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- JohnMédiateur
Les nombres complexes font-ils partie du réel ? C'est une vraie question quand même.
- lumeekaExpert spécialisé
Merci à vous !
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Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
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- User17706Bon génie
C'est moi qui ai rapporté ce témoignage, qui est celui d'un de mes anciens étudiants, aujourd'hui collègue. Si je me souviens bien c'était 13/20 et non 12/20. Cela étant dit, l'étudiant en question était nourri de lectures. Qu'il n'ait pas cité d'auteur cette année-là (sur « le droit à la différence ») ne veut pas du tout dire qu'il ne s'est pas inspiré de ce (ceux) qu'il a lu(s). Et pour l'avoir lu plusieurs fois, je peux dire que je reconnaissais souvent dans ses travaux la marque des auteurs qu'il fréquentait le plus, là même où leur présence n'était pas véhiculée par leur nom ou par d'explicites citations.Dalathée2 a écrit:Apparemment, d'après ce que j'ai cru voir passer ailleurs sur le forum, il est déjà arrivé qu'un candidat ait 12/20 au CAPES de philo sans citer un seul auteur. Cela semble donc possible, mais la connaissance des auteurs aide à mieux appréhender le problème, ou à l'appréhender différemment. Mais ça ne dispense pas d'une réflexion personnelle : sinon, ce n'est plus une dissertation, c'est un catalogue de références.lumeeka a écrit:Merci Dalathée. Je repensais à mes dissertations de philo et j'avoue avoir mélanger les deux.
Donc, peut-on faire référence à un penseur reconnu comme tel puis ajouter sa touche personnelle ?
- User17706Bon génie
Ah ça oui, tout à fait. Mais il n'est pas dit que pour la poser il faille aller jusqu'aux nombres complexes. On peut peut-être se contenter de la droite euclidienne. (Ça dépend un peu de ce que tu veux dire exactement.)John a écrit:Les nombres complexes font-ils partie du réel ? C'est une vraie question quand même.
- lumeekaExpert spécialisé
Pourquoi y a-t-il si peu de fils sur la philosophie ? Je ne comprends pas tout mais j'aime vous lire et triturer mon cerveau.
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- RoninMonarque
On pourrait lancer un topic des sujets de philo les plus farfelus pour que les pov's gus comme nous puissent s'amuser ?
Par exemple, pour les vrais "Pourquoi y a t'il quelque chose plutôt que rien?" pour moi : "Pourquoi ne comprends-je rien à la philosophie ?"
Par exemple, pour les vrais "Pourquoi y a t'il quelque chose plutôt que rien?" pour moi : "Pourquoi ne comprends-je rien à la philosophie ?"
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- lumeekaExpert spécialisé
Pourquoi la religion semble encore prédominer au 21e siècle ?
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- lumeekaExpert spécialisé
L'Homme, un animal religieux ou qui aime prendre l'apéro ?
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- User17706Bon génie
Lumeeka, c'est que nous ne sommes pas bien nombreux à l'enseigner sur ce forum. Par contre il y a foule d'amateurs éclairés
Et grâce à John tout le monde lit le Gorgias. C'est toujours ça de pris.
Et grâce à John tout le monde lit le Gorgias. C'est toujours ça de pris.
- lumeekaExpert spécialisé
Je suis également les aventures d'un futur capessien, comme beaucoup.
Oh et pourquoi n'enseigne-t-on la philo qu'en terminale ? Bon, en Angleterre, c'est exotique; mais pourquoi pas dès la seconde ?
Oh et pourquoi n'enseigne-t-on la philo qu'en terminale ? Bon, en Angleterre, c'est exotique; mais pourquoi pas dès la seconde ?
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- RoninMonarque
D'où vient le vent ?
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- LevincentNiveau 9
Aspasie a écrit: Et, comme cela a déjà été souligné, je regrette qu'au fond, on ne retrouve plus ce sens du questionnement dans ton plan. Pas de doute : il faut selectionner les références et les utiliser plutôt que de les exposer (ou les "ranger" à l'intérieur du plan)...
C'est tout à fait juste. En relisant mon plan, je me rends compte qu'en fait je ne développe aucune argumentation, que je ne met pas en valeur une progression logique. J'ai eu la paresse de rassembler les références qui me venaient sur le sujet et de les empiler pour former un plan, alors qu'en fait j'aurais juste dû les noter quelque part pour m'en servir comme d'un répertoire à idées. Je n'ai fait d'effort que sur l'introduction, pour trouver une problématique valable, mais après je n'ai pas essayé de faire les choses bien. J'essaie donc de revoir mon plan :
1) Légitimité de la question : l'Homme face au réel
a) A l'origine du questionnement : la raison
L'Homme étant un animal doué de raison, il ne perçoit pas seulement le réel de façon intuitive, comme les animaux, mais il a la capacité d'abstraire des concepts à partir de ses sensations. A cela 3 conséquences :
-questionnement sur les causes : qu'est-ce qui cause l'existence de la réalité que je constate ? Cette cause première est-elle au-delà du réel ? ->questionnement d'ordre théologique
-prise de conscience de sa propre finitude, par la pensée de la mort future. Le réel semble donc insuffisant (je ne pourrai jamais en profiter pleinement) et se pose la question (ou l'espoir) d'un au-delà
-possibilité d'une action sur la réalité environnante : le réel n'est plus subi, mais est susceptible de transformations selon la volonté humaine. Il peut donc accéder à un autre plan : celui de la culture, qui est d'une certaine manière un au-delà par rapport à la nature, et se pose la question de savoir s'il peut encore passer à un autre plan à force de transformations conscientes et intelligente (Marx affirme que oui)
b) La perception du réel : ce qui est et ce qui doit être
L'observation du réel fait naître le constat suivant : dans l'ordre naturel, purement extérieur à l'être humain, on décèle une certaine perfection, une harmonie qui fait naître un sentiment esthétique chez celui qui le contemple (on notera au passage que ce sentiment esthétique pose lui aussi la question d'un au-delà de ce qui est contemplé), tandis que dans le réel "culturel", le monde des humains, la perfection et l'harmonie sont rares -> nécessité d'ordre moral de conformer les comportements humains à des idées telles que le Bien, la Justice. On en arrive à Platon, qui affirme que ces idées font partie du monde des intelligibles et se trouvent au-delà de la réalité sensible qui n'est que l'image imparfaite de celui-là
2) Comment un au-delà du réel est-il envisageable ?
Paradoxe : si le réel est ce qui existe, comment ce qui est au-delà du réel peut-il avoir une existence ?
a) L'au-delà du réel n'existe pas en même temps que le réel, mais est une projection du réel dans un futur proche ou lointain
Si nous réservons l'appellation de "réalité" à la seule réalité sensible, alors les idées intelligibles et les substances n'existent que dans notre esprit, donc on ne peut leur reconnaître d'existence qu'apparente. Donc réalité=mouvant permanent (cf. Héraclite),et l'au-delà du réel est ce vers quoi ce mouvement tend.
