95% des collégiens français choisisent l'anglais comme première langue.

Cela ne m'étonne pas. Dans les collèges de mon secteur, le seul moyen de faire de l'allemand, c'est de prendre bilangue en 6e : allemand-anglais. Autant dire que du coup, c'est plutôt élitiste.

idem dans mon secteur, le seul moyen de faire une autre LV 1 que l'anglais, ce sont les sections bilangues : anglais /allemand ou anglais espagnol et même cas rarissime un collège propose une bilangue anglais / italien.
Des filières élitistes, c'est certains mais qui sont de plus en plus proposées dans les collèges de mon bassin.

Les élèves en classe bilangue se retrouve avec anglais LV1 officiellement inscrit tout au long de collège, même s'ils choisissent l'autre langue pour valider le A2. Parfois ils changent de LV1 officielle en passant au lycée…

Le 95% n'est donc pas très fiable.

Parler de choix est aussi discutable. Mon collège vient de remplacer l'espagnol LV1 par une bilangue anglais/espagnol, et donc 100% de nos élèves choisissent LV1 anglais. Obligés. C'est une vision du choix un tantinet stalinienne.

Je pense qu'ils n'ont pas vraiment le choix non plus...

Ils ne choisissent pas, puisqu’ils n'ont pas le choix, dans les faits.

henriette a écrit:Cela ne m'étonne pas. Dans les collèges de mon secteur, le seul moyen de faire de l'allemand, c'est de prendre bilangue en 6e : allemand-anglais. Autant dire que du coup, c'est plutôt élitiste.

C'est pareil ici. Or, il semblerait que pour les élèves dyslexiques par exemple, apprendre l'anglais soit un véritable cauchemar et qu'il faille privilégier l'étude de l'allemand, voire de l'italien, ce qui serait encore mieux. Impossible d'étudier l'italien dans le coin, quant à l'allemand, la seule solution est de prendre la section bilangue. Dans certains collèges, il est même impossible de prendre l'allemand en LV2.
Or, du fait de leur dyslexie, ce sont des élèves qui ne sont absolument pas de bons candidats pour les sections bilangues, puisqu'ils cumulent les difficultés dans les autres matières.
Comment faire ?

c'est la conséquence toute bête de l'apprentissage anticipé des langues à l'école primaire, j'ai connu les débuts avec des locuteurs natifs et un groupe de 8 en allemand et un groupe de 20 en anglais, évidemment pas aux mêmes heures et donc je gardais l'autre partie, "vous n'avez qu'à faire de l'expression écrite en demi groupe" avait dit l'inspectrice, excellente idée, sauf qu'un groupe de 8 face à un groupe de 20, ça manquait d'équilibre.
Dans mon secteur TOUS les élèves font de l'anglais dès le CP cette année, et comme la loi précise qu'une langue vivante commencée doit être continuée...

Ici, on n'a carrément pas le droit d'enseigner une autre langue en primaire.

de fait nous non plus, une collègue à une collègue qui a l'agrément en allemand mais pas en anglais, on a répondu "c'est pareil", vous avez fait assez d'anglais dans vos études pour assurer...
:lol:

Après, il ne suffit pas d'étudier une langue, il faut voir le résultat en pratique...

Et on parle de supprimer les sections bilangues malheureusement. Avant on parlait de valider un niveau A2 dans une langue étrangère pour le DNB. Dans le nouveau socle commun? on met clairement en évidence le fait que l'anglais est prioritaire.

Ici avec le démarrage de la LV2 en 5° qui n'avance à rien, les sections bilangues vont disparaître.

Handsome Devil a écrit:Après, il ne suffit pas d'étudier une langue, il faut voir le résultat en pratique...

je préfère n'en rien dire, je n'enseigne pas l'anglais en élémentaire, je n'ai pas l'agrément et n'ai pas voulu le passer, ce qui est pour moi une question d'honnêteté puisqu'il suffisait que je m'inscrive pour qu'on me le donne. Un séjour récent en grande bretagne m'a encore prouvé combien j'avais raison.
Au passage, puisqu'on glorifie souvent les anciennes méthodes, j'ai commencé l'anglais à la fin des années 60, en 67 je crois, je ne sais pas si c'était un âge d'or en tout, l'efficacité de cet enseignement pour lequel j'ai quand même eu 15 au bac n'est pas évidente quand il s'agit de suivre une conversation avec des anglais, et carrément pénible quand il s'agit de participer à la conversation, je me console en écoutant nos présidents successifs pratiquer la langue de Shakespeare...

