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Nina68 a écrit:Lisak40 a écrit:Chez nous rien n'avait été prévu... Il n'y a strictement rien eu, juste un mail pour nous dire qu'on pouvait en parler à l'heure de l'hommage... Mais j'avoue qu'avec la classe que j'avais à ce moment-là (bruits de films pornos regardés sur les téls, bruits de canard, insultes, menaces, élèves qui se courent après avec le spray anti bactéries, tricheries, mensonges, hypocrisie, impossible d'en placer une, une salle remplie de gaillards deux fois plus grands et gros que moi, qui sont contre moi, contestent tout ce que je dis, refusent de sortir quand je les exclue, me crient dessus, qqs uns ayant déjà un petit "business" pour financer leur iphone13), je n'ai pas eu le courage d'aborder le sujet... Je m'en prenais plein la g***le simplement parce que j'essayais de faire cours. J'essayais de survivre, je n'avais plus dénergie ni même de cerveau en état de fonctionner normalement donc j'ai zappé...
"la classe que j'avais à ce moment-là (bruits de films pornos regardés sur les téls, bruits de canard, insultes, menaces, élèves qui se courent après avec le spray anti bactéries, tricheries, mensonges, hypocrisie, impossible d'en placer une, une salle remplie de gaillards deux fois plus grands et gros que moi, qui sont contre moi, contestent tout ce que je dis, refusent de sortir quand je les exclue"
Mais comment est-ce possible ? Que fait ta direction ?
(précision : oui, je dévie)
Lisak40 je suis attristé de lire dans quelle situation tu es laissée par l'institution. C'est honteux, révoltant. Évidemment, dans ces circonstances, impossible de rendre hommage a Samuel Paty.
Il y a une classe comme ca dans le lycée. On est tous démunis, et ce qui m'inquiète est de savoir ce que va etre la société avec ces jeunes dehors et livrés à eux meme.
- zigmag17Guide spirituel
Nina68 a écrit:Lisak40 a écrit:Chez nous rien n'avait été prévu... Il n'y a strictement rien eu, juste un mail pour nous dire qu'on pouvait en parler à l'heure de l'hommage... Mais j'avoue qu'avec la classe que j'avais à ce moment-là (bruits de films pornos regardés sur les téls, bruits de canard, insultes, menaces, élèves qui se courent après avec le spray anti bactéries, tricheries, mensonges, hypocrisie, impossible d'en placer une, une salle remplie de gaillards deux fois plus grands et gros que moi, qui sont contre moi, contestent tout ce que je dis, refusent de sortir quand je les exclue, me crient dessus, qqs uns ayant déjà un petit "business" pour financer leur iphone13), je n'ai pas eu le courage d'aborder le sujet... Je m'en prenais plein la g***le simplement parce que j'essayais de faire cours. J'essayais de survivre, je n'avais plus dénergie ni même de cerveau en état de fonctionner normalement donc j'ai zappé...
"la classe que j'avais à ce moment-là (bruits de films pornos regardés sur les téls, bruits de canard, insultes, menaces, élèves qui se courent après avec le spray anti bactéries, tricheries, mensonges, hypocrisie, impossible d'en placer une, une salle remplie de gaillards deux fois plus grands et gros que moi, qui sont contre moi, contestent tout ce que je dis, refusent de sortir quand je les exclue"
Mais comment est-ce possible ? Que fait ta direction ?
(précision : oui, je dévie)
Mais bien sûr que c'est possible. Nous sommes abandonnés sur le terrain. J'ai connu ce genre de classe impossible à gérer. Dans le style diamétralement opposé j'ai eu de la résistance passive( force d'inertie + passivité/ agressivité): une classe qui avait refusé de participer en classe( lecture, réponses à mes questions, échanges...), une sorte de cabale collective parce que j'avais osé dire qu'ils ne travaillaient pas.
Avec ce genre de classe, on sait d'avance que les hommages vont mal se passer.
La Direction n'a qu'à faire son boulot et venir le célébrer, l'hommage, devant ces adolescents hostiles et vindicatifs.