-Ce mouvement peut prendre la forme d'une progression indéfinie des sciences et de la connaissance humaine pour se rapprocher de Dieu de manière asymptotique (Pascal)
-Pour Hegel, ce mouvement est dialectique est n'est rien d'autre que la progression de l'Idée qui se comprend elle-même de mieux en mieux
-Pour Marx, pour qui le réel est le matériel déterminé par les rapports de production, et dont la dynamique est régie par la lutte des classes, l'au-delà de la réalité est l'actualisation des possibilités contenues par le réel. Résultat final : société sans classes et fin de l'Histoire
b) Ce qui est considéré comme réel n'est pas tout ce qui existe
-bref retour sur l'idéalisme platonicien
-idéalisme transcendantal kantien : phénomène/chose en soi. Le réel appartient à nos représentations, mais nous n'avons pas accès à la chose en soi, seulement aux phénomènes.
3) La connaissance de ce qu'il y a au-delà du réel est-elle possible ?
Reprise de la structure de la partie précédente :
a) Si l'au-delà du réel est une projection dans le futur du réel présent, alors toute connaissance de cet au-delà n'est que spéculatif. L'assurance de Marx où des positivistes prévoyant un âge de la science aurait sûrement été entamée par la tournure de l'Histoire du XXème siècle, qui n'a pas mis fin au capitalisme ou aux religions. Le mouvement du réel n'est peut-être pas si orienté que ça.
b) Possibilité de rejoindre la chose en soi
-Schopenhauer : Volonté
-Hegel : la raison connaît l'absolu
-Schelling : intuition directe de l'être par le retranchement dans sa propre intimité profonde
-contemplation esthétique : formes idéales (peintures/sculpture), harmonie mathématique perçue intuitivement (musique), révélation des motifs humains les plus profonds grâce à la transposition littéraire
-mystique
Conclusion :
Au-delà du réel il y a des choses dont on ne peut pas avoir une expérience directe, mais dont on peut avoir un avant-goût. Ceux qui ont ce privilège ont la possibilité de le communiquer à leurs semblables grâce à l'art.
Voilà qui me semble plus construit. Par honnêteté, je n'ai pas rajouté les éléments qui m'ont été proposés par les autres intervenants. Ainsi mon plan reste plus proche de ce que j'aurais pu faire si j'avais passé l'épreuve.
- AspasieNiveau 10
Dalathée2 a écrit: Au fait, Aspasie, quand est-ce que tu la passes, l'agreg interne ?
:lol: Pas une mauvaise idée ça. Je vais y songer
Idem.John a écrit: J'ai hâte de savoir si le rapport se penchera, entre autres, sur les sciences et les mathématiques.
J'ai pensé à plusieurs manières presque anecdotiques dans l'approche, d'aborder cet au-delà dans l'épistémo.
- L'inclusion des ensembles numériques (qui a déjà été signalée, je suis en retard...) : les réels (rationnels et irrationnels) et au-delà, les complexes, et leur "imaginaire"... terme très intéressant...
- Le Verrier qui calcule l'emplacement de Neptune au-delà d'Uranus...
- l'évolution des instruments qui permettent des observations au-delà de nos sens
A chaque fois, il y a un "au-delà" du réel, et un au-delà de cet au-delà, etc. La question est alors de savoir jusqu'où se fait cet éloignement à l'infini et quel est le statut ontologique de ce que l'on atteint "finalement" (parce que ce "finalement" pose la question d'un infini ou d'un indéfini...)
Il est à l'évidence bien meilleur. Mais la tendance à l'accumulation guette encore : 2a - pour Hegel, pour Marx... puis 2b - idéalisme platonicien, kantien... La question ici serait que veux-tu leur faire dire ? Si c'est juste "il y a des philosophes qui", tu en fais alors un usage illustratif. Or il faut dépasser cet usage. Mieux vaudrait donc dans un premier temps exposer l'auteur, puis questionner sa démarche même, et en venir à comprendre ce qu'elle apporte à ta lecture du sujet : que fait-il, que ne fait-il pas ? Quel concept est souligné ? Ou quel concept manque ? Dans le cas de Kant qui clot ton II par exemple, ce que tu en dis invalide tout simplement la question qui titre ton III. Il faut donc que tu soulignes davantage le "envisageable" que tu avais dans le titre de ton II pour montrer comme cela se passe chez Kant et l'intérêt que présente le fait d'"envisager" ainsi la chose en soi alors qu'on n'en a pas de "connaissance" justement. Cet approfondissement te conduit forcément à questionner le statut de cette "chose en soi". Or dans le 3b, ce que tu mentionnes, c'est "rejoindre" et non plus connaître. Il y a là une inflexion intéressante.Levincent a écrit: J'essaie donc de revoir mon plan : (...)
C'est ce que te disais plus haut Cathy Linton :
Là, du fait d'un usage simplement illustratif de Kant, tu tombes dans le travers qui est reproché à beaucoup de candidats.Cathy Linton a écrit:S'agissant de ma remarque sur Kant, c'est là encore une sorte de lieu commun pour nombre de candidats : la Ding an sich est théoriquement inconnaissable. Certes, mais elle est pratiquement réalisable. C'est même une fin nécessaire posée par notre raison pratique.
Même problème du coup pour le 3b : un éventail (d'auteurs et de pistes) mais qui reste une évocation et n'est pas encore une étude ou une utilisation.
En revanche, chercher à poser un objectif de réponse claire en conclusion est une bonne chose. Il y a fort à parier qu'à la rédaction, la formulation et même peut-être la réponse, aurait évolué (c'est même souhaitable au sens où c'est le signe d'une pensée en oeuvre au cours de la rédaction qui ne doit pas être une étape de répétition ou de mise sur le papier de quelque chose qui a eu lieu ; la rédaction doit être le moment de la pensée), mais il faut garder à l'esprit cet objectif de réponse.
- LevincentNiveau 9
Je viens de finir ma dissertation sur ce sujet. J'avoue que j'ai trouvé l'exercice incroyablement difficile. Le sujet, premièrement, est très délicat à évoquer, et j'ai été souvent tenté d'écrire des formules maladroites telles que "l'au-delà du réel existe", ou de parler de l'au-delà du réel comme de "quelque chose". Ensuite, ma manière de rédiger n'est pas au point : j'ai plusieurs fois remanié mon plan, changé des passages, autant de choses que j'aurais pu éviter de faire si je m'étais appliqué à mieux construire mon plan. A l'avenir, il va donc falloir que je travaille ma méthode. Je vous livre le fruit de ma réflexion pour récolter les avis que vous voudrez bien me donner.
- VOICI:
- Question : qu’y a-t-il au-delà du réel ?
