- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Une invitation aux neo-reac et à tous ceux "qui croient connaître les jeunes des milieux populaires"
Pour qu'ils viennent y voir un peu s'ils osent...
"Mesdames, Messieurs,
Ceci est une invitation. Une proposition des plus honnêtes.
Entre vous et nous, les désaccords peuvent être nombreux, radicalement ancrés dans des conceptions bien différentes de la France et de la République. Ce qui vous inquiète et vous hérisse nous interroge parfois sans nous faire douter de la légitimité de notre travail, de nos combats, de la société dans laquelle nous vivons. Nous n’avons pas votre rapport pathologique à la jeunesse de France. Nous refusons d’en faire avec vous un portrait caricatural qui rassure vos postures sociales. Votre vue vacillante et triste de notre pays, nous la refusons, préférant œuvrer au quotidien à l’éducation de tous pour des lendemains qui chantent.
Entre vous et nous, les mots s’écharpent tant le fossé peut être profond. Mais nous défendons tous la parole libre et le débat. Nous sommes attachés, vous comme nous, à la confrontation des idées, aussi rude soit-elle. Les joutes verbales à l'écrit comme à l’oral avec la portée incandescente du numérique et des réseaux sociaux nourrissent les gnoses et les polémiques sans fin appréciées par la médiasphère. Pourtant, derrière les éclats de voix et les échanges de mots, les réalités nombreuses, plurielles et complexes ne sont pas toujours restituées fidèlement. Aux nombreux cas particuliers brandis ici ou là par des chroniqueurs, intervenants divers de la scène intellectuelle et médiatique, nous gardons, ne vous en déplaise, l’avantage du nombre, du terrain et du quotidien qui seuls, selon les méthodes des sciences sociales, peuvent avec précision et rigueur fonder la véracité des propos pour rendre compte d’une vérité sociale et politique mouvante.
Nous vous proposons de partager cette expérience. Par souci d’honnêteté intellectuelle. (...)"
La suite
http://blogs.mediapart.fr/edition/aggiornamento-histoire-geo/article/110215/adresse-aux-intellectuels-journalistes-romanciers-et-toutes-celles-et-tou
"Mesdames, Messieurs,
Ceci est une invitation. Une proposition des plus honnêtes.
Entre vous et nous, les désaccords peuvent être nombreux, radicalement ancrés dans des conceptions bien différentes de la France et de la République. Ce qui vous inquiète et vous hérisse nous interroge parfois sans nous faire douter de la légitimité de notre travail, de nos combats, de la société dans laquelle nous vivons. Nous n’avons pas votre rapport pathologique à la jeunesse de France. Nous refusons d’en faire avec vous un portrait caricatural qui rassure vos postures sociales. Votre vue vacillante et triste de notre pays, nous la refusons, préférant œuvrer au quotidien à l’éducation de tous pour des lendemains qui chantent.
Entre vous et nous, les mots s’écharpent tant le fossé peut être profond. Mais nous défendons tous la parole libre et le débat. Nous sommes attachés, vous comme nous, à la confrontation des idées, aussi rude soit-elle. Les joutes verbales à l'écrit comme à l’oral avec la portée incandescente du numérique et des réseaux sociaux nourrissent les gnoses et les polémiques sans fin appréciées par la médiasphère. Pourtant, derrière les éclats de voix et les échanges de mots, les réalités nombreuses, plurielles et complexes ne sont pas toujours restituées fidèlement. Aux nombreux cas particuliers brandis ici ou là par des chroniqueurs, intervenants divers de la scène intellectuelle et médiatique, nous gardons, ne vous en déplaise, l’avantage du nombre, du terrain et du quotidien qui seuls, selon les méthodes des sciences sociales, peuvent avec précision et rigueur fonder la véracité des propos pour rendre compte d’une vérité sociale et politique mouvante.
Nous vous proposons de partager cette expérience. Par souci d’honnêteté intellectuelle. (...)"
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http://blogs.mediapart.fr/edition/aggiornamento-histoire-geo/article/110215/adresse-aux-intellectuels-journalistes-romanciers-et-toutes-celles-et-tou
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CdB
@AbbeCordillere
- keroGrand sage
J'aime beaucoup la manière dont ils parlent de notre métier dans les quartiers.
Et amusé d'y retrouver un de mes établissements de cette année.
Et amusé d'y retrouver un de mes établissements de cette année.
