Reportage France 3 régions : la réforme est déjà appliquée dans un collège de l'Eure

J'ai vu ça : http://france3-regions.francetvinfo.fr/haute-normandie/2015/06/09/reforme-des-colleges-l-experience-est-deja-menee-dans-un-college-de-val-de-reuil-dans-l-eure-742595.html
Ce qui est amusant c'est que le reportage semble neutre …

Extrait : Depuis la rentrée de septembre 2014, les 22 élèves de 6ème du collège Alphonse Allais et leurs professeurs, vivent l'expérience.
Pour cela : les emplois du temps des professeurs ont été modifiés. Ces derniers se sont concertés pour croiser leur programme et faire cours ensemble.

Pour exemple : le professeur de mathématiques n'a plus qu'une heure de cours dans la semaine (au lieu de 4). En contre partie, il peut intervenir en sciences, en français ou en EPS.
Aucun bilan n'est réalisé pour le moment, mais cette nouvelle pratique demande beaucoup d'engagement de la part des enseignants. Elle occasionne aussi plus de travail de préparation, de concertation et d'accompagnement. Le tout : sans moyens supplémentaires.

(Déjà posté sur le fil "Journée de mobilisation le 11 juin")

Mmh, ça donne envie.

Précision : Le reportage est à voir en bas de la page.
Commentaire de ma fille (en 6e) : "c'est n'importe quoi !"

guennec a écrit:Extrait : Depuis la rentrée de septembre 2014, les 22 élèves de 6ème du collège Alphonse Allais et leurs professeurs, vivent l'expérience.

22 ?  

Mais pourquoi chez nous on est à 28-29 élèves par classe de sixième ?

:shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: :shock: non mais kesako ??????????????????????????????????????

Il me manque juste l’émoticône de la honte....... énorme honte

Wah la grosse daube !  Et comme toujours l'accent est mis sur la nécessité pour l'enseignant de faire des efforts sans moyens supplémentaires (bravo madame la CDE, zaurez une médaille en chocolat). Franchement, le mix cours de maths-d'EPS semblait d'une nullité sans nom et avait demandé des ajustements délirants aux deux intervenants  (mais ça donne du sens tu woua... mais même en tant qu'adulte, je ne sais pas quel sens ça peut avoir, je dois vraiment être trop réac).

C'est un collège REP+, ce qui explique le nombre d'élèves par classe.

Au moins, la principale annonce la couleur : sans moyens supplémentaires. Si les collègues sont heureux de travailler plus mais gratuitement ...

Heisenberg a écrit:C'est un collège REP+, ce qui explique le nombre d'élèves par classe.

Au moins, la principale annonce la couleur : sans moyens supplémentaires. Si les collègues sont heureux de travailler plus mais gratuitement ...

Faire de la merde, ça n'a pas de prix

"on va compter combien on a fait de km dans le sport"
"et ça c'est des mathématiques ?"
"oui"

 :Gné: :Gné:

Un conseil: si vous voulez mener une expérience pédagogique risquée, prenez toujours des jeunes profs bien malléables et un collège situé dans une zone défavorisée.

bruno09 a écrit:Un conseil: si vous voulez mener une expérience pédagogique risquée, prenez toujours des jeunes profs bien malléables et un collège situé dans une zone défavorisée.

Tellement vrai....

Marrant, ça. Quand j'étais jeune prof, je crois que j'étais encore moins malléable qu'aujourd'hui

Cripure a écrit:Marrant, ça. Quand j'étais jeune prof, je crois que j'étais encore moins malléable qu'aujourd'hui

Toi, t'es hors concours.

Bon, en même temps, ne pas oublier qu'un reportage télé déforme ô combien souvent la réalité, et que le journaliste n'est pas forcément complètement au fait de ce qui se passe dans cet établissement.

Enfin, j'espère...

bruno09 a écrit:

Cripure a écrit:Marrant, ça. Quand j'étais jeune prof, je crois que j'étais encore moins malléable qu'aujourd'hui

Toi, t'es hors concours.

Cripure a écrit:

bruno09 a écrit:

Cripure a écrit:Marrant, ça. Quand j'étais jeune prof, je crois que j'étais encore moins malléable qu'aujourd'hui

Toi, t'es hors concours.

Bien que jeune prof je ne me sens pas particulièrement malléable non plus...

Les jeunes profs sont vraiment le mal! Heureusement il n'y en a plus beaucoup, plus personne ne veut faire ce métier, ouf.

bruno09 a écrit:Un conseil: si vous voulez mener une expérience pédagogique risquée, prenez toujours des jeunes profs bien malléables et un collège situé dans une zone défavorisée.

Sauf les jeunes professeurs qui ont eu à subir ce genre d'expériences durant leurs années au collège et au lycée

Ratatouille a écrit:Les jeunes profs sont vraiment le mal! Heureusement il n'y en a plus beaucoup, plus personne ne veut faire ce métier, ouf.