Le réel définit tout ce qui a une existence concrète, par opposition à l'irréel, qui concerne ce qui n'existe pas, ou qui n'existe que de manière apparente. L'idée d'un au-delà du réel suppose que ce que nous reconnaissons comme réel ne recouvre pas la totalité de ce qui existe. En effet, si nous attribuons à ce qu'il y a au-delà du réel une existence, alors le réel n'englobe pas la totalité de ce qui existe, et tout ce qui existe n'est pas forcément réel : il y aurait de l’existant non-réel. Cette contradiction ne doit cependant pas nous amener à affirmer que parler d'un "au-delà" du réel est une pure chimère, une absurdité, et à conclure hâtivement qu'il n'existe rien au-delà du réel, sinon l'irréel. Il est en effet problématique de poser l'irréel comme au-delà du réel : comment ce qui n’a pas d’existence peut-il se trouver au-delà de ce qui en a une ? Reconnaître à l'irréel la caractéristique d'être au-delà du réel reviendrait à lui attribuer un statut ontologiquement supérieur au réel, et donc à lui donner un intérêt privilégié pour le discours philosophique . Le but ultime de la philosophie reviendrait donc à discourir sur des chimères et des absurdités, conclusion que nous ne saurions accepter. Il convient donc d'interroger notre rapport au réel, pour ensuite interroger ce qui se trouve au-delà.
Il semble nécessaire de délimiter précisément ce qui est du domaine du réel et ce qui ne l’est pas, en donnant une définition précise du réel. Sera défini comme réel ce qui appartient aux représentations sensibles, et qui est régi par un principe de cohérence interne, de sorte que chaque partie du réel est en cohérence avec toutes les autres. Ce principe de cohérence est celui de la causalité : toute chose appartenant à la réalité est cohérente avec les autres dans la mesure où elle est conséquence d’une cause, et est à son tour cause d'autres conséquences, et par-là ne saurait avoir d’existence séparée par rapport aux autres éléments du réel. Cette définition permet d’exclure du domaine du réel tout ce qui est de l’ordre de l’illusion : si nous prenons l’exemple d’une image en trompe-l’œil d’une fleur, la fleur n’est pas réelle, car rien n’est la cause de son existence à l’endroit où nous croyons la voir, mais ce qui crée l’illusion, à savoir l’image formée de manière à imiter le relief et les ombres, a bien une cause, et est donc bien réel.
Si percevoir le réel est du ressort de tout être sensible, la notion d'un au-delà du réel n'est possible que chez les êtres possédant la raison. En effet, un être dépourvu de raison ne perçoit le réel que de manière intuitive et passive, et par conséquent est borné à ses représentations sensibles. L'être humain, étant un animal doué de raison, a la capacité d'abstraire des concepts à partir de ses sensations. En plus de ses représentations sensibles, il a donc accès au monde des représentations abstraites. Ce fait entraîne trois conséquences :
-La première conséquence de la présence de la raison chez l’être humain est le questionnement sur les causes : étant capable de former une représentation abstraite à partir de la réalité sensible, il a la possibilité de s’élever du particulier au général, et s’aperçoit que les phénomènes sont régis par des lois générales qui s’appliquent à tous les cas particuliers. L’être humain a donc en lui la notion de cause. Dès lors, la curiosité et la nécessité pratique le poussent à s’interroger sur les causes de l’existence de ce qui l’entoure. A l’existence de telle chose, on trouve pour cause l’existence de telle autre, qui elle-même est conséquence d’une autre cause, et ainsi de suite. La régression à l’infini de ce questionnement peut amener à l’idée d’une cause première, qui commencerait la longue chaîne de la causalité sans avoir été causée par rien. Une telle chose se trouverait par conséquent au-delà du monde réel régi par la loi de causalité : il s’agirait d’une cause transcendante.
-La seconde conséquence est la prise de conscience de sa propre finitude qu’expérimente l’être humain pendant son existence. Ce qu’il peut faire, ce qu’il peut connaître, ce qu’il peut ressentir, les forces de son corps, la durée de sa vie, toutes les dimensions de son être se heurtent à des limites. Le réel, auquel la vie humaine est assujettie, semble insuffisant par rapport à ce que l’être humain est capable d’espérer. La dureté de la vie et l’incapacité de jouir pleinement de ce que la réalité peut offrir fait naître dans l’esprit humain l’espoir d’un au-delà de la vie, débarrassé des vicissitudes du réel.
-La troisième conséquence est la capacité qu’a l’être humain d’exercer une modification de sa réalité environnante. En comprenant les lois de la nature, en se fabriquant des outils, et en élaborant un langage lui permettant de coordonner des actions multiples en vue d’un but commun, l’être humain a la possibilité de ne plus subir le réel, mais de le transformer selon sa propre volonté. Avec la capacité de s’extraire de l’instant présent, en se rappelant du passé et en se projetant dans le futur, il rentre également dans une Histoire. Le réel devient alors, pour une grande partie, sa propre création, et il est capable de le dépasser grâce au progrès technique et culturel. La possibilité d’envisager un au-delà du réel vient donc également du constat que le réel donné à un instant peut être transformé grâce à l’activité humaine.
C’est donc l’existence de la raison qui pose la question de l’au-delà du réel. Cet au-delà se présente premièrement comme une cause première de l’existence, comme ce qui vient après la mort, ou ce qui est l’aboutissement de l’Histoire humaine. Cependant, que ces questions relatives à un au-delà existent dans l’esprit humain ne suffit pas à affirmer que cet au-delà existe. Il est tout à fait possible de prétendre que ce ne sont là que des chimères après lesquelles court l’imagination. Mais si l’existence de cet au-delà n’est pour l’instant pas établie, peut-être pouvons-nous au moins en considérer la nécessité.
L’observation du réel amène à la constatation de son imperfection. Si l’on veut bien admettre qu’il y a une certaine beauté dans la nature et que sa contemplation peut donner un sentiment d’harmonie, il faut aussi reconnaître que celle-ci n’est hospitalière pour l’être humain qu’une fois qu’elle a été domestiquée. De la même manière, le milieu culturel est lui aussi plein de défauts : injustice, misère, méchanceté des hommes les uns envers les autres sont des faits constants dans toute civilisation humaine. Il apparaît par conséquent nécessaire de dépasser le réel et ses imperfections, pour que l’être humain puisse mener une vie conforme à ce à quoi il aspire. Cela peut se faire par le progrès technique, qui amoindrit les peines relatives au travail humain et rend la nature plus docile; par le progrès social et culturel, qui a pour but de réduire l’injustice et la misère; par le progrès moral individuel, qui apporte le remède à la méchanceté réciproque entre les êtres humains; ou encore par l’espérance religieuse, qui promet l’accès à un monde dépourvu des misères rencontrées dans le monde réel. Il apparaît donc qu’il y a deux manières de considérer ce qu’il y a au-delà du réel : soit il s’agit d’un domaine transcendant le réel, c’est-à-dire que le terme « au-delà » est pris dans le sens de « plus lointain », « extérieur » ; soit l’au-delà du réel est la projection du réel présent dans le futur, ou dans le possible, et « au-delà » signifie alors « après ». Dans ce cas, le réel est pris dans le sens de l'actuel, du donné, et l’au-delà du réel est immanent au réel, c’est-à-dire présent à l’état de possibilité au sein du réel et appelé à s’actualiser à mesure que l'Histoire avance.
