- madamedNiveau 7
Bonjour tout le monde,
Je suis d'accord avec vous pour dire que cette oeuvre convient mieux aux élèves de troisième. Néanmoins j'entame une séquence sur l'épistolaire en quatrième et c'est la seule série disponible. Je n'ai pas le droit de faire acheter de livres aux élèves, et il n'y a pas assez de romans épistolaires différents au CDI. Je fais donc avec les moyens du bord, comme on dit. Par ailleurs, mes collègues qui ont les troisièmes ne font pas lire cette oeuvre.
J'ai donc pris la décision de la faire lire en ayant conscience qu'il faut accompagner la lecture. Comment préparer la compréhension de l'œuvre par les élèves?
Dans mon académie, les inspecteurs sont contre le questionnaire de lecture. Avez-vous déjà donné un autre travail qui permette d'évaluer la lecture cursive?
Bon week-end à tous!
Je suis d'accord avec vous pour dire que cette oeuvre convient mieux aux élèves de troisième. Néanmoins j'entame une séquence sur l'épistolaire en quatrième et c'est la seule série disponible. Je n'ai pas le droit de faire acheter de livres aux élèves, et il n'y a pas assez de romans épistolaires différents au CDI. Je fais donc avec les moyens du bord, comme on dit. Par ailleurs, mes collègues qui ont les troisièmes ne font pas lire cette oeuvre.
J'ai donc pris la décision de la faire lire en ayant conscience qu'il faut accompagner la lecture. Comment préparer la compréhension de l'œuvre par les élèves?
Dans mon académie, les inspecteurs sont contre le questionnaire de lecture. Avez-vous déjà donné un autre travail qui permette d'évaluer la lecture cursive?
Bon week-end à tous!
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Tempête sous un crâne
- miss sophieExpert spécialisé
La préparation de la lecture va nécessiter de poser le contexte historique. Pour l'évaluation, cela dépend si tu veux absolument la noter. Personnellement je viens de faire lire l’œuvre à mes troisièmes, nous avons pris presque une heure pour dégager ce qu'ils en ont compris et pensé jusqu'à la mort de Griselle : échange à l'oral, ils m'ont présenté les personnages, je suis revenue sur le contexte, nous avons reconstitué la montée vers le drame, je les ai interrogés sur le revirement de Martin (différence entre la lettre du 25 mars et celle du 9 juillet) et son invraisemblance (mise en avant d'ailleurs dans la lettre du 1er août), nous avons relu des passages.
Puis je leur ai donné des consignes pour relire les dernières lettres, dont même les bons élèves n'avaient pas saisi la signification (ils se demandaient pourquoi il n'y avait pas de fin à l'histoire!) :
Etudiez les lettres du 2 janvier au 18 mars 1934 : en quoi ces lettres sont-elles destinées à la censure ? Pour répondre :
Ø Etudiez les formules de politesse et signatures.
Ø Cherchez toutes les références suspectes aux yeux des nazis.
Ø Dites pourquoi les Allemands demandent à Martin « le code ».
Puis je leur ai donné des consignes pour relire les dernières lettres, dont même les bons élèves n'avaient pas saisi la signification (ils se demandaient pourquoi il n'y avait pas de fin à l'histoire!) :
Etudiez les lettres du 2 janvier au 18 mars 1934 : en quoi ces lettres sont-elles destinées à la censure ? Pour répondre :
Ø Etudiez les formules de politesse et signatures.
Ø Cherchez toutes les références suspectes aux yeux des nazis.
Ø Dites pourquoi les Allemands demandent à Martin « le code ».
- madamedNiveau 7
Merci de me faire part de ton expérience!
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Tempête sous un crâne
- madamedNiveau 7
Je remonte le topic en précisant ma pensée: quel sujet d'écriture peut-on donner à partir de cette œuvre?
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Tempête sous un crâne
- madamedNiveau 7
miss sophie a écrit:La préparation de la lecture va nécessiter de poser le contexte historique. Pour l'évaluation, cela dépend si tu veux absolument la noter. Personnellement je viens de faire lire l’œuvre à mes troisièmes, nous avons pris presque une heure pour dégager ce qu'ils en ont compris et pensé jusqu'à la mort de Griselle : échange à l'oral, ils m'ont présenté les personnages, je suis revenue sur le contexte, nous avons reconstitué la montée vers le drame, je les ai interrogés sur le revirement de Martin (différence entre la lettre du 25 mars et celle du 9 juillet) et son invraisemblance (mise en avant d'ailleurs dans la lettre du 1er août), nous avons relu des passages.
