Page 1 sur 2 • 1, 2
- LeclochardEmpereur
Quelqu'un peut-il m'expliquer en quoi elle consiste ? Quelles différences y a-t-il entre cette méthode et ce que l'éducation nationale préconise dans les classes ordinaires ?
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- maikreeeesseGrand sage
Je ne suis pas spécialiste et n'ai pas reçu la formation, mais je peux te faire partager ce que j'en ai compris, même si c'est imparfait et sûrement biaisé, après discussions avec des personnes ayant reçu la formation.
Les enfants ne font pas les mêmes activités au même moment. Tu as au moins autant d'activités que d'enfants. Elles sont présentées sur un plateau, avec tout le matériel nécessaire (par exemple:nettoyer une table en passant l'éponge". L'enfant a le seau, l'éponge. Il doit toujours ranger le matériel à la fin d'une activité.
Le maître (je ne suis vraiment pas sûre du mot) montre toujours les gestes (et ce qui m'avait étonnée sans passer par le langage). L'enfant mime les gestes. Il peut les répéter à l'envi. Les autres enfants peuvent regarder. Pour les petits, les gestes sont ceux du quotidien: nettoyer, plier, transvaser...
Les espaces sont très codifiés. Il doit avoir au moins deux adultes.
Il ya très peu d'arts visuels.
Autres grosses différences (enfin pour moi) les contes sont introduits très tards, après 6 ans.
Dans les maternelles, on retrouve maintenant beaucoup de matériel inspirés des méthodes Montessori.
Il me semble que Volubylis a traité de manière plus compléte cette méthode sur son blog.
Les enfants ne font pas les mêmes activités au même moment. Tu as au moins autant d'activités que d'enfants. Elles sont présentées sur un plateau, avec tout le matériel nécessaire (par exemple:nettoyer une table en passant l'éponge". L'enfant a le seau, l'éponge. Il doit toujours ranger le matériel à la fin d'une activité.
Le maître (je ne suis vraiment pas sûre du mot) montre toujours les gestes (et ce qui m'avait étonnée sans passer par le langage). L'enfant mime les gestes. Il peut les répéter à l'envi. Les autres enfants peuvent regarder. Pour les petits, les gestes sont ceux du quotidien: nettoyer, plier, transvaser...
Les espaces sont très codifiés. Il doit avoir au moins deux adultes.
Il ya très peu d'arts visuels.
Autres grosses différences (enfin pour moi) les contes sont introduits très tards, après 6 ans.
Dans les maternelles, on retrouve maintenant beaucoup de matériel inspirés des méthodes Montessori.
Il me semble que Volubylis a traité de manière plus compléte cette méthode sur son blog.
- VolubilysGrand sage
Alors non, je n'ai pas fait de billet sur la pédagogie Montessori sur mon blog, j'ai fait un billet sur la pédagogie Steiner-Waldorf.
La pédagogie Montessori est basé sur du matériel à utiliser en (semi)autonomie, visant au développement sensoriel, moteur et intellectuel de l'enfant.
Une classe enfantine Montessori est équipée en matériel spécifique auquel les élèves ont libre accès. Ce matériel (les ateliers) ont une utilisation précise et vise le développement d'une compétence, l'enfant fait l'atelier de son choix, quand il veut, autant de fois qu'il le veut, à son rythme.
Les éducateurs sont là pour guider les enfants, leur expliquer un atelier, veiller au bon usage du matériel...
Les classes sont multi-âge pour favoriser l'émulation des plus petits au contact des plus grands.
Dans cette pédagogie, la place de l'imaginaire (conte, légende...) est très réduite, voir exclue.
Les différences majeures avec une maternelle habituelle :
- la place : une classe Montessori est large et spacieuse, les classes standards sont des cages à poule,
- le nombre d'enfant : une quinzaine en Montessori, 30 à 36 en standard,
- le matériel : beaucoup et très spécifique en Montessori, selon les talents de bricoleur de l'enseignant et le budget municipal dans le standard,
- l'emploi du temps : en Montessori l'enfant décide de ce qu'il va faire pendant une grande partie de la journée, dans une classe standard, à 36 dans une cage à poule, c'est l'enseignant qui décide.
