- SérénaNeoprof expérimenté
Bon, ma question fait un peu question de débutante, mais je m'interroger là-dessus.
Habituellement, je n'ai pas trop de problème de discipline dans mes classes, et je ne parle pas aux élèves de leur comportement quand il est inadéquat : je préfère les actes (par exemple, je trouve qu'en 4e, ça ne sert à rien de garder un élève en fin d'heure, de lui expliquer que ce qu'il fait n'est pas acceptable... ils le savent très bien). Je préfère appeler des parents, mettre des punitions et des retenues. Je fonctionne comme ça depuis quelques années. Même chose pour les engueulades collectives : je ne sais jamais quoi dire aux élèves, je ne sais pas faire de grands discours, je préfère les punir.
Quand il m'arrive, rarement, de « passer une soufflante » à une classe, je trouve que ça n'a aucun impact : je ne sais pas faire, je pars dans les aigus, je cherche mes mots, je suis ridicule. Même chose pour gronder un élève insolent ou irrespectueux en privé, d'ailleurs. Quand je lis ou que j'entends que des collègues font pleurer des élèves juste en leur parlant, concrètement je n'arrive pas à imaginer ce que ça donne.
Bref, ça ne me posait aucun problème jusqu'à cette année, où je suis en complément de service dans un établissement où ma manière de faire n'a aucun effet : les élèves ne font pas les punitions que je donne, et les retenues sont de grandes blagues (ils s'y retrouvent entre copains...). Appeler les parents, ça a parfois de l'effet, mais pas sur tous les élèves.
Certains sont très insolents, pleins d'aplomb, me regardent bien en face en me disant qu'ils se foutent de mes punitions et qu'ils ne les feront pas. Habituellement, quand il se passe ça, j'exclus (grossièreté + insolence). Mais peut-être ai-je tort ? Est-ce que ça ne passe pas pour une marque de faiblesse aux yeux ds autres élèves ? Même chose quand les élèves que je punis crient au scandale (« J'ai fait quoi ? J'ai rien fait ! Vas-y, c'est bon.. ») : je me contente de leur dire que je n'ai pas à me justifier, qu'ils n'ont pas à me répondre, et je les exclus.
Donc concrètement, je me demande ce que je pourrais dire à ces élèves quand ils sont insolents, quand ils répondent, se foutent ouvertement de moi. Cela me déstabilise parfois et il m'arrive de ne plus trouver mes mots. Collègues plus expérimentés, comment faites-vous dans ces cas-là ? (et ceux qui arrivent à faire pleurer des élèves, je veux votre secret!)
Habituellement, je n'ai pas trop de problème de discipline dans mes classes, et je ne parle pas aux élèves de leur comportement quand il est inadéquat : je préfère les actes (par exemple, je trouve qu'en 4e, ça ne sert à rien de garder un élève en fin d'heure, de lui expliquer que ce qu'il fait n'est pas acceptable... ils le savent très bien). Je préfère appeler des parents, mettre des punitions et des retenues. Je fonctionne comme ça depuis quelques années. Même chose pour les engueulades collectives : je ne sais jamais quoi dire aux élèves, je ne sais pas faire de grands discours, je préfère les punir.
Quand il m'arrive, rarement, de « passer une soufflante » à une classe, je trouve que ça n'a aucun impact : je ne sais pas faire, je pars dans les aigus, je cherche mes mots, je suis ridicule. Même chose pour gronder un élève insolent ou irrespectueux en privé, d'ailleurs. Quand je lis ou que j'entends que des collègues font pleurer des élèves juste en leur parlant, concrètement je n'arrive pas à imaginer ce que ça donne.
Bref, ça ne me posait aucun problème jusqu'à cette année, où je suis en complément de service dans un établissement où ma manière de faire n'a aucun effet : les élèves ne font pas les punitions que je donne, et les retenues sont de grandes blagues (ils s'y retrouvent entre copains...). Appeler les parents, ça a parfois de l'effet, mais pas sur tous les élèves.