- Presse-puréeGrand sage
J'irai lire, mais de quels jeunes exactement est-il question et qui est mis exactement sous le vocable "réac"?
Par ex, toi, CdB, tu es au SNES, donc un fossile antédiluvien pour certains suiveurs d'aggiornamento. Les choses ne sont-elles pas infiniment plus complexes que le titre de ton post ne le laisse supposer?
Edit: nous en avions parlé ensemble au sujet des conventions avec les IEP. Je remarque que, encore une fois, les ruraux sont absents. On fait comme s'ils n'existaient pas. De nombreux collèges ruraux éclair ne sont pas passés rep+ parce que trop éloignés des centres urbains. Certains parents s'en sont bien rendu compte. Imaginez un peu leur discours...
Après, vous direz que chacun prêche pour sa paroisse...
Par ex, toi, CdB, tu es au SNES, donc un fossile antédiluvien pour certains suiveurs d'aggiornamento. Les choses ne sont-elles pas infiniment plus complexes que le titre de ton post ne le laisse supposer?
Edit: nous en avions parlé ensemble au sujet des conventions avec les IEP. Je remarque que, encore une fois, les ruraux sont absents. On fait comme s'ils n'existaient pas. De nombreux collèges ruraux éclair ne sont pas passés rep+ parce que trop éloignés des centres urbains. Certains parents s'en sont bien rendu compte. Imaginez un peu leur discours...
Après, vous direz que chacun prêche pour sa paroisse...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
@PP lis le texte, c'est le point de convergence de tous les signataires moi compris.
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CdB
@AbbeCordillere
- Presse-puréeGrand sage
Collier de Barbe a écrit:@PP lis le texte, c'est le point de convergence de tous les signataires moi compris.
C'est un texte intéressant. Je note que le lycée que j'ai fréquenté est dans la liste des signataires. Mais encore une fois, vivant et enseignant dans la ruralité, on les oublie et ils le font massivement payer dans les urnes.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- TristanaVénérable
Il est joli, ce texte, et l'appel à venir voir ce qu'il se passe réellement me semble plutôt intelligent.
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« C’est tout de même épatant, et pour le moins moderne, un dominant qui vient chialer que le dominé n’y met pas assez du sien. »
Virginie Despentes
- JohnMédiateur
Le texte est bien, mais le titre que lui à donné CdB l'est moins.
Pourquoi "neo-reac" ? Reac aurait suffi.
Moi quand je parle à des entêtés, je ne précise pas si ce sont des entêtés à barbe.
Pourquoi "neo-reac" ? Reac aurait suffi.
Moi quand je parle à des entêtés, je ne précise pas si ce sont des entêtés à barbe.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Presse-purée a écrit:Collier de Barbe a écrit:@PP lis le texte, c'est le point de convergence de tous les signataires moi compris.
C'est un texte intéressant. Je note que le lycée que j'ai fréquenté est dans la liste des signataires. Mais encore une fois, vivant et enseignant dans la ruralité, on les oublie et ils le font massivement payer dans les urnes.
Pour être parfaitelent clair, le texte a pour but de réagir a l'islamophobie débordante de l'apres 7 janvier...
Mais tes remarques sur la ruralité sont également justes.
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CdB
@AbbeCordillere
- User17706Bon génie
Tiens, j'en connais parmi les signataires
- keroGrand sage
Collier de Barbe a écrit:Presse-purée a écrit:Collier de Barbe a écrit:@PP lis le texte, c'est le point de convergence de tous les signataires moi compris.
C'est un texte intéressant. Je note que le lycée que j'ai fréquenté est dans la liste des signataires. Mais encore une fois, vivant et enseignant dans la ruralité, on les oublie et ils le font massivement payer dans les urnes.
Pour être parfaitelent clair, le texte a pour but de réagir a l'islamophobie débordante de l'apres 7 janvier...
Mais tes remarques sur la ruralité sont également justes.
Une bouffée d'air frais, quoi. Même sur ce forum, ça devenait étouffant...
- Luigi_BGrand Maître
Difficile de comprendre, dans cette "adresse", à qui correspond le "vous" et le "nous".
"Nous gardons l'avantage du nombre, du terrain et du quotidien qui seuls, selon les méthodes des sciences sociales, peuvent avec précision et rigueur fonder la véracité des propos" : "Aggiornamento" et les signataires représenteraient-ils tous les professeurs des "quartiers populaires ? J'observe ainsi qu'une majorité de signataires enseignent pourtant en lycée, et en grande majorité en lycée général et technologique.