L’approche transcendante concerne de manière évidente la croyance religieuse, mais aussi le progrès moral. En effet, une condition d’une pratique morale est la référence à des idées telles que le Bien et la Justice, qui guident la conduite, mais qui n’existent pas dans le monde réel. C’est en effet la raison, et non l’expérience sensible, qui donne la connaissance de ces notions, et c’est à partir de ce constat que Platon a fondé sa doctrine des Idées selon laquelle le monde sensible serait sans être véritable, comme un simple reflet du monde intelligible peuplé d’Idées qui seraient comme les modèles parfaits des êtres sensibles imparfaits. Nous voyons par là comment la nécessité d’une conduite morale peut entraîner la nécessité d’un au-delà du réel, perçu comme transcendant le réel.
L’approche immanente consiste à comprendre les lois qui régissent le réel pour agir sur lui, en comprenant ce qu’il est possible de faire à partir d’une situation donnée. La succession vertueuse de telles transformations s’appelle le Progrès. Si ce progrès s’effectue dans le domaine de la compréhension des lois de la nature et de la sophistication des instruments qui permettent d’exploiter ces lois, on parle de progrès technique. S’il s’agit de transformer les rapports entre les hommes pour réduire les désagréments endurés par certaines parties de la population, on parle de progrès social. Dans une dynamique de progrès, chaque moment de l’Histoire représente une amélioration par rapport au moment précédent, et s'oriente donc vers un but. C'est ce but qui représente, dans cette conception, l'au-delà du réel immanent au réel.
Ces deux approches définissent-elles deux au-delà du réel radicalement différents, voire même antinomiques, ou bien ne sont-ce là que deux points de vue qui en révèlent deux facettes distinctes ? Pour pouvoir parler de progrès, il ne faut pas se borner à remarquer que la situation sociale et culturelle change au cours du temps. Le caractère positif du progrès est reconnu grâce à des indicateurs tels que le respect de la dignité humaine, qui prennent leur source dans la morale. Nous voyons donc que la conception immanente de la progression du réel vers un au-delà du réel n'est pas entièrement séparée d'une conception transcendante affirmant l'existence de valeurs absolues. De plus, l'idée d'un but ultime vers lequel l'humanité se dirigerait n'implique pas que ce but soit un jour véritablement atteint : il est raisonnable de penser que ce but est l'asymptote dont l'humanité se rapproche toujours plus sans jamais y parvenir totalement. Par conséquent, ce but ultime ne se trouve pas dans le réel, dans le sens où nulle part dans le futur il n'est accompli. Il s'agit donc de quelque chose qui se trouve à l'extérieur du réel, et par conséquent transcendant. Dès lors, il n'y a pas de radicale altérité entre une conception immanente de l'au-delà du réel et une conception transcendante. L'idée marxiste d'une fin de l'Histoire suite à l'effondrement du capitalisme, amenant à une société sans classe où l'humanité dans son ensemble réaliserait son essence concrète en se rendant propriétaire de son travail, peut en effet être vue comme une forme sécularisée de la notion de parousie. Il apparaît donc qu'il n'est pas nécessaire, malgré la diversité des conceptions de l'au-delà du réel, de poser que ce qu'on y trouve peut être l'objet de division ou de radicale altérité : il y a un au-delà du réel, et non pas plusieurs.
Après avoir examiné sous quelles formes l’au-delà réel peut être conçu, et avoir montré que ce dernier constitue un seul monde, nous pouvons récapituler ce qu'on peut y trouver : le Bien, la Justice, Dieu, le but ultime de l'Histoire. Il convient, pour élucider la question, de définir précisément ce que sont ces termes. Cependant, cette définition s'avère difficile, étant donné que ces derniers ne renvoient pas à des conceptions claires. On ne peut, à moins de faire preuve de dogmatisme, donner de critère précis du Bien, de la Justice, de même que nous ignorons comment la société future appelée à émerger grâce au Progrès sera organisée concrètement. Marx lui-même ne donne en effet que peu de description de cette société, dont on sait seulement qu'elle ne comportera, selon lui, plus de classes sociales, et que les moyens de production seront la propriété de tous. Les dialogues de Platon, quant à eux, même s'ils aboutissent souvent à un exposé de la doctrine des Idées, ne nous donnent pas une vision directe de ce que peut être ce monde idéal. Ainsi, dans la République, lorsque ses interlocuteurs lui demandent de définir le Bien, Socrate répond qu’il est comme un soleil qui rendrait intelligible toutes les idées, mais qu’à l’instar du soleil réel on ne peut le regarder en face à cause de la trop grande force de la lumière qu’il émet. Il s’agit donc de tout sauf d’une définition claire qui nous en donnerait une conception précise. D’une manière générale, on ne voit jamais, chez Platon, un personnage montrer à ses interlocuteurs de manière immédiate et claire ce qu’est le monde des Idées, sinon par suggestion et analogie. L’allégorie de la caverne fait d’ailleurs état de cette impossibilité de dévoiler à autrui la nature de ce qui est au-delà du réel, puisque celui qui est sorti de la caverne est pris pour un fou par ceux qui y sont restés. Le seul moyen de connaître l’au-delà est donc de sortir soi-même de la caverne, mais alors il n’y a pas de possibilité de communiquer aux autres ce qu’on a vu à l’extérieur.
En ce qui concerne Dieu également, il n'est pas possible d'en donner une conception claire et reconnaissable. La mystique chrétienne fait une part importante à la théologie apophatique, qui s’attache davantage à dire ce que Dieu n’est pas plutôt que ce qu’il est. Dieu, absolument transcendant et infini, au-delà de toute représentation, ne peut se laisser circonscrire par une définition qui amoindrirait ses attributs. Ce n’est donc que par une "docte ignorance", c'est-à-dire par une vision purement intellectuelle et cependant débarrassée de tout concept, que Dieu est accessible.
Nous constatons donc que ce qui est au-delà du réel n’est pas exprimable, même par ceux qui prétendent y avoir eu accès, car n'appartenant ni aux représentations sensibles ni au concept. Cette conclusion fort peu acceptable d’un point de vue philosophique pourrait légitimement nous autoriser à déclarer que l’au-delà du réel n’est qu’un produit de l’imagination humaine, ou tout du moins que ce ne saurait être un sujet philosophique, puisque « ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire ». Cependant, avant de clore de manière précipitée cette dissertation, il convient de remarquer la chose suivante : les personnes qui prétendent entretenir un rapport intuitif avec ce qu'il y a au-delà du réel sont par ailleurs capables de réalisations dans le monde réel qui forcent l'admiration de leurs contemporains, et marquent durablement la civilisation dans laquelle ils apparaissent. Ces personnes sont de trois sortes : l'individu vertueux, le visionnaire et l'artiste. Dès lors, même si la connaissance intellectuelle de l'au-delà du réel nous reste fermée, ce sujet conserve néanmoins un intérêt philosophique éminent dans la mesure où cet au-delà, par l'intermédiaire de certains êtres humains, crée des effets réels.
