- KeaFidèle du forum
Il est question, dans mon établissement, de demander aux professeurs de consacrer la moitié du premier cours de la journée à un temps de méthodologie / remémoration / réexplication des cours de la veille (toutes matières confondues)…
Ce temps serait pris sur les horaires des disciplines, et cela me gêne.
Je m’interroge sur les aspects légaux de la chose, en particulier par rapport à la liberté pédagogique :
A mes yeux, si ce projet était inscrit dans le projet d’établissement, il entrerait en contradiction avec le fait d’enseigner le programme dans le cadre horaire fixé par arrêté ministériel.
Alors, voici ma question : dans ce cas, serait-ce le cadre national ou le projet d’établissement qui l’emporterait ?
Ce temps serait pris sur les horaires des disciplines, et cela me gêne.
Je m’interroge sur les aspects légaux de la chose, en particulier par rapport à la liberté pédagogique :
La liberté pédagogique de l'enseignant s'exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre chargé de l'éducation nationale et dans le cadre du projet d'école ou d'établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps d'inspection.
Le conseil pédagogique prévu à l'article L. 421-5 ne peut porter atteinte à cette liberté.
Article L912-1-1 du Code de l'Education
A mes yeux, si ce projet était inscrit dans le projet d’établissement, il entrerait en contradiction avec le fait d’enseigner le programme dans le cadre horaire fixé par arrêté ministériel.
Alors, voici ma question : dans ce cas, serait-ce le cadre national ou le projet d’établissement qui l’emporterait ?
- Blan6ineÉrudit
Mais comment avoir une telle idée?!?!
Faire revoir des cours ou des méthodes que l'on ne connaît pas n'a aucun sens. Comment faire réviser du vocabulaire dans une langue que l'on ne maîtrise pas, l'acquisition d'un théorème que l'on n'a pas revu depuis plusieurs années, voire dizaines d'années?
A chaque enseignant de décider s'il demande à ses élèves de redire/refaire/rappeler ce qui a été fait précédemment.
Comment vous a-t-on demandé de faire cela? On vous l'a présenté comme un test, une expérience? Est-ce une suggestion d'organisation?
Faire revoir des cours ou des méthodes que l'on ne connaît pas n'a aucun sens. Comment faire réviser du vocabulaire dans une langue que l'on ne maîtrise pas, l'acquisition d'un théorème que l'on n'a pas revu depuis plusieurs années, voire dizaines d'années?
A chaque enseignant de décider s'il demande à ses élèves de redire/refaire/rappeler ce qui a été fait précédemment.
Comment vous a-t-on demandé de faire cela? On vous l'a présenté comme un test, une expérience? Est-ce une suggestion d'organisation?
- GrypheMédiateur
Réponse intuitive et non étayée : c'est le cadre national qui l'emporte.
Si le premier cours de la journée est le cours de musique, cela revient à amputer 50% du cours de musique annuel. Ils y ont pensé à ça, dans ton conseil péda ? :shock:
Êtes-vous conseillés par un ou plusieurs syndicats ?
Si le premier cours de la journée est le cours de musique, cela revient à amputer 50% du cours de musique annuel. Ils y ont pensé à ça, dans ton conseil péda ? :shock:
Êtes-vous conseillés par un ou plusieurs syndicats ?
- CelebornEsprit sacré
Le projet d'école ou d'établissement définit les modalités particulières de mise en oeuvre des objectifs et des programmes nationaux (article L.401-1 du code de l'Éducation)
Donc programmes > projet d'établissement (et projet d'établissement > liberté pédagogique).
Les collègues d'arts pla, de musique, de SVT, de physique et d'EPS n'ont pas déjà pété une durite face à cette proposition délirante ?
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- GrypheMédiateur
C'est bien, on dit la même chose en même temps sans se concerter.
- Isis39Enchanteur
En HGEC on n'arrive déjà pas à faire correctement tout le programme, alors là !!
Edit : l'idée est cependant intéressante. Mais il ne faudrait pas prendre ça sur les cours.
Edit : l'idée est cependant intéressante. Mais il ne faudrait pas prendre ça sur les cours.
- User5899Demi-dieu
Idée nocive a priori, pour une seule raison : ce n'est pas à la direction d'organiser la pédagogie. Ne pas entrouvrir la porte, ils vont mettre le pied. Et s'ils l'ont mis, claquer la porte très fort.