Voila pourquoi il ne faut pas être naïf.
Par ailleurs et pour en revenir au sujet, voilà pourquoi également il me semble dangereux de répéter " une formation à la laïcité réglera les problèmes " Ca ne réglera rien du tout. On ne peut pas a nous seuls réguler toute la société.
On peut-être formé à tout ( et avoir tenté de former à tout), ceux qui veulent en découdre en découdront.
Allez voir ce qui se passe en ce moment dans un lycée de Nantes.
Honneur à Samuel Paty.
- Lisak40Expert spécialisé
Je termine là le HS (le point positif du cours d'hier ? Je me suis rendu compte que je devais changer de travail ou d'établissement ou je sais pas quoi, sous peine d'y laisser ma peau), car en vrai il ne s'agit pas de moi, mais d'un collègue qui a payé (et de manière atroce) de sa vie le fait de faire son travail... Mon étab n'avait rien organisé en effet, et rien que ça, cela montre à quel point finalement on s'en fout... S'il y avait eu qqchose d'officiel, de cadré, d'organisé, oui j'aurais fait l'hommage je pense, mais là vu la situation, ben je ne pouvais pas... Je me dis que demain , S. Paty, cela pourrait être moi, ou n'importe quel collègue en fait, et je sais qu'une partie des collègues / de la population sera trop dépassée pour faire quoique ce soit comme hommage (comme moi hier, qui tentait avant tout de survivre à mon propre cours), une partie sera pas très loin d'être d'accord avec les terroristes, et une immense majorité s'en foutra totalement... Pauvre homme, pauvre de nous...
- zigmag17Guide spirituel
Lisak40 a écrit:Je termine là le HS (le point positif du cours d'hier ? Je me suis rendu compte que je devais changer de travail ou d'établissement ou je sais pas quoi, sous peine d'y laisser ma peau), car en vrai il ne s'agit pas de moi, mais d'un collègue qui a payé (et de manière atroce) de sa vie le fait de faire son travail... Mon étab n'avait rien organisé en effet, et rien que ça, cela montre à quel point finalement on s'en fout... S'il y avait eu qqchose d'officiel, de cadré, d'organisé, oui j'aurais fait l'hommage je pense, mais là vu la situation, ben je ne pouvais pas... Je me dis que demain , S. Paty, cela pourrait être moi, ou n'importe quel collègue en fait, et je sais qu'une partie des collègues / de la population sera trop dépassée pour faire quoique ce soit comme hommage (comme moi hier, qui tentait avant tout de survivre à mon propre cours), une partie sera pas très loin d'être d'accord avec les terroristes, et une immense majorité s'en foutra totalement... Pauvre homme, pauvre de nous...
D'accord avec toi Lisak40: abandon sur le terrain.
Depuis un an, a-t-on pris la mesure de ce qui pouvait recommencer? Non. A-t-on refondu des textes pour remettre au centre de l'École et du Savoir les professionnels que nous sommes, au lieu de continuer à faire la part belle aux récriminations toujours plus nombreuses et nébuleuses des parents? Non. A-t-on institué au quotidien un fonctionnement qui sécurise les adultes et les élèves sérieux au lieu de conforter les Caïds dans leur impunité au sein des classes ? Non.
Tout cela participe d'un climat délétère.
Alors les belles paroles du ministère il y a longtemps que je n'y crois plus.
- JacqGuide spirituel
Tout comme Zigmag.zigmag17 a écrit:
Alors les belles paroles du ministère il y a longtemps que je n'y crois plus.
Courage à toi, Lisak, message en MP.
- zigmag17Guide spirituel
Oui courage à toi Lisak40, bien sûr. Je suis en tous points solidaire avec toi et je suis en cela l'exemple de Jacq ! Je ne te l'ai pas dit mais c'était sous-entendu ( shame on me!)