- les programmes : pas de programme chez Montessori(c'est l'enfant qui décide), beaucoup de pages d'IO écrit petit pour le cycle 1 pour les maternelles standards.
La pédagogie Montessori est basé sur du matériel à utiliser en (semi)autonomie, visant au développement sensoriel, moteur et intellectuel de l'enfant.
Une classe enfantine Montessori est équipée en matériel spécifique auquel les élèves ont libre accès. Ce matériel (les ateliers) ont une utilisation précise et vise le développement d'une compétence, l'enfant fait l'atelier de son choix, quand il veut, autant de fois qu'il le veut, à son rythme.
Les éducateurs sont là pour guider les enfants, leur expliquer un atelier, veiller au bon usage du matériel...
Les classes sont multi-âge pour favoriser l'émulation des plus petits au contact des plus grands.
Dans cette pédagogie, la place de l'imaginaire (conte, légende...) est très réduite, voir exclue.
Les différences majeures avec une maternelle habituelle :
- la place : une classe Montessori est large et spacieuse, les classes standards sont des cages à poule,
- le nombre d'enfant : une quinzaine en Montessori, 30 à 36 en standard,
- le matériel : beaucoup et très spécifique en Montessori, selon les talents de bricoleur de l'enseignant et le budget municipal dans le standard,
- l'emploi du temps : en Montessori l'enfant décide de ce qu'il va faire pendant une grande partie de la journée, dans une classe standard, à 36 dans une cage à poule, c'est l'enseignant qui décide.
- les programmes : pas de programme chez Montessori(c'est l'enfant qui décide), beaucoup de pages d'IO écrit petit pour le cycle 1 pour les maternelles standards.
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- ElyasEsprit sacré
Tu as le blog de la maîtresse de l'école maternelle de Gennevilliers dans le quartier du Luth qui pratiquait cette méthode Montessori (je crois qu'elle a quitté l'EN depuis) :
https://lamaternelledesenfants.wordpress.com/
Pour connaître la ville et des gens qui y étaient, les résultats étaient extraordinaires et dépassaient les résultats d'écoles au public très aisé.
https://lamaternelledesenfants.wordpress.com/
Pour connaître la ville et des gens qui y étaient, les résultats étaient extraordinaires et dépassaient les résultats d'écoles au public très aisé.
- LeclochardEmpereur
Merci beaucoup. Les différences sont énormes. C'est vrai que l'éducation traditionnelle, c'est un peu élevage en batterie par comparaison. Est-ce toujours par imitation que l'enfant acquiert une compétence ?
Pourquoi l'imaginaire -le conte par exemple- est-il délaissé au profit d'activités concrètes ?
Pourquoi l'imaginaire -le conte par exemple- est-il délaissé au profit d'activités concrètes ?
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- VolubilysGrand sage
Ce n'est pas exactement des activités d'imitation, c'est vraiment un matériel spécialisé (matériel Montessori).
Tout ce qui est fiction et imaginaire est laissé de côté car pour Maria Montessori, qui était médecin, il fallait d'abord que l'enfant soit dans le réel.
Tout ce qui est fiction et imaginaire est laissé de côté car pour Maria Montessori, qui était médecin, il fallait d'abord que l'enfant soit dans le réel.
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- LeclochardEmpereur
Volubilys a écrit:Ce n'est pas exactement des activités d'imitation, c'est vraiment un matériel spécialisé (matériel Montessori).
Tout ce qui est fiction et imaginaire est laissé de côté car pour Maria Montessori, qui était médecin, il fallait d'abord que l'enfant soit dans le réel.
Il n'y a pas que de l'imitation mais si on répète un geste sans parler devant l'enfant pour qu'il réalise ensuite l'activité, c'est compliqué de dire qu'il ne s'agit pas d'imitation -ce qui en soi n'est pas grave : on n'est pas obligé de tout réinventer pour bien faire.
