Vos pires voyages !

Audrey, ce n'était pas toi qui avais eu un élève qui avait abîmé un Vélasquez? :lol:

Audrey a écrit:Je n'ai pas le temps de tout lire, je garde ça pour plus tard. Je suis partie samedi, dimanche vient de se finir.. Et j'espère qu'il n'annonce pas un lundi de l'horreur. Un élève a été pris de maux de tête et de vomissements en plein Colisee, malgré sa casquette, le litre et demi d'eau bu bien régulièrement sous les 30 degrés... On a fait venir une ambulance, avec un charmant médecin, qui a préféré l'emmener à l'hosto avec ma collègue d'anglais pour que je puisse continuer à gérer et guider le groupe sur le forum. J'ai passé 3h à appeler dans tous les ordres et boucles possibles maman de l'élève, collègue avec l'élève, adjointe du collège, collègues qui s'occupaient du reste du groupe pendant que je discutais dans un franglitalien mémorable avec infirmier, médecin et responsable du Colisee ( super pro!! Autant c'est le bordel à l'entrée, autant pour gérer la merde et les soucis ils sont adorables et rassurants et avec le sourire en prime), pour finalement récupérer collègue et élève à 19h... Et finalement décider à 23h que si le gosse vomit encore demain c'est le rapatriement. Dernier appel à l'adjointe et la maman dans la foulee. Heureusement que le voyage à côté de ca est super et que tous les gosses ( sauf une, arghhhhh, je lui ai dit qu'elle m'emmerdait!) sont adorables et curieux et d'une patience d'ange... Bref, je suis en voyage scolaire. Et j'espère ne pas avoir à témoigner vraiment ici demain... *sigh*

Les Italiens ont des côtés exaspérants (pour ma personnalité de type anglo-nippo-scandinave en tout cas) mais ils peuvent être aussi d'une politesse et d'une gentillesse exquises que je n'ai pas rencontrées ailleurs.

A mon tour !
Départ dimanche matin (dernier jour des vacances) pour l'Angleterre. Devant nous, 24h de bus prévues avant l'arrivée promise à Oxford.
En fait, la mésaventure commence avant puisque l'accompagnatrice nous a plantés avant le départ. Remplaçante trouvée en urgence ! On a confiance en nous, la prof d'occitan remplacera très bien la prof d'anglais !

Retour à dimanche matin, les élèves n'ont pas encore embarqués que survient le premier problème. Malgré les nombreux rappels à l'ordre, les vérifications diverses et variées, arrive l'élève sans carte d'identité mais avec une vulgaire attestation de la mairie de "demande de carte nationale d'identité en cours d'instruction" . Tentative du principal adjoint, de la dernière english teacher survivante et promise organisatrice de secours en chef (elle sera par la suite désignée comme cheffe de secours qui a été son nom durant tout le séjour) de joindre gendarmerie, port de Calais, Police aux frontières pour savoir si notre joyeux drille passera la frontière avec ce document. Bien évidemment, tout est fermé le dimanche matin. Alarmé par nos mines déconfites, l'english papa de notre élève anglais (qui n'a pas prononcé un seul mot dans la langue de Shakespeare de tout le séjour ! De toute sa scolarité en fait....) vient aux renseignements, regarde le document, se retourne vers son copain parent d'élève et lui dit, avec son plus bel accent de reine d'Angleterre "ils ne le laisseront jamais passer à la frontière avec ça, surtout en ce moment, ils sont en vigipirate niveau maximum et ils sont très tendus". reprise des négociations et le papa repart avec son fils   . Pour le moment, c'est presque drôle et ça relève de l'anecdote.

Début de l'embarquement des élèves dans le bus avec enième vérification des cartes d'identité et passeports. Et forcément, un boulet nous présente une carte d'identité périmée (nous avions vérifié son passeport, tout à fait valable, mais il l'avait oublié à la maison). Descente du bus, appel à la maman qui court trouver le passeport et nous rattrape au péage pour nous le donner. Jusque là, tout va toujours bien !

