- InvitéInvité
Lire l'article :
Si les plaidoyers récents pour des formes d’enseignement des sciences plus proches des pratiques de référence ont beaucoup mis l’accent sur la démarche scientifique, cette contribution vise à montrer que cette posture engage de fait d’autres aspects essentiels de ces pratiques, comme une nécessaire mathématisation du réel.
1. CONSTAT
Les années 2000 ont été marquées par l’introduction de la « démarche d’investigation », d’abord dans les programmes de primaire (2002, sous l’impulsion du PRESTE) puis dans ceux de collège (2006). Aujourd’hui, l’enseignement des sciences (des classes primaires au lycée) est placé sous l’autorité de ce paradigme pédagogique, qui concerne tout à la fois l’enseignement des mathématiques, des sciences de la nature et de la technologie. Au-delà des difficultés réelles de mises en œuvre maintes fois soulignées par les recherches en didactique des sciences, au-delà également du manque criant de résultats fiables (et de consensus) montrant la plus-value de ces démarches sur la motivation et l’apprentissage, une question qui devrait être aujourd’hui investie par l’Institution dans le cadre pédagogique actuel pourrait être celle de la place des mathématiques dans ces démarches et de manière plus générale dans l’enseignement de la physique. En effet, les plaidoyers en faveur de l’enseignement des sciences par investigation valorisent l’idée qu’un élève placé en situation d’investigation va pouvoir vivre certaines étapes de la démarche scientifique et que, ce faisant, il va reprendre goût aux sciences puisqu’il aura approché la « vraie » nature du travail du scientifique, en éprouvant la joie de la science en création. Admettons que l’hypothèse soit exacte, il convient alors de revenir à ce qu’est le travail de création scientifique, de revenir aux fondements épistémologiques des disciplines scientifiques, de ceux de la physique en particulier, puisque c’est elle qui nous intéresse ici.
BUP n°972 / mars 2015
http://udppc.asso.fr/bupdoc/consultation/article-bup.php?ID_fiche=21970
- ben2510Expert spécialisé
Will.T a écrit:Lire l'article :
Si les plaidoyers récents pour des formes d’enseignement des sciences plus proches des pratiques de référence ont beaucoup mis l’accent sur la démarche scientifique, cette contribution vise à montrer que cette posture engage de fait d’autres aspects essentiels de ces pratiques, comme une nécessaire mathématisation du réel.
1. CONSTAT
Les années 2000 ont été marquées par l’introduction de la « démarche d’investigation », d’abord dans les programmes de primaire (2002, sous l’impulsion du PRESTE) puis dans ceux de collège (2006). Aujourd’hui, l’enseignement des sciences (des classes primaires au lycée) est placé sous l’autorité de ce paradigme pédagogique, qui concerne tout à la fois l’enseignement des mathématiques, des sciences de la nature et de la technologie. Au-delà des difficultés réelles de mises en œuvre maintes fois soulignées par les recherches en didactique des sciences, au-delà également du manque criant de résultats fiables (et de consensus) montrant la plus-value de ces démarches sur la motivation et l’apprentissage, une question qui devrait être aujourd’hui investie par l’Institution dans le cadre pédagogique actuel pourrait être celle de la place des mathématiques dans ces démarches et de manière plus générale dans l’enseignement de la physique. En effet, les plaidoyers en faveur de l’enseignement des sciences par investigation valorisent l’idée qu’un élève placé en situation d’investigation va pouvoir vivre certaines étapes de la démarche scientifique et que, ce faisant, il va reprendre goût aux sciences puisqu’il aura approché la « vraie » nature du travail du scientifique, en éprouvant la joie de la science en création. Admettons que l’hypothèse soit exacte, il convient alors de revenir à ce qu’est le travail de création scientifique, de revenir aux fondements épistémologiques des disciplines scientifiques, de ceux de la physique en particulier, puisque c’est elle qui nous intéresse ici.
BUP n°972 / mars 2015
http://udppc.asso.fr/bupdoc/consultation/article-bup.php?ID_fiche=21970
Merci Will.
Un article net et précis, qui met précisément le doigt là où ça fait mal.
Je pense que tous les professeurs de Physique de mon lycée sont à 100% d'accord avec le contenu de cet article, ainsi que ceux des enseignants de Mathématiques qui s'intéressent à la Physique.
En tout cas il sera demain dans les casiers des enseignants de sciences de mon lycée, et après demain dans ceux des collèges du coin, sans oublier l'affichage en salle des profs.