Pour l'absence de choix, j'avoue que si un autre choix avait été possible, je n'aurais surtout pas choisi l'allemand, mes enfants ont opté pour l'anglais en 1 ere langue, d'ailleurs dans les écoles d'ingénieur, ils ont au moins un stage à faire en pays anglophone.

maîtresse a écrit:

henriette a écrit:Cela ne m'étonne pas. Dans les collèges de mon secteur, le seul moyen de faire de l'allemand, c'est de prendre bilangue en 6e : allemand-anglais. Autant dire que du coup, c'est plutôt élitiste.

C'est pareil ici. Or, il semblerait que pour les élèves dyslexiques par exemple, apprendre l'anglais soit un véritable cauchemar et qu'il faille privilégier l'étude de l'allemand, voire de l'italien, ce qui serait encore mieux. Impossible d'étudier l'italien dans le coin, quant à l'allemand, la seule solution est de prendre la section bilangue. Dans certains collèges, il est même impossible de prendre l'allemand en LV2.
Or, du fait de leur dyslexie, ce sont des élèves qui ne sont absolument pas de bons candidats pour les sections bilangues, puisqu'ils cumulent les difficultés dans les autres matières.
Comment faire ?

D'évidence l'anglais est un non-choix. Dire que son étude n'est pas imposée en France suggère un usage de la démocratie quelque peu dubitable en effet.
L'anglais est réellement très difficile pour les dyslexiques, à cause d'une part de la distance graphie-phonie qui me semble encore supérieure à celle du français, mais également de l'utilisation de lettres inhabituelles en français, qui plus est dans un ordre également surprenant pour l'oeil francophone (bien évidemment, dès lors, commencer l'anglais au CP me paraît être une crétinerie sans nom). A cet égard, je ne trouve pas l'orthographe allemande facile pour la même raison, et l'italien, pas si facile. Je pencherais plutôt pour l'espagnol, pour parler des langues que je connais.
Pour ce qui est de parler la langue, il est vain de penser que l'on pourrait parler et comprendre une langue 'en vrai' sans un séjour prolongé ou au moins régulier dans le pays. L'enseignement vise à donner des structures et du vocabulaire, qui, en l'absence d'un séjour prolongé puis d'un entretien régulier, deviendront très difficiles à mobiliser, voire seront oubliées. C'est un peu comme si on pensait qu'on pouvait être bon en sport en se contentant des trois heures de pratique scolaire, et qu'on pourrait conserver son niveau à la fin de sa scolarité, sans continuer à pratiquer. Pour information, les certifications de langue sont valables deux ans, alors quand j'entends des gens dire qu'ils ne peuvent pas soutenir une conversation en anglais alors que cela fait quarante ans qu'ils ont quitté l'école et qu'ils n'ont jamais pratiqué régulièrement depuis, je me dis que tout cela n'est pas très scientifique.

Normandyx a écrit:

Handsome Devil a écrit:Après, il ne suffit pas d'étudier une langue, il faut voir le résultat en pratique...

je préfère n'en rien dire, je n'enseigne pas l'anglais en élémentaire, je n'ai pas l'agrément et n'ai pas voulu le passer, ce qui est pour moi une question d'honnêteté puisqu'il suffisait que je m'inscrive pour qu'on me le donne. Un séjour récent en grande bretagne m'a encore prouvé combien j'avais raison.
Au passage, puisqu'on glorifie souvent les anciennes méthodes, j'ai commencé l'anglais à la fin des années 60, en 67 je crois, je ne sais pas si c'était un âge d'or en tout, l'efficacité de cet enseignement pour lequel j'ai quand même eu 15 au bac n'est pas évidente quand il s'agit de suivre une conversation avec des anglais, et carrément pénible quand il s'agit de participer à la conversation, je me console en écoutant nos présidents successifs pratiquer la langue de Shakespeare...

Pour l'absence de choix, j'avoue que si un autre choix avait été possible, je n'aurais surtout pas choisi l'allemand, mes enfants ont opté pour l'anglais en 1 ere langue, d'ailleurs dans les écoles d'ingénieur, ils ont au moins un stage à faire en pays anglophone.

Un niveau de langue se périme, si on ne l'entretient pas on le perd, ça n'est pas comme faire du vélo.
Pourquoi tu n'aurais surtout pas choisi l'allemand Normandyx (étant bien entendu que l'anglais est incontournable)?

florestan a écrit:

Un niveau de langue se périme, si on ne l'entretient pas on le perd, ça n'est pas comme faire du vélo.
Pourquoi tu n'aurais surtout pas choisi l'allemand Normandyx (étant bien entendu que l'anglais est incontournable)?

Je n'ai pas découvert la grande bretagne ou les dessins animés en VO (pour familiariser les enfants avec la langue) l'été dernier, néanmoins je trouve que mon niveau en anglais pratiqué est lamentable et l'était déjà à l'époque puisque j'avais les mêmes difficultés à m'exprimer.
Pourquoi pas l'allemand, parce que j'ai été obligé d'en faire en LV2 pour le coup nous n'avions pas le choix,  que j'ai détesté cela bien que mes parents trouvaient que c'était une bonne chose dans une idée de réconciliation pour des questions d'histoire familiale et n'ont pas accepté que je change d'établissement pour faire espagnol ou italien, en plus c'était l'époque des profs d'allemand old school.

Ah d'accord, merci pour ta réponse

dandelion a écrit:L'anglais est réellement très difficile pour les dyslexiques, à cause d'une part de la distance graphie-phonie qui me semble encore supérieure à celle du français, mais également de l'utilisation de lettres inhabituelles en français, qui plus est dans un ordre également surprenant pour l'oeil francophone (bien évidemment, dès lors, commencer l'anglais au CP me paraît être une crétinerie sans nom). A cet égard, je ne trouve pas l'orthographe allemande facile pour la même raison, et l'italien, pas si facile. Je pencherais plutôt pour l'espagnol, pour parler des langues que je connais.

Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les orthophonistes du coin. Moi aussi l'espagnol me semblait plus évident.

Pour ce qui est de l'anglais au CP, il n'y a quasiment pas d'écrit, tout se fait à l'oral sous forme de comptines, je crois.

Chez nous c'est ce que fait ma collègue et c'est très bien pour moi. Pour les dyslexiques, j'aurais aussi plutôt proposé l'italien, mais bon, quand je voulais faire de l'italien mon père me disait "tu as l'intention de devenir ténor?"  et je lui répondais "je préfèrerais ça à  devenir dresseur de tigres ou d'éléphants" :lol:  
Nous avons eu des échanges riches et mon adolescence ne manque pas de souvenirs de dialogues pittoresques...

Remarquez Normandyx, je ne sais pas si vous êtes ténor, mais je suis sûre que certains jours, vous êtes dresseur de tigres ! :lol!:
Finalement, papa avait raison...

Pourquoi est-il question de supprimer les classes bilangues ?

maîtresse a écrit:Remarquez Normandyx, je ne sais pas si vous êtes ténor, mais je suis sûre que certains jours, vous êtes dresseur de tigres ! :lol!:
Finalement, papa avait raison...

Pourquoi est-il question de supprimer les classes bilangues ?

Je me pose la même question.

La transparence orthographique est importante - et à ce titre l'anglais est dit "opaque" -  mais la proximité avec la langue maternelle aussi. A ce titre, l'allemand pose d'autres problèmes, tant sur le plan du lexique que de la syntaxe.
En raison de sa transparence et de la proximité avec le français, l'italien pourrait paraître un bon choix, mais existe-t-il un choix pour la lv ?
Ceci étant dit, il y a beaucoup de dyslexiques dans les pays anglophones, et on y pratique des adaptations assez audacieuses pour que l'on s'y intéresse éventuellement :

http://www.tes.co.uk/teaching-resource/Teachers-TV-Teaching-the-Dyslexic-Child-6049239/

maîtresse a écrit:
Pourquoi est-il question de supprimer les classes bilangues ?

Elles sont déjà supprimées chez nous.
Motif officiel : elles sont élitistes.

Pfffff... Mais que tout cela me fatigue ! Et dans le privé, elles continuent d'exister et les parents y courent...