J'ai vu qu'il existait des objets, des jeux qui revendiquaient leur lien avec Montessori. Alors je m'interroge sur l'intérêt de les acquérir.
Je découvre le blog de Céline Alvarez. C'est passionnant. :aau:
C'est incompréhensible que l'Education nationale ait mis fin à cette expérience: peut-être réussissait-elle trop bien..
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- VolubilysGrand sage
Un jeu d'imitation en maternelle, ce sont les poupées, la dînette... c'est un jeu où l'enfant imite ce qu'ils voient chez lui, autour de lui, en faisant semblant. En pédagogie Montessori, il n'y a pas de jeu d'imitation.
Si tu veux, selon ta définition, tout apprentissage est imitation, on n'invente pas grand chose dans la vie..
Les objets montessoriens sont pour beaucoup directement hérités de Maria Montessori : tour rose, cadre d'habillage, clochettes, plaquettes colorés, perles dorées.... La pédagogie montessori est lié à ces objets, on ne fait pas de pédagogie montessori sans le matériel montessori.
Ça sort d'où le fait de ne pas parler aux enfants? Je n'ai rien lu/vu de tel dans les écrits de Maria Montessori.
Pour la fermeture de la classe de Gennevilliers, je penche comme toi : les élèves avaient de trop bon résultats. C'était trop loin du dogme pédagogique actuel, trop loin des nouveaux programmes de maternelle.
Sans doute l'ien a changé, ou le recteur, ou le CPC...
Si tu veux, selon ta définition, tout apprentissage est imitation, on n'invente pas grand chose dans la vie..
Les objets montessoriens sont pour beaucoup directement hérités de Maria Montessori : tour rose, cadre d'habillage, clochettes, plaquettes colorés, perles dorées.... La pédagogie montessori est lié à ces objets, on ne fait pas de pédagogie montessori sans le matériel montessori.
Ça sort d'où le fait de ne pas parler aux enfants? Je n'ai rien lu/vu de tel dans les écrits de Maria Montessori.
Pour la fermeture de la classe de Gennevilliers, je penche comme toi : les élèves avaient de trop bon résultats. C'était trop loin du dogme pédagogique actuel, trop loin des nouveaux programmes de maternelle.
Sans doute l'ien a changé, ou le recteur, ou le CPC...
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- ElyasEsprit sacré
Toutes les pédagogies de ce type (Freinet, PI, Montessori) ont été traquées et mises à l'écart ces 30 dernières années. Ceux qui les ressortent se prennent dans la figure l'institution ET les anti-pédagos. Si ce n'était pas atterrant, ce serait amusant de voir ces deux forces se découvrir alliées.
- VolubilysGrand sage
Il faut dire que les Pédagos les encensent, tout en les connaissant fort mal, n'en prenant que le verni et en faisant fi de philosophie et du fonctionnement réel de ces pédagogies. Ils mélangent ces vernis et imposent le gloubiboulga obtenu à tout le monde. Ce qui est catastrophique dans les classe standard et délétère pour ceux qui utilisent sérieusement ces pédagogies.
Le problème de Freinet, de Montessori, c'est que l'on n'a ni la formation, ni les moyens matériels de les appliquer, et puis il ne faut pas qu'une tête dépasse, l'égalité par la médiocrité...
Le problème de Freinet, de Montessori, c'est que l'on n'a ni la formation, ni les moyens matériels de les appliquer, et puis il ne faut pas qu'une tête dépasse, l'égalité par la médiocrité...
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- ElyasEsprit sacré
Volubilys a écrit:Il faut dire que les Pédagos les encensent, tout en les connaissant fort mal, n'en prenant que le verni et en faisant fi de philosophie et du fonctionnement réel de ces pédagogies. Ils mélangent ces vernis et impose le gloubiboulga obtenu à tout le monde. Ce qui catastrophique et délétère pour ceux qui utilisent sérieusement ces pédagogies.