Certains sont très insolents, pleins d'aplomb, me regardent bien en face en me disant qu'ils se foutent de mes punitions et qu'ils ne les feront pas. Habituellement, quand il se passe ça, j'exclus (grossièreté + insolence). Mais peut-être ai-je tort ? Est-ce que ça ne passe pas pour une marque de faiblesse aux yeux ds autres élèves ? Même chose quand les élèves que je punis crient au scandale (« J'ai fait quoi ? J'ai rien fait ! Vas-y, c'est bon.. ») : je me contente de leur dire que je n'ai pas à me justifier, qu'ils n'ont pas à me répondre, et je les exclus.
Donc concrètement, je me demande ce que je pourrais dire à ces élèves quand ils sont insolents, quand ils répondent, se foutent ouvertement de moi. Cela me déstabilise parfois et il m'arrive de ne plus trouver mes mots. Collègues plus expérimentés, comment faites-vous dans ces cas-là ? (et ceux qui arrivent à faire pleurer des élèves, je veux votre secret!)
- Bonnie BlueNiveau 9
Je suis très nulle dans ce genre de choses... Stagiaire en plus, je n'ai pas ton expérience !
Demande leur ce qu'ils pensent de leur attitude, s'ils pensent que ça les met à leur avantage et s'ils veulent continuer ainsi, ce qu'est leur p* de problème. Déjà, celui qui joue le fier à bras devant les copains risque de faire moins le fier.
Bon, pour ma part, j'ai du mal, il y a toujours des élèves qui traînent dans ma classe, donc ça n'aide pas.
Je pense que tu as raison d'exclure les élèves s'ils t'empêchent de bosser (mais donnent leur un travail, chiant de préférence).
J'ai le même genre que toi.
Demande leur ce qu'ils pensent de leur attitude, s'ils pensent que ça les met à leur avantage et s'ils veulent continuer ainsi, ce qu'est leur p* de problème. Déjà, celui qui joue le fier à bras devant les copains risque de faire moins le fier.
Bon, pour ma part, j'ai du mal, il y a toujours des élèves qui traînent dans ma classe, donc ça n'aide pas.
Je pense que tu as raison d'exclure les élèves s'ils t'empêchent de bosser (mais donnent leur un travail, chiant de préférence).
J'ai le même genre que toi.
- SérénaNeoprof expérimenté
OK. Oui, faire des discours, ce n'est pas mon style, je ne suis pas à l'aise avec ça; les élèves (enfin, ces élèves-là) rient quand je les engueule, par exemple. Mais j'aimerais avoir des conseils pour:
1-Ne pas être déstabilisée, même momentanément, par des élèves irrespectueux;
2-Maîtriser la parole, ne pas laisser un élève insolent parler (ou brailler, selon).
(EDIT:je n'ai pas tant d'expérience, c'est ma 5e année).
1-Ne pas être déstabilisée, même momentanément, par des élèves irrespectueux;
2-Maîtriser la parole, ne pas laisser un élève insolent parler (ou brailler, selon).
(EDIT:je n'ai pas tant d'expérience, c'est ma 5e année).
- AlExpert spécialisé
Tess. a écrit:Quand je lis ou que j'entends que des collègues font pleurer des élèves juste en leur parlant, concrètement je n'arrive pas à imaginer ce que ça donne.
Oui enfin c'était des 6e hein... ou alors ce sont des larmes de croco pour attendrir le prof!
_________________
"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- SérénaNeoprof expérimenté
Oui mais quand même. Moi je ne sais jamais quoi dire aux élèves, j'ai l'impression que ça ne sert à rien, je n'y crois pas. Mais je vois que certains y arrivent: ce matin, un surveillant m'a amené un élève super ch*ant en retard, l'a obligé à s'excuser sans le menacer de quoi que ce soit, en 20 secondes, devant la classe,je n'en revenais pas: avec moi, cet élève est toujours dans le refus d'obéissance.
- NitaEmpereur
"avec toi", Tess, parce que tu es "la nouvelle".
C'est un facteur possible de ce manque de respect (j'ai connu ça souvent dans mes années de tzr). Un autre facteur, dans l'anecdote que tu rapportes, c'est que tu sois une femme : certains garçons sont dans le refus d'obéir à "une bonne femme" (ça arrive parfois à certaines gamines).
Pas de conseil "garanti' à donner. Il faut faire avec ce qu'on est.