Et inversement, pour autant que j'aie pu le constater dans l'après Charlie, les journalistes ont donné la parole à de nombreux enseignants, notamment de collèges et de lycées professionnels (j'ai recensé des dizaines et des dizaines de témoignages dans la presse) : seraient-ce des enseignants qui "croient connaître les jeunes des quartiers populaires", ont "un rapport pathologique à la jeunesse de France" et prononcent des "discours lointains" et pleins d'un "profond mépris" ?
Bien sûr que les choses sont complexes. Et dans ces choses complexes, il y a aussi la profonde division entre "Aggiornamento" et ceux que ce collectif appelle les "réac-publicains" (cf le titre de ce fil). Cette division, je ne l'oublie pas.
"Nous gardons l'avantage du nombre, du terrain et du quotidien qui seuls, selon les méthodes des sciences sociales, peuvent avec précision et rigueur fonder la véracité des propos" : "Aggiornamento" et les signataires représenteraient-ils tous les professeurs des "quartiers populaires ? J'observe ainsi qu'une majorité de signataires enseignent pourtant en lycée, et en grande majorité en lycée général et technologique.
Et inversement, pour autant que j'aie pu le constater dans l'après Charlie, les journalistes ont donné la parole à de nombreux enseignants, notamment de collèges et de lycées professionnels (j'ai recensé des dizaines et des dizaines de témoignages dans la presse) : seraient-ce des enseignants qui "croient connaître les jeunes des quartiers populaires", ont "un rapport pathologique à la jeunesse de France" et prononcent des "discours lointains" et pleins d'un "profond mépris" ?
Bien sûr que les choses sont complexes. Et dans ces choses complexes, il y a aussi la profonde division entre "Aggiornamento" et ceux que ce collectif appelle les "réac-publicains" (cf le titre de ce fil). Cette division, je ne l'oublie pas.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- GrypheMédiateur
Je n'ai pas aimé du tout le début du texte, dans l'opposition "vous"/"nous" que j'ai trouvée accusatrice ; en revanche j'aime beaucoup la fin :
Rendez concret ce vivre ensemble que vous croyez voir faillir dans les quartiers populaires, alors que plus que n’importe où ailleurs en France, s’y côtoient, s’y mélangent, s’y nourrissent, s’y moquent et s’y entraident des histoires venues de tous les continents.
- florestanGrand sage
Tiens je connais deux personnes: un collègue et quelqu'un de ma famille. Le texte est sympathique mais quand même un peu angélique je trouve. Je ne travaille pas dans un "territoire perdu de la République" mais le texte ne présente que des choses positives (ceci dit ça change de l'habitude) de manière un peu hypocrite je trouve.
- LefterisEsprit sacré
Meuh non ! Où vas-tu chercher tout ça ...florestan a écrit: Tiens je connais deux personnes: un collègue et quelqu'un de ma famille. Le texte est sympathique mais quand même un peu angélique je trouve. Je ne travaille pas dans un "territoire perdu de la République" mais le texte ne présente que des choses positives (ceci dit ça change de l'habitude) de manière un peu hypocrite je trouve.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- keroGrand sage
Lefteris a écrit:Meuh non ! Où vas-tu chercher tout ça ...florestan a écrit: Tiens je connais deux personnes: un collègue et quelqu'un de ma famille. Le texte est sympathique mais quand même un peu angélique je trouve. Je ne travaille pas dans un "territoire perdu de la République" mais le texte ne présente que des choses positives (ceci dit ça change de l'habitude) de manière un peu hypocrite je trouve.
Que des choses positives ?
T'as pas lu le texte en entier, alors.
- KimberliteExpert
Bonjour,
Je trouve l'initiative bonne.
Cependant, les termes "quartiers populaires", "milieux populaires" m'ont gênée d'emblée. J'ai essayé de réfléchir à ce qui me tracassait dans cette appellation.
Je pense que c'est lié au fait que ça induit une certaine opposition entre ces quartiers, qualifiés de "populaires" et le reste de la France, qui ne le serait pas.
Là où j'enseigne, nous avons une population fortement défavorisée. Evidemment, ce n'est pas la "banlieue"... mais les taux de chômage sont énormes, les familles monoparentales très nombreuses, beaucoup de familles divorcées aussi...