Le problème de Freinet, de Montessori, c'est que l'on n'a ni la formation, ni les moyens matériels de les appliquer, et puis il ne faut pas qu'une tête dépasse, l'égalité par la médiocrité...
Pourtant, pour Freinet, un mouvement se crée dans le secondaire pour essayer de voir comment l'adapter et créer des classes coopératives. Pas mal de membres de ce forum s'y essaient. C'est difficile car les livres sont rares et la formation existante n'est pas au PAF mais faite par l'ICEM qui se focalise surtout sur le primaire. A voir si ce mouvement aboutira à quelque chose. Je ne cache pas que je m'y essaie et pense avec des collègues à créer une classe de 6e ou de 5e coopérative (je pense que les élèves doivent avoir les bases du raisonnement et du langage/de la langue disciplinaires avant d'être lancés dans les plans de travail, le tâtonnement... car là, ils reçoivent non pas un enseignement généraliste (qui a ses vertus fabuleuses, merci les PE, vous faîtes un travail extraordinaire avec les moyens du bord) mais, un enseignement de spécialistes).
- Fesseur ProGuide spirituel
J'ai cette année en 5e une élève qui était en Montessori précédemment.
Elle est perdue : peu de bases, très lente à prendre en note, à rédiger pendant les contrôles et a beaucoup de mal à se concentrer en classe et à apprendre régulièrement.
Pour la maman, c'est car "on ne sait pas la prendre et s'adapter à sa façon d'être..."
Elle est perdue : peu de bases, très lente à prendre en note, à rédiger pendant les contrôles et a beaucoup de mal à se concentrer en classe et à apprendre régulièrement.
Pour la maman, c'est car "on ne sait pas la prendre et s'adapter à sa façon d'être..."
_________________
Pourvu que ça dure...
- ElyasEsprit sacré
Fesseur Pro a écrit:J'ai cette année en 5e une élève qui était en Montessori précédemment.
Elle est perdue : peu de bases, très lente à prendre en note, à rédiger pendant les contrôles et a beaucoup de mal à se concentrer en classe et à apprendre régulièrement.
Pour la maman, c'est car "on ne sait pas la prendre et s'adapter à sa façon d'être..."
Très probable qu'elle soit allée dans une école Montessori créée spontanément par un parent qui a lu Montessori et a cru que c'était possible de faire ça. C'est souvent la catastrophe. Les gens ne sont pas formés et font un peu n'importe quoi du genre New Age.
Les vraies écoles Montessori dirigées par des professionnels avec un solide bagage disciplinaire comme à Gennevilliers, c'est effarant. Les élèves sont des brutes. Certaines personnes me disent aussi que les méthodes des écoles alsaciennes n'en sont pas loin mais, n'étant pas expert, je ne sais si c'est vrai.
EDIT : je me suis intéressé à la question car me femme est de Gennevilliers et qu'elle a lu des trucs sur Montessori. Avec ce qui s'est passé dans sa ville natale, elle a voulu mettre nos enfants dans une école Montessori. Comme celle de Gennevilliers était fermée, elle a cherché près de chez nous et, après enquête, je lui ai dit : "Non, ce sont des charlatans, ce ne sont pas des professionnels comme à Gennevilliers !"
- VolubilysGrand sage
Le souci majeur de la pédagogie montessori, c'est que ce sont des écoles hors-contrat, et beaucoup manquent de sérieux, et que n'importe qui peut se prévaloir d'être montessorien. (bref la mention "montessori", c'est du flan la plupart du temps.)
Je connais par chez moi une école dite montessori, il n'y a qu'une heure de pédagogie montessori par jour, le reste du temps c'est jardinage, travaux de la ferme, ménage, cuisine, danse, chant, art... Bref, c'est une garderie améliorée et les élèves ont un niveau scolaire absolument catastrophique, mais ce n'est pas le scolaire que les parents cherchent dans ce genre de structure, c'est la garderie bobo...
Par ailleurs la pédagogie montessori est surtout tournée vers les enfants de moins de 6 ans, rare sont les structures montessori pour l'élémentaire, et franchement Montessori c'est bien en maternelle, mais ouille en élémentaire....
Je connais par chez moi une école dite montessori, il n'y a qu'une heure de pédagogie montessori par jour, le reste du temps c'est jardinage, travaux de la ferme, ménage, cuisine, danse, chant, art... Bref, c'est une garderie améliorée et les élèves ont un niveau scolaire absolument catastrophique, mais ce n'est pas le scolaire que les parents cherchent dans ce genre de structure, c'est la garderie bobo...
Par ailleurs la pédagogie montessori est surtout tournée vers les enfants de moins de 6 ans, rare sont les structures montessori pour l'élémentaire, et franchement Montessori c'est bien en maternelle, mais ouille en élémentaire....
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- ElyasEsprit sacré
Volubilys a écrit:Le souci majeur de la pédagogie montessori, c'est que ce sont des écoles hors-contrat, et beaucoup manquent de sérieux, et que n'importe qui peut se prévaloir d'être montessorien. (bref la mention "montessori", c'est du flan la plupart du temps.)
Je connais par chez moi une école dite montessori, il n'y a qu'une heure de pédagogie montessori par jour, le reste du temps c'est jardinage, travaux de la ferme, ménage, cuisine, danse, chant, art... Bref, c'est une garderie améliorée et les élèves ont un niveau scolaire absolument catastrophique, mais ce n'est pas le scolaire que les parents cherchent dans ce genre de structure, c'est la garderie bobo...
Par ailleurs la pédagogie montessori est surtout tournée vers les enfants de moins de 6 ans, rare sont les structures montessori pour l'élémentaire, et franchement Montessori c'est bien en maternelle, mais ouille en élémentaire....
Exactement. Quand tu as une élève qui arrive en 6e et qui te dit avoir suivi un CM2 Montessori, tu hausses un sourcil, tu souris et, intérieurement, tu te prépares à devoir travailler pour l'aider.
- ShajarVénérable
Elyas a écrit:
Pourtant, pour Freinet, un mouvement se crée dans le secondaire pour essayer de voir comment l'adapter et créer des classes coopératives. Pas mal de membres de ce forum s'y essaient. C'est difficile car les livres sont rares et la formation existante n'est pas au PAF mais faite par l'ICEM qui se focalise surtout sur le primaire. A voir si ce mouvement aboutira à quelque chose. Je ne cache pas que je m'y essaie et pense avec des collègues à créer une classe de 6e ou de 5e coopérative (je pense que les élèves doivent avoir les bases du raisonnement et du langage/de la langue disciplinaires avant d'être lancés dans les plans de travail, le tâtonnement... car là, ils reçoivent non pas un enseignement généraliste (qui a ses vertus fabuleuses, merci les PE, vous faîtes un travail extraordinaire avec les moyens du bord) mais, un enseignement de spécialistes).
J'ai eu vent de ce genre d'expérience dans un collège, à l'initiative d'un prof et sur une classe de 6e seulement (il a engagé tout une équipe éducative sur la base d'un pseudo-volontariat) ; ça a été une catastrophe. Le problème, c'est qu'on ne peut pas faire une pédagogie Freinet, ou Montessori, ou autre, deux trois heures par semaine dans une classe (qui plus est par un collègue feignasse comme tout). C'est un truc qui doit être global, pensé sur plusieurs années, et qui s'éloigne du système (cf. en Montessori les problèmes matériels bien mis en valeur par Volubilys ; en Freinet, le rapport à l'adulte - tutoiement - et la gestion collective de la vie sociale de l'école).
Et là se pose une réelle question de fond, politique au sens plein du terme. Si on encourage ce genre d'initiative (bonne en soi la plupart du temps, je ne nie absolument pas !), alors il faut le faire bien, avec les moyens nécessaires ; mais alors on crée une différence entre les établissements scolaires, et on détruit en partie l'égalité républicaine (pas folichonne dans les faits en ce moment, on est d'accord...). Si on ne les encourage pas - ou mal, ce qui est souvent le cas - on a un établissement public où tout le monde est, le plus possible, traité de la même manière, mais justement ce traitement ne convient pas à tous ; du coup, on favorise les initiatives privées qui vont dans tous les sens, avec du très bon et du très mauvais, on perd certains élèves qui ne sont pas adaptés au système classique, et on fabrique aussi, indirectement, une inégalité liée à l'argent puisque ces pédagogies relèvent du privé hors contrat.
- HermionyGuide spirituel
Il y a eu un article du Point sur l'expérience de Gennevilliers. Effectivement, les résultats étaient excellents, les enfants atteignant un niveau qui dépassaient celui des élèves du même âge (si je me souviens bien, ils étaient tous lecteurs en GS).
C.Alvarez a quitté l'enseignement juste après car on lui a clairement expliqué qu'elle n'aurait plus les moyens de poursuivre, sans doute parce qu'elle avait obtenu de trop bonnes choses...
C.Alvarez a quitté l'enseignement juste après car on lui a clairement expliqué qu'elle n'aurait plus les moyens de poursuivre, sans doute parce qu'elle avait obtenu de trop bonnes choses...
_________________
"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- ElyasEsprit sacré
Tout à fait, Al-qalam. Ce type de classe coopérative doit être un projet d'équipe et surtout adapté au secondaire (donc, gestion de l'emploi du temps, gestion des plans de travail, aller-retour entre l'autonomie et le cours "descendant" pour nourrir les futurs plans de travail) mais, surtout, elle doit (comme je l'ai dit) reposer sur un travail préalable de maîtrise par les élèves des raisonnements et langages disciplinaires.
J'ai déjà testé les plans de travail. En 4h30, tous mes élèves ont fait 2 récits, 2 textes de mise en perspective, 1 frise chronologique, une carte et un lexique (le tout avec un gros travail possible sur la mémorisation à chaque heure qu'ils faisaient tous avec plaisir). Cela n'a été possible que parce que je les avait formés avant.
Les résultats au contrôle de connaissances qui a suivi m'ont littéralement bluffé (sur une classe de 28, j'ai plus de 15 notes au-dessus de 15 alors que d'habitude, c'est 5-6) et pas mal d'élèves en difficulté qui ont progressé. Seul problème, mon élève en PAI dyslexie, il est resté stable... Là, il faut que j'y réfléchisse.
Si on travaille seul, seul le plan de travail me semble viable (même si je connais certains collègues qui font le quoi de neuf ? et les travaux libres). Pour faire une vraie classe coopérative, il faut une équipe chevronnée et formée. Cela prend du temps.
Après, difficile d'imposer une telle pédagogie à tout un établissement (sauf à le faire passer en expérimental). En plus, je crois que ce type de classe demande l'autorisation des parents d'élèves au titre de l'expérimentation.
Bref, il faut donner des bases langagières aux élèves pour qu'ils aient faim et que donc, ce travail réussisse.
J'ai très peur car, ça demande des connaissances disciplinaires et pédagogiques très puissantes de la part des enseignants. Il faut aussi le soutien de la direction et des parents.
Bref, c'est toute une organisation spéciale. Il faut en avoir la volonté et se former. Faire ça dans son coin est dangereux comme tu l'as dit avec ton exemple. Il faut des collègues volontaires et qui suivent. Après, un tel travail ne peut pas durer trop longtemps car, entre les mutations, la fatigue ou les envies, les équipes ne tiennent pas nécessairement (je donne une espérance de vie de 4 ans à un tel projet).
Et il faut surtout voir si ça fonctionne.
J'ai déjà testé les plans de travail. En 4h30, tous mes élèves ont fait 2 récits, 2 textes de mise en perspective, 1 frise chronologique, une carte et un lexique (le tout avec un gros travail possible sur la mémorisation à chaque heure qu'ils faisaient tous avec plaisir). Cela n'a été possible que parce que je les avait formés avant.