Puis je leur ai donné des consignes pour relire les dernières lettres, dont même les bons élèves n'avaient pas saisi la signification (ils se demandaient pourquoi il n'y avait pas de fin à l'histoire!) :
Etudiez les lettres du 2 janvier au 18 mars 1934 : en quoi ces lettres sont-elles destinées à la censure ? Pour répondre :
Ø Etudiez les formules de politesse et signatures.
Ø Cherchez toutes les références suspectes aux yeux des nazis.
Ø Dites pourquoi les Allemands demandent à Martin « le code ».
Qu'attendais-tu exactement comme réponse à la question 3?
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Tempête sous un crâne
- madamedNiveau 7
Je remonte le sujet parce que j'ai eu le temps de travailler sur le lancement de la lecture de Inconnu à cette adresse, en classe de 4èmes malheureusement.
J'ai prévu une heure durant laquelle nous lirons les deux premières lettres ce qui nous permettra de définir les différents personnages, de caractériser les protagonistes et de confronter les deux visions de l'Allemagne: celle de Max et celle de Martin.
J'ai confectionné un petit marque-page historique que nous lirons en classe et qu'ils pourront glisser dans leur livre pour s'y référer au cours de leur lecture autant qu'ils le voudront.
Je leur donne 15 jours pour lire le livre et pour réaliser cette rédaction:
" La jeune soeur de Max a été arrêtée et le moment de son exécution est proche. Elle a cependant le temps d'écrire à Max sans savoir s'il recevra un jour sa lettre. Imagine la lettre qu'elle lui écrit en racontant son parcours de comédienne, ses mésaventures et sa capture. Tu n'oublieras pas d'insister sur les émotions que ressent le personnage (colère, tristesse, peur...)"
Que pensez-vous de ce sujet? Cela ressemble fort au sujet du brevet de l'an dernier. Il est très pratique parce qu'il me permet de vérifier ce que les élèves ont compris de la première moitié du livre, mais j'ai toujours du mal à me dire que je demande à des gamins de treize ans de se mettre dans la peau de quelqu'un qui va mourir...
Feriez-vous rédiger cette lettre à la maison ou en classe?
Puis dernière séance à partir des rédactions des élèves: comprendre la colère de Max? Comment réagit-il? A-t-il raison d'agir ainsi?
J'ai prévu une heure durant laquelle nous lirons les deux premières lettres ce qui nous permettra de définir les différents personnages, de caractériser les protagonistes et de confronter les deux visions de l'Allemagne: celle de Max et celle de Martin.
J'ai confectionné un petit marque-page historique que nous lirons en classe et qu'ils pourront glisser dans leur livre pour s'y référer au cours de leur lecture autant qu'ils le voudront.
Je leur donne 15 jours pour lire le livre et pour réaliser cette rédaction:
" La jeune soeur de Max a été arrêtée et le moment de son exécution est proche. Elle a cependant le temps d'écrire à Max sans savoir s'il recevra un jour sa lettre. Imagine la lettre qu'elle lui écrit en racontant son parcours de comédienne, ses mésaventures et sa capture. Tu n'oublieras pas d'insister sur les émotions que ressent le personnage (colère, tristesse, peur...)"
Que pensez-vous de ce sujet? Cela ressemble fort au sujet du brevet de l'an dernier. Il est très pratique parce qu'il me permet de vérifier ce que les élèves ont compris de la première moitié du livre, mais j'ai toujours du mal à me dire que je demande à des gamins de treize ans de se mettre dans la peau de quelqu'un qui va mourir...
Feriez-vous rédiger cette lettre à la maison ou en classe?
Puis dernière séance à partir des rédactions des élèves: comprendre la colère de Max? Comment réagit-il? A-t-il raison d'agir ainsi?
