Résultats d’admissibilité aux concours d’enseignants : l’amélioration se confirme

e-Wanderer a écrit:Une entreprise qui embaucherait massivement des cadres en pleine période de chômage mais ne trouverait qu'1,2 candidat par poste aurait de gros soucis à se faire. Mais à l'EN, on se congratule, on se félicite, on saute de joie… Tout est dit.

Tout est dit, en effet... Nous continuons de creuser.

Will. T a écrit:Si même le café n'arrive pas à la défendre, c'est bien qu'elle y est vraiment allée fort...

Je ne lis le Café Pédagogique que lorsque des néos mettent en lien certains de ses articles; très souvent, François Jarraud y milite pour une forte revalorisation du salaire des professeurs. On peut au moins lui reconnaître ça.

Extrait :

mariane a écrit:Mais ce qui est plus inquiétant, c'est l'utilisation de cette novlangue caractéristique de la communication du ministre de l'Education nationale. Ce qui est une absolue catastrophe est repeint aux couleurs de l'espoir. Et l'on peut s'interroger, dès lors, sur toutes les annonces ministérielles concernant la réforme du collège, qui sont dans la même veine : les horaires disciplinaires ne sont pas amputés (quand accompagnement « personnalisé » et EPI sont déduits de ces horaires), l'allemand est renforcé (quand le nombre de germanistes sortants de collège sera moindre qu'avant la réforme, nécessairement), le latin sera offert à tous (quand la langue latine disparaîtra, de fait). Faut-il la croire, donc, quand elle énonce le fait que cette réforme se fera au bénéfice des plus en difficulté ? Big Brother n'est pas loin. « La guerre, c'est la paix... »

lire l'article

Z'avez rien compris: s'il y a une telle hausse des admissibles, c'est parce que la réforme de 2016 promet des lendemains qui chantent et les étudiants, qui sont les enseignants de demain, enthousiastes à l'idée que l'avenir sera merveilleux, se sont précipités pour apporter leur pierre à l'édifice.

Mais oui bien sûr

Ah mince, tu n'y crois pas non plus ? J'aurais pourtant pensé que c'était beau comme la communication du MEN ! Pfffffffffff

j'y croyais, mais....:

Pour comparaison : au début des années 2000, au CAPES de LM il y avait 7500 candidats pour 1500 postes (et un peu plus de 3000 admissibles). Ça avait encore à peu près un sens.

Pour ma part, je refuse aujourd'hui de siéger au jury et de me prêter à la mascarade actuelle. Si le ministère veut réactiver la pompe, qu'il commence par augmenter SPECTACULAIREMENT les professeurs et par leur offrir des conditions de travail décentes (pas du tézèdariat pendant 5 ans, à cheval sur plusieurs établissements…) – ce qui suppose une réforme à grande échelle de l'administration pour dégager les marges financières nécessaires.

Mais qu'on ne compte pas sur moi pour recruter des branquignols et leur donner un poste à vie. Vous me trouverez peut-être un peu dur, mais j'ai vu à qui on donne le CAPES aujourd'hui. Il y a encore des candidats tout à fait au niveau (heureusement !), mais il y a aussi beaucoup de gens à qui je ne confierais pas mes enfants.

e-Wanderer a écrit: Il y a encore des candidats tout à fait au niveau (heureusement !), mais il y a aussi beaucoup de gens à qui je ne confierais pas mes enfants.

Incidemment, cela pose des problèmes certains de cohésion du monde enseignant. Le niveau des recrutés est tellement disparate que, au sein d'une même promotion, on trouve côte à côte des gens qui n'ont pas grand chose à voir entre eux. Les mutations et les promotions (qui considèrent que tous les certifiés sont d'un niveau équivalent) apparaissent dès lors comme une injustice, sinon une absurdité, et une source possible de ressentiment.

Et accessoirement, quand on assure la préparation, c'est assez compliqué de faire progresser les bons étudiants sans noyer les mauvais…

e-Wanderer a écrit:
[...]
Mais qu'on ne compte pas sur moi pour recruter des branquignols et leur donner un poste à vie. Vous me trouverez peut-être un peu dur, mais j'ai vu à qui on donne le CAPES aujourd'hui. Il y a encore des candidats tout à fait au niveau (heureusement !), mais il y a aussi beaucoup de gens à qui je ne confierais pas mes enfants.

