Re: Le Snalc va appeler au boycott du brevet

Ce n'est pas un combat pour dénoncer la valeur du bac ou du brevet, d'autant que les professeurs ne sont pas dépositaires de leur valeur symbolique.

lumeeka: c'est seulement dire qu'un blocage de l'examen ne pénalisera en rien l'avenir des élèves qui doivent le passer cette année mais là, pour le coup, ça embêtera les rectorats et ministère.

Thalia de G a écrit:
Mon mari a eu son bac en... 1968 Ce qui ne l'a pas empêché d'aller jusqu'à bac +7. Alors le brevet acquis par le contrôle continu et l'épreuve d'HDA que l'on sait. jdçjrd

Voilà...et puis on sait bien que les partisans du ccf n'attendent pas "que" ça - au mieux, ce serait un pseudo prétexte pour justifier auprès des parents. Mais franchement, même parmi les parents, qui prend encore le DNB au sérieux ? C'est un symbole, l'idée que les élèves reçoivent leurs premières convocations en planchant sur une table pendant quelques heures mais à part ça...

lumeeka a écrit:

Thalia de G a écrit:

Ergo a écrit:Je vais oser dire un peu ce que je pense mais oui, à un moment, un combat fait des dommages collatéraux. Si c'est le DNB 2015, so be it.
Un combat sans risque et sans dommage n'est pas un combat.

(Edit: en 2003, je passais le bac, on disait que personne ne prendrait notre bac au sérieux parce qu'il serait donné à tout le monde. En 2006, deux mois et demi de blocage de ma fac - j'ai même dormi dedans -, on disait que notre licence n'aurait aucune valeur. Aujourd'hui, quand j'envoie mon CV pour être ATER, qui se soucie de savoir que j'ai eu mon bac en 2003 et mes licences en 2006 ?)

Mon mari a eu son bac en... 1968 Ce qui ne l'a pas empêché d'aller jusqu'à bac +7. Alors le brevet acquis par le contrôle continu et l'épreuve d'HDA que l'on sait. jdçjrd

Mais en quoi est-ce pertinent ? (J'ai eu le mien au début des années 90 et même que j'ai fait la fac deux fois. On s'en tape finalement, non ?)

Il s'est passé des choses en 68. Enfin, je crois...
Ah oui, les JO d'hiver à Grenoble.

Niveau technique de com, bof.
Et méfions-nous des symboles, aussi futiles soient-ils.

Bref, trop d'émotion.

Thalia de G a écrit:

lumeeka a écrit:

Thalia de G a écrit:
Mon mari a eu son bac en... 1968 Ce qui ne l'a pas empêché d'aller jusqu'à bac +7. Alors le brevet acquis par le contrôle continu et l'épreuve d'HDA que l'on sait. jdçjrd

Mais en quoi est-ce pertinent ? (J'ai eu le mien au début des années 90 et même que j'ai fait la fac deux fois. On s'en tape finalement, non ?)

Il s'est passé des choses en 68. Enfin, je crois...
Ah oui, les JO d'hiver à Grenoble.

Oui et...(ma mère est née en 1930 ^^)

En com', il faut voir...d'autant que ça se transformera en un diplôme du DNB quand même, avec l'HIDA déjà passée (donc convocation et examen un peu formel tout de même) et contrôle continu.

Vouloir faire des mouvements pour se faire entendre.

Vouloir en même temps être populaire auprès des parents et avoir une zoulie image.

Tiens, et si on voulait, en plus, ne pas travailler et être payés ?

Mon dieu, comme nous méritons ce qui nous arrive depuis septembre 97 !

C'est un peu facile pour moi de dire que je suis pour des actions plus décidées, puisque je vis à l'étranger, et que je ne les mènerai d'évidence pas.
Pourtant, nous sommes très concernés par cette réforme. Mes filles deviennent grandes, la prochaine destination ne sera certainement pas francophone, du coup ça ne laisserait que l'option école française. Sauf que l'école française c'est le brevet (et l'HDA), le bac (et les TPE), et après le supérieur en France, avec les élèves qui auront subi cette réforme. Résultat ça va être anglais intensif pour qu'elles aient une chance d'être admises dans des écoles de langue anglaise.
Je ne dois pas être la seule personne à penser ça: plus personne à l'étranger ne voudra mettre ses enfants à l'école française (parce que payer très cher pour avoir un diplôme qui ne vaut rien...). S'il n'y a plus d'enseignement élitiste en français, à terme, il n'y aura plus de français. Alors oui, le brevet à côté de ça, ça me semble peu de chose.