- Fichiers joints
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Tempête sous un crâne
- miss sophieExpert spécialisé
madamed a écrit:miss sophie a écrit:La préparation de la lecture va nécessiter de poser le contexte historique. Pour l'évaluation, cela dépend si tu veux absolument la noter. Personnellement je viens de faire lire l’œuvre à mes troisièmes, nous avons pris presque une heure pour dégager ce qu'ils en ont compris et pensé jusqu'à la mort de Griselle : échange à l'oral, ils m'ont présenté les personnages, je suis revenue sur le contexte, nous avons reconstitué la montée vers le drame, je les ai interrogés sur le revirement de Martin (différence entre la lettre du 25 mars et celle du 9 juillet) et son invraisemblance (mise en avant d'ailleurs dans la lettre du 1er août), nous avons relu des passages.
Puis je leur ai donné des consignes pour relire les dernières lettres, dont même les bons élèves n'avaient pas saisi la signification (ils se demandaient pourquoi il n'y avait pas de fin à l'histoire!) :
Etudiez les lettres du 2 janvier au 18 mars 1934 : en quoi ces lettres sont-elles destinées à la censure ? Pour répondre :
Ø Etudiez les formules de politesse et signatures.
Ø Cherchez toutes les références suspectes aux yeux des nazis.
Ø Dites pourquoi les Allemands demandent à Martin « le code ».
Qu'attendais-tu exactement comme réponse à la question 3?
Je te mets les réponses en spoiler :
- Spoiler:
- Etudiez les lettres du 2 janvier au 18 mars 1934 : en quoi ces lettres sont-elles destinées à la censure ? Pour répondre :
Ø Etudiez les formules de politesse et signatures. /3
Ø Cherchez toutes les références suspectes aux yeux des nazis. /4
Ø Dites pourquoi les Allemands demandent à Martin « le code ». /2
Expression /1.
Dans les lettres qu’écrit Max à Martin du 2 janvier au 18 mars 1934, les formules de politesse expriment une amitié factice, en contradiction avec l’état dans lequel Max doit être vis à vis de Martin après la mort de sa sœur. Ces messages ne sont en fait destinés qu’à la censure : Max veut faire passer Martin pour un ami des Juifs. A ces fins, il ne signe plus de son prénom, « Max » mais de son nom, « Eisenstein », qui a une consonance juive plus marquée. Il termine ses lettres par des formules empreintes de religion juive : « Nos prières t’accompagnent, cher frère » (lettre du 3/01), « nous sommes avec toi par la prière » (29/01), « que le Dieu de Moïse soit à ta droite » (3/03). La solennité de ces expressions peut aussi laisser supposer aux nazis qu’il y a quelque chose de plus sérieux derrière ces messages en apparence anodins.
D’autre part, dans le contenu même de ses lettres, Max multiplie les références suspectes. Il utilise ainsi des noms à consonance juive : Mandelberg (3/01), Fleishman, oncle Salomon (17/01), tante Rheba (29/01), Blum (15/02), toutes personnes étant censées être proches de Martin (il emploie notamment le vocabulaire de la famille). Il fait aussi référence à des peintres « non accrédités » (2/01) et plus clairement à l’un de ceux dits « dégénérés », Picasso (3 et 29/01, 15/02, 3/03). Il évoque plusieurs fois les Alliés ennemis de l’Allemagne nazie : Moscou (2/01) et des Américains (3/01, 15/02). Il mentionne la « nouvelle adresse » de Martin (2/01) et ses « étudiants » alors que celui-ci travaille dans une banque (17/01), et surtout il parle vaguement de projets dont la conclusion serait imminente… Tout cela vise à faire passer Martin pour un traître travaillant contre la sécurité de l’Etat.
En conséquence, les Allemands s’intéressent de près à cette correspondance et demandent à Martin de leur donner « le code » parce que Max parsème ces lettres de chiffres et de références précises sur des tableaux à fournir, en différentes couleurs. Il évoque également régulièrement le temps qu’il fait. Tout cela est mystérieux et louche. Max a réussi à persuader la censure que ces données ont un autre sens (préparation d’un attentat, d’une manifestation politique…).
- madamedNiveau 7
Merci pour ses réponses! Elle confirme mes impressions. Ça me rassure
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Tempête sous un crâne
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