Matinée de trajet fort sympathique avec des élèves agréables et pas trop bruyants (et pourtant, nous aimons nous faire mal et sommes partis avec environ la moitié du bus d'élèves espagnols (et qu'est ce qu'ils sont bruyants....), les filles de la section rugby, la section ski et les quelques uns non section européenne, non latinistes qui se retrouvaient à ne pas faire de voyage cette année).

Arrêt repas. Le seul homme accompagnateurs descend pour ouvrir les soutes quand un élève lui tape sur l'épaule pour lui indiquer que "la maman de Pablo elle veut vous parler". Pablo étant un peu plus loin au téléphone. Regards qui se croisent à base de "Oh bazar ! Quoi ????". Les élèves finissent de récupérer leurs sacs et nous rejoignons notre collègue qui semble se décomposer au fur et à mesure. Il raccroche et nous annonce "la maman travaille dans le tourisme. Elle connait très bien le chauffeur qui est un alcoolique notoire" . Elle est très très inquiète". Pour le coup, nous aussi !!!!!!!!!!  (pour en rajouter, il se met à pleuvoir des trombes environ 5min après notre descente du bus : chouette le pique nique !)

C'est reparti ! Début de l'enfer sonore....

Arrivés à Orléans pour le repas du soir et le changement du chauffeur (et lui, on le garde !). Pour que ce soit plus drôle, trombes d'eau pour le deuxième pique nique. comme nous sommes en avance sur l'horaire, la cheffe de secours demande au chauffeur si on peut attendre 5min dans le bus que ça se calme. Réponse sans appel "NON !" Youhou ! On est parti prendre notre douche !!! Mais là, c'est encore drôle ! :Gné:

Ne parlons pas d'une nuit quelconque, nos amis ibères (parce que sans discrimination aucune, on les identifiaient facilement grâce à leur niveau sonore élevé dans une langue qui n'est pas la nôtre) s'en donnant à cœur joie. Pour la première fois en 4 ans, j'ai entendu mes filles de la section rugby demander à quelqu'un de se taire !
Arrivés à Calais sur le coup des 3h du matin, nous nous dirigeons vers la station service. Le chauffeur fait son plein normalement et va payer. Long moment à la fenêtre de la station, puis ouverture du rideau métallique et disparition du chauffeur dans la station, 1/2h se passe, retour du chauffeur, ne dit rien, fouille dans ses papiers et repart. La cheffe de secours vient me voir, un peu plus livide qu'après le coup de fil, et me dit "il vient de partir avec la carte grise du bus !". L'attente se poursuit 1/2h de plus. Le chauffeur revient enfin et nous explique que la machine à carte bleu de la station ne fonctionnait pas, que c'est notre seul moyen de paiement et que donc, on ne voulait pas nous laisser partir :injuste: . Mais nous repartons ! En commençant à être très juste sur l'horaire...

Arrivés à la frontière du ferry, 4 bus devant nous, je suis assise côté chauffeur et annonce à la cheffe que le 1er bus de la file est en train de vider ses soutes sous l’œil attentif des hommes à gilets fluos. Elle m'annoncent que tout le monde descend du bus bien qu'il s'agisse d'un bus de scolaires. Les 3 bus suivants subissent peu ou prou le même traitement. c'est à nous ! Nous avançons plus loin que les bus précédents et commençons à nous réjouir. Grossière erreur ! Là où nos prédécesseurs se sont contentés d'un contrôle au poste français, nous avons droit au contrôle chez les grands Britons ! Premier démontage d'élève dans les règles de l'art avec l'élève "qui se sent toujours le besoin d'avoir le dernier mot et se sent constamment obligé de la ramener" à base de "si tu la ramènes, que tu dois t'expliquer avec eux, tu te débrouilles, on ne traduit rien et on te récupère au retour !" (ils sont mignons parce qu'ils sont crédules. 15min de silence ! Yes ! :vvv: )

Et là, on se dit que plus rien ne peut arriver à part que le ferry coule ! C'était sans compter sur notre chance légendaire. Dernier guichet avant le ferry promis; la cheffe de secours descend avec le chauffeur donner le bon d'échange, remonte dans le bus, nous demande à l'occitanie et à moi de descendre du bus pour nous annoncer .............................................. la grève des ferry !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!  :censure: En lieu et place du départ 4h45, nous sommes mis sur un départ fictif à 5h45 sans aucune certitude d'embarquer. Parking de l'embarquement, 15 bus devant nous, le désespoir nous gagne. Pétage de plomb généralisé des organisateurs qui a eu le mérite de calmer nos roudoudous pour les 2h suivantes. Certains ont même réussi à fermer un oeil. Nous finissons par embarquer et partir à 6h45. La Terre Promise est à nous !!!!!!!!!!!! :petitdrapeau: (ouais, on est arrivés comme ça !)