Les enfants ont peu d'avenir dans cette petite ville qui fut ouvrière... mais n'a plus vraiment d'usines. Nous avons aussi pas mal d'enfants issus de l'immigration, mais de ce côté, les choses se passent bien (une certaine mixité, sans vraiment de tensions).
Nous recevons aussi des enfants d'origine plutôt rurale (ce qui n'est pas du tout une garantie contre la misère...).
Il ne faut pas se leurrer: le niveau est faible (on fait ce qu'on peut...), beaucoup de parents plus "favorisés" mettent leurs enfants dans le privé pour leur éviter ce collège (dont d'ailleurs des enseignants et collègues), il y a des problèmes de violence (heureusement, c'est pour l'instant pas trop mal géré)...
Mais voilà, tout le monde s'en fout (et on perd encore des moyens cette année) car ce n'est pas un "quartier sensible"... la misère intellectuelle, bof... tant pis pour ces gamins qui ont accès à encore moins de choses que ceux des "quartiers" (certains n'ont jamais mis les pieds dans la ville la plus proche!).
Bref, ce qui me gêne dans cette appellation de "populaire" c'est que l'on fait encore des oppositions: il y aurait les "populaires" et les "non populaires".
Sinon, pour le reste, rien à dire, c'était juste une remarque de vocabulaire...
K.
PS: dans le cadre des formations de stagiaires, j'ai pu visiter un des collèges mentionnés. C'était très intéressant (les choses se passent bien dans cet établissement, et j'avoue avoir trouvé un peu rageant les moyens dont le collège disposait en comparaison avec la misère du collège où j'enseigne... qui deviendra encore pire l'an prochain car on perd tous nos demi-groupes, on ne sait pas trop comment on va organiser l'aide aux devoirs, etc...).
Je trouve l'initiative bonne.
Cependant, les termes "quartiers populaires", "milieux populaires" m'ont gênée d'emblée. J'ai essayé de réfléchir à ce qui me tracassait dans cette appellation.
Je pense que c'est lié au fait que ça induit une certaine opposition entre ces quartiers, qualifiés de "populaires" et le reste de la France, qui ne le serait pas.
Là où j'enseigne, nous avons une population fortement défavorisée. Evidemment, ce n'est pas la "banlieue"... mais les taux de chômage sont énormes, les familles monoparentales très nombreuses, beaucoup de familles divorcées aussi...
Les enfants ont peu d'avenir dans cette petite ville qui fut ouvrière... mais n'a plus vraiment d'usines. Nous avons aussi pas mal d'enfants issus de l'immigration, mais de ce côté, les choses se passent bien (une certaine mixité, sans vraiment de tensions).
Nous recevons aussi des enfants d'origine plutôt rurale (ce qui n'est pas du tout une garantie contre la misère...).
Il ne faut pas se leurrer: le niveau est faible (on fait ce qu'on peut...), beaucoup de parents plus "favorisés" mettent leurs enfants dans le privé pour leur éviter ce collège (dont d'ailleurs des enseignants et collègues), il y a des problèmes de violence (heureusement, c'est pour l'instant pas trop mal géré)...
Mais voilà, tout le monde s'en fout (et on perd encore des moyens cette année) car ce n'est pas un "quartier sensible"... la misère intellectuelle, bof... tant pis pour ces gamins qui ont accès à encore moins de choses que ceux des "quartiers" (certains n'ont jamais mis les pieds dans la ville la plus proche!).
Bref, ce qui me gêne dans cette appellation de "populaire" c'est que l'on fait encore des oppositions: il y aurait les "populaires" et les "non populaires".
Sinon, pour le reste, rien à dire, c'était juste une remarque de vocabulaire...
K.
PS: dans le cadre des formations de stagiaires, j'ai pu visiter un des collèges mentionnés. C'était très intéressant (les choses se passent bien dans cet établissement, et j'avoue avoir trouvé un peu rageant les moyens dont le collège disposait en comparaison avec la misère du collège où j'enseigne... qui deviendra encore pire l'an prochain car on perd tous nos demi-groupes, on ne sait pas trop comment on va organiser l'aide aux devoirs, etc...).
- dandelionVénérable
Je ne comprends pas très bien l'objectif, ni le sens du texte: presque tous les jeunes avec lesquels j'ai travaillé en France se sentaient exclus. En zone rurale, le chômage, la précarité, ne sont pas moins violents.
Et puis le 'moi je connais la réalité des banlieues parce que j'y enseigne', ça n'est pas un argument très pertinent tout de même.
