets d'écriture assez marqués et précis.
Pour revenir au thème du fil, je ne suis pas sûre qu'un candidat essayant de justifier en EAF une lecture pathétique de ce poème pourrait le faire à partir de la lettre du texte. Tirer parti des contrastes oui, de la chute surprenante, oui, dire qu'il en résulte une forte émotion, que le poète nous présente cette mort comme indécente ou obscène... J'en suis moins sûre.
La cause de la mort est elle plutôt explicite dans le contexte de la guerre, de même qu'on peut mourir en étant perforé au côté droit (ça n'invalide pas la possibilité du regard du poète qui parlerait du cœur, mais l'inverse est possible).
EDIT J'aime beaucoup cette idée de l'Ophélie masculine.
Pour revenir au thème du fil, je ne suis pas sûre qu'un candidat essayant de justifier en EAF une lecture pathétique de ce poème pourrait le faire à partir de la lettre du texte. Tirer parti des contrastes oui, de la chute surprenante, oui, dire qu'il en résulte une forte émotion, que le poète nous présente cette mort comme indécente ou obscène... J'en suis moins sûre.
La cause de la mort est elle plutôt explicite dans le contexte de la guerre, de même qu'on peut mourir en étant perforé au côté droit (ça n'invalide pas la possibilité du regard du poète qui parlerait du cœur, mais l'inverse est possible).
EDIT J'aime beaucoup cette idée de l'Ophélie masculine.
- IphigénieProphète
@ Sei: Absolument pas, j'ai trouvé ta phrase très juste et réellement bien dite
- SeiGrand Maître
Ah d'accord ! Ah, ben, merci alors !
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
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