Le visionnaire est l'individu dont le rôle est d'infléchir de manière profonde et durable les conceptions de ses contemporains. Son domaine peut s'étendre à la politique, les sciences, la philosophie, ou l'art. Nous laisserons pour le moment l'art de côté pour y revenir plus tard de manière détaillée. Le visionnaire est généralement défini rétrospectivement comme une personne "en avance sur son époque", ce qui indique que son action est allée dans le sens du Progrès, auquel il a contribué de manière marquante. Comme son nom l'indique, le visionnaire a une "vision", c'est-à-dire que la motivation de son engagement et de ses efforts semble découler d'une compréhension claire et distincte du sens du Progrès, comme s'il l'avait devant les yeux. Pour le dire d'une autre manière, le visionnaire est celui qui a une connaissance immédiate des potentialités de son époque, qui saisit ce qui est en germe au moment de son action et que le commun des mortels ne perçoit pas. Il est donc capable, d'un certain type de connaissance, sur le mode intuitif, de la direction dans laquelle progresse la civilisation, ce qui le relie directement à l'au-delà du réel immanent dont nous avons parlé.
L'individu vertueux est celui dont l'action est dirigée toute entière vers une seule idée, et qui pour cette raison ne semble pas arrêté par les nécessités du monde réel qui entravent les individus ordinaires. Cette idée, celle du Bien, de la Justice, de la Vérité, ou encore celle de Dieu, est, nous l'avons vu, d'un ordre qui se trouve au-delà du réel. Celui qui pratique la vertu n'est pourtant pas assimilable à un monomaniaque obsédé par une idée fixe : alors qu'une telle personne est pénible pour ses semblables, le vertueux produit sur son entourage un sentiment d'admiration. Jésus, Socrate, Bouddha, ou les saints chrétiens, sont des exemples de telles personnes ayant suscité l'enthousiasme et marqué leur civilisation par leur manière particulière d'être et d'agir dans le monde. Le caractère transcendant du motif profond de leurs actions se révèle également par la difficulté, pour l'homme ordinaire, de les imiter. Il ne s'agit pas, en effet, de s'en tenir à certains préceptes pour agir comme eux, mais plutôt d'effectuer une transformation intérieure, qui modifie profondément le rapport de sujet à objet, qui est le mode même de la représentation sensible, et par là du réel. La conception platonicienne de la contemplation eidétique, par exemple, implique de s'extraire de la représentation sensible reposant toute entière sur le rapport entre un sujet et un objet. Celui qui contemple ne forme plus qu'un avec l'objet qui est contemplé : il est à la fois un sujet pur et un objet pur, l'objet n'est plus réduit à la représentation sensible qu'en fait le sujet, mais il est saisi dans son idéalité nue. C'est ainsi qu'une connaissance de l'au-delà du réel est possible, et c'est également la manière dont les artistes produisent leurs œuvres.
La beauté d’une peinture, d’une sculpture ou d’une mélodie peut donner à celui qui la regarde une impression qui sort de l'ordinaire. C’est que dans l’œuvre d’art se concrétise l’idéalité du monde sensible : un portrait n’est pas un cliché photographique d’un visage à un instant donné, mais il représente le modèle dans son essence même : la disposition des traits, la mise en évidence par certains effets d’ombre et de lumière, la profondeur du regard ne servent pas qu’à être agréable à l’œil, mais sont censées refléter la personnalité du modèle plus qu’il n’est possible de le voir lorsque nous le voyons en chair et en os. De même, en littérature, la transposition permet de révéler ce qui n’est pas visible mais se trouve à l’état latent dans des situations réelles. L’intrigue, les caractères des personnages, les dialogues, qu’on ne saurait trouver tels quels dans la réalité, en disent cependant plus sur les êtres humains, sur leur époque, sur leur environnement, que l’analyse logique. Nous pouvons remarquer que cette idéalité à laquelle renvoie l’œuvre d’art est tout de même portée par un support sensible qui la représente. Cela est évident pour la peinture ou la sculpture, mais reste vrai dans la littérature, qui fait appel à l’imagination, et qui de ce fait mobilise une faculté liée aux impressions sensibles. Le but de l’artiste n’est pas, comme on l’a dit, de faire une représentation exacte de la réalité, c’est-à-dire de proposer aux sens un contenu qu’ils pourraient confondre avec la réalité s’ils acceptaient de faire abstraction des dimensions manquantes à l’œuvre (mouvement, trois dimensions, tangibilité). L’artiste introduit au contraire dans sa représentation une légère déviation par rapport à la réalité qui rend à son contenu un aspect plus frappant pour la sensibilité de celui qui contemple l’œuvre, et lui permet d’accéder à ce qui est au-delà de la représentation réelle qu'il peut avoir du modèle. Le flou des impressionnistes, qui ne se trouve pas comme tel dans la sensation visuelle lorsque nous regardons une scène de la vie courante, donne pourtant à l’ensemble du tableau un aspect qui touche en profondeur : si nous avions vu la scène qui a servi de modèle à l’œuvre nous pourrions dire : "je n’ai pas vu la scène de la manière dont elle est représentée sur le tableau, mais maintenant que j’ai vu le tableau, je sais qu’elle était, en réalité, bien comme elle a été couchée sur la toile ".
La musique, contrairement aux autres arts, ne fournit pas aux sens des impressions similaires à celles qu’ils reçoivent habituellement lorsqu’ils sont au contact du réel. Elle ne fournit en effet par elle-même aucune image, aucune couleur, aucune parole, et les sons des instruments ne ressemblent pas aux sons que l’on trouve dans la nature. Par conséquent, ce qui est saisi par le sentiment esthétique à l’écoute d’une belle mélodie, ce n’est pas la beauté d’une mélodie correspondante et qui se trouverait dans un modèle quelconque, mais c’est directement l’harmonie des notes et des tonalités, qui ne consiste qu’en des rapports mathématiques abstraits. Cependant, le ravissement causé par la musique n’est en aucun cas dû à une connaissance rationnelle de ces rapports, comme si l’on parvenait par calcul à la preuve que la mélodie est bien harmonieuse, mais plutôt à un sentiment intuitif et immédiat. La musique permet donc de saisir par l’intuition quelque chose qui est de l’ordre de l’abstraction pure, détaché de tout substrat réel.
Or, si l'artiste est capable de telles productions, c'est donc bien qu'il a su percevoir d'abord ce qu'il a réussi à montrer et à communiquer grâce au sentiment esthétique.
Nous avons posé le rapport que nous entretenons avec le réel, et montré les conditions qui laissent entrevoir la possibilité d'un au-delà du réel. Après avoir déterminé la nécessité qu'il y a à recourir à cet au-delà, nous avons avoué notre incapacité à en dire quelque chose de conceptuellement clair. Cependant, en remarquant, d'une part que certaines personnes prétendent avoir accès à l'au-delà du réel, et que, d'autre part, ces personnes sont souvent capables de réalisations extraordinaires, nous avons évoqué le rôle pratique que jouent ces médiateurs, qui sont les visionnaires, les individus vertueux et les artistes. Il semble donc qu'il y a bien un au-delà du réel, mais que cet au-delà ne saurait être un objet de connaissance intellectuelle. Il a cependant un rôle pratique dans le sens où une forme spéciale de connaissance de cet au-delà est possible, et que ceux qui sont capables d'une telle connaissance jouent un rôle majeur dans l'Histoire de l'Humanité. L'au-delà du réel est donc insondable pour la pensée discursive, mais il a une valeur toute particulière en terme de philosophie pratique.
