Réforme du collège : une pétition aussi "pour sauver l'italien".

Madame la Ministre de l'Education Nationale et de la Recherche: Pour sauver l'italien !

Parce que l'italien est la langue du 2ème partenaire économique de la France et qu'on doit continuer à l'enseigner dans de bonnes conditions, à raison de 3h hebdomadaires, en sections bilangues, euros, en primaire, en sections internationales et en sections ESABAC. Parce qu'un horaire soutenu et régulier d'italien est la clef de la réussite des élèves.

L'API 06/83 a écrit:En effet, le Ministère propose l'introduction de la LV2 en 5ème, cela n'est qu'un leurre!! A raison de 2h (voir 2h30 selon dernières tractations avec les organisations syndicales) en 5ème, en 4ème et en 3ème - tout cela à moyens constants (= 6h sur 3 ans) puisque actuellement nous avons 3h en 4ème et 3h en 3ème (= 6h sur 2 ans)

Puis, cerise sur le gâteau, pour clôturer le tout, le Ministère propose la suppression des sections bilangues et européennes.

Pour information, dans notre Académie, ces suppressions représenteraient : 40 sections bilangues et 43 sections européennes !!!!!!!!!!!

Nous ne pouvons accepter cela pour différentes raisons qui vont à l'encontre de réalités et de textes officiels :

* il faut cesser d'évoquer l'aspect de classes élitistes, des sections bilangues/euro fonctionnent aussi avec de très bons résultats dans des bassins défavorisés (établissements Rep, ex Zep et autres), il faut justement rappeler la création en 2013 du "Coeur de ville international / section internationale italienne" au Collège Vernier à Nice.

* Certes une sélection est faite en 6ème mais elle n'exclut pas du tout le recrutement d'élèves "très moyens" qui bénéficient justement de l'émulation qui caractérise ces classes. Les abandons en cours de parcours sont extrêmement rares .Ainsi les élèves obtiennent d'excellents résultats et poursuivent au Lycée en sections euro ou Esabac, puis dans le Supérieur.

* les élèves scolarisés dans ces sections ne regrettent pas ce choix, "ils possèdent des connaissances dans deux langues vivantes étrangères, ce qui est un avantage non négligeable, et ne sont pas gênés par cet apprentissage simultané de deux langues : les interférences sont rarissimes" (rapport Scoffoni et Gouillier sur les dispositifs bilangues remis au Ministre Education Nationale, 2004). La conclusion de ce même rapport était "le caractère expérimental des classes bilangues ne peut perdurer. Une harmonisation et une clarification s'imposent : une telle offre doit pouvoir s'inscrire clairement dans les politiques académiques et les projets d'établissement."

* les élèves et leurs enseignants sont impliqués depuis des années dans divers projets d'échanges scolaires, des partenariats d'établissements, des programmes européens et transfrontaliers Alcotra, Comenius, E Twinning

* la place de l'italien dans les enseignements n'est pas à la hauteur des besoins avec notre 2ème partenaire commercial (rapport Legendre, 2004) - L'Italie est le 1er partenaire commercial dans les A.M. et le Var.

* l'académie de Nice a signé des accords de coopération transfrontalière avec le Pièmont et la Ligurie (le 23 janvier dernier) et un accord de coopération est prévu avec la Sicile.

* "Les dispositifs éducatifs linguistiques et culturels se caractérisent par un renforcement des heures d'enseignement de la langue et de la culture du pays partenaire et par l'enseignement total ou partiel, dans cette langue, d'une ou plusieurs disciplines. Ces dispositifs concernent: - en Italie: les sections internationales et bilingues de français, - en France: les classes du primaire et du secondaire comportant un enseignement renforcé de l'italien, les sections internationales et européennes d'italien. (article 1er du Protocole/Accord cadre entre Ministre de l'Instruction Publique de la République Italienne et le Ministre de l'Education Nationale, 17 juillet 2007- en pièce jointe).

