Re: Réforme du collège : une pétition aussi "pour sauver l'italien".

Mais c'est pas "dans son coin". Je ne suis pas prof d'italien, tous ceux qui signent n'enseignent pas l'italien et je me sens totalement solidaire. La stratégie actuelle c'est raboter tout ce qui dépasse : bilangues, européennes... nous sommes aux premières loges en langue.

Zizza a écrit:Je suis bien d'accord avec toi, mais malheureusement c'est le type d'argument le plus parlant dans notre société, et c'est comme ça que raisonnent les parents. Combien de fois ai-je entendu des parents dire, parfois avec mépris, que leur enfant ira en espagnol plutôt qu'en italien, parce que de toute façon l'italien n'est parlé qu'en Italie, alors que l'espagnol est parlé dans plus de pays. Mais franchement, sont-ils tous aussi certains que leur enfant ira travailler dans ces pays? Il y a quand même une forte probabilité pour que la plupart reste en France, et le fait d'avoir l'italien dans son CV sera un plus, vu la demande dans le marché de l'emploi (l'Italie étant un partenaire économique important de la France). C'est ça qui parle aux parents, ils se fichent bien de l'argument culturel. Malheureusement...

C'est l'argument que j'ai entendu quand j'apprenais l'italien, bien avant d'être prof. Argument du monde du travail, où il faudrait faire des choses "utiles". "Mais personne ne le parle hors de l'Italie" . A ce compte, on n'apprend plus que l'anglais et basta.
"C'est bien plus beau lorsque c'est inutile" ...
En plus, même pour simplement communiquer, vu que je vais en Italie tous les ans depuis des années , je trouve méprisant de ne pas faire cet effort, qui n'en est d'ailleurs pas un.
(J'ai même un cadre de vélo italien, je me fonds dans le paysage Very Happy

).

roxanne a écrit:Le problème c'est que si chacun lance sa petite pétition dans son coin pour défendre ses heures, on n'a pas fini et je ne sais pas si c'st très constructif. Mais en même temps, que faire d'autre?

Lancer une pétition globale pour refuser la réforme du collège?

Signé ! Et pourtant je ne m'en remets pas, d'en être là : signer pour sauver le latin, le grec, signer pour l'italien, envisager de signer pour continuer de faire cours correctement... Je repense souvent à la fois où un formateur ESPE m'a souri en roulant des yeux quand je lui ai demandé où caser la grammaire avec son gros projet chronophage de radio collégienne. J'avais pensé cette fois-là que les barbares étaient entré dans la bibliothèque. Mais pour en être là, il faut croire que la bibliothèque est en feu depuis longtemps.

Le ministère a mis en ligne un élément de communication pour rassurer les enseignants d'italien :

Lefteris a écrit:Signé, quoique l'argument utilitariste me déplaise (partenariat économique etc.). On apprend un langue pour sa richesse, parce qu'elle véhicule une culture, une manière de penser, qu'elle a une histoire, une littérature. Que l'Italie soit le 2ème partenaire ou le 50 ème, je m'en moque un peu ...
Il est vrai qu'un des premiers à maltraiter sa culture était un italien, un certain Berlusconi , avec sa théorie des trois seuls centres d'intérêt de l'école, les 3 I : Internet, Inglese, Informatica.

+1000

Elle aurait pu être mieux rédigée cette pétition.
Elle montre que même le corps enseignant se sent obligé de reprendre les arguments d'une école démago qui suit les logiques de marché.

Oudemia a écrit:Il y aussi le russe, dans la même galère...

Pour le russe : https://www.neoprofs.org/t89932-petition-russe-lv2-reforme-du-college
Pour l'arabe : https://www.neoprofs.org/t89934-petition-enseignement-public-de-l-arabe
Pour les langues régionales : https://www.neoprofs.org/t89933-petition-langues-regionales-reforme-du-college

Pour la diversification des langues enseignées au collège !

ycombe a écrit:Lancer une pétition globale pour refuser la réforme du collège?

http://petitions.snes.edu/index.php?petition=32