Une maman pas contente parce que.... "Je donne trop de devoirs"

Cripure a écrit:Non mais j'entends bien. C'est juste que je ne comprends pas comment tout ça fonctionne. Je ne vois pas pourquoi on fait lire un livre énorme, en plus en abrégé, quand la langue est à ce point méconnue. Mais bon, ça comme le reste, on va me trouver une logique...

Hélips a écrit:Bon, je n'ai pas lu tout le fil, je ne remets en cause la lecture des Misérables, je pense comme vous qu'un parent qui dit "ça fait trop donc tu ne fais pas" sort de son rôle. Mais, plus mon fils avance dans le collège plus je me dis qu'il y a quand même des problèmes par moment.
J'ai la chance d'avoir un fiston rapide et doué, donc quand je le vois bosser l'anglais 2h par jour tous les jours pendant les vacances, bosser le latin presque autant, et je ne parle pas de l'histoire ou du français, que je récupère incapable d'aller au karaté ce soir parce qu'il a bossé 4h sans interruption juste pour demain (et qu'il s'est avancé pendant les vacances, ce sont de nouveaux devoirs), je me dis qu'il y a un souci.
Chaque prof a l'impression de donner des devoirs raisonnables, sauf que la somme de tout ça, ça fait beaucoup. Je commence à comprendre pourquoi en seconde les élèves ne travaillent plus, même les plus sérieux : ils n'en peuvent plus, et comme tout le monde passe, franchement à quoi ça sert ? Les copains moins rapides que mon gamin n'ont pas le choix : ils font leur devoirs ou (exculsif) ils dorment.
Je l'ai poussé à faire du latin parce que j'avais adoré ça, j'en suis à me dire "ok, on arrête les conneries, le latin saute au lycée". Pas uniquement à cause du boulot en latin, mais à cause de la somme de tout ça. Un môme de 12 ans ne devrait pas avoir à choisir entre le sport (raisonnable), les copains et les devoirs.

Quant aux vacances : j'aimerais bien que ce soit pour se reposer ou pour se mettre à jour. C'est ce que j'applique dans mes classes, les vacances n'occasionnent pas plus de devoirs qu'un week-end.

Et le fait qu'on refuse de corriger pendant les vacances : bravo, enfoncez le clou "les profs foutent rien, ils sont toujours en vacances"...

Clarianz a écrit:Je me suis mis aux textes abrégés l'année où j'ai travaillé à Vitry...
Il fallait bien, sinon les enfants passaient à côté de textes merveilleux. Pour choisir l'édition des Misérables sur laquelle j'ai finalement jeté mon dévolu, j'ai dû me taper 4 ou 5 éditions différentes. Certaines sont un massacre, d'autres extrêmement fluides et rendent quasiment la même impression que l'original. (L'Ecole des Loisirs pour ceux/celles que ça intéressent.)
Etudier une oeuvre abrégée c'est un peu comme travailler des reproduction en peinture, ils n'ont pas l'occasion d'aller les voir dans un musée, il faut bien leur apporter en classe. Ce n'est finalement pas différent d'une lecture suivie, qui ne propose que des extraits choisis.

Hélips a écrit:Quant aux vacances : j'aimerais bien que ce soit pour se reposer ou pour se mettre à jour. C'est ce que j'applique dans mes classes, les vacances n'occasionnent pas plus de devoirs qu'un week-end.

Et le fait qu'on refuse de corriger pendant les vacances : bravo, enfoncez le clou "les profs foutent rien, ils sont toujours en vacances"...

isabelle10 a écrit:Personnellement, je considère les vacances comme une période de repos, pas de travail intensif que ce soit pour nous mais aussi pour les élèves. Je donne donc très peu de devoirs (quelques exos ou quelques chapitres de lecture, pas plus). Et aux vacances de Noël, absolument rien.

En soi, ce que tu leur a donnés est amplement surmontable s'ils n'ont que ça. Simplement, j'ai remarqué que beaucoup de collègues (et ce n'est pas une critique envers eux, juste une constatation) ont tendance à donner une grosse quantité de travail aux élèves pendant les vacances. Et c'est souvent de l'accumulation que se plaignent les parents, ce que je peux comprendre parfois...

Cela dit, tu restes la chef dans ta classe, et personne n'a rien à dire à ce niveau là, et donc le zéro serait amplement justifié.

caribouc a écrit:Sérieux, Clarianz ? 3h/jour au collège ?
Ça me semble énorme, à moi (et mes puces, comme tu le sais, n'ont aucune difficulté scolaire).

Alexis a écrit:et puis même si c'est ce qu'elle pense, il faut t'y faire. Dans ta carrière, certains penseront que tu donnes trop de travail, d'autres pas assez... à toi de leur rappeler gentiment mais fermement que c'est toi le prof et que tu fais ce que tu veux pour faire progresser tes élèves.
On va pas se laisser em*erder nomého!

Sambre a écrit:Bonjour à tous!

Je suis stagiaire mi-temps cette année, et j'ai profité des vacances pour demander à mes 4e de lire Les Misérables, version abrégée bien sûr.
En gros, ils avaient 3 semaines (dont deux de vacances) pour lire environ 180 pages (j'ai coupé avant la fin), aidé d'une petite fiche (qui résume les relations entre les perso etc). Ils devaient compléter quelques infos sur cette fiche, à me rendre lundi et je leur avais promis un petit questionnaire de lecture pour le lundi de la rentrée. Entre autre, ils devaient (mais je leur ai dit que ce ne serait pas pour la semaine de la rentrée mais plus tard) réaliser une petite fiche de lecture sur une nouvelle étudiée en cours (ils en ont l'habitude).

J'ai proposé une version audio du texte pour les élèves en difficultés.
J'ai repoussé le rendu et le questionnaire de lecture à jeudi pour leur laisser encore du temps.

Et là, une élève (bonne élève en plus, bien insupportable) me dit: "je n'ai pas le travail sur Les Misérables". Je lui propose de me le rendre jeudi comme toute la classe. "Non, mais ma mère ne veut pas. Elle veut prendre rendez-vous avec vous parce qu'elle trouve que vous donnez trop de devoirs".

Je trouve ça gonflé dans un premier temps. Ensuite j'ai commencé à réfléchir: est-ce que ce travail était vraiment insurmontable? Suis-je trop exigeante?
J'ai envoyé un mail à la mère pour proposer un RDV mais pas de réponse. Entre temps j'ai appris qu'elle était instit. J’appréhende un peu la rencontre, même si je sais quoi lui répondre j'ai peur que les choses s'enveniment (connaissant ma patience) et que cela ait des répercussions sur ma titularisation ou autre.

Qu'en pensez-vous?

alma_mater a écrit:

Sambre a écrit:Bonjour à tous!

Je suis stagiaire mi-temps cette année, et j'ai profité des vacances pour demander à mes 4e de lire Les Misérables, version abrégée bien sûr.
En gros, ils avaient 3 semaines (dont deux de vacances) pour lire environ 180 pages (j'ai coupé avant la fin), aidé d'une petite fiche (qui résume les relations entre les perso etc). Ils devaient compléter quelques infos sur cette fiche, à me rendre lundi et je leur avais promis un petit questionnaire de lecture pour le lundi de la rentrée. Entre autre, ils devaient (mais je leur ai dit que ce ne serait pas pour la semaine de la rentrée mais plus tard) réaliser une petite fiche de lecture sur une nouvelle étudiée en cours (ils en ont l'habitude).

J'ai proposé une version audio du texte pour les élèves en difficultés.
J'ai repoussé le rendu et le questionnaire de lecture à jeudi pour leur laisser encore du temps.

Et là, une élève (bonne élève en plus, bien insupportable) me dit: "je n'ai pas le travail sur Les Misérables". Je lui propose de me le rendre jeudi comme toute la classe. "Non, mais ma mère ne veut pas. Elle veut prendre rendez-vous avec vous parce qu'elle trouve que vous donnez trop de devoirs".

Je trouve ça gonflé dans un premier temps. Ensuite j'ai commencé à réfléchir: est-ce que ce travail était vraiment insurmontable? Suis-je trop exigeante?
J'ai envoyé un mail à la mère pour proposer un RDV mais pas de réponse. Entre temps j'ai appris qu'elle était instit. J’appréhende un peu la rencontre, même si je sais quoi lui répondre j'ai peur que les choses s'enveniment (connaissant ma patience) et que cela ait des répercussions sur ma titularisation ou autre.

Qu'en pensez-vous?

Bonjour,
J'ai eu exactement la même histoire l'année dernière avec ma 4ème, c'était aussi Les Misérables et la maman était aussi professeur de lettres modernes. Aujourd'hui nous sommes dans le même établissement et elle fait tout pour me mettre en échec :injuste:

caribouc a écrit:Personnellement, je trouve que 3 semaines pour se procurer et lire Les Misérables, même en version abrégée, c'est trop court pour de nombreux élèves. Je donne minimum 4 à 5 semaines. Ils vont déjà mettre une semaine à acheter le bouquin
10 pages par jour me semble raisonnable, c'est vrai, mais j'ai dû accompagner la lecture de la fille d'une amie pendant ces vacances et j'ai réalisé ce que cela signifiait pour certains enfants : elle avait Vendredi ou la vie sauvage à lire, et je lui ai fait un programme d'environ 10 pages/jour... cela lui a pris 45 mn minimum chaque jour (elle est dyslexique et dyspraxique, a une lecture très lente) Sans mon "programme" et mon aide bi-hebdomadaire, elle n'en lisait pas le tiers.