Tenues vestimentaires (et apparences) des candidats aux oraux des concours

Ca ressemble à une légende urbaine, à la façon dont tu le racontes... Un peu comme le coup du sujet de philo au bac: "Qu'est-ce que le risque?"

Non, non, c'était un copain de thurne à l'ENS Saint-Cloud. Un type complètement remarquable, poète, matheux, l'un des tout premiers programmateurs en France (1972…) de jeu d'échecs sur ordinateur. Nous passions des nuits à jouer aux échecs ensemble (avec des enjeux très particuliers — je jouais du fric, il jouait sa copine, qui était tout à fait d'accord), il a eu l'agrèg, a fait des maths, et il est connement mort avant trente ans dans un accident de voiture — parfaitement perdu dans un rêve où il est resté.

Abraxas a écrit: Nous passions des nuits à jouer aux échecs ensemble (avec des enjeux très particuliers — je jouais du fric, il jouait sa copine, qui était tout à fait d'accord).

*


Abraxas, vous nous ferez vos mémoires, un jour? :lol:

Non — mes mémoires nourrissent mes fictions, et c'est très bien comme ça.
Ou alors quand je serai très très vieux…
JPB

Pour avoir été membre du jury (CAPES de lettres classiques) pendant 4 ans, je confirme ce qu'écrit Abraxas, et j'en remets même une couche.
Il est inadmissible (si j'ose m'exprimer ainsi) de débarquer aux oraux déguisé en Roumain, le tee-shirt informe et flottant, les tongues aux pieds, le baggy posé sur les os iliaques, et j'en passe. On ne vous demande ni le tailleur Chanel ni le costard-cravate, mais une tenue correcte, ce qui, pour certains étudiants, semble déjà une exigence excessive.
Anecdote : il y a qq années, ma sous-commission voit débarquer un jeune homme dépenaillé, pas coiffé, mal rasé, revêtu d'une sorte de chemisette kaki apparemment venue des surplus de l'armée, et portant un pantalon du genre de ceux que l'on nomme en Haute-Provence un "cague-brailles". C'était l'épreuve de didactique, consacrée à un point de grammaire latine vu par différents manuels de collège, et dont le candidat se sortait assez laborieusement.
Suivit la "question scolaire", où, évidemment, l'IPR demanda à l'impétrant quels sont les devoirs de l'enseignant. Lorsque vint la question de la tenue, le jeune homme sentit le danger, et, histoire de se rattraper sans doute, affirma la main sur le coeur : "Rassurez-vous, je n'irai jamais faire cours dans la tenue que je porte aujourd'hui !" Manière élégante de nous dire qu'il était inutile de faire un effort pour nous, donc. Je vous laisse imaginer la tête du jury...
Moralité : comme vous le suggère Abraxas, soyez "neutre", sans marque particulière, et laissez parler votre talent. Contrairement à ce qu'un vain peuple pense, l'habit fait le moine.

Au contraire, donc, l'élégance de nuit pas?

Merci

Sessi a écrit:Ca ressemble à une légende urbaine, à la façon dont tu le racontes... Un peu comme le coup du sujet de philo au bac: "Qu'est-ce que le risque?"

Je le crois sur parole, mais aussi dans les faits : à un certain niveau, les matheux sont plus proches des "artistes", que des autres matheux.

Comme je disais à John, qui me demandait si on avait droit à la calculatrice au CAPES de maths, il n'y a (quasiment) plus de chiffres en maths à partir d'un certain niveau : on raisonne sur des ensembles de fonctions, dans des espaces abstraits, etc.

J'aime beaucoup votre anecdote Palombella Rossa.

Je constate qu'Abraxas semble avoir fait des émules et que nous avons dorénavant parmi nous une autre "neoprof" émérite parmi nous?(Non pas que les autres ne le soient pas... )
Pourquoi ne pas vous présenter rapidement ? (de manière anonyme évidemment...)
En tout cas, pour ma part, je vous souhaite la bienvenue.

Pierre_au_carré a écrit:

Sessi a écrit:Ca ressemble à une légende urbaine, à la façon dont tu le racontes... Un peu comme le coup du sujet de philo au bac: "Qu'est-ce que le risque?"

Je le crois sur parole, mais aussi dans les faits : à un certain niveau, les matheux sont plus proches des "artistes", que des autres matheux.

Comme je disais à John, qui me demandait si on avait droit à la calculatrice au CAPES de maths, il n'y a (quasiment) plus de chiffres en maths à partir d'un certain niveau : on raisonne sur des ensembles de fonctions, dans des espaces abstraits, etc.

Moi aussi, je le crois, c'est juste que ça parassait tellement irréel! Il faut oser...

Clarianz a écrit:Au contraire, donc, l'élégance de nuit pas?

Merci

L'élégance de nuit Clarianz ? Tu comptes y aller en nuisette ? :shock: :lol:

Tiens, je voulais poser une autre question : est-ce qu'il faut rester aussi sobre et "transparent" dans son attitude corporelle que dans sa tenue vestimentaire, ou est-ce qu'on admet le candidat qui parle avec les mains ? J'ai tendance (si je ne suis pas paralysée par le trac) à être expressive, à utiliser mes mains, à m'emballer et à finir par vivre mon discours. Est-ce rédhibitoire ?

Palombella Rossa a écrit:
Il est inadmissible (si j'ose m'exprimer ainsi) de débarquer aux oraux déguisé en Roumain, le tee-shirt informe et flottant, les tongues aux pieds, le baggy posé sur les os iliaques, et j'en passe. On ne vous demande ni le tailleur Chanel ni le costard-cravate, mais une tenue correcte, ce qui, pour certains étudiants, semble déjà une exigence excessive.

C'est vraiment d'un charme exquis, comme expres​sion(si j'ose m'exprimer ainsi). Bonjour le préjugé à même pas un leu issu des accordéonistes du métro parisien, préjugé vulgaire clairement péjoratif qui n'a même pas l'excuse d'être drôle comme « saoûl comme un Polonais ».

Moi aussi, je parle avec les mains Lulamae ! encore un point commun ! :sorciere:

lulamae a écrit:

Clarianz a écrit:Au contraire, donc, l'élégance de nuit pas?

Merci

L'élégance de nuit Clarianz ? Tu comptes y aller en nuisette ? :shock: :lol:

oui!!! et avec un boa!! appelez moi zoa!

superheterodyne a écrit:

Palombella Rossa a écrit:
Il est inadmissible (si j'ose m'exprimer ainsi) de débarquer aux oraux déguisé en Roumain, le tee-shirt informe et flottant, les tongues aux pieds, le baggy posé sur les os iliaques, et j'en passe. On ne vous demande ni le tailleur Chanel ni le costard-cravate, mais une tenue correcte, ce qui, pour certains étudiants, semble déjà une exigence excessive.

C'est vraiment d'un charme exquis, comme expres​sion(si j'ose m'exprimer ainsi). Bonjour le préjugé à même pas un leu issu des accordéonistes du métro parisien, préjugé vulgaire clairement péjoratif qui n'a même pas l'excuse d'être drôle comme « saoûl comme un Polonais ».

Et je ne l'avais même pas remarqué!

violet a écrit:Moi aussi, je parle avec les mains Lulamae ! encore un point commun ! :sorciere:

Clarianz a écrit:

lulamae a écrit:

Clarianz a écrit:Au contraire, donc, l'élégance de nuit pas?

Merci

L'élégance de nuit Clarianz ? Tu comptes y aller en nuisette ? :shock: :lol:

oui!!! et avec un boa!! appelez moi zoa!

:lol!:

Bienvenue Palombella ! vous verrez, on peut se lancer quelques piques parfois mais ce forum est très sympa !

superheterodyne a écrit:

Palombella Rossa a écrit:
Il est inadmissible (si j'ose m'exprimer ainsi) de débarquer aux oraux déguisé en Roumain, le tee-shirt informe et flottant, les tongues aux pieds, le baggy posé sur les os iliaques, et j'en passe. On ne vous demande ni le tailleur Chanel ni le costard-cravate, mais une tenue correcte, ce qui, pour certains étudiants, semble déjà une exigence excessive.

