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- florestanGrand sage
Je me suis sans doute mal exprimée nlm76. J'ai la prétention d'être bienveillante mais je ne veux pas mentir aux élèves et très souvent je me trouve confrontée à des élèves désespérés par les notes que je leur mets et quand je leur explique qu'il va falloir faire des efforts et parfois des gros efforts et ce en dehors des cours aussi et bien.... C'est difficile à faire passer. Je n'ai aucun respect pour le travail pour le travail (je ne sais pas si je m'exprime bien encore une fois) je veux dire par là que passer sa vie à travailler ne me semble pas un but valable mais... sans apprendre consciencieusement un certain nombre de choses par cœur (et ça peut prendre du temps selon les facilités et les capacités de mémorisation de l'élève, ben oui la vie est injuste dans la distribution des dons et pas seulement dans les différentes origines, ça c'est pas pris en compte dans la réforme)il est impossible d'apprendre l'allemand( hors plongée en milieu germanophone et encore même là avec une solide volonté d'apprendre).
- frdmNiveau 10
Dans mon entourage, les professeurs qui s'autoproclament "bienveillants" veulent en fait dire qu'ils sont "gentils", ou "aimés des élèves". Et ce sont ceux-là qui, soi-disant pour ne pas traumatiser les élèves, les desservent lourdement par leur laxisme et leur manque d'exigence. Ce sont des fumistes irresponsables. C'est pourquoi l'emploi de ce mot à tort et à travers m'exaspère.
- titus06Habitué du forum
lumeeka a écrit:Ce discours hypocrite ou mal informé me met hors de moi. Rien que dans le centre ville de Nice, je connais quelques collèges que je ne qualifierais vraiment pas comme attirant les élèves issus de milieux favorisés et qui pourtant offrent des sections bilangues anglais/nissart ou anglais/italien. Idem pour l'Euro.Le Monde a écrit:Remarquons d’ailleurs qu’on ne songe à implanter des formations « nobles » comme les sections européennes ou les classes bilangues que lorsqu’il s’agit de faire venir ou de retenir dans un établissement des élèves issus de milieux plus favorisés. Un peu comme si les pauvres n’étaient pas dignes eux-mêmes de se voir proposer spontanément et naturellement ces enseignements.
D'ailleurs, le meilleur article que j'ai lu à ce sujet : http://www.lepoint.fr/societe/classes-europeennes-qu-on-arrete-de-dire-que-ce-sont-des-classes-de-privilegies-18-05-2015-1929164_23.php
De plus, si Le Monde pense que tous les élèves sont frustrés de ne pas avoir cette chance, il se met le doigt dans l’œil : j'ai, certainement pour la dernière année, recruté dans mes classes de cinquième les élèves désireux de prendre euro l'an prochain. Ai-je eu 25 ou 27 dossiers par classe ? Non, j'ai en moyenne 7 à 8 élèves par classe. Malheureusement, tous ne seront pas pris car pour le faire il faudrait créer un nouveau poste ce qui demanderait un enseignant ou deux supplémentaires (or, il y a comme en maths une pénurie de professeurs d'anglais) et bien évidemment de l'argent.
Tous les élèves sont-ils disposés à faire deux heures de plus ? Non. En 1988, quand je remplissais mon dossier pour étudier le grec en 4e (le culot, je suis issue de la classe ouvrière), mes copines hallucinaient. J'invite Le Monde à interroger des professeurs de LC et à découvrir comment ces enseignants en sont parfois réduits à vendre le concept du latin ou du grec.
Donc, plutôt que de créer des postes afin de satisfaire des besoins, on préfère supprimer ces filaires et pénaliser les élèves qui avaient envie de le faire ?
Et les classes CHAM ou sportives ont eu la chance de passer dans les mailles du filet. J'hallucine vraiment. J'en pleurerai presque.
On ne fait que s'attaquer à un pseudo élitisme de façade bien visible (car il y a des classes euro ou bilangue dans de nombreux établissements). Mais le vrai élitisme, celui qui ponctionne les meilleurs éléments parmi les meilleurs, ou bien qui permet de s'affranchir de la carte scolaire totalement, ça on n'y touche pas...
- frdmNiveau 10
Pourrais-tu me dire ce que cela signifie ?titus06 a écrit:
Mais le vrai élitisme, celui qui ponctionne les meilleurs éléments parmi les meilleurs, .
- titus06Habitué du forum
philbog a écrit:Reine Margot a écrit:Moi ce qui m'agace c'est cette répétition de l'idée que l'école n'est pas "bienveillante", comme si les profs étaient des sadiques voulant rabaisser les élèves et les trier au plus vite.
M'énerve. (non, pas toi Ménerve )
Je fais parti des profs bienveillants, peut être trop parfois? Et je suis content de voir que la malveillance de certains soit systématiquement dénoncée car je la trouve inacceptable (surtout en sixième par exemple) .Suis je facho sur ce point de vouloir imposer à tout prix la bienveillance?
Par contre ce qui est sur c'est que le systme scolaire est quant à lui trés malveillant vis à vis des plus faibles. Ça ce sont les évaluations du système qui le montrent toutes clairement, et quand on assiste à un conseil de classe on s'en rend tout de suite compte...
C'est complètement faux ce que tu racontes là, on n'a jamais mis autant de dispositifs en place pour les plus en difficulté (entre PAI, PPRE etc.).
Si être malveillant est dire à un élève de 3e : "non, tu ne peux pas aller en seconde générale car tu as 5 de moyenne en mathématiques et 7 en français), et bien je préfère cette malveillance là au une pseudo bienveillance qui le conduira à l'impasse!
C'est aussi sans doute ma "malveillance" qui m'a conduit à orienter deux élèves faibles, dont je suis professeur principal, vers la 3e prepa pro...
PS : à titre personnel, je pense que c'est plutôt leur donner une chance de ne par être totalement perdu l'année prochaine.
- titus06Habitué du forum
frdm a écrit:Pourrais-tu me dire ce que cela signifie ?titus06 a écrit:
Mais le vrai élitisme, celui qui ponctionne les meilleurs éléments parmi les meilleurs, .
Renseigne-toi sur la façon dont on recrute les élèves des sections internationales, tu verras.
- pailleauquebecFidèle du forum
philbog a écrit:Les points négatifs cités comme arguments majeurs contre la réforme pourraient pratiquement tous être améliorés sans renoncer à cette réforme qui sur le fond correspond aux problèmes de l'exclusion, la ségrégation et le tirage vers le bas des élèves en difficultés, ce sur quoi je trouve qu'il faut lutter et faire quelque chose! Cette reformette ne va pourtant pas bien loin et ne correspond pas à une telle lever de boucliers.
Vouloir rejeter tout en bloc et attendre une reforme bien pire, à la Sarko par exemple, du prochain gouvernement de droite...trés peu pour moi!
Que penses-tu de l'allègement des emplois du temps ? (http://www.reformeducollege.fr/emploi-du-temps)
Que penses-tu de la disparition d'environ 1/4 du programme de mathématiques du collège ? (http://www.reformeducollege.fr/nouveaux-programmes/nouveau-programme-de-mathematiques)
Ces deux changements vont-ils améliorer "le tirage vers le bas des élèves en difficultés" ?
- JPhMMDemi-dieu
En quoi consiste très exactement cette bienveillance ?philbog a écrit:Je fais parti des profs bienveillants, peut être trop parfois? Et je suis content de voir que la malveillance de certains soit systématiquement dénoncée car je la trouve inacceptable (surtout en sixième par exemple) .Suis je facho sur ce point de vouloir imposer à tout prix la bienveillance?
Par contre ce qui est sur c'est que le systme scolaire est quant à lui trés malveillant vis à vis des plus faibles. Ça ce sont les évaluations du système qui le montrent toutes clairement, et quand on assiste à un conseil de classe on s'en rend tout de suite compte...
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- frdmNiveau 10
titus06 a écrit:frdm a écrit:Pourrais-tu me dire ce que cela signifie ?titus06 a écrit:
Mais le vrai élitisme, celui qui ponctionne les meilleurs éléments parmi les meilleurs, .
Renseigne-toi sur la façon dont on recrute les élèves des sections internationales, tu verras.
Ok, si c'est ça, je suis parfaitement d'accord avec toi.
- frdmNiveau 10
JPhMM a écrit:En quoi consiste très exactement cette bienveillance ?philbog a écrit:Je fais parti des profs bienveillants, peut être trop parfois? Et je suis content de voir que la malveillance de certains soit systématiquement dénoncée car je la trouve inacceptable (surtout en sixième par exemple) .Suis je facho sur ce point de vouloir imposer à tout prix la bienveillance?
Par contre ce qui est sur c'est que le systme scolaire est quant à lui trés malveillant vis à vis des plus faibles. Ça ce sont les évaluations du système qui le montrent toutes clairement, et quand on assiste à un conseil de classe on s'en rend tout de suite compte...
Je vois que nous sommes de plus en plus nombreux à nous poser la question ! Il faut que ce mystère s'éclaircisse .
- JPhMMDemi-dieu
Je ne suis que prof de mathématiques, je ne comprends pas bien.frdm a écrit:JPhMM a écrit:En quoi consiste très exactement cette bienveillance ?philbog a écrit:Je fais parti des profs bienveillants, peut être trop parfois? Et je suis content de voir que la malveillance de certains soit systématiquement dénoncée car je la trouve inacceptable (surtout en sixième par exemple) .Suis je facho sur ce point de vouloir imposer à tout prix la bienveillance?
Par contre ce qui est sur c'est que le systme scolaire est quant à lui trés malveillant vis à vis des plus faibles. Ça ce sont les évaluations du système qui le montrent toutes clairement, et quand on assiste à un conseil de classe on s'en rend tout de suite compte...
Je vois que nous sommes de plus en plus nombreux à nous poser la question ! Il faut que ce mystère s'éclaircisse .
Le dictionnaire (CNRTL) me dit que « c'est une affection qui [nous] porte à désirer le bonheur de notre prochain ». Comme j'ignorais que la raison de ma présence en classe est de rendre les élèves heureux avant toute chose, je ne comprends plus. Alors je présume que le CNRTL se trompe. D'où ma question.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- SaunchoNiveau 2
Mais bon sang! Si cette réforme, d'une lourdeur invraisemblable, qui bouleverse en profondeur le métier de professeur n'est pas au moins parfaite alors pourquoi l'accepter telle quelle? Pour ce qui est de Sarko, on est d'accord "Sarko: caca" mais une fois qu'on a dit ça on n'a rien dit. Par exemple le fond de la réforme n'est sans doute pas aussi louable que tu le penses. Tu n'es pas un peu ébranlé par le fait que Madelin et Mariton la soutiennent par exemple? Qu'elle corresponde en beaucoup de points à des préconisations de la Cour des Comptes (qui a comme on sait l'intérêt des élèves au coeur de ses préoccupations)? Et puis soyons sérieux, quel professeur se satisfait de l'état actuel du collège, quel syndicat opposé à la réforme défend le statu quo? Les propositions alternatives existent, c'est de la pure malhonnêteté intellectuelle que de sous-entendre le contraire. Mais bon tu t'es forcé à montrer à tes élèves un témoignage pertinent qui heurtait tes convictions donc tu es sans doute inattaquable sur ce plan là.philbog a écrit:
Les points négatifs cités comme arguments majeurs contre la réforme pourraient pratiquement tous être améliorés sans renoncer à cette réforme
Je n'ai aucun mal à croire que le redoublement coûte de l'argent et qu'il soit inefficace dans l'écrasante majorité des cas s'il s'agit simplement de refaire partir pour un tour un élève avec de réelles difficultés cognitives dans le même environnement (classes hétérogènes et surchargées, pas d'accompagnement éducatif/psychologique personnalisé, mêmes bandes de copains à problèmes,...). A partir de là, oui, on peut dire que la solution la moins coûteuse est d'évacuer du collège les élèves en difficulté le plus vite possible. On peut aussi prendre enfin la mesure du problème, sortir son gros chéquier de 6e puissance économique mondiale et s'occuper sérieusement des élèves en difficulté. Alors oui, ça va coûter bonbon de dédoubler les classes, de faire des cours de remédiation pendant les vacances, de systématiser l'aide aux devoirs et dans les cas les plus problématiques des structures un peu différentes pour un redoublement qui ait un sens.nlm76 a écrit: Enfin, par exemple, le rapport préconise de supprimer le redoublement parce qu'il est inefficace (mais ce n'est qu'une pétition de principe : aucune preuve n'est apportée, sinon la citation d'un prétendu chercheur qui a la même pétition de principe) ET parce que cette suppression permettrait d'économiser des milliards (là encore, ce n'est pas prouvé dans le rapport).
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"The mass of men lead lives of quiet desperation. What is called resignation is confirmed desperation." Walden
"TWO AND TWO MAKE FIVE." Nineteen Eighty-Four
- Spinoza1670Esprit éclairé
Une école pensée pour la réussite de tous les enfants pour faire des économies sur le dos de tous les enfants :
http://www.laviemoderne.net/detox/120-une-reforme-de-gauche
Le but est de libéraliser les services publics, pas d'éduquer le peuple. PS et UMP suivent en cela la même ligne directrice, à quelques virgules près. C'est là où je ne suis pas trop d'accord avec Loys qui persiste à appeler le PS un parti de gauche. Je ne sais pas pour le reste, mais pour l'éducation, c'est très très clair. Ça se voyait déjà comme le nez au milieu de la figure au temps d'Allègre. Pour des observateurs plus avertis, on peut remonter beaucoup plus loin. Mais enfin, bref, concernant la lutte pour l'instruction de tous, c'est un parti réactionnaire, et parfois plus efficace dans la réaction que l'UMP.
Corollaire : UNSA, SGEN-CFDT, CRAP-Cahiers pédagogiques, Café pédagogique, Éducation & Devenir, Ligue de l'Enseignement, Terra Nova, etc. qui soutiennent le PS et accompagnent, préconisent, encouragent, défendent ces réformes sont des organisations réactionnaires.
Mais pour le bien des enfants.
http://www.laviemoderne.net/detox/120-une-reforme-de-gauche
Le but est de libéraliser les services publics, pas d'éduquer le peuple. PS et UMP suivent en cela la même ligne directrice, à quelques virgules près. C'est là où je ne suis pas trop d'accord avec Loys qui persiste à appeler le PS un parti de gauche. Je ne sais pas pour le reste, mais pour l'éducation, c'est très très clair. Ça se voyait déjà comme le nez au milieu de la figure au temps d'Allègre. Pour des observateurs plus avertis, on peut remonter beaucoup plus loin. Mais enfin, bref, concernant la lutte pour l'instruction de tous, c'est un parti réactionnaire, et parfois plus efficace dans la réaction que l'UMP.
Corollaire : UNSA, SGEN-CFDT, CRAP-Cahiers pédagogiques, Café pédagogique, Éducation & Devenir, Ligue de l'Enseignement, Terra Nova, etc. qui soutiennent le PS et accompagnent, préconisent, encouragent, défendent ces réformes sont des organisations réactionnaires.
Mais pour le bien des enfants.
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- User17706Bon génie
Oui, il est au mieux douteux que cette réforme soit « de gauche » dans ses intentions, et il paraît d'ores et déjà certain qu'elle sera « de droite » dans ses résultats (au sens où elle renforcera les inégalités au détriment des plus faibles ─ si ça gêne quelqu'un d'appeler ça « de droite », qu'il ôte l'étiquette).
- frdmNiveau 10
Bien d'accord avec toi, et désolé si je ne me suis pas fait comprendre.JPhMM a écrit:Je ne suis que prof de mathématiques, je ne comprends pas bien.frdm a écrit:JPhMM a écrit:
En quoi consiste très exactement cette bienveillance ?
Je vois que nous sommes de plus en plus nombreux à nous poser la question ! Il faut que ce mystère s'éclaircisse .