- KeaFidèle du forum
Merci pour vos réponses rapides, intuitives comme étayées par des textes officiels !
Il s’agit d’une expérimentation, menée actuellement sur un niveau.
Les collègues qui y participent sont, presque tous, ravis. Il semblerait que ce soit efficace, et je veux bien le croire.
J’ai déjà présenté aux collègues les arguments que vous avez commencé à lister, sans succès.
Par exemple, celui-ci :
Réponse : c’est pas grave, on n’est pas là pour valider, de toute façon si un élève dit une bêtise, les autres sauront corriger (ils s’auto-régulent, en gros). Et puis c'est génial, on apprend des trucs, et puis ça fait de l'interdisciplinarité.
Autre exemple :
Réponse : c’est pas grave, de toute façon les programmes sont trop lourds et vont changer, et puis il vaut mieux bien maîtriser une partie du programme que tout voir et perdre les élèves. D’ailleurs, les inspecteurs le disent (pas le mien, mais bon, il doit être vieux jeu…).
Il est question d’élargir ladite expérience au niveau suivant (où j’enseigne). Ce n’est pas présenté comme une suggestion (alors que je pense que ça ne saurait être autre chose, légalement) mais comme un projet auquel tout le monde doit participer, sinon, on casse la chaîne, en quelque sorte.
Cette année, ce ne sont que les disciplines aux horaires les plus élevés qui sont concernées.
Mais avec un élargissement à un niveau (ou plus), j'imagine que ça serait compliqué de se limiter à ces matières-là.
Je suis tout à fait d’accord, et c'est le message que j'ai essayé (et que j'essaierai encore) de faire passer dans l'équipe, avant d'évoquer l'aspect légal si cela s'avère nécessaire.
Il s’agit d’une expérimentation, menée actuellement sur un niveau.
Les collègues qui y participent sont, presque tous, ravis. Il semblerait que ce soit efficace, et je veux bien le croire.
J’ai déjà présenté aux collègues les arguments que vous avez commencé à lister, sans succès.
Par exemple, celui-ci :
Blan6ine a écrit:
Comment faire réviser du vocabulaire dans une langue que l'on ne maîtrise pas, l'acquisition d'un théorème que l'on n'a pas revu depuis plusieurs années, voire dizaines d'années?
Réponse : c’est pas grave, on n’est pas là pour valider, de toute façon si un élève dit une bêtise, les autres sauront corriger (ils s’auto-régulent, en gros). Et puis c'est génial, on apprend des trucs, et puis ça fait de l'interdisciplinarité.
Autre exemple :
Isis39 a écrit:
En HGEC on n'arrive déjà pas à faire correctement tout le programme, alors là !!
Réponse : c’est pas grave, de toute façon les programmes sont trop lourds et vont changer, et puis il vaut mieux bien maîtriser une partie du programme que tout voir et perdre les élèves. D’ailleurs, les inspecteurs le disent (pas le mien, mais bon, il doit être vieux jeu…).
Il est question d’élargir ladite expérience au niveau suivant (où j’enseigne). Ce n’est pas présenté comme une suggestion (alors que je pense que ça ne saurait être autre chose, légalement) mais comme un projet auquel tout le monde doit participer, sinon, on casse la chaîne, en quelque sorte.
Gryphe a écrit:Si le premier cours de la journée est le cours de musique, cela revient à amputer 50% du cours de musique annuel.
Celeborn a écrit:Les collègues d'arts pla, de musique, de SVT, de physique et d'EPS n'ont pas déjà pété une durite face à cette proposition délirante ?
Cette année, ce ne sont que les disciplines aux horaires les plus élevés qui sont concernées.
Mais avec un élargissement à un niveau (ou plus), j'imagine que ça serait compliqué de se limiter à ces matières-là.
Isis39 a écrit:L'idée est cependant intéressante. Mais il ne faudrait pas prendre ça sur les cours.
Je suis tout à fait d’accord, et c'est le message que j'ai essayé (et que j'essaierai encore) de faire passer dans l'équipe, avant d'évoquer l'aspect légal si cela s'avère nécessaire.