Mis à part ces heures de retard qui nous ont décalés le programme dans la soirée et nous a fait rallier nos familles à 22h au lieu de 20h. Le reste du séjour s'est bien déroulé : pas de malade, pas de blessé, beau temps quasi constant, familles d’accueil fort sympathiques; élèves boulets qui ne comprennent pas "pourquoi on fait que chéquespire ? Moi ça me casse les couilles chéquespire" (pour les filles de la section rugby à l'anatomie particulière, hip hip hip hourra ! Pour le voyage intitulé "sur les traces de chéquespire" hip hip hip hourra !)

Bref, la prochaine fois, si l'organisatrice nous plante, je me plante dans le sol du collège ! Je savais qu'un groupe trop disparate n'était pas bon... Pour l'instant, je n'accepte plus que les voyages avec les élèves occitanistes à aller voir des cailloux à Arles et boire du Perrier à Vergèze ! :elephant2:

C'était long (trop long) mais ça me fait plaisir de partager cette journée sans fin avec vous !

Premier voyage organisé :
Jour 1, une élève ne vient pas au départ. Coups de fils à n'en plus finir, sur les portables, le fixe... après 45 minutes d'attente, nous partons... Tout le monde dormait à la maison ! La mère, catastrophée, nous a rappelés et nous a rejoints finalement sur la première aire d'autoroute - où nous avons attendu 30 minutes de plus. Bon, l'élève était vraiment super gentille, et la mère s'est confondu en excuses (j'aurais préféré des chocolats !)

Jour 2 : tremblement de terre. Tout simplement.  

Je me souviens de cette élève qui tardait à quitter sa chambre (une alarme sonnait, on croyait que c'était celle de l'hôtel, mais en fait c'était une voiture dans la rue, bref nous étions en pyjama en train d'évacuer les chambres). L'élève en question se lissait les cheveux...:shock:
J'étais morte d'angoisse (sans rien montrer, hein !) mais les élèves assez cool, d'autant qu'ils étaient morts de rire devant le pyjama d'un des accompagnateurs : bleu avec des petites fusées...

Le lendemain matin à 7h, quand j'ai reçu un appel de mon mari qui se demandait si j'étais en vie, j'ai réalisé que nous ne pourrions pas faire comme si rien ne s'était passé. Les infos françaises montraient une vision apocalyptique de toute l'italie ! Les parents étaient morts de peur - et je les comprends. Et je me prenais la tête avec la responsable de l'organisme de voyage qui minimisait complètement la situation.

Après tout ce stress, quand une élève a eu un abcès dentaire, je l'ai pris très cooool ! En mode "plus peur de rien" !

Sur ce même voyage, un garçon, complètement obsédé à l'époque, qui devait repérer deux animaux sur des mosaïques (mais où était-ce ?) a levé la main et répondu "La levrette" :Quel boulet:


Mais ce démarrage en trombe ne nous a pas empêché de passer un merveilleux voyage. Les élèves que j'avais alors en ont gardé un souvenir extraordinaire et je suis restée en contact régulier avec certains d'entre eux.


Pour mon deuxième voyage, j'étais enceinte de 4 mois et en pleine nuit, persuadée d'avoir reconnu la voix d'un de mes élèves venant de la rue, je me suis précipitée dehors, en pyj (encore !) et baskets, courant dans les rues pour retrouver mon sale gosse. En fait, après 5 minutes de course et recherches infructueuses, je suis rentrée à l'hôtel : l'élève en question dormait paisiblement dans son lit !

Eh bien de quoi vous dégoûter pour la suite !