- Spoiler:
- Résultat du travail d'un élève :
Les résultats au contrôle de connaissances qui a suivi m'ont littéralement bluffé (sur une classe de 28, j'ai plus de 15 notes au-dessus de 15 alors que d'habitude, c'est 5-6) et pas mal d'élèves en difficulté qui ont progressé. Seul problème, mon élève en PAI dyslexie, il est resté stable... Là, il faut que j'y réfléchisse.
Si on travaille seul, seul le plan de travail me semble viable (même si je connais certains collègues qui font le quoi de neuf ? et les travaux libres). Pour faire une vraie classe coopérative, il faut une équipe chevronnée et formée. Cela prend du temps.
Après, difficile d'imposer une telle pédagogie à tout un établissement (sauf à le faire passer en expérimental). En plus, je crois que ce type de classe demande l'autorisation des parents d'élèves au titre de l'expérimentation.
Bref, il faut donner des bases langagières aux élèves pour qu'ils aient faim et que donc, ce travail réussisse.
J'ai très peur car, ça demande des connaissances disciplinaires et pédagogiques très puissantes de la part des enseignants. Il faut aussi le soutien de la direction et des parents.
Bref, c'est toute une organisation spéciale. Il faut en avoir la volonté et se former. Faire ça dans son coin est dangereux comme tu l'as dit avec ton exemple. Il faut des collègues volontaires et qui suivent. Après, un tel travail ne peut pas durer trop longtemps car, entre les mutations, la fatigue ou les envies, les équipes ne tiennent pas nécessairement (je donne une espérance de vie de 4 ans à un tel projet).
Et il faut surtout voir si ça fonctionne.
- VolubilysGrand sage
La classe expérimentale de Gennevilliers a été fermée et l'école priée de vider la classe et de se débarrassé du matériel, c'est quand même un peu différent de "on vous coupe les vivres", car une fois la matériel acheté et installé et le personnel formé (ce qui était le cas à Gennevilliers), une classe montessori ne coûte pas plus que n'importe quelle classe maternelle habituelle.Hermiony a écrit:Il y a eu un article du Point sur l'expérience de Gennevilliers. Effectivement, les résultats étaient excellents, les enfants atteignant un niveau qui dépassaient celui des élèves du même âge (si je me souviens bien, ils étaient tous lecteurs en GS).
C.Alvarez a quitté l'enseignement juste après car on lui a clairement expliqué qu'elle n'aurait plus les moyens de poursuivre, sans doute parce qu'elle avait obtenu de trop bonnes choses...
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- LeclochardEmpereur
Volubilys a écrit:Un jeu d'imitation en maternelle, ce sont les poupées, la dînette... c'est un jeu où l'enfant imite ce qu'ils voient chez lui, autour de lui, en faisant semblant. En pédagogie Montessori, il n'y a pas de jeu d'imitation.
Si tu veux, selon ta définition, tout apprentissage est imitation, on n'invente pas grand chose dans la vie..Les objets montessoriens sont pour beaucoup directement hérités de Maria Montessori : tour rose, cadre d'habillage, clochettes, plaquettes colorés, perles dorées.... La pédagogie montessori est lié à ces objets, on ne fait pas de pédagogie montessori sans le matériel montessori.
Ça sort d'où le fait de ne pas parler aux enfants? Je n'ai rien lu/vu de tel dans les écrits de Maria Montessori.
Pour la fermeture de la classe de Gennevilliers, je penche comme toi : les élèves avaient de trop bon résultats. C'était trop loin du dogme pédagogique actuel, trop loin des nouveaux programmes de maternelle.
Sans doute l'ien a changé, ou le recteur, ou le CPC...