- User17706Bon génie
Hello,
Bon, l'exercice est difficile et courageux. Je vois que personne n'ose ou ne veut ou n'a le temps... donc je dis quelques mots (c'est difficile aussi).Levincent a écrit: Je vous livre le fruit de ma réflexion pour récolter les avis que vous voudrez bien me donner.
- sur l'introduction :
- Levincent a écrit: Le réel définit tout ce qui a une existence concrète, par opposition à l'irréel, qui concerne ce qui n'existe pas, ou qui n'existe que de manière apparente. L'idée d'un au-delà du réel suppose que ce que nous reconnaissons comme réel ne recouvre pas la totalité de ce qui existe. En effet, si nous attribuons à ce qu'il y a au-delà du réel une existence, alors le réel n'englobe pas la totalité de ce qui existe, et tout ce qui existe n'est pas forcément réel : il y aurait de l’existant non-réel. Cette contradiction ne doit cependant pas nous amener à affirmer que parler d'un "au-delà" du réel est une pure chimère, une absurdité, et à conclure hâtivement qu'il n'existe rien au-delà du réel, sinon l'irréel. Il est en effet problématique de poser l'irréel comme au-delà du réel : comment ce qui n’a pas d’existence peut-il se trouver au-delà de ce qui en a une ? Reconnaître à l'irréel la caractéristique d'être au-delà du réel reviendrait à lui attribuer un statut ontologiquement supérieur au réel, et donc à lui donner un intérêt privilégié pour le discours philosophique . Le but ultime de la philosophie reviendrait donc à discourir sur des chimères et des absurdités, conclusion que nous ne saurions accepter. Il convient donc d'interroger notre rapport au réel, pour ensuite interroger ce qui se trouve au-delà.
Je dirais qu'ici, deux écueils classiques de ce type de sujet très métaphysique ne sont pas réellement évités. Ces deux écueils sont [1] la grande abstraction du propos (ce n'est pas forcément une tare mais pour une introduction c'est un peu dommage), [2] une façon de faire de l'activité philosophique elle-même une part de l'enjeu du sujet : ce n'est pas que ce soit faux, c'est même difficilement contestable, mais la philosophie, par essence réflexive, a déjà tellement tendance à pratiquer l'autoréflexivité et du coup à parler d'elle-même, qu'en rajouter n'est pas forcément une bonne idée, d'un point de vue rhétorique. Je recommanderais donc davantage de discrétion à cet égard.
Mais il faut dire aussitôt que ces reproches seraient atténués par le fait qu'on ne peut guère les reconduire pour ce qui est du développement.
Une façon d'éviter cet effet conjoint d'abstraction et de « nombrilisme métaphysique » consisterait à essayer de mettre en évidence ce qui, factuellement, peut conduire à soupçonner un au-delà du réel (du perçu ?), ou à façonner la tentation spéculative de postuler un tel au-delà (une cause première, par exemple ? c'est ce que tu suggères dans ta première partie).
Techniquement, maintenant, « au-delà » n'est abordé que par une rapide traduction en termes de « supériorité ontologique », ce qui est éventuellement un peu court, et ferme des options. De même, le caractère originairement technique du terme « réel » (qui a le caractère d'une chose, res) ne semble pas pris en compte. Par exemple, les couleurs sont-elles réelles ? la réponse n'est pas aisée : d'une part, dans la langue technique de la métaphysique classique, ce sont des accidents et non des substances ; d'autre part, dans une autre langue technique (celle de Locke notamment), ce sont des qualités secondes et non premières. (Et les couleurs de l'arc-en-ciel ?)
« Réel » a de nombreux antonymes et donc (Topiques, I, 15 pour justifier ce « donc ») de nombreux sens. « Apparent » (phénoménal ?), « relatif », « irréel », « fictif », « imaginaire », etc. sont de sens distinct. Même l'opposition entre être et devoir-être pourrait à la limite être ressaisie comme l'opposition entre le réel et un au-delà de celui-ci. L'« au-delà » (epekeina plutôt que meta même si la traduction de meta par « au-delà » a eu le succès qu'on sait) fait également signe vers une transcendance, principielle (néoplatonisme), divine (théologie négative), etc. Ton développement témoigne de cela. Je dirais qu'il ne faut pas hésiter à déplier un peu plus dès l'introduction, quitte à l'allonger beaucoup s'il le faut : il y a un gros hiatus entre l'introduction et le reste, hiatus dont le style constitue un bon indice : il est d'abord indigeste, puis dans la suite plus du tout.
Enfin, attention à l'impression donnée par la toute première phrase : « le réel définit... » constitue un usage vraiment très très relâché du verbe « définir ».
- sur le développement et la conclusion :
- Je n'ai que survolé.
Il y a des marques réelles d'habileté dans la construction, c'est souvent clair (souvent un peu rapide aussi dans la démonstration, comme à la fin de la 2e partie, voire dans toute cette partie).
Attention à une chose : les expressions de « monde des idées » ou de « monde intelligible » ne se trouvent pas chez Platon, c'est un artefact néo-platonicien (et de façon générale l'usage de la Caverne est un peu cavalier).
On trouve un peu curieux que la notion de « réalisme » ne soit pas thématisée (encore une notion qui a foule d'antonymes et se décline suivant une diversité de champs).
En tout cas, ça a la gueule d'une dissertation : ça analyse, ça distingue, ça progresse et ça conclut. Serais-tu dans le pool de mes étudiants que je te dirais que c'est encourageant, et que les bases sont saines pour un travail fructueux.
- AspasieNiveau 10
Bravo pour l'exercice Levincent !
Alors, je te livre quelques remarques et j'adopte la technique pauvreyorickienne du spoiler
Alors, je te livre quelques remarques et j'adopte la technique pauvreyorickienne du spoiler
- intro:
- Comme PauvreYorick, je trouve ton intro trop peu "dépliée" ; elle ne met pas en avant les différentes orientations du sujet et semble au contraire tenter de synthétiser d'emblée un problème comme s'il était déjà construit. En limitant l'au-delà du réel à l'irréel, c'est tout un pan du questionnement qui est d'emblée fermé ; c'est dommage. Idem pour le sens donné à au-delà, en termes stricts de "supériorité" alors qu'"au-delà" est une expression polysémique et notamment spatiale.
Par ailleurs, deux pistes apparaissant dans tes premières ébauches ont totalement disparu ici :
-"Ce que nous croyons réel ne l'est peut-être pas" : l'idée que le sujet oblige à s'interroger sur la nature du réel pour déterminer ce qui pourrait en être un au-delà...
-"Il est envisageable que le réel tire son existence de quelque chose" : le questionnement d'un autre du réel qui en serait l'origine, et donc, un questionnement qui permettrait d'ouvrir à un autre sens de l'"au-delà"
Dans les deux cas, ce qui a disparu relève d'une ouverture des sens des mots. Or s'il s'agit de résoudre un problème, il faut d'abord l'ouvrir pour le poser. D'une certaine manière, il y a quelque chose de l'entonnoire dans la dissertation.