C'est un facteur possible de ce manque de respect (j'ai connu ça souvent dans mes années de tzr). Un autre facteur, dans l'anecdote que tu rapportes, c'est que tu sois une femme : certains garçons sont dans le refus d'obéir à "une bonne femme" (ça arrive parfois à certaines gamines).
Pas de conseil "garanti' à donner. Il faut faire avec ce qu'on est.
_________________
A clean house is a sign of a broken computer.
- SérénaNeoprof expérimenté
Nita a écrit:"avec toi", Tess, parce que tu es "la nouvelle".
C'est un facteur possible de ce manque de respect (j'ai connu ça souvent dans mes années de tzr). Un autre facteur, dans l'anecdote que tu rapportes, c'est que tu sois une femme : certains garçons sont dans le refus d'obéir à "une bonne femme" (ça arrive parfois à certaines gamines).
Pas de conseil "garanti' à donner. Il faut faire avec ce qu'on est.
C'est certain. Mais ça me démoralise un peu: étant en CDS, je change d'établissement tous les ans (tu as visiblement connu la même chose...) Donc j'essaie de faire ce que je peux pour réduire le plus possible ce genre d'attitude.
Merci pour les fleurs!
- HonchampDoyen
Bonsoir
Et le CPE de ton établissement ?
Et le CPE de ton établissement ?
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- MalicouNiveau 8
Pourquoi vouloir les "engueuler"? Tu peux très bien tenir un discours ferme en expliquant pourquoi telle attitude est inadmissible mais en gardant un ton calme mais sévère.
S'il refuse de faire une punition de manière ostentatoire, tu peux répondre : "tu sais très bien que ton comportement n'est pas adapté à une salle de classe et ton insolence n'arrange rien."
S'il rit à tes remarques, tu peux répondre : "le rire, dans ton cas, est une marque d'insolence et tu sais que dans ce cas, j'exclus" ou bien "tu as besoin de me rire au nez pour croire que je ne t'atteins pas, que ça t'est égal, mais moi je sais que ta réaction prouve le contraire".
Enfin, je ne sais pas si c'est possible mais je suis passée dans un établissement où le CPE ne faisait absolument pas son boulot, du coup les heures de retenue ne servaient à rien. Avec les collègues, on a pris l'habitude de coller les élèves dans nos cours ou dans le cours d'autres profs et ça marchait plutôt bien. Peux-tu tenter ça dans ton établissement?
S'il refuse de faire une punition de manière ostentatoire, tu peux répondre : "tu sais très bien que ton comportement n'est pas adapté à une salle de classe et ton insolence n'arrange rien."
S'il rit à tes remarques, tu peux répondre : "le rire, dans ton cas, est une marque d'insolence et tu sais que dans ce cas, j'exclus" ou bien "tu as besoin de me rire au nez pour croire que je ne t'atteins pas, que ça t'est égal, mais moi je sais que ta réaction prouve le contraire".
Enfin, je ne sais pas si c'est possible mais je suis passée dans un établissement où le CPE ne faisait absolument pas son boulot, du coup les heures de retenue ne servaient à rien. Avec les collègues, on a pris l'habitude de coller les élèves dans nos cours ou dans le cours d'autres profs et ça marchait plutôt bien. Peux-tu tenter ça dans ton établissement?
- Oliv396Niveau 8
Parfois, le refus d'obéissance vient des parents. J'ai vécu cela : la mère qui dit "je crois mon fils, pas le professeur" et "mon fils ne ferait jamais ça". Après explication avec les parents, et remise à plat des faits, l'élève n'a plus jamais récidivé. Avec les parents, être dans une attitude positive (même si elle peut paraître un peu démago) : on ne punit pas l'élève pour le punir, ou parce qu'on ne l'aime pas, ou parce qu'il est insupportable, mais dans son intérêt, parce qu'il se nuit à lui-même et qu'il ne peut pas continuer comme cela.
- AustenLandNiveau 6
C'est vrai que c'est très déstabilisant un élève qui tient tête et qui répond.
Ca m'est arrivé quelques fois. C'est insupportable car on a l'impression de se laisser marcher dessus.