Quand on y réfléchit, l'imitation est le processus essentiel par lequel passe la plupart des apprentissages. C'est donc logique qu'en classe on l'emploie beaucoup. Il y a un modèle et il faut tendre vers lui (voir les exercices classiques que sont la dissertation et l'explication de texte). Les meilleurs élèves ou étudiants parviennent à donner une illusion de liberté dans ce cadre imposé. Maintenant ce n'est pas le seul processus. Quand on reçoit une critique ou que le résultat n'est pas idéal, on ne donne pas forcément la solution pour s'améliorer. C'est par l'expérimentation qu'on progresse aussi.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- HermionyGuide spirituel
Volubilys a écrit:La classe expérimentale de Gennevilliers a été fermée et l'école priée de vider la classe et de se débarrassé du matériel, c'est quand même un peu différent de "on vous coupe les vivres", car une fois la matériel acheté et installé et le personnel formé (ce qui était le cas à Gennevilliers), une classe montessori ne coûte pas plus que n'importe quelle classe maternelle habituelle.Hermiony a écrit:Il y a eu un article du Point sur l'expérience de Gennevilliers. Effectivement, les résultats étaient excellents, les enfants atteignant un niveau qui dépassaient celui des élèves du même âge (si je me souviens bien, ils étaient tous lecteurs en GS).
C.Alvarez a quitté l'enseignement juste après car on lui a clairement expliqué qu'elle n'aurait plus les moyens de poursuivre, sans doute parce qu'elle avait obtenu de trop bonnes choses...
Non, bien sûr, mais le nombre d'élèves est tout de même plus limité que dans une classe normale, les conditions de travail ne sont pas les mêmes. C'est cela que j'entends par "moyens de poursuivre". On lui avait laissé carte blanche pour monter ce projet.
_________________
"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- ElyasEsprit sacré
Volubilys a écrit:La classe expérimentale de Gennevilliers a été fermée et l'école priée de vider la classe et de se débarrassé du matériel, c'est quand même un peu différent de "on vous coupe les vivres", car une fois la matériel acheté et installé et le personnel formé (ce qui était le cas à Gennevilliers), une classe montessori ne coûte pas plus que n'importe quelle classe maternelle habituelle.Hermiony a écrit:Il y a eu un article du Point sur l'expérience de Gennevilliers. Effectivement, les résultats étaient excellents, les enfants atteignant un niveau qui dépassaient celui des élèves du même âge (si je me souviens bien, ils étaient tous lecteurs en GS).
C.Alvarez a quitté l'enseignement juste après car on lui a clairement expliqué qu'elle n'aurait plus les moyens de poursuivre, sans doute parce qu'elle avait obtenu de trop bonnes choses...
Ils ont vraiment fait ça ?
- VolubilysGrand sage
bha vi...
La classe de Gennevilliers n'avait pas eu de traitement de faveur concernant l'effectif, c'était un groupe de 25 élèves.Hermiony a écrit:
Non, bien sûr, mais le nombre d'élèves est tout de même plus limité que dans une classe normale, les conditions de travail ne sont pas les mêmes. C'est cela que j'entends par "moyens de poursuivre". On lui avait laissé carte blanche pour monter ce projet.
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- maikreeeesseGrand sage
Pour compléter: je pensais qu'il fallait un très grand espace. Non, 60 m2 (la surface moyenne des classes) sont suffisants. Les effectifs sont aux alentours de 25 enfants pour deux adultes, ce qui correspond grosso modo à ce que l'on a en maternelle (sauf lorsqu'ils sont 33 et que l'ATSEM ne vient qu'une heure par matinée...). Pour le langage, j'avais bien posé la question parce que cela m'avait étonnée: les gestes sont montrés aux enfants en silence, il n'y a pas de commentaires sur ce que l'on fait. Après, je ne sais pas dans quelle mesure c'est repris. Le coût en matériel est énorme et ce qui m' avait fait tiquée, c'est que si on le fabrique, c'est critiquable car ce n'est pas du "vrai" matériel estampillé Montessori !
- VolubilysGrand sage
Oui, le matériel est extrêmement cher.
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
Page 1 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum