Dernières nouvelles de la réforme des rythmes scolaires

Le gel, inscrit dans un calendrier à l’échelle d’un mandat municipal, serait déjà un effort important et acceptable, sans avoir à augmenter les impôts locaux. Car c’est l’autre contradiction : il y a une volonté de baisser les prélèvements obligatoires ; mais tout est fait pour que les élus soient contraints d’augmenter les impôts locaux. Un exemple, les rythmes scolaires, qui coûtent un milliard et qui ne sont couverts qu’à hauteur de 400 millions.

Une diminution des aides qui tombe mal alors que les dépenses augmentent dans les communes à cause des nouveaux rythmes scolaires ou des mises aux normes en accessibilité.

D’ici à 2017, il aura perdu 170 000 € de dotations annuelles. Une goutte sur un budget de 3 millions ? Voir. « C’est une somme importante parce que sur les 3 millions, près de 65 % sont des dépenses incompressibles. Ça fait donc 170000 sur 900000 € », calcule M. Basquin. Qui dénonce par ailleurs les charges nouvelles descendues de Paris : réforme des rythmes scolaires, instruction du droit des sols… « On fait des efforts, on renégocie les contrats, on mutualise certains services avec d’autres communes, mais on atteint des limites. »

Si la CDC semble prête, malgré les "ajustements" à apporter au fil du temps, mardi 3 septembre, les parents, eux l'étaient beaucoup moins. Au matin de la rentrée, une mère confiait n'avoir pas complètement compris comment s'organiserait la journée de sa fille. "On nous a parlé d'une activité par semaine, mais moi, ma fille a l'habitude de prendre le car." Dans toutes les bouches des parents, la question du coût tournait en boucle : qui paiera les trois quarts d'heure de garderie supplémentaires ? "C'est nous encore qui 'raquons'", regrette une mère de famille. Larissa, la maman de Kylian, se dit prête à inscrire son fils dans l'une des activités proposées "selon l'offre", précise-t-elle. Pour le garçon, ce sera une occasion unique de pratiquer une activité extrascolaire, alors qu'il avait plutôt l'habitude de la garderie.

Une autre n'hésite pas à ouvertement râler contre un système qui les "oblige" à payer de la garderie lorsque la fin de la journée de classe intervient bien plus tôt que celle de la journée de travail. "Je ne pense pas que les mamans qui travaillent à l'usine seront là à 15 h 30", souligne une autre. Du côté de la CDC, le message est clair : "Bien sûr que les parents paieront, à présent l'école se termine à 15 h 30, martèle André Grudé, après ce que nous proposons, c'est un service de garde comme un autre."

Ces dernières années, l’augmentation du personnel est en partie due à la réforme des rythmes scolaires, qui a souvent nécessité l’embauche d’animateurs. Une étude de l’AMF, menée en avril 2015 auprès de 450 communes (représentant 9,2 millions d’habitants), sur les charges pesant sur leurs budgets fait apparaître que la réforme des rythmes scolaires est la plus régulièrement mentionnée comme cause de progression des effectifs.

Elle a ainsi représenté un coût supplémentaire de 30 000 euros pour une petite commune de 2 200 habitants, 120 000 euros pour une ville de 30 500 habitants, 500 000 pour une ville de 52 000 habitants ou encore 2,2 millions d’euros pour une ville de plus de 100 000 habitants.

Les rythmes : de pire en pire
Lors du CDEN de rentrée en présence du préfet, des parents d’élèves et des élus locaux, nous avons eu la désagréable surprise de découvrir que des dizaines d’écoles ont changé de rythmes à la rentrée essentiellement pour des contraintes matérielles.

L’IA accepte tout, y compris des changements de rythmes décidés pendant l’été, y compris en cours d’année.

Tout cela serait légal, conforme aux textes !

Certes, cette réforme a viré au fiasco le plus complet, mais il est de la responsabilité des autorités académiques d’en limiter au maximum les dégâts. Le SNUipp a voté contre tous les changements de rythmes.

may68 a écrit:Une petite conférence péda obligatoire de 19 à 22h , ça vous dit ?!
ça laisse juste le temps avant 19h de se réunir avec les collègues de 6è pour s' harmoniser dans les nouveaux programmes !

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Ronin a écrit:Ils ont vraiment pas mal au cul ces faux derches de première.

Les principaux changements se situent à la pause méridienne qui a été raccourcie car jugée trop longue par beaucoup de parents. Désormais, sur l’heure du midi, les élèves auront uniquement le repas et plus aucune activité comme c’était le cas avant.

Une évaluation en milieu d’année du dispositif

Une fois les cours terminés à 15 h 20, deux solutions s’offrent aux parents : soit ils récupèrent leurs enfants ou soit les élèves profiteront des TAP (temps d’activité périscolaire) proposés par la mairie.

