- NADJNiveau 1
Bonjour,
Afin de montrer la diversité des formes poétiques à mes élèves de première technologique, je voudrais intégrer un poème en prose à ma séquence.
Cependant mon thème est la poésie engagée et les deux seuls poèmes en prose que je connaisse ne me conviennent pas vraiment :
- "Ce coeur qui haïssait la guerre" de Robert Desnos : il est à mon goût encore trop proche de la poésie en vers avec ses retours à la ligne
- le fragment "128" de René Char : il ressemble trop à un récit
Qu'en pensez-vous?
Connaissez-vous d'autres poèmes à me suggérer?
Merci d'avance.
Nadège
Afin de montrer la diversité des formes poétiques à mes élèves de première technologique, je voudrais intégrer un poème en prose à ma séquence.
Cependant mon thème est la poésie engagée et les deux seuls poèmes en prose que je connaisse ne me conviennent pas vraiment :
- "Ce coeur qui haïssait la guerre" de Robert Desnos : il est à mon goût encore trop proche de la poésie en vers avec ses retours à la ligne
- le fragment "128" de René Char : il ressemble trop à un récit
Qu'en pensez-vous?
Connaissez-vous d'autres poèmes à me suggérer?
Merci d'avance.
Nadège
- AnacycliqueÉrudit
De mémoire, "Le maçon", d'Aloysius Bertrand. Il doit y en avoir d'autres, dans Gaspard de la nuit. Mais là, je déclare forfait, je ne l'ai pas sous la main je n'ai que mon clavier :lol: .
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"Faire ce que l'on dit et dire ce que l'on fait. Passer aux actes afin de faire sa part."
- retraitéeDoyen
Mais pourquoi vouloir lier poèmes en prose et engagement ?
Le poème de Desnos est très bien;
Sinon, vous pouvez évoquer la diversité des formes poétiques lors d'un autre groupement !
Le poème de Desnos est très bien;
Sinon, vous pouvez évoquer la diversité des formes poétiques lors d'un autre groupement !
- ParyponoianNiveau 4
NADJ, je ne t'aiderai sans doute pas avec ce message, mais je trouve vraiment que cette catégorie de "poésie engagée" est une aberration...
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Tout pareil. Enfin, je ne suis pas contre cette idée, mais contre ce qu'on met généralement derrière, et qui fait que l'oeuvre devient contenant, boîte à choses étrangères à elle-même.
- ParyponoianNiveau 4
Oui... Et les élèves (et il faut aussi l'avouer, certains collègues) finissent par dire, à cause de cette appellation, que le poète a "un message à faire passer"...
- AeliaNiveau 7
Paryponoian a écrit:Oui... Et les élèves (et il faut aussi l'avouer, certains collègues) finissent par dire, à cause de cette appellation, que le poète a "un message à faire passer"...
J'ai suivi une discussion similaire sur un autre fil. Je vais certainement m'attirer vos foudres , mais je ne comprends pas en quoi cela est gênant de dire que le poète veut faire passer un message ! J'entends bien qu'il ne faut pas réduire le poème (ou tout autre texte) au message éventuel que l'auteur veut faire passer, mais l'on ne peut exclure que la plupart du temps, l'auteur écrit pour dire quelque chose. Ou alors, je ne comprends rien aux textes que je lis !
- ParyponoianNiveau 4
Les élèves qui disent que l'auteur a "un message à faire passer" se bornent souvent à identifier ce fameux "message" et s'en contentent. Or, il me semble qu'un texte littéraire, c'est aussi (et surtout ?) une forme.
- NADJNiveau 1
Merci pour vos réponses et points de vue intéressants. Cela mérite effectivement réflexion.
J'ai découvert le poème d'Aloysius Bertrand avec plaisir. Il me semble cependant un peu difficile pour des technos.
Bonne soirée à tous.
J'ai découvert le poème d'Aloysius Bertrand avec plaisir. Il me semble cependant un peu difficile pour des technos.
Bonne soirée à tous.
- ysabelDevin
Je rejoins mes camarades sur la "poésie engagée", d'autant que tout texte est un engagement finalement (esthétique, politique etc.).
Aucun texte court n'est difficile pour des technos, ils ne sont pas plus bêtes que les autres et parfois on a même des sacrées surprises avec eux ; ils n'aiment pas qu'on les prenne pour des "sous-élèves". Il suffit de prendre du temps.
Aucun texte court n'est difficile pour des technos, ils ne sont pas plus bêtes que les autres et parfois on a même des sacrées surprises avec eux ; ils n'aiment pas qu'on les prenne pour des "sous-élèves". Il suffit de prendre du temps.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- RyuzakiNiveau 9
Pourquoi ? Je lis souvent cette idée mais je ne la vois jamais démontrée. Faut-il comprendre qu'Agrippa d'Aubigné, Ronsard, Hugo, Aragon, Char et autres n'étaient pas des poètes ? Ou que leur poésie n'était pas engagée ? J'aimerai comprendre.Paryponoian a écrit:NADJ, je ne t'aiderai sans doute pas avec ce message, mais je trouve vraiment que cette catégorie de "poésie engagée" est une aberration...
Pareil. Je n'ai jamais bien compris le rejet viscéral de l'idée de "message" que je lis souvent. Je pense que quand on écrit, c'est souvent qu'on a quelque chose à dire, et tant qu'à faire quelque chose qui vaut la peine d'être dit. Sinon, autant se taire.Calliope a écrit:
J'ai suivi une discussion similaire sur un autre fil. Je vais certainement m'attirer vos foudres , mais je ne comprends pas en quoi cela est gênant de dire que le poète veut faire passer un message ! J'entends bien qu'il ne faut pas réduire le poème (ou tout autre texte) au message éventuel que l'auteur veut faire passer, mais l'on ne peut exclure que la plupart du temps, l'auteur écrit pour dire quelque chose. Ou alors, je ne comprends rien aux textes que je lis !
Mais le fait que les élèves se limitent à tort au "message" ne remet pas en cause l'existence de celui-ci.Paryponoian a écrit:Les élèves qui disent que l'auteur a "un message à faire passer" se bornent souvent à identifier ce fameux "message" et s'en contentent. Or, il me semble qu'un texte littéraire, c'est aussi (et surtout ?) une forme.
- User5899Demi-dieu
D'accord en tous points.ysabel a écrit:Je rejoins mes camarades sur la "poésie engagée", d'autant que tout texte est un engagement finalement (esthétique, politique etc.).
Aucun texte court n'est difficile pour des technos, ils ne sont pas plus bêtes que les autres et parfois on a même des sacrées surprises avec eux ; ils n'aiment pas qu'on les prenne pour des "sous-élèves". Il suffit de prendre du temps.
- RosanetteEsprit éclairé
Au collège en tout cas, ça ne me paraît pas aberrant d'aborder la poésie engagée, notamment la production poétique en temps de guerre, en la conceptualisant correctement et en essayant d'aller à l'encontre du cliché du poète coupé de la société, "perché", que les élèves peuvent avoir.
EDIT Par contre je ne comprends pas non plus la volonté de regrouper absolument poésie en prose et poésie engagée.
EDIT Par contre je ne comprends pas non plus la volonté de regrouper absolument poésie en prose et poésie engagée.
- User5899Demi-dieu
Mais vous n'en avez pas marre de la-guerre-c'est-pas-bien ?
- SeiGrand Maître
Moi, quand je pense aux poètes engagés, je pense à René Char qui a refusé de publier pendant l'Occupation...
_________________
"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- User5899Demi-dieu
Ah, bon, je me sens un peu moins seul. Mon dieu, ces poèmes de la guerre, je n'en peux plus au Bac. J'ai envie de faire payer une amende pour chaque occurrence du verbe "dénoncer"...thrasybule a écrit:@ Cripure ça me saoûle à un point!
- Spoiler:
- Pis d'abord, c'est pas beau de dénoncer
- RosanetteEsprit éclairé
Cripure a écrit:Mais vous n'en avez pas marre de la-guerre-c'est-pas-bien ?
En fait je pense qu'il y a un temps pour tout. Au collège, je pense vraiment qu'il peut être bénéfique d'aborder cette thématique, surtout quand on voit les lacunes en histoire pour la plupart des élèves (je peste en revanche beaucoup sur le fait que visiblement il soit difficile de pondre un sujet de français au DNB en dehors d'une "littérature d'idées" - ou de la littérature avec du Nazi dedans)).
Au lycée, il peut être bon de complexifier la problématique et d'étudier les critiques de Benjamin Péret sur le classicisme relatif de ce type de poésie. Surtout qu'au lycée on a le militantisme lyrique facile, ça peut être intéressant de remettre les choses en perspective.
Enfin tout ça pour dire que je ne pense pas que ça soit un objet d'étude infamant en soi, lorsqu'on fait des études supérieures en lettres on travaille davantage sur l'idée que toute littérature est quelque part engagée, mais pour certains niveaux c'est une réflexion très abstraite.
- thrasybuleDevin
bombarder de clichés opacifiants, réduire la littérature à une prescription simplificatrice, sans voir, les drames singuliers, la douleur vraie, l'horreur vivante, que seule la littérature peut faire vaguement ressurgir?
- RosanetteEsprit éclairé
Pardon, il est tard, je ne comprends pas trop l'idée !
- thrasybuleDevin
tu répondais à l'idée de Cripure, selon laquelle la-guerre-c'est-pas-bien, donc je corrobore: l'étude des oeuvres ne doit pas se réduire à une incantation sur la nocivité de la guerre, comme je l'ai vu maintes fois, avec des cruchasses et des cruchons (ne me frappez pas!) croyant que la force persuasive de leurs trémolos allait m'amadouer devant le vide de l'analysé.
- IphigénieProphète
Ah Dieu ! que la guerre est jolie
Avec ses chants ses longs loisirs
Cette bague je l'ai polie
Le vent se mêle à vos soupirs
Apollinaire veut ici faire passer le message que la guerre c'est bien :lol:
Avec ses chants ses longs loisirs
Cette bague je l'ai polie
Le vent se mêle à vos soupirs
Apollinaire veut ici faire passer le message que la guerre c'est bien :lol:
- NLM76Grand Maître
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'espérance est violente
Apollinaire nous fait passer le message que l'espoir, c'est pas bien.
Ou... non : c'est un prophète qui savait que l'espé serait violemment rance.
Comme la vie est lente
Et comme l'espérance est violente
Apollinaire nous fait passer le message que l'espoir, c'est pas bien.
Ou... non : c'est un prophète qui savait que l'espé serait violemment rance.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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