Test pour détecter une dyslexie chez un élève : quelle démarche ?

Bonjour,

Voilà je soupçonne une dyslexie non diagnostiquée chez un élève de 6ème.

Quelles sont les démarches à faire pour que cet élève soit testé ?  A qui s'adresser ?

À ses parents. Ce sont eux qui doivent s'en occuper en en parlant à leur médecin traitant, cela ne se fera pas dans un cadre scolaire, et de toute façon le diagnostic doit être posé par un professionnel de santé ( médecin ou orthophoniste, les avis et pratiques divergent ici).

Au centre référent des troubles des apprentissages ou centre référent des troubles du langage. Un bilan complet c'est : bilan orthophonique+bilan visuel et auditif+bilan cognitif.

Aux parents d'abord qui vont demander à faire un bilan orthophonique. Depuis quelques années je le note dans mes commentaires sur le bulletin lorsque je vois que les parents traînent des pieds. Du genre "Au vu de certaines difficultés, il serait souhaitable de faire un bilan orthophonique ...". Cela permet aussi aux collègues qui consultent le dossier de voir qu'on a alerté les parents.
C'est ainsi qu'un de mes petits 6è incapable d'écrire une phrase de 4 mots dictée et écrivant en phonétique vient enfin d'obtenir un aménagement. Et je suis contente de voir qu'il a retrouvé le sourire et cesse de s'agiter.

une de mes étudiantes de BTS m'a appris qu'elle était dyslexique alors que je n'avais rien remarqué (pas beaucoup de fautes par copie, et pas "significatives"), elle a fait de l'orthophonie du CP jusqu'au bac, et avec beaucoup de volonté (c'est une vraie battante) elle s'en sort vraiment bien.
Cela m'a fait plaisir de voir qu'il était possible de surmonter cela et je trouve que cela encourage à dépister les difficultés le plus tôt possible. (bon, dans sa fratrie où ils sont tous dyslexiques, les autres ont baissé les bras et arrêter tôt les études...)

L'orthophoniste seul(e) pourra diagnostiquer un trouble du langage, c'est son métier. Il (elle) est formé (e) à détecter et soigner "tous" les troubles, et il y en a vraiment beaucoup  

pour ceux que ça intéresse, je connais un lien vers un blog écrit par une ortho sur son métier et comment elle le vit.

Est il possible de demander un "contre diagnostique " Nous somme très nombreux à soupconner l'othophoniste d'un village à "inventer" des problèmes à des élèves qui n'en n ont pas afin de s'assurer une clientèle .. les PAi qu elles nous envoient sont des copie colles pour chaque eleve (alors qu il me semble que chaque cas est different..)
et ne les modifie pas jusque la troisieme nous demandant de faire toujours les memes amenagments...elle propose des ordinateurs a une eleve de 6eme et c est celle qui ecrit le mieux de toute la classe et qui est loin d etre la plus lente ...
Qu en pensez vous ?

titoubulldog a écrit:L'orthophoniste seul(e) pourra diagnostiquer un trouble du langage, c'est son métier. Il (elle) est formé (e) à détecter et soigner "tous" les troubles, et il y en a vraiment beaucoup  

pour ceux que ça intéresse, je connais un lien vers un blog écrit par une ortho sur son métier et comment elle le vit.

Certainement pas.
Le diagnostic ne peut être posé que par un médecin, après des tests très différents - vérification de la vue, de l'ouïe, de l'absence de problème cognitif, ou de troubles psy.
L'orthophoniste n'est pas en mesure de discerner des troubles cognitifs, ou visuels (une difficulté de convergence par exemple).
On suggère aux parents de se faire prescrire un bilan orthophonique, et on fait appel au médecin sco, en espérant que celui-ci soit efficace (c'est le cas de celui qui exerce dans ma zone. Si le médecin scolaire n'est pas consulté, il n'y a pas de dispositif d'aide "officiel" pour l'enfant.

Quant aux orthophonistes, c'est comme dans toutes les autres catégories professionnelles : certains sont remarquables, beaucoup sont consciencieux, d'autres, non.

mimiette a écrit:Est il possible de demander un "contre diagnostique " Nous somme très nombreux à soupconner l'othophoniste d'un village à "inventer" des problèmes à des élèves qui n'en n ont pas afin de s'assurer une clientèle  .. les PAi qu elles nous envoient sont des copie colles pour chaque eleve (alors qu il me semble que chaque cas est different..)
et ne les modifie pas jusque la troisieme nous demandant de faire toujours les memes amenagments...elle propose des ordinateurs a une eleve de 6eme et c est celle qui ecrit le mieux de toute la classe et qui est loin d etre la plus lente ...
Qu en pensez vous ?

L'orthophoniste n'a rien à dire, c'est le médecin scolaire qui signe les PAI.

Singing in the Rain, pour te répondre plus précisément (et sous la caution de Ronin quand même, qui me contredira si je dis une ânerie) : avant d'envoyer les parents ici ou là, je te conseille de faire passer tout simplement à l'élève en question le test ROC (test et explications dispo ici : test ROC ). C'est très rapide et très simple à faire.
Tu pourras ensuite soumettre le résultat du test au médecin scolaire, qui pourra alors orienter la famille vers un orthophoniste pour un bilan (au minimum) ou mieux vers un centre permettant d'écarter toute autre cause de difficulté avant de diagnostiquer une dyslexie.