Et puis le 'moi je connais la réalité des banlieues parce que j'y enseigne', ça n'est pas un argument très pertinent tout de même.
- florestanGrand sage
kero a écrit:Lefteris a écrit:Meuh non ! Où vas-tu chercher tout ça ...florestan a écrit: Tiens je connais deux personnes: un collègue et quelqu'un de ma famille. Le texte est sympathique mais quand même un peu angélique je trouve. Je ne travaille pas dans un "territoire perdu de la République" mais le texte ne présente que des choses positives (ceci dit ça change de l'habitude) de manière un peu hypocrite je trouve.
Que des choses positives ?
T'as pas lu le texte en entier, alors.
Ben si mais il élude les problèmes de violence endémique, de radicalisations communautaires, de sexisme, homophobie et antisémitisme omniprésents, d'économie souterraine par exemple.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
dandelion a écrit:Je ne comprends pas très bien l'objectif, ni le sens du texte: presque tous les jeunes avec lesquels j'ai travaillé en France se sentaient exclus. En zone rurale, le chômage, la précarité, ne sont pas moins violents.
Et puis le 'moi je connais la réalité des banlieues parce que j'y enseigne', ça n'est pas un argument très pertinent tout de même.
Il est pourtant d'une grande simplicité.
Inviter tous les pseudos connaisseurs de la banlieue, qui la décrive comme un repère de voyous et de terroristes en puissance...à venir y voir par eux-mêmes et notamment le travail des profs (et même en lycée pro' que l'ami Luigi ne connaît pas plus que moi, hein).
Le texte ne dit pas du tout que les banlieues sont plus à plaindre que des territoires en déshérence dans des zones rurales. Il pointe le fait que l'après 7 janvier a conduit à des stigmatisations islamophobes et xénophobes difficilement supportables, venant de personnes médiatiques n'y mettant jamais les pieds.
Nous qui y travaillons, nous témoignons que l'image caricaturale que les Polony / Finkelkraut / Zemmour et autres en donnent est fausse et nous les invitons à s'en rendre compte par eux mêmes.
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- e-WandererGrand sage
Tiens, je connais un des signataires aussi. Il faisait partie de la police de la pensée lors des grèves contre la réforme Pécresse (que je ne soutenais aucunement, je précise). Il faisait des rondes avec quelques gros bras étudiants pour écouter aux portes des amphis, au cas où certains collègues auraient l'outrecuidance de faire des cours en douce… Un vrai démocrate, quoi.
- keroGrand sage
florestan a écrit:kero a écrit:Lefteris a écrit:
Meuh non ! Où vas-tu chercher tout ça ...
Que des choses positives ?
T'as pas lu le texte en entier, alors.
Ben si mais il élude les problèmes de violence endémique, de radicalisations communautaires, de sexisme, homophobie et antisémitisme omniprésents, d'économie souterraine par exemple.
Autrement dit, ce qui te gène, c'est qu'il ne réduit pas les "quartiers" aux aspects que tu évoques ?
Parce que dès qu'on parle de ces mêmes quartiers, on est malhonnête parce qu'on ne parle pas de tout cela ?
Pour ne prendre qu'un exemple de ce que tu évoques: en 3 ans dans 6 établissements ZEP du 93, je n'ai eu à faire qu'à des cas d'antisémitisme très rares. J'insiste: très rares. Je ne dis pas que ça n'est pas une réalité, et même une réalité problématique. Mais ce n'est en aucun cas une réalité "omniprésente", comme tu le dis.
Au-delà de cela, le racisme (d'ailleurs, pourquoi réduire à l'antisémitisme ? Ce n'est pas plus justifiable que n'importe quel autre racisme) et l'homophobie seraient-ils propres uniquement aux quartiers ? Pourtant, lorsqu'on parle du 16ème arrondissement parisien, personne ne ressent le besoin de signaler que "attention, il y existe aussi des racistes et homophobes".
- florestanGrand sage
kero a écrit:florestan a écrit:kero a écrit:
Que des choses positives ?
T'as pas lu le texte en entier, alors.
Ben si mais il élude les problèmes de violence endémique, de radicalisations communautaires, de sexisme, homophobie et antisémitisme omniprésents, d'économie souterraine par exemple.
Autrement dit, ce qui te gène, c'est qu'il ne réduit pas les "quartiers" aux aspects que tu évoques ?
