- Luigi_BGrand Maître
A lire ici.
Extrait :
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La gauche a accepté comme une vérité indiscutable un sophisme qu'un peu de réflexion aurait dû lui épargner : le passage au " tout numérique " s'imposerait du fait que l'Internet entraîne un changement radical dans la nature même de la transmission. Puisque le numérique a multiplié les sources du savoir et en a facilité l'accès, l'élève désormais " en sait autant et plus que le maître ". Autrement dit, ce que l'Internet remettrait radicalement en question, c'est la place du maître dans le processus même de la transmission. Le maître deviendrait un simple " facilitateur ".
Si c'en était la conséquence, à moins qu'on nourrisse contre eux de vieux ressentiments, il n'y aurait du reste pas à se réjouir que l'arrivée du numérique soit la chronique d'une mort annoncée des profs. Fort heureusement, ce n'est en rien inévitable : le prétendre ou le réclamer, c'est propager une critique démagogique de l'école, et rompre avec l'histoire multiséculaire de la transmission. L'instruction n'est pas un branchement aux sources du savoir. Le numérique ne livre pas les clefs de la saisie et de la compréhension du vaste matériau foisonnant et inorganisé qu'il met à la disposition de tous. Ni de son sens.
Plus que jamais, ce qu'il faut, c'est de l'école, et des enseignants.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
Un petit soldat de la majorité actuelle monte au créneau : l'historien Claude Lelièvre fait la leçon à Danièle Sallenave en expliquant que la "transmission" par l'enseignant n'est finalement qu'un phénomène éphémère dans l'histoire ("vers la fin du XIXième siècle et le début du XXème").
Bref, quand Danièle Sallenave réaffirme l'importance de l'enseignant à l'ère numérique, Claude Lelièvre affirme, lui, que l'enseignant n'est plus important tout simplement parce qu'il ne l'a jamais vraiment été.
Voilà une défense rassurante du plan numérique, en effet !
http://blog.educpros.fr/claudelelievre/2015/01/01/linsoutenable-legerete-historique-de-d-sallenave/
Bref, quand Danièle Sallenave réaffirme l'importance de l'enseignant à l'ère numérique, Claude Lelièvre affirme, lui, que l'enseignant n'est plus important tout simplement parce qu'il ne l'a jamais vraiment été.
Voilà une défense rassurante du plan numérique, en effet !
http://blog.educpros.fr/claudelelievre/2015/01/01/linsoutenable-legerete-historique-de-d-sallenave/
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- RoninMonarque
C'est plutôt lui qui m'a l'air d'oublier un peu ce qui se faisait effectivement au treizième siècle non ?
Par ailleurs son papier est faible, il ne fait que reprendre deux points factuels, il ne développe rien. Il critique la critique, il ne dit pas en quoi le super plan numérique truc serait pertinent.
Par ailleurs son papier est faible, il ne fait que reprendre deux points factuels, il ne développe rien. Il critique la critique, il ne dit pas en quoi le super plan numérique truc serait pertinent.
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- ycombeMonarque
Il oublie surtout que le point principal n'est pas tant dans la pratique du maître que dans l'importance accordée au savoirs. C'est en rabaissant les connaissances à quelque chose de pas important car accessible d'un simple clic que les partisans du numériques veulent rabaisser les enseignants. La place du savoir, et sa connaissance par l'enseignant, est fondamentale dans l'enseignement des XIIIe au XXe siècles.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- InvitéInvité
En l’occurrence Lelièvre confond les choses. Il parle du "transmissif" avec en arrière-pensée le cours magistral (mais sans le nommer) et décrit une situation différente. Néanmoins l'enseignant y occupe contrairement à ce qu'il dit une place tout à fait éminente et la leçon existe bien (même si elle est lue par un élève). Un texte très confus.
- Luigi_BGrand Maître
En même temps, c'est dur, ça.Ronin a écrit:Il critique la critique, il ne dit pas en quoi le super plan numérique truc serait pertinent.
Même les syndicats pro-numérique ne sont pas enthousiasmés par le plan numérique. Il est vrai que les choses commencent à se concrétiser : il est temps de tourner casaque, comme l'a fait Emmanuel Davidenkoff...