C'est vraiment d'un charme exquis, comme expres​sion(si j'ose m'exprimer ainsi). Bonjour le préjugé à même pas un leu issu des accordéonistes du métro parisien, préjugé vulgaire clairement péjoratif qui n'a même pas l'excuse d'être drôle comme « saoûl comme un Polonais ».

Merci pour les polonais! Je suis d'origine polonaise et je peux dire que cette expression n'a rien de drôle. Ou alors, je suis imperméable à ce type d'humour.

Le politically correct vous perdra, mon cher.
Tant qu'à faire, vous
auriez également pu relever que "cague-brailles" relève du préjugé
envers les paysans des Alpes de Hte Provence, ci-devant Basses-Alpes.
Vous n'avez aucun sens du deuxième degré, ce qui est tout de même dommage, surtout si vous êtes un littéraire.

Le politiquement correct ? Mais de quoi parlez-vous ? Vous croyez qu'à Bucarest, tout le monde se balade dans des T-shirts informes et avec des tongs au pied, et que tous les enfants de 14 ans y jouent Besame mucho à l'accordéon ?

Je n'ai pas relevé le « préjugé » envers les paysans des Alpes de Haute-Provence pour la bonne et simple raison qu'un cague-brailles est un vêtement et pas une nationalité ou une ethnie, et que vous n'avez pas écrit « habillé comme un paysan des Alpes de Haute-Provence, dans un pantalon informe que l"on surnomme un cague-brailles »

Il n'y a aucun second degré à chercher dans « habillé en Roumain », pas plus que dans « manger en Juif » ou « c'est du travail d'Arabe ». Bien que je ne soie pas un littéraire, mon sens du second degré se porte très bien, merci pour lui, et il sait très bien différencier le second degré du juste-pas-drôle.

Nestya : je suis d'origine juive polonaise et j'aime bien cette expression qui évoque pour moi la descente festive des Polonais que je connais bien. Mais je peux parfaitement comprendre qu'elle t'insupporte. Cześć !

superheterodyne a écrit:Nestya : je suis d'origine juive polonaise et j'aime bien cette expression qui évoque pour moi la descente festive des Polonais que je connais bien. Mais je peux parfaitement comprendre qu'elle t'insupporte. Cześć !

Le problème est que du coup, les gens ont du mal à comprendre que je ne boive pas. Quand il faut trinquer (lors d'un mariage, anniversaire...), les gens s'étonnent et prennent mal le fait que je refuse une coupe de champagne et réclame un verre de jus d'orange (je ne vais quand même pas me forcer à boire une boisson que je déteste). Du coup, on m'a sorti une fois que je faisais honte à mes origines . Comme si être polonais se définissait par sa capacité à être saoul. Je n'y peux rien si je n'aime pas l'alcool.

Bref, passons et revenons-en au sujet initial (désolée pour le HS )

Pour répondre à une question intéressante plus haut et sortir des basses polémiques (parce que je trouve, moi, que la Palombella avait été très claire et expressive sur le topic initial, et c'est bien tout ce qu'on cherche, non ?), il est tout à fait recommandé d'avoir un vrai langage corporel (sans excès, on est à une table, et on ne peut pas faire grand-chose). Il faut savoir sourire, moduler sa voix, avoir le geste qui accompagne. Ne pas gesticuler pour autant. La voix, en particulier, est essentielle — savoir lire, déjà, savoir oser sa voix. Je n'ai jamais compris que de futurs profs ne sachent pas jouer (en fait, sur-jouer…) : un texte, ça se dit, et de la façon la plus expressive conformément à l'explication à venir : la lecture est pour ainsi dire l'intro et le résumé de l'explic.

Dixit un de mes profs : "à l'oral du Capes de lettres, un texte bien lu est un texte à moitié expliqué".