Le dictionnaire (CNRTL) me dit que « c'est une affection qui [nous] porte à désirer le bonheur de notre prochain ». Comme j'ignorais que la raison de ma présence en classe est de rendre les élèves heureux avant toute chose, je ne comprends plus. Alors je présume que le CNRTL se trompe. D'où ma question.
- florestanGrand sage
La bienveillance c'est de vouloir le bien des gens non? Donc dans notre fonction d'enseignants vouloir améliorer le niveau des élèves, leur apprendre des choses quoi... J'ai vraiment l'impression d'enfoncer des portes ouvertes.
- DimkaVénérable
Pourtant, la manipulation du langage, dans l’éducation nationale me semble tenir autant du fond que de la forme, dans la mesure où elle est utilisée dans un but de reconnaissance d’expertise, et à partir de là de prise de pouvoir. Dis autrement, des gus se mettent à créer un jargon pour « faire experts », s’inventent une scientificité et un professionnalisme creux, et en profitent pour s’imposer et imposer leurs conceptions. Un pouvoir à la fois politique (incidence sur la prise de décision) et mental (les paillettes, ça impressionne, les petits nouveaux auront plus tendance à se soumettre à ces conceptions).philbog a écrit:Pour ta première remarque l'humour l'ironie et le second degré ne font pas bon ménage avec un forum de débat... il n’empêche que l'argument du jargonnant, verbiage,et autre pédagogisme est assez fatiguant, comme l'argument à la mode qui sert à tout: la "bien-pensance".
En gros on s'attaque à la forme pour ne pas parler du fond.
Ça tend également à transformer le métier de prof, en le passant d’un truc artisanal (on bidouille avec les classes qu’on a sous le nez, en faisant le mieux possible, à partir de l’expérience, de quelques trucs appris, de dialogues entre pairs, etc.) à un truc scientifique (des théories, des « lois », un langage, des conceptions générales à appliquer au particulier), transformation dont on se demande assez peu si elle est pertinente, mais qui permet de changer d’expert : avant, l’enseignant, maintenant le théoricien. Pourtant, dans les faits, tous les cours de collègues auxquels j’ai assisté tenaient du bricolage (ceci dit sans aucun mépris), même chez ceux qui tenaient un discours très ESPEsque, ce qui me laisse penser que le jargon sert à quelque chose qui ne se joue pas dans les classes, mais à un niveau plus haut, plus politique.
Enfin, que certains métiers ou certaines sciences aient besoin d’un jargon spécifique, c’est indéniable, mais avoir un jargon spécifique ne suffit pas (est, il me semble, n’est pas indispensable) à garantir un discours sérieux. De plus, quand c’est la ministre qui s’exprime sur son site, on peut supposer qu’elle s’adresse au citoyen, c’est de la com’ (un site personnel n’est pas une plateforme de diffusion scientifique), donc l’utilisation d’un jargon incompréhensible tient carrément de l’esbroufe.
_________________
- Spoiler:
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Dans mon école réputée particulièrement dure (moi, je ne me rends plus compte), il n'y a même pas débat : la seule bienveillance qui vaille, c'est celle qui consiste à empêcher les élèves de faire n'importe quoi, c'est-à-dire à les faire bosser, dans la meilleure humeur possible. Tout le reste n'est que démission et non assistance. Notre inspecteur, très en pointe sur la bienveillance d'Etat, nous fait bien rigoler, pour ne pas avoir à en pleurer ou à en vomir.florestan a écrit:La bienveillance c'est de vouloir le bien des gens non? Donc dans notre fonction d'enseignants vouloir améliorer le niveau des élèves, leur apprendre des choses quoi... J'ai vraiment l'impression d'enfoncer des portes ouvertes.