- première partie:
- Comme l'a dit PauvreYorick (là encore), le style se fluidifie au fil du texte, et c'est bon signe, car même s'il faut "ciseler" son expression dans la dissertation, il ne faut pas que cela devienne un tel condensé que cela finisse par devenir abscond.
Sur le fond, je trouve que ta première partie ne va pas au bout d'elle-même. Je m'explique : tu y justifies en quelque sorte la question du sujet. Soit. Mais cette démarche n'a réellement de sens que si elle te permet de commencer à répondre au sujet. Autrement dit, à partir de l'idée selon laquelle la question de l'au-delà du réel ne peut se poser que pour un être de raison, avec tout ce que cela implique (que tu développes), qu'y a-t-il alors au-delà du réel ? Or ta transition insiste bien plus sur le problème de l'existence de cet au-delà, question qui n'est pas à proprement parler celle du sujet.
Je crois donc qu'il faut être vigilant à cela : chaque partie devant apporter une réponse à la question, réponse qui va évoluer et progresser, il faut revenir à la question elle-même et tenter une formulation sur la base des acquis. C'est à l'intérieur de cela que la nécessité d'une poursuite du questionnement devra apparaître.
Autrement dit, lorsque tu écris : "Cet au-delà se présente premièrement comme une cause première de l’existence, comme ce qui vient après la mort, ou ce qui est l’aboutissement de l’Histoire humaine", il aurait été intéressant que tu en tires le problème suivant, le questionnement ouvrant vers la partie suivante.
Un certain nombre d'éléments à ce sujet se trouvent en fait dans le début de ta deuxième partie, ce qui me laisse du coup le sentiment que première et deuxième partie font la même chose : justifier le questionnement sur l'au-delà du réel.
- Deuxième partie:
Il apparaît donc qu’il y a deux manières de considérer ce qu’il y a au-delà du réel : soit il s’agit d’un domaine transcendant le réel, c’est-à-dire que le terme « au-delà » est pris dans le sens de « plus lointain », « extérieur » ; soit l’au-delà du réel est la projection du réel présent dans le futur, ou dans le possible, et « au-delà » signifie alors « après ». Dans ce cas, le réel est pris dans le sens de l'actuel, du donné, et l’au-delà du réel est immanent au réel, c’est-à-dire présent à l’état de possibilité au sein du réel et appelé à s’actualiser à mesure que l'Histoire avance.
Je pense, comme PauvreYorick, une fois de plus, que ton approche de Platon est trop évasive. Tu "décris" un système de manière extérieure, tu ne le fais pas travailler dans ta réflexion. C'est dommage.
Avec cette question en revanche "Ces deux approches définissent-elles deux au-delà du réel radicalement différents, voire même antinomiques, ou bien ne sont-ce là que deux points de vue qui en révèlent deux facettes distinctes ?", tu retrouves le coeur du sujet.
- Troisième partie:
- Cette fois-ci, ta référence à Platon est meilleure 1) parce qu'elle est plus précise 2) parce qu'elle n'est plus seulement descriptive, mais que tu l'utilises pour montrer quelque chose de la nature de cet "au-delà".
Ton développement sur les trois genres d'intuitif se "déroule" bien et donne le sentiment -que tu accentues rhétoriquement à juste titre- que tu ne veux pas lâcher le sujet avant d'en avoir fait vraiment le tour, ce qui est forcément une bonne chose.
En revanche, à la lecture, j'ai regretté que tu n'aies pas donné un exemple précis de tableau. Tu parles du "flou des impressionnistes". Pourquoi ne pas choisir une oeuvre, la décrire, parler à partir d'elle précisément ? Soit dans le cas de la peinture, soit dans le cas de la musique (exclusivement l'un de l'autre, car il ne faut pas surcharger non plus), il aurait été judicieux, je crois de désigner un objet réel pour ce que évoques.
Dernière remarque sur cette partie : la dernière phrase ("Or, si l'artiste est capable de telles productions, c'est donc bien qu'il a su percevoir d'abord ce qu'il a réussi à montrer et à communiquer grâce au sentiment esthétique") m'a posé problème. Le "donc" m'y semble abusif et ramène à une perception ce que tu as dit relever d'une intuition ; ce glissement conceptuel me semble amoindrir ton propos.
- conclusion et donc bilan:
- C'est plus un spoiler pour la forme : pas de remarque particulière sur ta conclusion qui joue bien son rôle.
Par rapport à tes précédentes esquisses, tu as bien "écrémé" et selectionné tes références. Ton propos est clair. On y perçoit une progression et on a le sentiment que tu avances dans le sujet. Il y a des passages encore trop "descriptifs" mais ils disparaissent à mesure que tu entres dans le vif de ce que tu veux démontrer.
Je rebondis en revanche sur ce que tu as écrit en présentation de ton travail :
j'ai été souvent tenté d'écrire des formules maladroites telles que "l'au-delà du réel existe", ou de parler de l'au-delà du réel comme de "quelque chose"
- User17706Bon génie
(Ah oui, même remarque sur la dernière phrase de la dernière partie. On a un « donc » qui sort de nulle part et ce que dit cette phrase est, au minimum, contestable.)
Sinon, c'est vrai que la 1re partie est légère et un peu dilatoire ; j'en mettrais, comme suggéré, un bout dans l'introduction, et j'approfondirais le reste, p. ex. à la façon que suggère Aspasie.
Sinon, c'est vrai que la 1re partie est légère et un peu dilatoire ; j'en mettrais, comme suggéré, un bout dans l'introduction, et j'approfondirais le reste, p. ex. à la façon que suggère Aspasie.
- LevincentNiveau 9
Merci beaucoup pour ces remarques, qui me sont très précieuses. Je me rends compte du travail que je dois encore fournir, et c'est assez considérable.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- InvitéInvité
Reçue à cette session de l'agreg interne, voici l'intro de ma dissert:
"« Au-delà du réel ». Cela pourrait être le titre d'une œuvre de fiction fantastique ou de science fiction. Ce qu'il y a au-delà du réel est objet de fantasmes exploités par les auteurs de fiction. A l'origine de la philosophie il y a aussi une recherche d'un au-delà du réel non par fantaisie mais plutôt pour expliquer le réel lui-même. Car le réel est ce qui est mais ce qui est change. La question de la philosophie fut donc celle concernant l'existence d'un point fixe, peut-être au-delà du réel, et permettant de dire le réel, ce qui est. Mais qu'est-ce qui ensuite peut permettre de juger cet au-delà lui-même ? Il y a le risque d'une régression à l'infini si on ne considère pas l'un ou l'autre, le réel ou son au-delà, comme un absolu. Par exemple, en tant que spectateur d'une œuvre de fiction, si elle est bonne, j'ai envie d'y croire mais je sais qu'elle n'est que vraisemblable car l'absolu c'est la vraie vie, le réel. L'au-delà du réel qu'est l'oeuvre de fiction n'existe que relativement à l'absolu qu'est le réel.