- User5899Demi-dieu
Ca me rappelle que notre PA avait proposé ça à la rentrée de la Toussaint : méthodologie pour tous en français et en maths sur les créneaux d'AP, même pour ceux non assurés par des profs de maths ou de lettres
Maths et lettres ont décliné l'invitation.
Maths et lettres ont décliné l'invitation.
- ElyasEsprit sacré
La question principale est : comment en est-on arrivé là ?
Est-ce une décision du cde ? du conseil pédagogique ? du projet d'établissement voté en conseil d'administration ?
Est-ce une expérimentation pédagogique entrant dans le cadre légal des expérimentations ? Si oui, quelles mesures dérogatoires ont été prises ? Des moyens ont-ils été attribués ?
Franchement, que ça tombe comme ça, c'est bizarre. Ce genre de projet se construit durant l'année N -1 et pas en milieu d'année scolaire.
Est-ce une décision du cde ? du conseil pédagogique ? du projet d'établissement voté en conseil d'administration ?
Est-ce une expérimentation pédagogique entrant dans le cadre légal des expérimentations ? Si oui, quelles mesures dérogatoires ont été prises ? Des moyens ont-ils été attribués ?
Franchement, que ça tombe comme ça, c'est bizarre. Ce genre de projet se construit durant l'année N -1 et pas en milieu d'année scolaire.
- KeaFidèle du forum
Cripure a écrit:Idée nocive a priori, pour une seule raison : ce n'est pas à la direction d'organiser la pédagogie. Ne pas entrouvrir la porte, ils vont mettre le pied. Et s'ils l'ont mis, claquer la porte très fort.
Dans ce cas précis, c'est un groupe de profs qui est à l'initiative du projet.
Mais je pense que votre conseil vaut aussi dans le cas où des collègues se mêlent de l'organisation de ma pédagogie.
- GrypheMédiateur
Mais c'est normal que ce soit efficace, les élèves font une demi-heure d'études dirigées tous les matins, encadrés par des profs volontaires. Ça ne peut que marcher. Mais comment feront les collègues pour boucler leur programme ?Kea a écrit:Les collègues qui y participent sont, presque tous, ravis. Il semblerait que ce soit efficace, et je veux bien le croire.
Si vous voulez pérenniser cela, il faut dégager x heures dans la DHG, x = votre nombre de classesx5 et mettre effectivement une heure d'études dirigées le matin dans l'EDT de chaque classe. Budgété en DHG. Rémunéré pour tous les personnels.
En fait, il vaudrait mieux faire cela en classes dédoublées. Ça commence à chiffrer sérieusement côté DHG, là.
Et il faudra ouvrir l'établissement tous les soirs une heure de plus (sinon les cours ne "rentrent" plus dans l'EDT).
Mais évidemment que quand on fait travailler les élèves, "ça marche", sauf que dans le dispositif proposé, c'est au détriment du programme. Là, ça ne marche pas.
Donc à la limite, si vous voulez creuser la question pour l'année prochaine, regardez comment vous pouvez financer cela avec votre DHG (si besoin en utilisant les heures d'AP 6ème, si besoin en "montant un projet"), et là, ça va devenir plus intéressant.
- KeaFidèle du forum
Elyas a écrit:La question principale est : comment en est-on arrivé là ?
Est-ce une décision du cde ? du conseil pédagogique ? du projet d'établissement voté en conseil d'administration ?
Est-ce une expérimentation pédagogique entrant dans le cadre légal des expérimentations ? Si oui, quelles mesures dérogatoires ont été prises ? Des moyens ont-ils été attribués ?
Franchement, que ça tombe comme ça, c'est bizarre. Ce genre de projet se construit durant l'année N -1 et pas en milieu d'année scolaire.
L'idée est tombée au début du mois de juillet dernier : elle a été présentée dans les grandes lignes le jour des vacances (en assemblée générale, je suis dans un établissement privé, il n'y a pas de CA ni de conseil péda).
Les collègues concernés étaient d'accord.
Je n'étais pas concernée par le niveau de l'expérimentation ; j'ai exprimé mes réserves et on m'a opposé les arguments que j'ai cités plus haut.
Autant que je sache, cette expérimentation n'entre dans aucun cadre légal. Le projet d'établissement n'a pas été modifié.
Il n'y a pas de moyens attribués pour sa mise en oeuvre.
A plusieurs reprises (mais jamais de façon formelle), il a été émis l'idée de prolonger cette expérimentation sur le niveau suivant, l'an prochain.