Témoignage entendu hier à une AG de professeurs du 20e arrondissement (de Paris …) : une jeune professeur stagiaire à l'ESPE racontait qu'on avait fait faire à son groupe un "jeu de rôle" dans lequel certains stagiaires devaient jouer les professeurs expérimentés (20 ans de carrière) tandis que les autres jouaient leur propre rôle de stagiaire. Les stagiaires avaient pour but de convaincre les vieux de l'intérêt de la réforme …
La jeune collègue précisait que 2 ou 3 stagiaires (dont elle) avaient "démonté le truc" et aussi que personne n'avait été dupe. Les jeunes ayant déjà goûté du "terrain" avaient pu mesuré l'écart entre le discours et la réalité. Mais quand même. Il est clair que les jeunes sont considérés comme des "leviers" pour faire passer la réforme.
Par ailleurs, elle expliquait que cette année le défaut d'organisation avait conduit les professeurs à être cool sur l'évaluation des stagiaires (qui donc n'avaient pas trop peur de s'exprimer) : les formateurs qui arrivent en cours sans savoir sur quoi ils doivent faire cours hésitent à saquer les stagiaires … Mais l'année prochaine, ça risque de changer : d'abord parce que l'organisation sera plus aboutie. Ensuite, parce que, faute de moyens, les formateurs vont être de moins en moins nombreux … ceux qui restent seront, on peut le supposer, ceux qui ont les dents les plus longues (je vous ai fait un résumé de ce que la collègue nous a rapporté hier).
Est-ce que des stagiaires qui sont sur neoprofs peuvent confirmer ?

En fait, que l'on instrumente des jeunes collègues supposés plus souples me choque moins que de prendre comme cobayes les élèves dont les parents sont en général moins sourcilleux quant aux méthodes employées.

Cela me rappelle le temps de l'IUFM dont je suis sortie il y a 5 ans : les formateurs nous bourraient le crâne avec l'évaluation par compétence, à les croire tous les profs de France et de Navarre s'y étaient convertis depuis des lustres avec beaucoup d'enthousiasme...
Nous devions être les fers de lance de la mise en œuvre des smileys, ceintures de couleur et autres modes d'évaluation révolutionnaires...
Résultat : j'ai pris mon premier poste et j'ai découvert que deux collègues sur 30 avaient renoncé aux notes et que les autres s'en fichaient royalement de l'évaluation par compétence...
Au bout de 5 ans on continue à tâtonner tous ensemble joyeusement !

guennec a écrit:

Ratatouille a écrit:Les jeunes profs sont vraiment le mal! Heureusement il n'y en a plus beaucoup, plus personne ne veut faire ce métier, ouf.

Témoignage entendu hier à une AG de professeurs du 20e arrondissement (de Paris …) : une jeune professeur stagiaire à l'ESPE racontait qu'on avait fait faire à son groupe un "jeu de rôle" dans lequel certains stagiaires devaient jouer les professeurs expérimentés (20 ans de carrière) tandis que les autres jouaient leur propre rôle de stagiaire. Les stagiaires avaient pour but de convaincre les vieux de l'intérêt de la réforme …
La jeune collègue précisait que 2 ou 3 stagiaires (dont elle) avaient "démonté le truc" et aussi que personne n'avait été dupe. Les jeunes ayant déjà goûté du "terrain" avaient pu mesuré l'écart entre le discours et la réalité. Mais quand même. Il est clair que les jeunes sont considérés comme des "leviers" pour faire passer la réforme.
Par ailleurs, elle expliquait que cette année le défaut d'organisation avait conduit les professeurs à être cool sur l'évaluation des stagiaires (qui donc n'avaient pas trop peur de s'exprimer) : les formateurs qui arrivent en cours sans savoir sur quoi ils doivent faire cours hésitent à saquer les stagiaires … Mais l'année prochaine, ça risque de changer : d'abord parce que l'organisation sera plus aboutie. Ensuite, parce que, faute de moyens, les formateurs vont être de moins en moins nombreux … ceux qui restent seront, on peut le supposer, ceux qui ont les dents les plus longues (je vous ai fait un résumé de ce que la collègue nous a rapporté hier).
Est-ce que des stagiaires qui sont sur neoprofs peuvent confirmer ?

Je ne suis pas stagiaire, fort heureusement , mais j'ai eu l'occasion d'en avoir en master alors (les miens) ou d'en fréquenter (ceux des autres , ou récemment dans les manifs) , et effectivement, on compte sur eux pour tout changer, quitte à dénigrer les plus anciens de manière voilée ("une grande partie des enseignants va bientôt partir, de nouvelles habitudes seront prises" ) ou brutale ("vous verrez, les plus anciens ne veulent pas bouger, ils râlent toujours") .
Mais contrairement à une idée répandue, même s'il y a inévitablement, des ravis de la crèche ils ne sont pas tous d'accord, certains sont même scandalisés de ce qu'ils entendent : ils font profil bas car leur sort est entre les mains de leurs notateurs . Après, on verra comment ils peuvent réagir, car les pressions diverses seront sans doute de plus en plus fortes

Ne jamais sous-estimer l'inertie.

Les seuls capables de faire vraiment passer un changement durablement sont ceux qui sont convaincus de ce qu'ils font...Les tièdes ne changeront rien de fond en comble.

Pour le reportage, c'est rapide, donc difficile de se faire une idée. Et s'ils sont volontaires et convaincus, grand bien leur fasse.