- florestanGrand sage
C'est pas faux a écrit:Dans mon école réputée particulièrement dure (moi, je ne me rends plus compte), il n'y a même pas débat : la seule bienveillance qui vaille, c'est celle qui consiste à empêcher les élèves de faire n'importe quoi, c'est-à-dire à les faire bosser, dans la meilleure humeur possible. Tout le reste n'est que démission et non assistance. Notre inspecteur, très en pointe sur la bienveillance d'Etat, nous fait bien rigoler, pour ne pas avoir à en pleurer ou à en vomir.florestan a écrit:La bienveillance c'est de vouloir le bien des gens non? Donc dans notre fonction d'enseignants vouloir améliorer le niveau des élèves, leur apprendre des choses quoi... J'ai vraiment l'impression d'enfoncer des portes ouvertes.
Ben c'est bien non ?
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Ben oui.florestan a écrit:C'est pas faux a écrit:Dans mon école réputée particulièrement dure (moi, je ne me rends plus compte), il n'y a même pas débat : la seule bienveillance qui vaille, c'est celle qui consiste à empêcher les élèves de faire n'importe quoi, c'est-à-dire à les faire bosser, dans la meilleure humeur possible. Tout le reste n'est que démission et non assistance. Notre inspecteur, très en pointe sur la bienveillance d'Etat, nous fait bien rigoler, pour ne pas avoir à en pleurer ou à en vomir.florestan a écrit:La bienveillance c'est de vouloir le bien des gens non? Donc dans notre fonction d'enseignants vouloir améliorer le niveau des élèves, leur apprendre des choses quoi... J'ai vraiment l'impression d'enfoncer des portes ouvertes.
Ben c'est bien non ?
C'est plus clair comme ça ?
- florestanGrand sage
C'est pas faux a écrit:Ben oui.florestan a écrit:C'est pas faux a écrit:
Dans mon école réputée particulièrement dure (moi, je ne me rends plus compte), il n'y a même pas débat : la seule bienveillance qui vaille, c'est celle qui consiste à empêcher les élèves de faire n'importe quoi, c'est-à-dire à les faire bosser, dans la meilleure humeur possible. Tout le reste n'est que démission et non assistance. Notre inspecteur, très en pointe sur la bienveillance d'Etat, nous fait bien rigoler, pour ne pas avoir à en pleurer ou à en vomir.
Ben c'est bien non ?
C'est plus clair comme ça ?
Yep
- RuthvenGuide spirituel
Dimka, ce n'est plus le théoricien, mais l'ingénierie pédagogique :lol: ... Mais 100% d'accord avec ta lecture.
- IphigénieProphète
en vlà un qui a bien appris sa leçon. Et qui répète.philbog a écrit:ce rapport s'adresse aux professionnels et aux spécialistes de l'éducation. Qu'il soit jargonnant pour les autres est tout à fait normal car chaque profession a son jargon... par contre si les professionnels concernés ont du mal à le lire, il s'agirait là d'un problème de compétence assez inquiétant...
pour les autres qui auraient du mal il s'agit simplement d'expliquer de façon rigoureuse et argumentée que la mixité est un gage de réussite pour tous les élèves et qu'on refuse donc les classes de niveau. Les bons élèves ne sont affectés ni par la mixité avec les plus faibles ni par la ségrégation en classe de niveau. Par contre les élèves en difficultés sont tirés vers le haut par la mixité et vers le bas par la ségrégation... Les études montrent clairement par exemple que les classes bilangues ou européennes ainsi que les classes de latinistes entraînent la plupart du temps une ségrégation en classe de niveau ... Bien sur certains enseignants préfèrent des classes de niveau pour leur confort ou pour leurs enfants qui appartiennent à la classe sociale qui réussit le mieux à l'école... et donc dés qu'on leur parle autrement c'est du verbiage jargonnant qu'ils entendent...
http://www.liberation.fr/societe/2015/05/28/un-college-sur-deux-a-des-classes-de-niveau_1318430
"La mixité est un gage de réussite pour tous": ça ne fait que quarante ans qu'on applique cet adage.Un peu court pour se faire une idée de sa justesse.
Déjà il faudrait définir ce qu'on appelle "mixité" et ce qu'on appelle "réussite".
Pour l'instant, la seule certitude c'est que la mixité telle qu'on la pratique est arrivée à un effondrement-général-pour-tous.