* Ainsi ce serait nier une réalité géographique transfrontalière, une nécessité de l'apprentissage de la langue de proximité, une richesse pour notre Académie et nos élèves puisque l'italien est de plus en plus demandé sur le marché de l'emploi "L'apprentissage continu et paritaire de deux langues vivantes, préparé à l'école élémentaire et soutenu de la sixième jusqu'au baccalauréat, permettra à ces élèves d'acquérir une compétence proche du trilinguisme. Cette compétence leur ouvrira la possibilité d'une meilleure insertion professionnelle dans un bassin d'emploi élargi. (...) Nos élèves seront ainsi préparés à jouer pleinement leur rôle d'acteurs économiques privilégiés de l'Italie." (Circulaire du Recteur de Nice, Gérard François Dumont, aux Chefs d'Etablissement et Dasen, 1997)

* Puis ce seront à terme des suppressions de postes (dans le 06 nous avons déjà 4 mesures de carte scolaire pour rentrée 2015!!), des collègues sur 2 ou 3 établissements, un retour dans le passé de plus de 20 ans pour notre Académie, mettre à néant un engagement et un travail des enseignants et aussi de nos ex collègues qui ont oeuvré pour ces sections.

* Que deviendront ensuite les sections européennes, internationales et Esabac en lycée ??

Bien entendu, des actions sont menées et à venir, à la fois au plan national par l'intermédiaire de la FNAI (Fédération Nationale des Associations d'Italianistes) et au plan académique par les différentes API.

(...)

Il ne faut pas oublier que nous sommes tous et toutes concernés, nous devons faire en sorte de préserver la place et l'importance que d'autres avant nous ont réussi, par leur engagement et leur travail, à donner à l'italien.

Voici quelques liens à consulter sur le projet de réforme du collège :
de l'APLV communiqué: http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article5801
de l'APLV sur l'expérimentation désastreuse LV2 5ème Académie Toulouse : http://www.aplv-languesmodernes.org/spip.php?article5805

Oudemia a écrit:Il y aussi le russe, dans la même galère...

zizza a écrit:

Oudemia a écrit:Il y aussi le russe, dans la même galère...

Le russe et le chinois aussi, si on va par là.

Zenxya a écrit:je n'ai jamais autant signé de pétitions que depuis l'annonce de cette réforme. Espérons que cela serve à quelque chose.

Thalia de G a écrit:

Zenxya a écrit:je n'ai jamais autant signé de pétitions que depuis l'annonce de cette réforme. Espérons que cela serve à quelque chose.

Pareil.
L'italien est important aussi dans ma région limitrophe de ce magnifique pays. Je cours signer.
Thalia, diplômée en coratin.

zizza a écrit:

Thalia de G a écrit:

Zenxya a écrit:je n'ai jamais autant signé de pétitions que depuis l'annonce de cette réforme. Espérons que cela serve à quelque chose.

Pareil.
L'italien est important aussi dans ma région limitrophe de ce magnifique pays. Je cours signer.
Thalia, diplômée en coratin.

Tu es dans l'académie de Grenoble ?
En fait, l'italien se porte plutôt bien pour l'instant (si la réforme passe, ce sera une autre histoire) dans les académies du sud-est au sens large: Nice, Aix-Marseille, Lyon, Grenoble. Hors de ces académies, c'est plus compliqué. Dans la mienne (Dijon), c'est plutôt stable, mais pour la rentrée 2015, on compte deux établissements en moins qui proposent l'italien (un collège et un lycée). Sans compter qu'il y a une forte proportion de profs sur trois établissements, et je pense que c'est à peu près pareil dans le reste de la France. Mais peut-être que je me trompe...

Lefteris a écrit:Signé, quoique l'argument utilitariste me déplaise (partenariat économique etc.). On apprend un langue pour sa richesse, parce qu'elle véhicule une culture, une manière de penser, qu'elle a une histoire, une littérature. Que l'Italie soit le 2ème partenaire ou le 50 ème, je m'en moque un peu ...
Il est vrai qu'un des premiers à maltraiter sa culture était un  italien, un certain Berlusconi , avec sa théorie des trois seuls centres d'intérêt de l'école, les 3 I  : Internet, Inglese, Informatica.