- Marie LaetitiaBon génie
Entendu ce midi, dans la Marche de l'histoire, de Jean Lebrun, une remise en contexte très instructive sur l'affaire Calas, à réécouter ici
http://www.franceinter.fr/emission-la-marche-de-lhistoire-l-affaire-calas
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Après la mort énigmatique de Marc-Antoine, l’un de ses fils, Jean Calas, négociant resté protestant, sera accusé de l’avoir supprimé parce qu’il s’apprêtait à passer au catholicisme. Et il sera exécuté en 1762 .
Il aurait commis en somme, un « filicide », comme il y a des parricides. Il est curieux que ce type d’accusation, aussi inouï qu’il paraisse, revienne régulièrement. En Alsace annexée entre 1870 et 1914, des pères de famille pro-allemands ont été accusés d’avoir crucifié leurs fils parce qu’ils chantaient la Marseillaise. Et en 2015, on parle beaucoup des « crimes d’honneur » qui seraient préparés par des tribunaux familiaux musulmans, outrés du comportement trop libre de leurs filles.
Mais ce n’est certes pas ainsi qu’on peut expliquer la forte présence, aujourd’hui, de l’affaire Calas. On sait qu’en plein milieu de son combat pour la réhabilitation du toulousain, en 1763, Voltaire publia un « Traité de la tolérance ». Or, après les attentats des 7 et 8 janvier, les ventes de ce livre se sont envolées, spontanément, comme si la France de Voltaire et de de Dreyfus, qui savait qu’elle était la cible des assassins, revenait spontanément à l’affaire Calas comme à une source.
Evidemment celle-ci n’est pas un lac de cristal. Les historiens aiment les impuretés. Citons en quelques-unes.
Ainsi, la justice de l’époque était-elle aussi caricaturale que le prétendait Voltaire ? Et la République des lettres aussi secourable ? L’extraordinaire réseau de correspondances et de salons qui l’irriguait s’était longtemps contenté de lutter souterrainement contre la routine des orthodoxies.
Pourquoi Voltaire qui était l’un de ses princes enleva-t-il soudain la mouche de son fleuret et attaqua- t-il soudain bille en tête ? Parce que l’Ancien Régime s’adoucissait.
Le combat pour Calas était possible parce que l’adversaire, gagné de l’intérieur, y consentait. Il faut le dire aussi.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- henrietteMédiateur
Merci pour l'info !
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
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