Mais là où ça coince, c’est pour la fin des activités (à 16 h 35 en maternelle et 16 h 45 en élémentaire). Dix minutes de battement, cela peut sembler peu mais en vérité cela fait attendre les parents bien plus quand leurs enfants fréquentent les deux écoles. « Déjà quand mes enfants sortaient tous les deux à 16 h j’attendais au moins dix minutes pour récupérer mon deuxième fils, mais là, le fait qu’ils ne sortent pas en même temps, c’est pire. J’ai déjà dû attendre vingt minutes avec mon fils de 5 ans pour récupérer l’autre de 7 ans, en classe de CE2 », explique un papa.

« Et là encore ça va, il ne fait pas trop mauvais. Mais je n’ose pas imaginer l’hiver et sous la pluie en patientant 20 minutes », poursuit-il.

En ce qui concerne les TAP, la mise en place semble être compliquée

« Certains animateurs crient beaucoup sur les enfants, de plus il n’y a pas d’activité pour tout le monde. Par exemple, un atelier couture était proposé et ma fille souhaitait le faire, sauf qu’il n’y avait pas assez d’aiguilles, on l’a donc orientée vers un atelier coloriage », confie une maman.

coindeparadis a écrit:J'ai raté quelques pages , vous avez évoqué l'aide financière aux établissements PRIVES qui mettront en place le périscolaire ? Parce que là, je suis hors de moi. Des mairies sont exsangues, et ne peuvent proposer des TAP dignes de ce nom faute de moyens, d'autres les font payer, et l'Etat aide le privé ???

Au total, 170 000 € y seront consacrés. On est loin des 500 000 € avancés par la mairie l’an dernier pour justifier sa mauvaise volonté. Ces 170 000 € viennent en grande partie de l’Etat, via le fonds d’amorçage créé pour inciter les communes à proposer des activités intéressantes. De l’argent dont disposait déjà Compiègne l’an dernier. Mais n’ayant pas eu le temps de préparer la rentrée 2014 à cause d’une loi votée à la va-vite selon les élus de la majorité compiégnoise, « nous partions dans le brouillard, rappelle Sylvie Oger-Dugat. La mise en place a été lourde. Des moyens trop importants ont été par exemple placés en centre-ville. » La garderie y a ainsi été supprimée, car elle mobilisait du personnel pour, parfois, un seul enfant. Cette réorganisation se réalise tout de même à contrecœur. « Sur le fond, persiste Sylvie Oger-Dugat, ce n’est toujours pas la meilleure des choses. Les enfants sont fatigués avec les nouveaux rythmes scolaires. »

The Goon a écrit:et il semblerait que les rectorats refusent de valider des horaires avec aprem libéré dans le privé pour ainsi empêcher leurs écoles d'avoir l'aide au financement si "elles ne jouent pas vraiment le jeu".

Troisième dérogation, en 2013, alors que les lois Goblet et Debré interdisaient formellement le financement public des activités extrascolaires des écoles privées, la loi sur la refondation[2] l’a cependant autorisé.

Sainte-Geneviève-des-Bois, comme toutes les communes, fait face à la baisse des dotations de l’Etat. Et a été contraint de dépenser pour la mise en place des nouveaux rythmes scolaires, gratuits pour tous dans la commune. « Avec la baisse des aides, on perd 2 millions d’euros, annonce l’édile. On va faire plus d’un million d’économies, mais on est obligé de toucher à l’impôt. »

Alors qu'elle était très attendue il y a deux ans par les assureurs spécialistes de la protection scolaire pour les opportunités commerciales qu'elle impliquait, la nouvelle réforme des rythmes scolaires les fait aujourd'hui déchanter : la sinistralité a sensiblement augmenté.

Lenagcn a écrit:

Et ça les étonne?

Après l'assurance (auto) aux km parcourus, l'assurance (périscolaire) aux heures passées

A commencer par les rythmes scolaires. "La question reste posée", estime C Morin-Desailly. "Après une année de généralisation il est temps de faire le bilan et de voir les effets sur les enfants". Mais C Morin-Desailly. Semble les connaitre déjà. "Les inspecteurs que je rencontre me disent que les enfants sont fatigués surtout en maternelle". Elle évoque aussi les difficultés des communes pour se doter des activités périscolaires, les inégalités d'un endroit à l'autre. Enfin le coût : un milliard d'euros. "Il n'y a pas eu de débat avant leur mise en place". La commission semblé décidée à l'ouvrir. La commission devra " dresser un bilan objectif, examinant à la fois son intérêt pédagogique et son impact sur la vie de l’enfant ainsi que les conditions de mise en œuvre des activités périscolaires : financement, recrutement des intervenants et organisation".

coindeparadis a écrit:

The Goon a écrit:et il semblerait que les rectorats refusent de valider des horaires avec aprem libéré dans le privé pour ainsi empêcher leurs écoles d'avoir l'aide au financement si "elles ne jouent pas vraiment le jeu".

Sauf que chez nous les TAP des écoles publiques sont regroupés le vendredi après-midi...