Peut-on alors dire de même pour le spectateur du réel, par exemple l'observateur scientifique ? Y croit-il parce qu'il y a un au-delà du réel ? On risque cependant à s'exprimer ainsi de livrer cet au-delà à l'arbitraire de la croyance. Car pour le spectateur du réel l'enjeu n'est plus le vraisemblable comme dans le cas de la fiction. L'enjeu est dorénavant la vérité, l'accord du discours avec ce qui est, le réel.
Y a-t-il un au-delà du réel permettant de dire la vérité sur le réel et quel est-il? A moins que l'au-delà du réel soit au-delà de la vérité. Dans ce cas, il sera seulement objet de croyance. Dans le cas contraire, on peut se demander pourquoi faut-il un fondement transcendant, au-delà du réel, pour fonder la vérité du réel ? La vérité du réel ne lui est-elle pas immanente ?
C'est comme si concevoir un au-delà du réel faisait toujours courir le risque de déprécier le réel lui-même. Car on semble douter de sa valeur en voulant lui trouver un fondement hors de lui-même. Mais, dans le même temps, sans au-delà du réel on doute aussi de ce qui est vraiment réel. Car se demander ce qu'il y a au-delà du réel est aussi se demander ce qui permet de distinguer ce qui est réel de ce qui ne l'est pas.
Qu'y a-t-il au-delà du réel ? Soit il n'y a rien et alors je ne suis pas sûr de savoir ce qui est réel car je n'ai pas de comparaison possible. Soit il y a quelque chose et alors je ne sais pas quel statut ontologique lui attribuer car cela semble « plus réel » que le réel.
Nous commencerons donc par étudier la réponse classique, idéaliste, à ce paradoxe en montrant d'abord qu'on peut vouloir affirmer qu'il y a de l'intelligible au-delà du réel et même finalement que il n'y a rien d'autre que de l'intelligible. Mais alors que reste-t-il au réel si son au-delà l'étouffe ?
Les absurdités de l'idéalisme absolu nous obligerons à dire qu'il doit d'abord y avoir du réel pour pouvoir se demander ce qu'il y a au-delà. Ce deuxième moment de notre réflexion se concentrera donc sur ce qui nous laisse croire qu'il y a un au-delà du réel.
Cependant, en laissant indéterminé la question de savoir ce qu'il y a au-delà du réel on prend le risque de l'arbitraire. Il faut donc que ce qu'il y a au-delà du réel puisse s'exprimer dans les limites de la raison. C'est la thèse que nous défendrons dans un troisième temps."
Dans cette intro, je fais ce qu'on peut attendre d'une intro:
dire pourquoi le sujet est un problème en philo,
dire quelles sont les enjeux du problème,
esquisser les grandes réponses données au problème par la tradition
définir les termes importants et faire les distinctions opportunes pour la compréhension du sujet
trouver un paradoxe dramatisant et synthétisant le problème
annoncer le plan en prenant position.
"« Au-delà du réel ». Cela pourrait être le titre d'une œuvre de fiction fantastique ou de science fiction. Ce qu'il y a au-delà du réel est objet de fantasmes exploités par les auteurs de fiction. A l'origine de la philosophie il y a aussi une recherche d'un au-delà du réel non par fantaisie mais plutôt pour expliquer le réel lui-même. Car le réel est ce qui est mais ce qui est change. La question de la philosophie fut donc celle concernant l'existence d'un point fixe, peut-être au-delà du réel, et permettant de dire le réel, ce qui est. Mais qu'est-ce qui ensuite peut permettre de juger cet au-delà lui-même ? Il y a le risque d'une régression à l'infini si on ne considère pas l'un ou l'autre, le réel ou son au-delà, comme un absolu. Par exemple, en tant que spectateur d'une œuvre de fiction, si elle est bonne, j'ai envie d'y croire mais je sais qu'elle n'est que vraisemblable car l'absolu c'est la vraie vie, le réel. L'au-delà du réel qu'est l'oeuvre de fiction n'existe que relativement à l'absolu qu'est le réel.
Peut-on alors dire de même pour le spectateur du réel, par exemple l'observateur scientifique ? Y croit-il parce qu'il y a un au-delà du réel ? On risque cependant à s'exprimer ainsi de livrer cet au-delà à l'arbitraire de la croyance. Car pour le spectateur du réel l'enjeu n'est plus le vraisemblable comme dans le cas de la fiction. L'enjeu est dorénavant la vérité, l'accord du discours avec ce qui est, le réel.
Y a-t-il un au-delà du réel permettant de dire la vérité sur le réel et quel est-il? A moins que l'au-delà du réel soit au-delà de la vérité. Dans ce cas, il sera seulement objet de croyance. Dans le cas contraire, on peut se demander pourquoi faut-il un fondement transcendant, au-delà du réel, pour fonder la vérité du réel ? La vérité du réel ne lui est-elle pas immanente ?
C'est comme si concevoir un au-delà du réel faisait toujours courir le risque de déprécier le réel lui-même. Car on semble douter de sa valeur en voulant lui trouver un fondement hors de lui-même. Mais, dans le même temps, sans au-delà du réel on doute aussi de ce qui est vraiment réel. Car se demander ce qu'il y a au-delà du réel est aussi se demander ce qui permet de distinguer ce qui est réel de ce qui ne l'est pas.
Qu'y a-t-il au-delà du réel ? Soit il n'y a rien et alors je ne suis pas sûr de savoir ce qui est réel car je n'ai pas de comparaison possible. Soit il y a quelque chose et alors je ne sais pas quel statut ontologique lui attribuer car cela semble « plus réel » que le réel.
Nous commencerons donc par étudier la réponse classique, idéaliste, à ce paradoxe en montrant d'abord qu'on peut vouloir affirmer qu'il y a de l'intelligible au-delà du réel et même finalement que il n'y a rien d'autre que de l'intelligible. Mais alors que reste-t-il au réel si son au-delà l'étouffe ?
Les absurdités de l'idéalisme absolu nous obligerons à dire qu'il doit d'abord y avoir du réel pour pouvoir se demander ce qu'il y a au-delà. Ce deuxième moment de notre réflexion se concentrera donc sur ce qui nous laisse croire qu'il y a un au-delà du réel.
Cependant, en laissant indéterminé la question de savoir ce qu'il y a au-delà du réel on prend le risque de l'arbitraire. Il faut donc que ce qu'il y a au-delà du réel puisse s'exprimer dans les limites de la raison. C'est la thèse que nous défendrons dans un troisième temps."
Dans cette intro, je fais ce qu'on peut attendre d'une intro:
dire pourquoi le sujet est un problème en philo,
dire quelles sont les enjeux du problème,
esquisser les grandes réponses données au problème par la tradition
définir les termes importants et faire les distinctions opportunes pour la compréhension du sujet
trouver un paradoxe dramatisant et synthétisant le problème
annoncer le plan en prenant position.
- AspasieNiveau 10
Sobre et posant le problème... Félicitations ainsi, bien sûr, que pour l'admission en prime !
D'ailleurs, pour ceux que cela intéresse, le rapport du jury est paru.
D'ailleurs, pour ceux que cela intéresse, le rapport du jury est paru.
- EMEL MARYSENiveau 3
voilà le rapport au cas où.. http://philosophie.ac-creteil.fr/spip.php?article455
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