- zigmag17Guide spirituel
Clecle78 a écrit:C'était très bien et elle a tout de même bien pointé du doigt le non ruissellement des belles paroles ministérielles sur les échelons intermédiaires concernant notre protection et notre soutien.Guermantes729 a écrit:Isis39 a écrit:Intervention d'une enseignante de l'APHG ce matin sur Inter à propos de l'hommage.
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-du-week-end/l-invite-du-week-end-du-samedi-16-octobre-2021
Je l'ai écoutée et grandement appréciée ce matin.
Mon mari a même dit "qui parle? c'est bien ce qu'elle dit. Les journalistes semblent tout déçus, parce qu'elle est intelligente, nuancée, tout en étant déterminée. Pas de hurlement, pas de gesticulations, ils sont déçus, mais pas nous!"
Merci
Je suis d'accord avec tout cela.
Le point sur lequel je ne suis pas d'accord du tout, qui a été abordé dans l'émission, est celui de l'autocensure, qui serait inexistante dans les cours. Si, l'autocensure existe, si si. A cela, de multiples raisons.
Mais bon, cela dit c'est vrai, des vérités ont été dites et c'est tant mieux!
- OlympiasProphète
L'autocensure n'est pas inexistante.
Mais elle est parfois surestimée par rapport à la réalité.
Mais elle est parfois surestimée par rapport à la réalité.
- mgb35Érudit
Elle est aussi parfois sous estimé, ce qui semble être le cas de notre collègue, en tout point parfaite par ailleurs.Olympias a écrit:L'autocensure n'est pas inexistante.
Mais elle est parfois surestimée par rapport à la réalité.
- zigmag17Guide spirituel
Olympias: Je n'en suis pas si sûre, justement. Mais je n'ai aucun chiffre ni statistique pour le prouver. Je sais juste que dans certaines classes une forme de violence induite, liée à plusieurs facteurs à commencer par la tentative d'écraser tout débat sous la semelle de l'idéologie extrémiste, empêche l'expression d'opinions et musèle la parole avec une grande violence ( expérience vécue, expériences rapportées ). Le tout, on y revient, sans soutien de la hiérarchie, et c'est la que le bât blesse.
- BalthamosDoyen
Olympias a écrit:L'autocensure n'est pas inexistante.
Mais elle est parfois surestimée par rapport à la réalité.
Ce débat sur l'autocensure me dépasse complètement...
On s'auto censure tous, c'est d'ailleurs ce qui nous permet de vivre en société, d'enseigner, etc.
Nous ne faisons que des choix : une activité au lieu d'une autre, un document au lieu d'un autre (vont ils comprendre? Est ce que ca va les choquer ? Les faire réfléchir ? les faire apprendre ? )
La véritable autocensure dans l'enseignement est celle qui coentrainerait un enseignant à ne pas aborder un thème, un sujet, un point du programme. Le reste ne relève que de choix. Et le débat médiatique a la mauvaise tendance à tout confondre.
Qu'un enseignant décide de ne pas s'appuyer sur les caricatures de Charlie pour aborder la liberté d'expression, c'est un choix pédagogique, qui peut se justifier. Qu'un enseignant décide de ne plus aborder la liberté d'expression est une autocensure inquiétante.
Je pense que l'autocensure comme la définit les médias à tendance à surestimer la réalité du terrain.
- zigmag17Guide spirituel
Balthamos a écrit:Olympias a écrit:L'autocensure n'est pas inexistante.
Mais elle est parfois surestimée par rapport à la réalité.
Ce débat sur l'autocensure me dépasse complètement...
On s'auto censure tous, c'est d'ailleurs ce qui nous permet de vivre en société, d'enseigner, etc.
Nous ne faisons que des choix : une activité au lieu d'une autre, un document au lieu d'un autre (vont ils comprendre? Est ce que ca va les choquer ? Les faire réfléchir ? les faire apprendre ? )
La véritable autocensure dans l'enseignement est celle qui coentrainerait un enseignant à ne pas aborder un thème, un sujet, un point du programme. Le reste ne relève que de choix. Et le débat médiatique a la mauvaise tendance à tout confondre.
Qu'un enseignant décide de ne pas s'appuyer sur les caricatures de Charlie pour aborder la liberté d'expression, c'est un choix pédagogique, qui peut se justifier. Qu'un enseignant décide de ne plus aborder la liberté d'expression est une autocensure inquiétante.
Je pense que l'autocensure comme la définit les médias à tendance à surestimer la réalité du terrain.
C'est-à-dire qu'à un moment donné quand tu ne peux plus en placer une dans une classe sans t'entendre dire "Vous les blancs cassez-vous si vous n'êtes pas contents, Charlie c'est bien fait pour eux wesh sur le Coran sa mère ", "Vous on dirait trop vous êtes juive quand vous nous dites des choses sur la guerre", " le 11 septembre c'était bien fait pour eux", etc, je répète: le tout sans pouvoir dire un mot, car en face c'est invective sur invective, dans un climat de violence verbale permanente et que la hiérarchie ne suit pas, essaie de se montrer offusquée par principe mais au fond s'en fiche car ne veut "pas de vague " ..., eh bien oui tu peux raisonnablement penser que pour pouvoir continuer à "fonctionner " à peu près, il y a des sujets qu'il vaut mieux aborder avec prudence, et certainement que certains de ces sujets ne sont plus abordés du tout en ce moment dans certains établissements de France. Parce qu'il y est impossible d'y faire cours dans des conditions normales. C'est une réalité. Elle paraît inconcevable, néanmoins elle existe, et le terme d'"autocensure" est bien le bon, utilisé dans son acceptation stricto sensu.
- BalthamosDoyen
zigmag17 a écrit:
Je n'ai jamais dit que notre métier et simple, et le soutien de la hiérarchie est un vrai gros problème (comme notre formation d'ailleurs).
Ce "pas de vague" est révoltant, et ici ce n'est qu'un avatar de ce qui nuit à la profession sur d'autres points.
Mais tu confirmes mon opinion :
zigmag17 a écrit: il y a des sujets qu'il vaut mieux aborder avec prudence
Oui, c'est notre rôle de faire ces choix, surtout quand on aborde des sujets sensibles, socialement vifs, et on les connait. On s'adapte à notre public, à notre vécu, à notre expérience, à notre personnalité, etc.
Je n'ai pas dit que ces situations ne pouvaient pas existées, mais qu'elles étaient surestimées par cette bulle médiatique et ces termes piégeux.zigmag17 a écrit: et certainement que certains de ces sujets ne dont plus abordés du tout en ce moment dans s certains établissements de France. .
D'ailleurs, j'attends le témoignage de l'enseignant qui n'enseigne plus la shoah, les débuts de l'Islam ou qui n'aborde plus l'esclavage à cause de cette pression.
- mgb35Érudit
Je ne sais pas à quel point ces problématique existent ou non, mais il paraît certain que si certains y sont confrontés, ils ne témoigneront pas ou de manière indirecte ce qui ne te convaincra pas et tu auras raison.Balthamos a écrit:Je n'ai pas dit que ces situations ne pouvaient pas existées, mais qu'elles étaient surestimées par cette bulle médiatique et ces termes piégeux.zigmag17 a écrit: et certainement que certains de ces sujets ne dont plus abordés du tout en ce moment dans s certains établissements de France. .
D'ailleurs, j'attends le témoignage de l'enseignant qui n'enseigne plus la shoah, les débuts de l'Islam ou qui n'aborde plus l'esclavage à cause de cette pression.
En gros, on est devant un phénomène dont il faut avoir conscience qu'on ne pourra jamais prouver... S'il existe.
- zigmag17Guide spirituel
Balthamos: des témoignages de ce genre j'en ai lu, extraits du "Monde" je crois, l'année dernière, consécutifs précisément à l'assassinat de Samuel Paty. Charlie-Hebdo avait aussi recueilli des témoignages allant en ce sens ( de même que dans leur hors- série sur la laïcité). Je crois que l'on sous-estime beaucoup la force de nuisance que peuvent avoir certains des ados que nous avons en classe et qui sont conditionnés à l'extérieur par des gens qui ne veulent pas de bien aux Lumières. Dans certaines classes on est littéralement empêché de faire cours, tout n'est que rapports de force.
La parole s'était un peu déliée, mais très vite on en est revenu à un attentisme mou et qui a mon sens est liberticide, puisque rien n'est fait pour nous protéger.
Sur ce point et pour la suite je suis extrêmement pessimiste.
La parole s'était un peu déliée, mais très vite on en est revenu à un attentisme mou et qui a mon sens est liberticide, puisque rien n'est fait pour nous protéger.
Sur ce point et pour la suite je suis extrêmement pessimiste.
- TangledingGrand Maître
Cette notion d'autocensure me semble très largement une foutaise journalistique. La chose qui la favoriserait le plus (je parle de la vraie, l'autocensure consistant à ne pas traiter un pan du programme), c'est le fait que les programmes sont infaisables. L'enseignant va placer en fin d'année le plus souvent le thème sur lequel il est le moins à l'aise, puisqu'il sait qu'il devra sans doute sacrifier un plan du programme faute de temps.
Ainsi en 5e j'ai souvent gardé les récits d'exploration pour la fin, car cela m'enquiquine. Et donc si je manque de temps tant pis. Est-ce de l'autocensure ?
Idem en 4e avec la presse pour la même raison.
Maintenant si la question est de savoir si certains thèmes sont plus compliqués que d'autres à aborder, à cause notamment de l'empreinte du religieux dans l'esprit des élèves, la réponse est oui. Mais jusqu'ici ça ne m'a jamais empêché de traiter le programme.
Ainsi en 5e j'ai souvent gardé les récits d'exploration pour la fin, car cela m'enquiquine. Et donc si je manque de temps tant pis. Est-ce de l'autocensure ?
Idem en 4e avec la presse pour la même raison.
Maintenant si la question est de savoir si certains thèmes sont plus compliqués que d'autres à aborder, à cause notamment de l'empreinte du religieux dans l'esprit des élèves, la réponse est oui. Mais jusqu'ici ça ne m'a jamais empêché de traiter le programme.
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- mgb35Érudit
Ton cas n'est malheureusement révélateur de rien... Tu es peut être plus armé que d'autres pour résister à la pression, tes élèves sont peut être moins réticent...Tangleding a écrit:Cette notion d'autocensure me semble très largement une foutaise journalistique. La chose qui la favoriserait le plus (je parle de la vraie, l'autocensure consistant à ne pas traiter un pan du programme), c'est le fait que les programmes sont infaisables. L'enseignant va placer en fin d'année le plus souvent le thème sur lequel il est le moins à l'aise, puisqu'il sait qu'il devra sans doute sacrifier un plan du programme faute de temps.
Ainsi en 5e j'ai souvent gardé les récits d'exploration pour la fin, car cela m'enquiquine. Et donc si je manque de temps tant pis. Est-ce de l'autocensure ?
Idem en 4e avec la presse pour la même raison.
Maintenant si la question est de savoir si certains thèmes sont plus compliqués que d'autres à aborder, à cause notamment de l'empreinte du religieux dans l'esprit des élèves, la réponse est oui. Mais jusqu'ici ça ne m'a jamais empêché de traiter le programme.
Ton témoignage aussi sincère soit il est dangereux car il mettait une personne exposé à ce problème dans une situation de culpabilité. Accepte que ce qui ne t'arrive pas puisse arriver aux autres.
- BalthamosDoyen
mgb35 a écrit:Je ne sais pas à quel point ces problématique existent ou non, mais il paraît certain que si certains y sont confrontés, ils ne témoigneront pas ou de manière indirecte ce qui ne te convaincra pas et tu auras raison.Balthamos a écrit:Je n'ai pas dit que ces situations ne pouvaient pas existées, mais qu'elles étaient surestimées par cette bulle médiatique et ces termes piégeux.zigmag17 a écrit: et certainement que certains de ces sujets ne dont plus abordés du tout en ce moment dans s certains établissements de France. .
D'ailleurs, j'attends le témoignage de l'enseignant qui n'enseigne plus la shoah, les débuts de l'Islam ou qui n'aborde plus l'esclavage à cause de cette pression.
En gros, on est devant un phénomène dont il faut avoir conscience qu'on ne pourra jamais prouver... S'il existe.
Je ne pense pas justement. Une vraie étude, une vraie enquête avec des termes bien définis pourrait être éclairant.
Pour le moment, on en est tous soit au témoignage qui par définition est individuel, soit à des avis au doigt mouillé.
Je réitère, j'aimerai bien lire ces témoignages. Même si le phénomène est surestimé et et qu'il doit être ultra minoritaire, il a le mérite d'exister et doit donc nous questionner.
Je ne cherche pas à être convaincu, je pense que ces situations existent, qu'elles sont minoritaires. Je ne sais pas dans quelles proportions justement, ce qui aiderait à avoir un avis sur le phénomène et sur la solution à proposer / revendiquer.
Je pense que ces situations sont surestimées par les médias et les termes flous utilisés et je me désole qu'aucune recherche sérieuse puisse me confirmer ou m'infirmer. Cette absence d'étude me fait rejoindre Zigmag17 sur ce point, on est dans un attentisme mou, ce "pas de vague".
Par contre, ce que je sais c'est qu'il y a de plus en plus de contractuels dans la profession et que l'objectif est d'augmenter cet effectif. Bien que certains peuvent être des enseignants de grande qualité, mettre en fonction des personnels isolés par leur statut et sans formation pose question, surtout si ces personnels doivent aborder ces questions délicates sans cette "prudence", qui vient avec la formation et l'expérience.
L'hommage à la rentrée après l'attentat a été sabotée. Un an après, la commémoration a été improvisée, alors que ca mériterait bien plus, aussi bien en commémoration qu'en réflexion sur le système complet.
Pour mieux mettre en évidence l'absence de réflexion un an après l'attentat.
Pourquoi vouloir glorifier le rôle du professeur en 1h de classe après une minute de silence et dans quelques discours de circonstance alors que ce rôle devrait être questionné et débattu par toute la société ? On exerce un métier paradoxal, rabaissé dans le discours public (vacances, grèves, temps libre, fonctionnaire, on dessine, colorie, joue, voyage, etc.), par sa position sociale (rémunération, conditions de travail) et en même temps reconnu dans sa difficulté (le fameux "je ne pourrai pas faire ce métier", les remerciements non pas aux enseignants ni au système mais à un enseignant) qui n'attire pas. Ce n'est pas en lisant une lettre de Jaurès à une classe que ça changera. Il faut que les politiques arrêtent avec ce fantasme de l'école baguette magique...
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- BalthamosDoyen
mgb35 a écrit:Ton cas n'est malheureusement révélateur de rien... Tu es peut être plus armé que d'autres pour résister à la pression, tes élèves sont peut être moins réticent...Tangleding a écrit:Cette notion d'autocensure me semble très largement une foutaise journalistique. La chose qui la favoriserait le plus (je parle de la vraie, l'autocensure consistant à ne pas traiter un pan du programme), c'est le fait que les programmes sont infaisables. L'enseignant va placer en fin d'année le plus souvent le thème sur lequel il est le moins à l'aise, puisqu'il sait qu'il devra sans doute sacrifier un plan du programme faute de temps.
Ainsi en 5e j'ai souvent gardé les récits d'exploration pour la fin, car cela m'enquiquine. Et donc si je manque de temps tant pis. Est-ce de l'autocensure ?
Idem en 4e avec la presse pour la même raison.
Maintenant si la question est de savoir si certains thèmes sont plus compliqués que d'autres à aborder, à cause notamment de l'empreinte du religieux dans l'esprit des élèves, la réponse est oui. Mais jusqu'ici ça ne m'a jamais empêché de traiter le programme.
Ton témoignage aussi sincère soit il est dangereux car il mettait une personne exposé à ce problème dans une situation de culpabilité. Accepte que ce qui ne t'arrive pas puisse arriver aux autres.
Tangleding, tu aurais dû t'autocensurer avant de publier
- zigmag17Guide spirituel
Balthamos: tu cherches "laïcité-autocensure-profs-temoignages", tu en trouveras pas mal.
Sur le fond, je pense que l'on ne prend pas bien la mesure des conditions de travail que l'on peut avoir parfois; et le problème n'est pas de se torturer en se disant que zut, cette année on n'aura pas terminé le dernier chapitre, mais de se lamenter en se disant que ce dernier chapitre, peut-être il serait plus prudent de ne pas l'aborder. Parce que oui, il existe dans classes dans lesquelles on ne peut pas faire cours, du tout. Et des classes dans lesquelles s'exprime la haine ( viscérale ou conditionnée) de ce que nous représentons ( liberté, réflexion critique...). Et dans lesquelles il est impossible d'aborder certains sujets ( et je ne parle pas de l'élevage des grenouilles ou de la culture des salades). J'insiste: j'utilise le mot "autocensure " à bon escient.
Sur le fond, je pense que l'on ne prend pas bien la mesure des conditions de travail que l'on peut avoir parfois; et le problème n'est pas de se torturer en se disant que zut, cette année on n'aura pas terminé le dernier chapitre, mais de se lamenter en se disant que ce dernier chapitre, peut-être il serait plus prudent de ne pas l'aborder. Parce que oui, il existe dans classes dans lesquelles on ne peut pas faire cours, du tout. Et des classes dans lesquelles s'exprime la haine ( viscérale ou conditionnée) de ce que nous représentons ( liberté, réflexion critique...). Et dans lesquelles il est impossible d'aborder certains sujets ( et je ne parle pas de l'élevage des grenouilles ou de la culture des salades). J'insiste: j'utilise le mot "autocensure " à bon escient.
- TangledingGrand Maître
mgb35 a écrit:Ton cas n'est malheureusement révélateur de rien... Tu es peut être plus armé que d'autres pour résister à la pression, tes élèves sont peut être moins réticent...Tangleding a écrit:Cette notion d'autocensure me semble très largement une foutaise journalistique. La chose qui la favoriserait le plus (je parle de la vraie, l'autocensure consistant à ne pas traiter un pan du programme), c'est le fait que les programmes sont infaisables. L'enseignant va placer en fin d'année le plus souvent le thème sur lequel il est le moins à l'aise, puisqu'il sait qu'il devra sans doute sacrifier un plan du programme faute de temps.
Ainsi en 5e j'ai souvent gardé les récits d'exploration pour la fin, car cela m'enquiquine. Et donc si je manque de temps tant pis. Est-ce de l'autocensure ?
Idem en 4e avec la presse pour la même raison.
Maintenant si la question est de savoir si certains thèmes sont plus compliqués que d'autres à aborder, à cause notamment de l'empreinte du religieux dans l'esprit des élèves, la réponse est oui. Mais jusqu'ici ça ne m'a jamais empêché de traiter le programme.
Ton témoignage aussi sincère soit il est dangereux car il mettait une personne exposé à ce problème dans une situation de culpabilité. Accepte que ce qui ne t'arrive pas puisse arriver aux autres.
Relis mon message j'ai dit : "largement une foutaise de journaliste", je ne dis pas que cela n'existe pas, cela existe certainement à la marge. En quinze ans je n'ai jamais été confronté directement à un cas de censure de ce type en HG ou lettres (les deux disciplines que je fréquente le plus, et les plus exposées aux contestations). Et pourtant j'ai croisé des élèves "pas Charlie" et même plus récemment des élèves peu réceptifs à l'hommage pour Samuel Paty. Pas besoin d'être dans un bahut classé, hein. Et j'ai aussi enseigné dans des bahuts classés du 94 quand j'étais TZR.
Au fond c'est assez cocasse : Blanquer fout en l'air la part du disciplinaire au CAPES alors que c'est ce qui permet de résister aux pressions et contestations (sur les notes ou les programmes). Les professeurs les plus à l'aise pour l'hommage ou le temps d'échange, c'est généralement ceux d'HG et de lettres, et EPS.
Rien ne favorisera plus l'autocensure que l'affaiblissement du disciplinaire. Soit exactement la voie suivie actuellement.
Quelle tartufferie...
De ce fait il n'y a vraiment pas à culpabiliser, vu que c'est essentiellement un problème disciplinaire dès lors que ça concerne l'enseignement disciplinaire. C'est donc un problème de formation, mais de formation disciplinaire.
Et dans le cas des bahuts où règne la terreur, c'est un problème de direction. Là encore aucune raison pour que les collègues culpabilisent.
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- Lisak40Expert spécialisé
Je fais un très court HS (désolée...) : j'ai raconté sur un des rezosocios pourquoi que j'avais pas pu faire l'hommage à S. Paty (ce que j'ai décit ici ou sur l'autre fil, plus évidemment rappel de l'horrible évènement...). Une des réponses d'un ancien camarade de collège : "ban moi mon fils, il a pas de remplaçant depuis la rentrée, vous êtes vraiment qd même de grosses feignasses je comprends que tout le monde vous en veuille (sous entendu : "il faudrait assassiner les qqs profs restant (parce qu'en fait il n'y en a pas assez ?), et j'en sais rien m'embrouille pas avec ton collègue relou, bon là c'est des musulmans qui l'ont assassiné c'est des animaux, mais quand même faut comprendre pourquoi tout le monde vous déteste aussi"). Pfff, je ne sais plus quoi dire...
- InvitéInvité
Lisak40 a écrit:Je fais un très court HS (désolée...) : j'ai raconté sur un des rezosocios pourquoi que j'avais pas pu faire l'hommage à S. Paty (ce que j'ai décit ici ou sur l'autre fil, plus évidemment rappel de l'horrible évènement...). Une des réponses d'un ancien camarade de collège : "ban moi mon fils, il a pas de remplaçant depuis la rentrée, vous êtes vraiment qd même de grosses feignasses je comprends que tout le monde vous en veuille (sous entendu : "il faudrait assassiner les qqs profs restant (parce qu'en fait il n'y en a pas assez ?), et j'en sais rien m'embrouille pas avec ton collègue relou, bon là c'est des musulmans qui l'ont assassiné c'est des animaux, mais quand même faut comprendre pourquoi tout le monde vous déteste aussi"). Pfff, je ne sais plus quoi dire...
A ce niveau de méchanceté et de bêtise il n'y a plus rien à faire je crois...
- Clecle78Bon génie
Que répondre à la bêtise et à la méchanceté ? Pas facile en effet. Bon courage à toi Lisak.
Édit : grillee sur la bêtise et la méchanceté, à croire que les grands esprits se rencontrent !
Édit : grillee sur la bêtise et la méchanceté, à croire que les grands esprits se rencontrent !
- BalthamosDoyen
Lisak40 a écrit:Je fais un très court HS (désolée...) : j'ai raconté sur un des rezosocios pourquoi que j'avais pas pu faire l'hommage à S. Paty (ce que j'ai décit ici ou sur l'autre fil, plus évidemment rappel de l'horrible évènement...). Une des réponses d'un ancien camarade de collège : "ban moi mon fils, il a pas de remplaçant depuis la rentrée, vous êtes vraiment qd même de grosses feignasses je comprends que tout le monde vous en veuille (sous entendu : "il faudrait assassiner les qqs profs restant (parce qu'en fait il n'y en a pas assez ?), et j'en sais rien m'embrouille pas avec ton collègue relou, bon là c'est des musulmans qui l'ont assassiné c'est des animaux, mais quand même faut comprendre pourquoi tout le monde vous déteste aussi"). Pfff, je ne sais plus quoi dire...
Protège toi, bloque le.
Protège la société, signale le.
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