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- User5899Demi-dieu
J'aime beaucoup ces enseignants qui n'aiment jamais tant faire cours qu'à ceux pour l'enseignement desquels ils ne sont pas rétribués.Tamerlan a écrit:En l’occurrence Lelièvre confond les choses. Il parle du "transmissif" avec en arrière-pensée le cours magistral (mais sans le nommer) et décrit une situation différente. Néanmoins l'enseignant y occupe contrairement à ce qu'il dit une place tout à fait éminente et la leçon existe bien (même si elle est lue par un élève). Un texte très confus.
- CathEnchanteur
Higelin !!!
- KolymaNiveau 5
Excellent article !
A ceci près qu'il confond « la gauche » avec une poignée de technocrates encartés au PS.
L'un ne va pas sans l'autre, me semble-t-il. Sans effort pédagogique le savoir ne peut être assimilé par les élèves, et inversement, la pédagogie devient pédagogisme lorsqu'elle oublie qu'il y a des savoirs à transmettre.
D'ailleurs Sallenave dénonce ces deux écueils en même temps, si j'ai bien lu son billet : « [Le lien fondamental entre la République et son école] n'a inspiré à la gauche que des analyses erronées sur la massification, et la fuite en avant dans des réformes douteuses, inutiles ou contre-productives. La suppression des écoles normales ; le soutien à un pédagogisme coupé de toute réflexion de fond sur les contenus disciplinaires ; un accueil immédiat, irréfléchi fait aux "technologies éducatives" (...). » et plus loin : « L'instruction n'est pas un branchement aux sources du savoir. Le numérique ne livre pas les clefs de la saisie et de la compréhension du vaste matériau foisonnant et inorganisé qu'il met à la disposition de tous. (...) La gauche se renierait si elle ne profitait pas de l'explosion du numérique pour réaffirmer la place éminente de l'enseignant, seul capable d'assurer la conduite méthodique d'un apprentissage et d'en faire la base d'une découverte de soi. »
A ceci près qu'il confond « la gauche » avec une poignée de technocrates encartés au PS.
combe a écrit:[Lelièvre] oublie surtout que le point principal n'est pas tant dans la pratique du maître que dans l'importance accordée au savoir.
L'un ne va pas sans l'autre, me semble-t-il. Sans effort pédagogique le savoir ne peut être assimilé par les élèves, et inversement, la pédagogie devient pédagogisme lorsqu'elle oublie qu'il y a des savoirs à transmettre.
D'ailleurs Sallenave dénonce ces deux écueils en même temps, si j'ai bien lu son billet : « [Le lien fondamental entre la République et son école] n'a inspiré à la gauche que des analyses erronées sur la massification, et la fuite en avant dans des réformes douteuses, inutiles ou contre-productives. La suppression des écoles normales ; le soutien à un pédagogisme coupé de toute réflexion de fond sur les contenus disciplinaires ; un accueil immédiat, irréfléchi fait aux "technologies éducatives" (...). » et plus loin : « L'instruction n'est pas un branchement aux sources du savoir. Le numérique ne livre pas les clefs de la saisie et de la compréhension du vaste matériau foisonnant et inorganisé qu'il met à la disposition de tous. (...) La gauche se renierait si elle ne profitait pas de l'explosion du numérique pour réaffirmer la place éminente de l'enseignant, seul capable d'assurer la conduite méthodique d'un apprentissage et d'en faire la base d'une découverte de soi. »
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« Quand on dit que l'éducation n'est pas une question de moyens, c'est qu'on s'apprête à les réduire... »
- OlympiasProphète
Je retourne ma veste...toujours du bon coteLuigi_B a écrit:En même temps, c'est dur, ça.Ronin a écrit:Il critique la critique, il ne dit pas en quoi le super plan numérique truc serait pertinent.
Même les syndicats pro-numérique ne sont pas enthousiasmés par le plan numérique. Il est vrai que les choses commencent à se concrétiser : il est temps de tourner casaque, comme l'a fait Emmanuel Davidenkoff...
- ThalieGrand sage
Dutronc !!!
(c'est'y un blind test ce fil ?)
(c'est'y un blind test ce fil ?)
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