- etooNiveau 5
Quelqu'un aurait-il le texte "La vieille qui graissa la patte au chevalier"? ça m'éviterait de le taper et ça serait vraiment cool. Merci pour votre aide!
- nad'Expert spécialisé
Une vieille paysanne possédait
pour toute richesse deux vaches. Ce n’était certes pas beaucoup, mais
c’était là tout son bien. Elle vendait leur lait pour trouver de quoi
survivre.
Un matin, les deux bêtes, sans doute mal gardées, fuirent leur
enclos et se trouvèrent, à vagabonder sur la route. Le prévôt, passant
par là, les vit toutes deux et, les jugeant égarées, il les emmena avec
lui.
La malheureuse femme découvrît bientôt que ses deux bêtes avait
disparu. Ses voisins la renseignèrent : le prévôt les avait recueillies
mais il ne voulait pas les rendre. La malheureuse s’en alla trouver
l’homme, elle le supplia de lui restituer son unique bien, elle accepta
même de payer une amende pour prix de sa coupable négligence. Mais elle
ne pouvait prouver que les vaches lui appartenaient, le prévôt fît la
sourde oreille.
La paysanne s’en revint chez elle, désemparée. La voyant en grande peine, sa voisine lui dit :
« Le prévôt est un homme cupide. Si tu pouvais graisser la patte au chevalier, il interviendrait sûrement auprès de ce coquin et le convaincrait de te rendre tes deux vaches.
Voilà la vieille toute rassurée.
Elle décrocha un épais morceau de lard suspendu aux poutres de sa
cuisine et s’en alla attendre le chevalier. Quand celui-ci parût au
loin, elle courût à sa rencontre : elle s’empara de ses paumes et y
appliqua plusieurs fois le morceau de gras. L’homme ne dissimula pas sa
surprise :
« Que fais-tu donc là ?
La pauvre femme lui répondît :
- Beau sire, je graisse votre patte car je ne souhaite rien de plus au monde que de récupérer les deux vaches que vôtre prévôt m’a injustement prises.
Le noble personnage éclata de rire et prît les courtisans de sa suite à témoins.
- Tu n’as pas compris, brave femme. Mais cela est égal, je te rendrai sur le champ tes bêtes !
Ainsi s’achève cette histoire. Mais ne l’avez-vous pas justement remarqué : le pauvre est celui qui paye, toujours, même quand il est dans son bon droit !
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