On a juste oublié que pour tirer vers le haut, il faut qu'il y ait un haut, justement.
Je suis d'ailleurs surprise de ces spécialistes quiparlent de "classes de niveau" avec les euros ou les latinistes: ils n'ont pas remarqué que le concept de classe existe de moins en moins, particulièrement en lycée: l'éclatement des groupes est tel qu'on n'est d'ailleurs pas loin de l'asphyxie dans les emplois du temps:
les latinistes et les euros sont éclatés entre toutes les classes en seconde, et toutes les séries ensuite!
Curieusement les seuls groupes qui ne sont pas éclatés à cause des plages horaires spécifiques sont les "sport-études" chez nous- foot qui induisent une vraie absence de mixité, mais par le bas: mais ça on ne lutte pas contre. Le bas c'est bien.
Pour le dire autrement, les "spécialistes" disent n'importe quoi et foncent dans le mur en disant qu'il est réactionnaire de parler de mur.
Splashhhh.
Mais non, ce n'était pas un mur, mais non, ce n'était pas un mur: juste un obstacle vertical imprévu en matière résistante.
- DaphnéDemi-dieu
Iphigénie a écrit:en vlà un qui a bien appris sa leçon. Et qui répète.philbog a écrit:ce rapport s'adresse aux professionnels et aux spécialistes de l'éducation. Qu'il soit jargonnant pour les autres est tout à fait normal car chaque profession a son jargon... par contre si les professionnels concernés ont du mal à le lire, il s'agirait là d'un problème de compétence assez inquiétant...
pour les autres qui auraient du mal il s'agit simplement d'expliquer de façon rigoureuse et argumentée que la mixité est un gage de réussite pour tous les élèves et qu'on refuse donc les classes de niveau. Les bons élèves ne sont affectés ni par la mixité avec les plus faibles ni par la ségrégation en classe de niveau. Par contre les élèves en difficultés sont tirés vers le haut par la mixité et vers le bas par la ségrégation... Les études montrent clairement par exemple que les classes bilangues ou européennes ainsi que les classes de latinistes entraînent la plupart du temps une ségrégation en classe de niveau ... Bien sur certains enseignants préfèrent des classes de niveau pour leur confort ou pour leurs enfants qui appartiennent à la classe sociale qui réussit le mieux à l'école... et donc dés qu'on leur parle autrement c'est du verbiage jargonnant qu'ils entendent...
http://www.liberation.fr/societe/2015/05/28/un-college-sur-deux-a-des-classes-de-niveau_1318430
"La mixité est un gage de réussite pour tous": ça ne fait que quarante ans qu'on applique cet adage.Un peu court pour se faire une idée de sa justesse.
Déjà il faudrait définir ce qu'on appelle "mixité" et ce qu'on appelle "réussite".
Pour l'instant, la seule certitude c'est que la mixité telle qu'on la pratique est arrivée à un effondrement-général-pour-tous.
On a juste oublié que pour tirer vers le haut, il faut qu'il y ait un haut, justement.
Je suis d'ailleurs surprise de ces spécialistes quiparlent de "classes de niveau" avec les euros ou les latinistes: ils n'ont pas remarqué que le concept de classe existe de moins en moins, particulièrement en lycée: l'éclatement des groupes est tel qu'on n'est d'ailleurs pas loin de l'asphyxie dans les emplois du temps:
les latinistes et les euros sont éclatés entre toutes les classes en seconde, et toutes les séries ensuite!
Curieusement les seuls groupes qui ne sont pas éclatés à cause des plages horaires spécifiques sont les "sport-études" chez nous- foot qui induisent une vraie absence de mixité, mais par le bas: mais ça on ne lutte pas contre. Le bas c'est bien.
Pour le dire autrement, les "spécialistes" disent n'importe quoi et foncent dans le mur en disant qu'il est réactionnaire de parler de mur.
Splashhhh.
Mais non, ce n'était pas un mur, mais non, ce n'était pas un mur: juste un obstacle vertical imprévu en matière résistante.