J'ai ainsi découvert en 6e des élèves en très grand retard de lecture alors qu'on ne le soupçonnait pas (ils palliaient par leur travail et leur attention), et j'ai au contraire constaté que des élèves que je croyais dys- n'avaient aucun retard excessif.

Evidemment, ce n'est qu'un "pré-test"; il faut nécessairement affiner par la suite.

Dalva a écrit:Singing in the Rain, pour te répondre plus précisément (et sous la caution de Ronin quand même, qui me contredira si je dis une ânerie) : avant d'envoyer les parents ici ou là, je te conseille de faire passer tout simplement à l'élève en question le test ROC (test et explications dispo ici : test ROC ). C'est très rapide et très simple à faire.
Tu pourras ensuite soumettre le résultat du test au médecin scolaire, qui pourra alors orienter la famille vers un orthophoniste pour un bilan (au minimum) ou mieux vers un centre permettant d'écarter toute autre cause de difficulté avant de diagnostiquer une dyslexie.

J'ai ainsi découvert en 6e des élèves en très grand retard de lecture alors qu'on ne le soupçonnait pas (ils palliaient par leur travail et leur attention), et j'ai au contraire constaté que des élèves que je croyais dys- n'avaient aucun retard excessif.

Evidemment, ce n'est qu'un "pré-test"; il faut nécessairement affiner par la suite.

+1

Hiiiiii ! Une faute ! Et même plus ! Cowabunga, s'te plaît, tu peux corriger dans ma citation ? (-s à élève, avant-dernière ligne... + "je" qui manque)

Il y a aussi l'ODEDYS (outil de dépistage des dyslexies). C'est asses bien fait et si je ne me trompe pas en libre accès sur le net.

Pour les PAI, le médecin généraliste signe mais en général il fait confiance à l'orthophoniste et la laisse parfois remplir le papier (ou en fait quand il remplit le papier il se fonde sur le compte-rendu de bilan orthophonique). Parce qu'ils n'y connaissent pas grand chose en matière de troubles du langage.

Si l'orthophoniste utilise des tests étalonnés connus, le dossier MDPH a de grandes chances de passer avec juste un bilan de l'ortho de ville et un PAI du généraliste. Mais pour un grand dys je conseille de passer par un centre référent pour être sûr que le dossier passe (cela dit certains parents ne veulent pas, et d'autres alors que leur enfant n'a pas un vrai trouble prennent RV en centre contre notre avis...)

Pour l'ortho qui diagnostiquerait de manière exagérée, vous pouvez peut-être expliquer aux parents que si ensuite le dossier coince pour le brevet (car tests non étalonnés ou trop vieux) l'enfant aura pris l'habitude d'être considéré comme handicapé alors que ce n'est pas le cas. Et vous pouvez refuser les aménagements si en troisième finalement le dossier coince (il me semble qu'il faut les déposer assez tôt).

Aliceinwonderland, la dyslexie ne relève plus du PAI depuis janvier (ou février ? j'ai un doute), et n'aurait d'ailleurs jamais dû en relever. Ce sont maintenant les PAP (créés cette année justement pour combler le manque qui existait entre PAI et PPS) auxquels il faut songer. Le parcours est d'ailleurs un peu le même que pour les PAI.
Voici un lien vers un document synthétique assez pratique pour se repérer dans tous ces "plans" (PPS, PAI, PAP, PPRE) : L'école inclusive : quel plan pour qui ?

Quant à la MDPH, elle ne reconnaît un handicap qu'en cas de dyslexie très sévère et fortement handicapante, c'est-à-dire nécessitant des compensations qui vont au-delà des aménagements que nous avons l'habitude de mettre en place pour les dys- au sein de nos classes.
Ne pas oublier que la MDPH ne notifie pas que des adaptations, mais des compensations de tous ordres (transport, matériel, présence humaine + adaptation éventuelle des objectifs d'apprentissage).

Ce que tu dis à propos de dyslexies trop facilement diagnostiquées est vrai, l'élève risque de se retrouver en situation pénalisante au moment d'un examen... si et seulement si on lui a dit dès le départ qu'il aurait droit à un aménagement. Or de nombreux dyslexiques suivis pendant des années et ayant mis en place des stratégies efficaces n'obtiennent pas d'aménagement pour le brevet, parce qu'ils ne sont pas assez pénalisés par leur dyslexie pour y prétendre.
On peut toujours se demander si, initialement, il y avait bien dyslexie, mais les choses étant ce qu'elles sont...

Bon merci ça m'évitera d'avoir l'air bête avec les parents...

Pour ceux qui au final n'ont pas d'aménagements, on en parle sur l'autre topic, c'est plutôt cool pour eux en fait ça veut dire qu'ils n'étaient pas handicapés!

J'hallucine quand même avec l'exemple de Paula dans le doc officiel : la pépette est en CE1, elle ne peut pas avoir encore de diag posé et on lui fait déjà des aménagements avec police spéciale etc? Et un redoublement du CP, non, là on n'y a pas pensé... Pauvre pépette... Et moi qui vient de rédiger un bilan de CE1 dans les chaussettes, mais qui va passer en CE2 parce qu'avec les aménagements tout va aller mieux...