Vu qu'à l'oral de l'agrégation interne, il est interdit de descendre en-dessous de certaines notes pour ne pas faire mauvais effet, j'ose imaginer les consignes de recrutement pour les concours externes.

Je cite un message que j'avais posté dans un autre fil, et qui a tout à fait sa place ici :

Primura a écrit:Bon, les jeux sont faits pour le concours de recrutement des PE dans l'Académie de Créteil.

Concours externe
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Admissibilité > 24/80 (soit 6/20)
Admission > 96/240 (soit 8/20)

1219 admis pour 1540 postes, soit un déficit de 321.
Sur ces 1219 admis, 633 sont invités à se rendre dans le 93, d'où ils en sortiront... dans une vingtaine d'années

Najat avait dit le 4 juin :

Les chiffres sont en nette amélioration par rapport aux années précédentes et devraient permettre de pourvoir l’ensemble des postes ouverts.

Avec plus de 300 postes non pourvus dans la seule académie de Créteil, c'est un échec :p

e-Wanderer a écrit:Et accessoirement, quand on assure la préparation, c'est assez compliqué de faire progresser les bons étudiants sans noyer les mauvais…

Haaa, la fameuse hétérogénéité des classes, qui ne fonctionne nulle part ailleurs que dans la tête de Philippe Meirieu... et pourtant, elle est le dogme indépassable, absolu, indiscutable de l'enseignement en France.

e-Wanderer a écrit:Et accessoirement, quand on assure la préparation, c'est assez compliqué de faire progresser les bons étudiants sans noyer les mauvais…

Du point de vue d'un de ces mauvais : meilleure la qualité de la préparation est, plus on progresse. La prépa de géo que j'ai connue pour le CAPES l'an dernier était épouvantablement difficile, surtout pour un parfait néophyte comme je pouvais l'être ; et c'est cette discipline qui m'a permis de décrocher le pompon. Grâce aux trois UE de très haute volée assurée par des gens qui nous préparaient comme si on passait l'agreg et qu'on avait tous un doctorat de géo en poste. Alors, ouais, il a fallu sacrément cravacher pour se mettre à niveau. Et passer d'un 4 à ma première évaluation, doublé d'un "il serait temps de prendre conscience des enjeux de la préparation au CAPES", à un 12 accompagné d'un "bel effort, des progrès très nets".

Pierre-Henri a écrit:

e-Wanderer a écrit:Et accessoirement, quand on assure la préparation, c'est assez compliqué de faire progresser les bons étudiants sans noyer les mauvais…

Haaa, la fameuse hétérogénéité des classes, qui ne fonctionne nulle part ailleurs que dans la tête de Philippe Meirieu... et pourtant, elle est le dogme indépassable, absolu, indiscutable de l'enseignement en France.

Ha, mais si, ça fonctionne. Si on dit aux mauvais quand ils sont mauvais, pourquoi ils sont mauvais, quoi améliorer, comment l'améliorer, et qu'ils s'accrochent vraiment pour progresser. S'ils sont vraiment là pour progresser.

Rendash a écrit:

Pierre-Henri a écrit:

e-Wanderer a écrit:Et accessoirement, quand on assure la préparation, c'est assez compliqué de faire progresser les bons étudiants sans noyer les mauvais…

Haaa, la fameuse hétérogénéité des classes, qui ne fonctionne nulle part ailleurs que dans la tête de Philippe Meirieu... et pourtant, elle est le dogme indépassable, absolu, indiscutable de l'enseignement en France.

Ha, mais si, ça fonctionne. Si on dit aux mauvais quand ils sont mauvais, pourquoi ils sont mauvais, quoi améliorer, comment l'améliorer, et qu'ils s'accrochent vraiment pour progresser. S'ils sont vraiment là pour progresser.

Des gens comme ça, tu les mets dans n'importe quelle pédagogie, ils progresseront.

Bien d'accord. Mais ils progresseront d'autant plus vite que la formation sera exigeante et les formateurs de qualité.