La question va forcément être soulevée, devant l'équipe complète, dans les semaines ou les mois qui viennent.
- GrypheMédiateur
Avec toutes les réserves exprimées plus haut, je note que quand les familles inscrivent des élèves dans le privé, c'est précisément pour ce genre de choses : là-bas, il y a des études encadrées.je suis dans un établissement privé
Mais le problème, c'est que ça ne peut pas se faire au détriment des cours, là il y a de l'abus, quand même.
- KeaFidèle du forum
C'est là que le bât blesse. Ce n'est pas possible, on est vraiment ric-rac niveau DHG.Gryphe a écrit:Si vous voulez pérenniser cela, il faut dégager x heures dans la DHG, x = votre nombre de classesx5 et mettre effectivement une heure d'études dirigées le matin dans l'EDT de chaque classe. Budgété en DHG. Rémunéré pour tous les personnels.
A moins de monter une expérimentation officielle et de voir si on peut obtenir des heures à ce titre, mais je crois que ce n'est pas dans l'air du temps.
Pour les petits niveaux, ça ne poserait pas de problème d'EDT. Mieux même, ça remplirait des trous.Gryphe a écrit:Si vous voulez pérenniser cela, il faut dégager x heures dans la DHG, x = votre nombre de classesx5 et mettre effectivement une heure d'études dirigées le matin dans l'EDT de chaque classe. Budgété en DHG. Rémunéré pour tous les personnels.
En fait, il vaudrait mieux faire cela en classes dédoublées. Ça commence à chiffrer sérieusement côté DHG, là.
Et il faudra ouvrir l'établissement tous les soirs une heure de plus (sinon les cours ne "rentrent" plus dans l'EDT).
En 4e/3e, ce serait une autre histoire, effectivement.
Je ne suis pas opposée à ce projet, sur le fond. Je trouve qu'il aurait tout à fait sa place sur des heures d'AP ou de projet.
C'est le fait de prendre sur le temps d'enseignement qui me pose problème.
- KeaFidèle du forum
C'est vrai. Des parents le disent explicitement en inscrivant leurs enfants.Gryphe a écrit:Avec toutes les réserves exprimées plus haut, je note que quand les familles inscrivent des élèves dans le privé, c'est précisément pour ce genre de choses : là-bas, il y a des études encadrées.je suis dans un établissement privé
Mais le problème, c'est que ça ne peut pas se faire au détriment des cours, là il y a de l'abus, quand même.
Mes élèves ont déjà des heures d'études encadrées, soit par un professeur dans le cadre de l'AP ou autre, soit par un surveillant mais généralement avec des effectifs raisonnables qui leur permettent d'être aidés.
Le projet dont il est question ne vise pas à aider les élèves à faire leur travail personnel, mais à travailler avec eux la mémorisation, la reformulation etc.
- ProvenceEnchanteur
Kea a écrit:
Il est question d’élargir ladite expérience au niveau suivant (où j’enseigne). Ce n’est pas présenté comme une suggestion (alors que je pense que ça ne saurait être autre chose, légalement) mais comme un projet auquel tout le monde doit participer, sinon, on casse la chaîne, en quelque sorte.
Eh bien tu casseras la chaîne. Et tant pis pour ceux qui veulent faire passer en force ce genre de projet.
- InvitéInvité
C''est peu particulier le privé. Je connais un établissement qui prélève 5 minutes sur chaque cours pour muscler l'accompagnement personnalisé. Je ne suis pas sûr qu'ils aient reçu une quelconque autorisation...
- KeaFidèle du forum
C'est bien ce que j'envisage si le projet reste en l'état.Provence a écrit:Eh bien tu casseras la chaîne. Et tant pis pour ceux qui veulent faire passer en force ce genre de projet.
Sans doute l'évocation des textes permettra-t-elle aussi de ramener certains collègues à la raison.
On a aussi ce système. Il me semble que des dérogations peuvent être accordées.Tamerlan a écrit:C''est peu particulier le privé. Je connais un établissement qui prélève 5 minutes sur chaque cours pour muscler l'accompagnement personnalisé. Je ne suis pas sûr qu'ils aient reçu une quelconque autorisation...
Je suis à peu près sûre que dans la plupart des établissements, il n'y a pas de dérogation.
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