Et occuper les rectorats? l'administration?

Cripure a écrit:Vouloir faire des mouvements pour se faire entendre.

Vouloir en même temps être populaire auprès des parents et avoir une zoulie image.

Tiens, et si on voulait, en plus, ne pas travailler et être payés ?

Mon dieu, comme nous méritons ce qui nous arrive depuis septembre 97 !

10 ans de marketing et je suis beaucoup plus cynique que tu ne le penses. Wink

Guillaume le Grand a écrit:Et occuper les rectorats? l'administration?

Je ne suis pas certaine du résultat non plus. Des élèves et des parents en colère dans la rue, cela aurait plus de gueule.

F.Lemoine a écrit:De toutes façons, on n'a pas le choix : c'est maintenant ou jamais.

C'était surtout Mardi dernier. Sad

lumeeka a écrit:

Guillaume le Grand a écrit:Et occuper les rectorats? l'administration?

Je ne suis pas certaine du résultat non plus. Des élèves et des parents en colère dans la rue, cela aurait plus de gueule.

Pourquoi opposer les deux? On peut ouvrir plusieurs fronts

Guillaume le Grand a écrit:

lumeeka a écrit:

Guillaume le Grand a écrit:Et occuper les rectorats? l'administration?

Je ne suis pas certaine du résultat non plus. Des élèves et des parents en colère dans la rue, cela aurait plus de gueule.

Pourquoi opposer les deux? On peut ouvrir plusieurs fronts

Pourquoi pas en effet.
Allez, je vais relire Propaganda d'Edward Bernays, il y a certainement des idées.

lumeeka a écrit:

Condorcet a écrit:
J'ai passé le CAPES en 2003 : plutôt que de le décrocher cette année-là dans une session qui s'est déroulée sans encombre, j'aurais largement préféré une victoire des opposants à la loi Fillon. Chaque défaite prépare la suivante. Il y a des enjeux plus importants qu'un Brevet, un Bac, un CAPES, une Agrégation ou une mensualité d'emprunt à rembourser (même si le Brevet, le Bac etc. ne sont pas chose négligeable, loin de là). Toute lutte se gagne ou se perd sur un ou des rapports de force. Sans moyen de pression valable, la lutte est perdue d'emblée. Les examens, la collation des grades, les concours en sont.

Tu es un idéaliste; en toute honnêteté cela m'aurait fait c..er - un an de révision en étant une mère peu présente. Et puis tu ne l'as pas vécu finalement.

Non mais j'y étais prêt : après deux ans de prépa agrég dont une de CAPES, cela m'aurait coûté : mais il est des victoires à la Pyrrhus, des Journées des Dupes et des batailles des Thermopyles [je revois encore Mme Massa, professeur d'histoire-géographie en train d'écrire ce mot au tableau]. Rebelote en 2009 avec la gôche raisonnable et en 2012 avec les quignons de pain promis et même pas tenus. Bref, quand on souhaite gagner, il faut aussi savoir ce qu'on est prêt à perdre ou à abandonner. Si l'on ne souhaite rien risquer, alors autant renoncer tout de suite.

Hum, question pratique : la grève de la surveillance et de la correction, ça veut dire se déclarer gréviste le jeudi, le vendredi et le lundi ? L'an dernier, on était convoqués deux jours, donc si on fait grève seulement jeudi et vendredi rien ne les empêche de nous faire venir le lundi puisqu'on aura eu une convoc... du coup ça n'aura servi à rien.

MUTIS a écrit:

Celeborn a écrit:

Anacyclique a écrit:Ça ne me semble ni malin (voir arguments de Mutis, entre autres) ni réalisable.
Mieux vaut informer les parents (et les collègues... parce qu'il y en a une majorité qui plane encore gentiment et n'ont pas mis le nez dans la réforme) et manifester avec eux, le dimanche.