Cela fait du bien de lire un article intelligent, qui tranche avec la mièvrerie de la communication gouvernementale.
- Samuel DMNiveau 6
Pour aller dans le même sens :
http://prepas.org/ups.php?article=592
http://prepas.org/ups.php?article=575
http://prepas.org/ups.php?article=592
http://prepas.org/ups.php?article=575
- linkusNeoprof expérimenté
_________________
J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
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- ben2510Expert spécialisé
Nan mais la masse volumique de l'eau c'est au moins un niveau CM2. :lol:linkus a écrit:
- Spoiler:
- Cours de Master 2e année.
- Samuel DMNiveau 6
Ce qui est positif c'est qu'il n'y ait pas une pensée unique chez les didacticiens en physique. J'aimerais bien qu'il en soit de même en mathématiques...
- linkusNeoprof expérimenté
Hum hum... En mathématique, les didacticiens sont à fuir comme la peste. Il est impossible de dialoguer avec eux.
_________________
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- ben2510Expert spécialisé
linkus a écrit:Hum hum... En mathématique, les didacticiens sont à fuir comme la peste. Il est impossible de dialoguer avec eux.
+1
Certains ont fait main basse sur les mots "pédagogie" et "didactique".
Il est difficile de penser maintenant avec ces mots.
- linkusNeoprof expérimenté
En mathematique, j'étudie des notions qui sont très liées avec la physique.
Une proviseure ( ancienne professeure de science physique et chimie) m'a dit qu'en physique il n'y pas de maths lors d'un conseil de seconde.
Une proviseure ( ancienne professeure de science physique et chimie) m'a dit qu'en physique il n'y pas de maths lors d'un conseil de seconde.
_________________
J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
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- ben2510Expert spécialisé
La bonne nouvelle est qu'elle n'est plus professeur de SPC.
La mauvaise nouvelle est qu'elle est CDE.
Mais cela aurait pu être pire, elle aurait pu devenir IPR (elle est dans la ligne).
De manière générale, quand je discute avec des IPR j'ai du mal à voir ce qui de l'ordre du discours institutionnel et ce qui est de l'ordre de la conviction personnelle (je soupçonne que la deuxième s'aligne sur la première, sans que ce soit nécessairement conscient).
La mauvaise nouvelle est qu'elle est CDE.
Mais cela aurait pu être pire, elle aurait pu devenir IPR (elle est dans la ligne).
De manière générale, quand je discute avec des IPR j'ai du mal à voir ce qui de l'ordre du discours institutionnel et ce qui est de l'ordre de la conviction personnelle (je soupçonne que la deuxième s'aligne sur la première, sans que ce soit nécessairement conscient).
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- User25965Niveau 6
Humm, ma femme enseigne la physique à Paris VI, je confirme que le personnel enseignant est consterné.
Quelques exemples qui posent problème : les élèves ne savent ni intégrer, ni calculer un produit scalaire.
Durant un cours en amphi, ma femme dit : "Vous faites la démonstration pour retenir".
Un élève : "C'est quoi une démonstration".
Ma femme : "Vous vous moquez de moi ?".
Tout l'amphi confirme : "Je vous assure, on ne fait plus de démonstration en mathématiques, en quoi cela consiste ?"
Quelques exemples qui posent problème : les élèves ne savent ni intégrer, ni calculer un produit scalaire.
Durant un cours en amphi, ma femme dit : "Vous faites la démonstration pour retenir".
Un élève : "C'est quoi une démonstration".
Ma femme : "Vous vous moquez de moi ?".
Tout l'amphi confirme : "Je vous assure, on ne fait plus de démonstration en mathématiques, en quoi cela consiste ?"
- EnaecoVénérable
linkus a écrit:En mathematique, j'étudie des notions qui sont très liées avec la physique.
Une proviseure ( ancienne professeure de science physique et chimie) m'a dit qu'en physique il n'y pas de maths lors d'un conseil de seconde.
Peut-être qu'elle a voulu dire que le programme de seconde est tellement épuré que les connaissances requises en maths sont très limitées.
Ce qui n'empêche qu'elles ne sont pas maitrisées et c'est bien le gros problème...
- frdmNiveau 10
Les élèves arrivent en sup sans savoir faire quoi que ce soit. Ils savent par ouï-dire quelques vagues notions générales, mais dès qu'il faut résoudre quantitativement un problème, il n'y a plus personne. C'est dramatique, parce qu'en physique, ce que l'on veut à la fin, ce sont des valeurs numériques !
- BrindIfFidèle du forum
kellogs a écrit:Tout l'amphi confirme : "Je vous assure, on ne fait plus de démonstration en mathématiques, en quoi cela consiste ?"
J'ai cette année en cours des élèves de seconde franchement faibles (niveau établi par comparaison avec les autres secondes du même lycée).
Lorsque nous avons abordé le chapitre de la géométrie dans l'espace, j'ai commencé par leur demander ce qu'était une démonstration, ils étaient capables de me répondre à plusieurs voix "c'est le truc avec "je sais que", puis "or ..." et la conclusion".
(Ce qui ne veut pas dire qu'ils étaient capables d'en écrire une, même aussi simple que prouver le parallélisme entre deux arrêtes opposées d'un cube, mais disons que l'idée était là...)
- BalthazaardVénérable
BrindIf a écrit:kellogs a écrit:Tout l'amphi confirme : "Je vous assure, on ne fait plus de démonstration en mathématiques, en quoi cela consiste ?"
J'ai cette année en cours des élèves de seconde franchement faibles (niveau établi par comparaison avec les autres secondes du même lycée).
Lorsque nous avons abordé le chapitre de la géométrie dans l'espace, j'ai commencé par leur demander ce qu'était une démonstration, ils étaient capables de me répondre à plusieurs voix "c'est le truc avec "je sais que", puis "or ..." et la conclusion".
(Ce qui ne veut pas dire qu'ils étaient capables d'en écrire une, même aussi simple que prouver le parallélisme entre deux arrêtes opposées d'un cube, mais disons que l'idée était là...)
je ne sais pas quel est le sens de ton message, mais pour moi justement faire comprendre qu' un truc avec "or" "donc" "car"...etc n'est pas forcément une démonstration est capital vis à vis des élèves.
En seconde au bon vieux temps des transformations, je faisais pas mal de preuves à base de flêches et d'accolades en minimisant au maximum l'usage du français, avec des élèves étonnés qui disaient "mais on rédige pas?"....ben oui justement, on rédige en mettant en avant et en soulignant l'articulation des idées mais sans faire de longues phrases en français!!!
Pour eux il était difficile de sortir d'une rédaction au kilomètres où le prof cherche désespérément dans un français mal maitrisé quelque chose à noter.
Dans un autre sujet on a abordé les démonstrations " à l'ancienne" avec des textes , je crois de Borel et Lebesgue, effectivement elles étaient très claires mais ces gens là maitrisaient parfaitement le français (et aussi les mathématiques)
- BoubouleDoyen
Tant que le taux de réussite ne baisse pas en fac de sciences...
- linkusNeoprof expérimenté
Vilain! :lol!:Bouboule a écrit:Tant que le taux de réussite ne baisse pas en fac de sciences...
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- BrindIfFidèle du forum
J'étais surprise que des élèves qui avaient suivi un cursus scientifique affirment n'avoir jamais vu ni fait de démonstration.Balthazaard a écrit:je ne sais pas quel est le sens de ton message
Mettre "or", "donc" ou "car" n'est ni une condition nécessaire, ni une condition suffisante pour écrire une démonstrationmais pour moi justement faire comprendre qu' un truc avec "or" "donc" "car"...etc n'est pas forcément une démonstration est capital vis à vis des élèves.
En seconde au bon vieux temps des transformations, je faisais pas mal de preuves à base de flêches et d'accolades en minimisant au maximum l'usage du français, avec des élèves étonnés qui disaient "mais on rédige pas?"....ben oui justement, on rédige en mettant en avant et en soulignant l'articulation des idées mais sans faire de longues phrases en français!!!
- BalthazaardVénérable
A dire vrai depuis quelques années je fais surtout des "monstrations"....et même ça....
- InvitéeLoChaHabitué du forum
les élèves de Seconde ont des notes corrects en Physique et excellentes en SVT.Ils passent donc en Première S ...........même avec 6 de moyenne en Maths.
- linkusNeoprof expérimenté
Tiens Lorine, il y avait la même chose de mon côté. Est ce une consigne?
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- InvitéeLoChaHabitué du forum
Je ne sais pas mais , mes Première S ont le niveau math d'un élève de Première ES et mes Première ES , le niveau STMG ou bac pro et encore je suis gentille car certains première Es n'ont pas le niveau collège.linkus a écrit:Tiens Lorine, il y avait la même chose de mon côté. Est ce une consigne?
Mais il faut remplir les classes .
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