Pour ne prendre qu'un exemple de ce que tu évoques: en 3 ans dans 6 établissements ZEP du 93, je n'ai eu à faire qu'à des cas d'antisémitisme très rares. C'est sans doute une réalité, mais ce n'est en aucun cas une réalité "omniprésente", comme tu le dis.
Ce que tu dis (concernant l'antisémitisme) ne concerne pas ce que j'ai vécu dans le 95 à Goussainville et vis encore là où j'enseigne en banlieue très mixte.
Et je n'ai pas dit que je trouvais le texte à jeter, j'ai aussi dit que ça changeais de l'image habituelle totalement horrifique et que ça faisais du bien.
Mais je maintiens omniprésente (tu n'as peut-être pas eu la chance comme moi d'encadrer une présentation de SOS homophobie avec une classe de première STMG).
- keroGrand sage
florestan a écrit:kero a écrit:florestan a écrit:
Ben si mais il élude les problèmes de violence endémique, de radicalisations communautaires, de sexisme, homophobie et antisémitisme omniprésents, d'économie souterraine par exemple.
Autrement dit, ce qui te gène, c'est qu'il ne réduit pas les "quartiers" aux aspects que tu évoques ?
Pour ne prendre qu'un exemple de ce que tu évoques: en 3 ans dans 6 établissements ZEP du 93, je n'ai eu à faire qu'à des cas d'antisémitisme très rares. C'est sans doute une réalité, mais ce n'est en aucun cas une réalité "omniprésente", comme tu le dis.
Ce que tu dis (concernant l'antisémitisme) ne concerne pas ce que j'ai vécu dans le 95 à Goussainville et vis encore là où j'enseigne en banlieue très mixte.
Et bien voilà une preuve parfaite de ce que tout discours généraliste n'est pas pertinent.
- OlympiasProphète
florestan a écrit:kero a écrit:Lefteris a écrit:
Meuh non ! Où vas-tu chercher tout ça ...
Que des choses positives ?
T'as pas lu le texte en entier, alors.
Ben si mais il élude les problèmes de violence endémique, de radicalisations communautaires, de sexisme, homophobie et antisémitisme omniprésents, d'économie souterraine par exemple.
C'est ça. Nous avons tous des élèves formidables, issus de tous les milieux. Mais aussi d'autres dont la paresse et le refus de tout effort ne nous aident guère à les faire avancer ! J'ai des élèves citadins de toutes origines sociales, de parents bourgeois comme de parents chômeurs, des élèves venant de petits villages voisins (les plus lointains sont à 40 km du lycée), des élèves dont les familles sont à la dérive, des élèves français, étrangers ou qui viennent d'être naturalisés. Des élèves qui ont le voile dans le bus et l'enlèvent avant de passer la grille. Des élèves qui montrent régulièrement que dans "leur" culture, on méprise la femme. Des élèves qui dealent non loin du lycée, d'autres toxicomanes...
Bref un échantillonnage très complet. Je ne cède jamais car ils sont au lycée pour apprendre et nous devons être exigeants avec eux pour les aider à reussir et pouvoir leur donner les clés d'un monde complexe. Être republicain c'est cela. Seulement cela.
- florestanGrand sage
kero a écrit:florestan a écrit:kero a écrit:
Autrement dit, ce qui te gène, c'est qu'il ne réduit pas les "quartiers" aux aspects que tu évoques ?
Pour ne prendre qu'un exemple de ce que tu évoques: en 3 ans dans 6 établissements ZEP du 93, je n'ai eu à faire qu'à des cas d'antisémitisme très rares. C'est sans doute une réalité, mais ce n'est en aucun cas une réalité "omniprésente", comme tu le dis.
Ce que tu dis (concernant l'antisémitisme) ne concerne pas ce que j'ai vécu dans le 95 à Goussainville et vis encore là où j'enseigne en banlieue très mixte.
Et bien voilà une preuve parfaite de ce que tout discours généraliste n'est pas pertinent.
Sur ce point précis je suis d'accord avec toi. Les choses sont de toute façon complexes.
- 20% des jeunes croient que la Terre est plate : la fake new de l'année !
- Les jeunes diplômés peuvent consulter gratuitement l'APEC pour connaître les débouchés de leur diplôme.
- Combien de temps mettez-vous à connaître tous vos élèves ?
- Un livret citoyen personnel listera tous les engagements des jeunes, et le brevet validera les parcours citoyens des élèves.
- Aux professeurs d'anglais et à tous ceux qui connaissent la réponse...
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