Une fois j'ai pris la chose en rigolant. C'est sûr que ça ne marche pas pour tous, et que ce n'est pas toujours facile. Mais avec cet élève ça avait fonctionné. Le fait que je rigole et me moque ouvertement de lui devant ses camarades l'avait vexé et du coup il s'était posé à sa table et avait enfin fermé sa bouche. C'est pas toujours possible comme situation et ce n'est pas non plus très professionnel mais des fois...
Ca m'est arrivé quelques fois. C'est insupportable car on a l'impression de se laisser marcher dessus.
Une fois j'ai pris la chose en rigolant. C'est sûr que ça ne marche pas pour tous, et que ce n'est pas toujours facile. Mais avec cet élève ça avait fonctionné. Le fait que je rigole et me moque ouvertement de lui devant ses camarades l'avait vexé et du coup il s'était posé à sa table et avait enfin fermé sa bouche. C'est pas toujours possible comme situation et ce n'est pas non plus très professionnel mais des fois...
- SérénaNeoprof expérimenté
Malicou a écrit:Pourquoi vouloir les "engueuler"? Tu peux très bien tenir un discours ferme en expliquant pourquoi telle attitude est inadmissible mais en gardant un ton calme mais sévère.
S'il refuse de faire une punition de manière ostentatoire, tu peux répondre : "tu sais très bien que ton comportement n'est pas adapté à une salle de classe et ton insolence n'arrange rien."
S'il rit à tes remarques, tu peux répondre : "le rire, dans ton cas, est une marque d'insolence et tu sais que dans ce cas, j'exclus" ou bien "tu as besoin de me rire au nez pour croire que je ne t'atteins pas, que ça t'est égal, mais moi je sais que ta réaction prouve le contraire".
Enfin, je ne sais pas si c'est possible mais je suis passée dans un établissement où le CPE ne faisait absolument pas son boulot, du coup les heures de retenue ne servaient à rien. Avec les collègues, on a pris l'habitude de coller les élèves dans nos cours ou dans le cours d'autres profs et ça marchait plutôt bien. Peux-tu tenter ça dans ton établissement?
Ce que tu décris, c'est un peu le genre de chose que je fais déjà. Je ne tiens pas à engueuler les élèves dans l'absolu: simplement, j'aimerais savoir marquer le coup quand une groupe ou un élève se montre franchement odieux. Mais j'essaie de retenir vos conseils; ça pourrait me servir pour la suite.
- MalicouNiveau 8
Tess. a écrit:Malicou a écrit:Pourquoi vouloir les "engueuler"? Tu peux très bien tenir un discours ferme en expliquant pourquoi telle attitude est inadmissible mais en gardant un ton calme mais sévère.
S'il refuse de faire une punition de manière ostentatoire, tu peux répondre : "tu sais très bien que ton comportement n'est pas adapté à une salle de classe et ton insolence n'arrange rien."
S'il rit à tes remarques, tu peux répondre : "le rire, dans ton cas, est une marque d'insolence et tu sais que dans ce cas, j'exclus" ou bien "tu as besoin de me rire au nez pour croire que je ne t'atteins pas, que ça t'est égal, mais moi je sais que ta réaction prouve le contraire".
Enfin, je ne sais pas si c'est possible mais je suis passée dans un établissement où le CPE ne faisait absolument pas son boulot, du coup les heures de retenue ne servaient à rien. Avec les collègues, on a pris l'habitude de coller les élèves dans nos cours ou dans le cours d'autres profs et ça marchait plutôt bien. Peux-tu tenter ça dans ton établissement?
Ce que tu décris, c'est un peu le genre de chose que je fais déjà. Je ne tiens pas à engueuler les élèves dans l'absolu: simplement, j'aimerais savoir marquer le coup quand une groupe ou un élève se montre franchement odieux. Mais j'essaie de retenir vos conseils; ça pourrait me servir pour la suite.
As-tu discuté avec les autres collègues de l'établissement? Qu'ont-ils mis en place face à ce type de situation?
- CelebornEsprit sacré
Il y a un moment où il faut savoir si on peut la jouer collectif dans cet établissement : par exemple, si tu fais un rapport en demandant une journée d'exclusion (internée ou non), seras-tu suivie ? Si oui, il ne faut pas hésiter. De même, avoir une réponse d'équipe portée par le PP peut être une bonne chose.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum