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- Marie LaetitiaBon génie
coindeparadis a écrit:Et être en dessous du seuil de la pauvreté , c'est se poser la question de "comment payer son loyer et comment manger". Les manuels scolaires c'est hors sujet.
On a tous en tête des exemples de "Rmistes" qui ont des smartphones , des écrans plats et des adid*s. Mais cela rend compte d'une certaine population , souvent locataires HLM, bénéficiaires d'aides, au chômage de très longue durée...
Mais il y a aussi les pauvres qui habitent le parc privé, travaillent à temps partiel, n'ont droit à rien. Car les aides sociales dites facultatives sont octroyées à la tête du client. C'est à dire que si vous n'êtes pas illettré, alcoolique, démissionnaire au plan parental, au plan de la recherche d'emploi... vous n'aurez rien. Les travailleurs sociaux, les conseils généraux ont une image du bon petit pauvre révoltante (un peu comme celui porté par l'EN sur les gamins de ZEP). Martin Hirsch en avait fait une bonne analyse avant d'entrer en politique.
Mais ceux-là n'auront rien à perdre d'aides mieux distribuées et sous forme de chéquiers dédiées à des types de dépenses bien ciblées.
- Marie LaetitiaBon génie
coindeparadis a écrit:Je parlais de mon expérience (livres prêtés). Mais vos élèves ne sont-ils pas supposés rembourser les ouvrages abîmés ?
Oui, en théorie. Donc on a des élèves qui n'ont plus de manuel depuis un an, ou deux parce que tous les précédents manuels n'ont pas été rendus ni remboursés. Ou qui démarrent l'année avec deux ou trois mois sans manuel parce que les parents ont emmené tout le monde en vacances début juin, bien avant le retour, la vérification et la réclamation des amendes.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- coindeparadisGuide spirituel
Je suis parfaitement d'accord avec toi !Marie Laetitia a écrit:coindeparadis a écrit:Et être en dessous du seuil de la pauvreté , c'est se poser la question de "comment payer son loyer et comment manger". Les manuels scolaires c'est hors sujet.
On a tous en tête des exemples de "Rmistes" qui ont des smartphones , des écrans plats et des adid*s. Mais cela rend compte d'une certaine population , souvent locataires HLM, bénéficiaires d'aides, au chômage de très longue durée...
Mais il y a aussi les pauvres qui habitent le parc privé, travaillent à temps partiel, n'ont droit à rien. Car les aides sociales dites facultatives sont octroyées à la tête du client. C'est à dire que si vous n'êtes pas illettré, alcoolique, démissionnaire au plan parental, au plan de la recherche d'emploi... vous n'aurez rien. Les travailleurs sociaux, les conseils généraux ont une image du bon petit pauvre révoltante (un peu comme celui porté par l'EN sur les gamins de ZEP). Martin Hirsch en avait fait une bonne analyse avant d'entrer en politique.
Mais ceux-là n'auront rien à perdre d'aides mieux distribuées et sous forme de chéquiers dédiées à des types de dépenses bien ciblées.
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- Marie LaetitiaBon génie
Pour précision, ce moment, les beaux discours sur l'impôt et la solidarité nationale me gonflent un peu, vu que mon mari paye actuellement des charges sociales deux fois (comme salarié et comme profession libérale) pour n'être finalement remoursé de ses frais médicaux par personne (ni par le RSI pour cause de contentieux ni par la CPAM), la solidarité nationale, elle est à géométrie très variable...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- coindeparadisGuide spirituel
Je sais, j'en fait les frais aussi.
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- the educatorFidèle du forum
Dans le détail, sur le prêt de livre:
pour les collège, c'était jusqu'alors des crédits d'état, qui sont réduits à pure peau de chagrin depuis quelques années. Les manuels sont donc prêtés, et une compensation financière est demandée en cas de dégradation (mais entre la décôte de vétusté, et les procédures à mettre en place pour le contrôle et le recouvrement....).
Dans les lycées, ce n'est plus la collectivités qui gère les manuels, du coup certaines régions émettent des "cheques livres" qui ne couvrent bien sur pas une collection de manuels, et souvent les APE font le relai.
Les cheques livres, actuellement, sont inégalitaires dans l'autre sens: quels que soient tes revenus, de toute manière, la région te donne le chèque livre.
pour les collège, c'était jusqu'alors des crédits d'état, qui sont réduits à pure peau de chagrin depuis quelques années. Les manuels sont donc prêtés, et une compensation financière est demandée en cas de dégradation (mais entre la décôte de vétusté, et les procédures à mettre en place pour le contrôle et le recouvrement....).
Dans les lycées, ce n'est plus la collectivités qui gère les manuels, du coup certaines régions émettent des "cheques livres" qui ne couvrent bien sur pas une collection de manuels, et souvent les APE font le relai.
Les cheques livres, actuellement, sont inégalitaires dans l'autre sens: quels que soient tes revenus, de toute manière, la région te donne le chèque livre.
- coindeparadisGuide spirituel
Et il y a des régions qui ne financent rien pour les livres mais offrent un ordinateur portable !!!
la FCPE a également soulevé un problème : avec le regroupement des régions, il va y avoir des soucis à gérer des disparités concernant la restauration et les transports scolaires, les manuels, les outils des élèves en filières pro... La crainte que tout soit harmonisé à la baisse... Fin du HS
la FCPE a également soulevé un problème : avec le regroupement des régions, il va y avoir des soucis à gérer des disparités concernant la restauration et les transports scolaires, les manuels, les outils des élèves en filières pro... La crainte que tout soit harmonisé à la baisse... Fin du HS
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- egometDoyen
Pseudo a écrit:coindeparadis a écrit:Egomet, si tu supprimes l'aide aux manuels scolaires (et au matériel professionnel en LP) tu crées de graves injustices ! Dans mon département 33% des habitants sont en dessous du seuil de pauvreté. Tu crois qu'ils ont les moyens de payer des manuels scolaires à 20 euros l'unité ??? Cela signifie-t-il que seuls les 67% autres (et même moins) pourront poursuivre leur scolarité après la 3ème ?
Quant à la question de supprimer l'impôt et de "laisser les gens se débrouiller", je trouve cela révoltant. L'impôt se base sur le principe de la redistribution c'est à dire de la valeur de fraternité. C'est justement une des valeur de notre République...
Oui, mais bon, Egomet n'est pas élève, il a le droit de ne pas défendre les valeurs de la république. A moins que.... A moins qu'il ne soit également prévu de dénoncer les adultes qui ne respectent pas les valeurs de la république... Voyons voir.... Ca fait pas très démocratie tout ça, c'est pas très Charlie, ou je me trompe ?
Si les valeurs de la République, c'est être Charlie, alors non, effectivement, je ne respecte pas les valeurs de la République. Je peux être scandalisé par les meurtres, sans pour autant m'identifier avec un journal que je trouve ordurier, et qui d'ailleurs se pense lui-même comme provoquant.
Si les valeurs de la République, c'est devoir accepter sans discuter toutes les décisions du gouvernement ou du parlement, alors non, je ne respecte pas les valeurs de la République. Tout comme d'ailleurs les syndicalistes qui appellent à la grève, ou les associations qui manifestent, quel que soit leur bord politique. Je croyais que la République offrait avant tout un cadre au débat, pas que le débat était plié d'avance.
Je croyais que la déclaration des droits de l'homme et du citoyen me donnait la liberté d'expression. J'ai dû mal lire.
Je croyais qu'elle donnait aux citoyens un droit de regard sur la quotité, l'assiette, le recouvrement et l'utilisation des impôts. J'ai dû mal lire.
La solidarité n'implique pas la bêtise. Un père sans doute est solidaire de son fils. Il doit lui porter asistance. Il doit le nourrir, quel que soit son âge, si celui-ci se trouve en détresse. Mais cela va-t-il jusqu'à payer ses dettes de jeu? Je n'ai pas de fils, mais j'ai un frère, des cousins etc. Ils auront toujours une place sous mon toit, mais je ne couvrirai pas tous leurs coups fourrés, d'abord parce que je ne le peux pas, ensuite parce que ce ne serait pas leur rendre service.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- Handsome DevilNiveau 9
si tu supprimes l'aide aux manuels scolaires (et au matériel professionnel en LP) tu crées de graves injustices : mais pourquoi fonctionner sur le principe d'une allocation à verser aux parents ? Le reste des coûts d'une scolarité (rémunération des personnels, disposition des locaux, etc.) se finance sans que les parents ne voient passer l'argent. Et si on se soucie de la dégradation des livres, je suggère le remplacement de l'allocation par un système de caution, versée automatiquement à l'inscription de l'élève dans l'établissement, et remboursée partiellement ou totalement aux parents en fin d'année en fonction de l'état des livres rendus.coindeparadis a écrit:Egomet, si tu supprimes l'aide aux manuels scolaires (et au matériel professionnel en LP) tu crées de graves injustices ! Dans mon département 33% des habitants sont en dessous du seuil de pauvreté. Tu crois qu'ils ont les moyens de payer des manuels scolaires à 20 euros l'unité ??? Cela signifie-t-il que seuls les 67% autres (et même moins) pourront poursuivre leur scolarité après la 3ème ?
Quant à la question de supprimer l'impôt et de "laisser les gens se débrouiller", je trouve cela révoltant. L'impôt se base sur le principe de la redistribution c'est à dire de la valeur de fraternité. C'est justement une des valeur de notre République...
L'impôt se base sur le principe de la redistribution : c'est faux. L'impôt et les taxes servent à financer le fonctionnement de l’État, c'est-à-dire des activités qui doivent être gérées pour l'ensemble de la société et assurer à tous la jouissance de leurs droits fondamentaux (la vie, la sûreté, la liberté, la propriété). Par exemple la défense nationale. Les politiques de redistribution en tous genres (état-providence, subventions, avantages fiscaux et autres) sont des politiques justifiées (ou pas) par les circonstances et pour des objectifs plus ponctuels, mais qui s'éloignent de la fonction première de l'état. D'où la pléthore de programmes de types très divers et désordonnés (CMU, aide au logement, RSA, transports gratuits, allocations familiales, etc) censés bénéficier aux moins favorisés dans un domaine ou dans un autre, mais où l'on ne peut que constater la persistance de la pauvreté et de l'exclusion malgré l'immense part de la richesse nationale (plus l'endettement) qui y est engloutie.
- Reine MargotDemi-dieu
Pseudo a écrit:egomet a écrit:the educator a écrit:Les fameux chèques livres, qui font les choix gras de certaines APE de lycée. C'est un modèle qui peut tenir la route, en tout cas qui montre que des commerçants (ciblés) peuvent jouer le jeu.
Le côté face de ces méthodes, c'est que du coup, l'éducation n'est plus un arbitrage de budget auquel on consent pour le bien/l'avenir de l'enfant. On a son bon, on donne son bon, ça n'a jamais été vraiment de l'argent (sauf pour la collectivité qui finance et le commerçant qui encaisse. C'est difficile de trouver l'equilibre entre responsabilité et assistanat.
Tu oublies que c'est d'abord de l'argent pour le contribuable. Ce qui pose la question de la nécessité même de ces aides. Techniquement, on ne donne au peuple que ce qu'on lui a d'abord pris. Un système d'assistance généralisé, c'est du gaspillage. On fait tourner l'argent pour rien. Il serait plus simple de ne pas prélever d'impôts et de laisser les gens se débrouiller. Sauf bien sûr pour ceux qui sont vraiment tout en bas de l'échelle. Mais même là, l'assistance est souvent un cadeau empoisonné, parce qu'elle peut retarder voire empêcher l'insertion dans le circuit économique normal. A traiter les citoyens comme des enfants, on obtient des comportements d'enfants qui attendent tout de l'Etat.
Il y a des gens qu'on doit vraiment aider, des handicapés, des blessés de la vie, qui sont vraiment au fond du trou, mais à prétendre aider tout le monde, même ceux qui n'en ont pas besoin, on se retrouve à court de ressources pour ceux qui en ont vraiment besoin.
Pendant qu'un minimum de la population ramasse la majeur partie des moyens et ressources. Mais j'imagine que ces rapaces ont grâce à tes yeux, ils ont su se débrouiller, eux. Cela dit, pas sans profiter très largement des mannes étatiques, de leur naissance à leur mort.
Remarque, peut-être que dans le système que tu prône (plus d'impôts et plus d'aide), les pouilleux se résoudraient à aller faire la peau à la caste qui les prends pour des vaches à lait qu'on trucide ensuite pour s'en faire des sac à main. Car de quoi se nourrissent les plus riches ? De ce que le reste de la population se voit spolié.
+1
En ce cas il faut aussi supprimer les retraites des députés qui ne viennent jamais à l'assemblée nationale (voir "mon député.fr") et des sénateurs, qui les cumulent avec celles de leurs autres emplois. Qu'on commence par ceux qui ne sont pas trop mal lotis.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- coindeparadisGuide spirituel
Quand je parle d'aide c'est de manière générale. Je suis même partisane de chèques (librairie, papeterie) ou voire de cautions comme tu l'écris, plutôt que de sommes d'argent qui ne sont pas imputées aux bons postes budgétaires comme souvent chez les parents "négligents".Handsome Devil a écrit:si tu supprimes l'aide aux manuels scolaires (et au matériel professionnel en LP) tu crées de graves injustices : mais pourquoi fonctionner sur le principe d'une allocation à verser aux parents ? Le reste des coûts d'une scolarité (rémunération des personnels, disposition des locaux, etc.) se finance sans que les parents ne voient passer l'argent. Et si on se soucie de la dégradation des livres, je suggère le remplacement de l'allocation par un système de caution, versée automatiquement à l'inscription de l'élève dans l'établissement, et remboursée partiellement ou totalement aux parents en fin d'année en fonction de l'état des livres rendus.coindeparadis a écrit:Egomet, si tu supprimes l'aide aux manuels scolaires (et au matériel professionnel en LP) tu crées de graves injustices ! Dans mon département 33% des habitants sont en dessous du seuil de pauvreté. Tu crois qu'ils ont les moyens de payer des manuels scolaires à 20 euros l'unité ??? Cela signifie-t-il que seuls les 67% autres (et même moins) pourront poursuivre leur scolarité après la 3ème ?
Quant à la question de supprimer l'impôt et de "laisser les gens se débrouiller", je trouve cela révoltant. L'impôt se base sur le principe de la redistribution c'est à dire de la valeur de fraternité. C'est justement une des valeur de notre République...
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- karaokeNiveau 5
De beaux discours, des commentaires savants d'une grande finesse, le tout enrobé dans de nobles intentions...
Mais on fait comment concrètement sur le terrain?
Mais on fait comment concrètement sur le terrain?
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Mon Dieu, que votre volonté soit fête!
- coindeparadisGuide spirituel
On fait mal de toutes façons c'est bien connu. Donc on va nous former, réformer, déformer et tout ira très bien madame la marquise.
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Ne t'excuse jamais d'être ce que tu es. Gandhi
- BalthazaardVénérable
karaoke a écrit:De beaux discours, des commentaires savants d'une grande finesse, le tout enrobé dans de nobles intentions...
Mais on fait comment concrètement sur le terrain?
Il sont pas comme ça vos élèves? Tu conduit un débat démocratique sur le "vivre ensembles" avec eux , c'est comme ça que les choses progresseront
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