Ah mais nous sommes tout à fait favorable à un grand rassemblement un dimanche, tu sais…

Bonjour Celeborn. 2 réflexions et 1 question
1) Je crois que vous vous engagez dans une mauvaise voie avec le boycott. Parce que cela va diviser la salle des profs et parce que c'est impopulaire. Cela risque de se retourner contre les profs. D'autre part, cela ne dérange pas vraiment l'examen et encore moins le gouvernement. Parce qu'ils trouveront des volontaires et que ceux qui sont réfractaires risquent d'être stigmatisés. Mais c'est un point de vue personnel. J'ai tâté tout de même le terrain aujourd'hui dans un collège à + de 80% en grève mardi. Grosse réticence...
2) Une question : la possibilité d'une manifestation nationale a-t-elle été évoquée ? Et quels sont les avis ou les oppositions ? Y-a-t-il eu discussion sur ce point ? Quels sont les arguments contre ?
A titre personnel encore, je ne crois pas en une grève reconductible et encore moins à la rentrée. Je vois les collègues autour de moi. Il a été difficile de les mobiliser sur une journée. Et je ne parle pas de certains collèges... sans aucun gréviste (à côté de chez moi). Une grève reconductible est un mouvement qui suppose une détermination forte et assez unanime. Quand on sort du milieu très informé et très impliqué des syndicats et des forums, ce n'est pas l'impression que j'ai. En revanche énorme déception (larmes d'une collègue de Lettres Classiques) quand j'ai annoncé aujourd'hui que l'intersyndicale n'appelait pas à une journée d'action un dimanche et à un mouvement national de protestation avec les parents et tous les opposants à la réforme. Gros sentiment d'abattement et d'abandon chez beaucoup et coup au moral. Bon ce sont des impressions "à chaud". Les plus déterminés ont parlé de la création d'un collectif "pour un collège démocratique" transsyndical et transpolitique rassemblant toutes les oppositions sur un projet et une analyse nouvelle.

+ 1

Sinon, il y a ça aussi: http://notrereforme.eklablog.com/accueil-c26776450
Rolling Eyes

lumeeka a écrit:

F.Lemoine a écrit:De toutes façons, on n'a pas le choix : c'est maintenant ou jamais.
Et si c'est jamais, il ne faudra pas pleurnicher sans arrêt ensuite.
Les professeurs sont en train de CHOISIR leur destin.

Tu réponds à la question "quand", je remets en question le "comment".

Moi aussi, je pense à Fiston qui entre au collège de m**** cette année et à tous les autres enfants. Quant au comment, je suis pour un feu d' sans artifice, très nourri.

On bloque le brevet ? Le Bac ?
- Bah, on peut pas. (silence) On attend Godot.
- C'est vrai.

De toute façon la réforme de l'évaluation va annoncer sa fin en épreuve finale

lumeeka a écrit:

Thalia de G a écrit:

Ergo a écrit:Je vais oser dire un peu ce que je pense mais oui, à un moment, un combat fait des dommages collatéraux. Si c'est le DNB 2015, so be it.
Un combat sans risque et sans dommage n'est pas un combat.

(Edit: en 2003, je passais le bac, on disait que personne ne prendrait notre bac au sérieux parce qu'il serait donné à tout le monde. En 2006, deux mois et demi de blocage de ma fac - j'ai même dormi dedans -, on disait que notre licence n'aurait aucune valeur. Aujourd'hui, quand j'envoie mon CV pour être ATER, qui se soucie de savoir que j'ai eu mon bac en 2003 et mes licences en 2006 ?)

Mon mari a eu son bac en... 1968 Ce qui ne l'a pas empêché d'aller jusqu'à bac +7. Alors le brevet acquis par le contrôle continu et l'épreuve d'HDA que l'on sait. jdçjrd

Mais en quoi est-ce pertinent ? (J'ai eu le mien au début des années 90 et même que j'ai fait la fac deux fois. On s'en tape finalement, non ?)