- bernardoFidèle du forum
Dimka a écrit:Pourtant, la manipulation du langage, dans l’éducation nationale me semble tenir autant du fond que de la forme, dans la mesure où elle est utilisée dans un but de reconnaissance d’expertise, et à partir de là de prise de pouvoir. Dis autrement, des gus se mettent à créer un jargon pour « faire experts », s’inventent une scientificité et un professionnalisme creux, et en profitent pour s’imposer et imposer leurs conceptions. Un pouvoir à la fois politique (incidence sur la prise de décision) et mental (les paillettes, ça impressionne, les petits nouveaux auront plus tendance à se soumettre à ces conceptions).philbog a écrit:Pour ta première remarque l'humour l'ironie et le second degré ne font pas bon ménage avec un forum de débat... il n’empêche que l'argument du jargonnant, verbiage,et autre pédagogisme est assez fatiguant, comme l'argument à la mode qui sert à tout: la "bien-pensance".
En gros on s'attaque à la forme pour ne pas parler du fond.
Ça tend également à transformer le métier de prof, en le passant d’un truc artisanal (on bidouille avec les classes qu’on a sous le nez, en faisant le mieux possible, à partir de l’expérience, de quelques trucs appris, de dialogues entre pairs, etc.) à un truc scientifique (des théories, des « lois », un langage, des conceptions générales à appliquer au particulier), transformation dont on se demande assez peu si elle est pertinente, mais qui permet de changer d’expert : avant, l’enseignant, maintenant le théoricien. Pourtant, dans les faits, tous les cours de collègues auxquels j’ai assisté tenaient du bricolage (ceci dit sans aucun mépris), même chez ceux qui tenaient un discours très ESPEsque, ce qui me laisse penser que le jargon sert à quelque chose qui ne se joue pas dans les classes, mais à un niveau plus haut, plus politique.
Enfin, que certains métiers ou certaines sciences aient besoin d’un jargon spécifique, c’est indéniable, mais avoir un jargon spécifique ne suffit pas (est, il me semble, n’est pas indispensable) à garantir un discours sérieux. De plus, quand c’est la ministre qui s’exprime sur son site, on peut supposer qu’elle s’adresse au citoyen, c’est de la com’ (un site personnel n’est pas une plateforme de diffusion scientifique), donc l’utilisation d’un jargon incompréhensible tient carrément de l’esbroufe.
Bien parlé !
- bernardoFidèle du forum
Spinoza1670 a écrit:Une école penséepour la réussite de tous les enfantspour faire des économies sur le dos de tous les enfants :
http://www.laviemoderne.net/detox/120-une-reforme-de-gauche
Le but est de libéraliser les services publics, pas d'éduquer le peuple. PS et UMP suivent en cela la même ligne directrice, à quelques virgules près. C'est là où je ne suis pas trop d'accord avec Loys qui persiste à appeler le PS un parti de gauche. Je ne sais pas pour le reste, mais pour l'éducation, c'est très très clair. Ça se voyait déjà comme le nez au milieu de la figure au temps d'Allègre. Pour des observateurs plus avertis, on peut remonter beaucoup plus loin. Mais enfin, bref, concernant la lutte pour l'instruction de tous, c'est un parti réactionnaire, et parfois plus efficace dans la réaction que l'UMP.
Corollaire : UNSA, SGEN-CFDT, CRAP-Cahiers pédagogiques, Café pédagogique, Éducation & Devenir, Ligue de l'Enseignement, Terra Nova, etc. qui soutiennent le PS et accompagnent, préconisent, encouragent, défendent ces réformes sont des organisations réactionnaires.
Mais pour le bien des enfants.
Bien parlé !
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- "Une école pensée pour la réussite de tous les enfants"
- Ecole pour tous (la scolarisation des enfants handicapés)
- Projet de loi pour la refondation de l'École : une École juste pour tous et exigeante pour chacun
- À l'école, offrir du temps pour la pensée (Ph. Mérieu)
- "Relance des TPE" et "réussite de tous les bacheliers dans l'enseignement supérieur" : le bac et le lycée vus par la concertation sur la refondation de l'école.
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