Je crois que tu m'as mal comprise : ce n'est pas parce que le bac d'une certaine année est dévalué que cela empêche de poursuivre des études, comme le dit également le témoignage beaucoup plus récent d'Ergo.

Sphinx a écrit:Hum, question pratique : la grève de la surveillance et de la correction, ça veut dire se déclarer gréviste le jeudi, le vendredi et le lundi ? L'an dernier, on était convoqués deux jours, donc si on fait grève seulement jeudi et vendredi rien ne les empêche de nous faire venir le lundi puisqu'on aura eu une convoc... du coup ça n'aura servi à rien.

Voilà posé de façon claire le problème que j'ai essayé d'évoquer plus haut. Je n'ai pas de réponse, je crains que ce ne soit compliqué, il existe un vivier de surveillants-remplaçants pour les grévistes : les non-grévistes d'une part et pourquoi pas des étudiants, des parents ? Je ne sais pas si ce serait légal, mais à envisager si le ministère veut casser la grève.

Il n'y a que le Snalc qui fasse cet appel à la grève du DNB, finalement, ou bien il a été rejoint par d'autres syndicats ?

Pour l'instant il n'y a que le Snalc. Mais ça va être mis en discussion dans les heures syndicales du 4 juin, et l'intersyndicale va encore se réunir. Là, elle a décidé d'une première série d'actions.

MUTIS a écrit:

Celeborn a écrit:

Anacyclique a écrit:Ça ne me semble ni malin (voir arguments de Mutis, entre autres) ni réalisable.
Mieux vaut informer les parents (et les collègues... parce qu'il y en a une majorité qui plane encore gentiment et n'ont pas mis le nez dans la réforme) et manifester avec eux, le dimanche.

Ah mais nous sommes tout à fait favorable à un grand rassemblement un dimanche, tu sais…

Bonjour Celeborn. 2 réflexions et 1 question
1) Je crois que vous vous engagez dans une mauvaise voie avec le boycott. Parce que cela va diviser la salle des profs et parce que c'est impopulaire. Cela risque de se retourner contre les profs. D'autre part, cela ne dérange pas vraiment l'examen et encore moins le gouvernement. Parce qu'ils trouveront des volontaires et que ceux qui sont réfractaires risquent d'être stigmatisés. Mais c'est un point de vue personnel. J'ai tâté tout de même le terrain aujourd'hui dans un collège à + de 80% en grève mardi. Grosse réticence...
2) Une question : la possibilité d'une manifestation nationale a-t-elle été évoquée ? Et quels sont les avis ou les oppositions ? Y-a-t-il eu discussion sur ce point ? Quels sont les arguments contre ?
A titre personnel encore, je ne crois pas en une grève reconductible et encore moins à la rentrée. Je vois les collègues autour de moi. Il a été difficile de les mobiliser sur une journée. Et je ne parle pas de certains collèges... sans aucun gréviste (à côté de chez moi). Une grève reconductible est un mouvement qui suppose une détermination forte et assez unanime. Quand on sort du milieu très informé et très impliqué des syndicats et des forums, ce n'est pas l'impression que j'ai. En revanche énorme déception (larmes d'une collègue de Lettres Classiques) quand j'ai annoncé aujourd'hui que l'intersyndicale n'appelait pas à une journée d'action un dimanche et à un mouvement national de protestation avec les parents et tous les opposants à la réforme. Gros sentiment d'abattement et d'abandon chez beaucoup et coup au moral. Bon ce sont des impressions "à chaud". Les plus déterminés ont parlé de la création d'un collectif "pour un collège démocratique" transsyndical et transpolitique rassemblant toutes les oppositions sur un projet et une analyse nouvelle.

Si tu as une minute Celeborn, car nous sommes plusieurs à nous interroger. Merci.

Celeborn a écrit:Pour l'instant il n'y a que le Snalc. Mais ça va être mis en discussion dans les heures syndicales du 4 juin, et l'intersyndicale va encore se réunir. Là, elle a décidé d'une première série d'actions.

Mais pourquoi attendre le 4 juin pour se réunir et décider d'une réaction ferme et unanime ?

Balthamos a écrit:De toute façon la réforme de l'évaluation va annoncer sa fin en épreuve finale

Ça me paraît évident...