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belote
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dyslexie - Dyslexie et  enseignement du français Empty Dyslexie et enseignement du français

par belote Lun 3 Nov - 23:04
Bonjour,

    Je voulais partager avec vous un cas de conscience et je souhaitais des conseils.
J'ai un élève de 5e qui est handicapé par une dyslexie très lourde (niveau de lecture et d'écriture : milieu de CP). Comme il a  un PAI et une notification de la MDPH, nous avons mis en place au sein de l'établissement des aménagements afin de l'aider au mieux dans ses apprentissages : photocopie de cours, secrétaire à tous les contrôles, évaluations orales, tiers-temps et j'en passe.  cafe Bref, j'ai parfois l'impression de travailler à sa place.

   Grâce à tous ces aménagement, cet élèves parvient à avoir pratiquement 14 de moyenne en français ! Je trouve cette situation ubuesque : il ne sait ni lire ni écrire mais a des notes beaucoup plus élevées que la plupart de ses camarades de classe.

   Je ne peux pas aller à l'encontre du PAI ; nous devons en effet nous conformer aux lois sur la prise en compte du handicap. Cependant, la situation me permet injuste voire intolérable et mon âme d'enseignante de français s'insurge face à de tels résultats. Que faire ?  titanic
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Normandyx
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par Normandyx Lun 3 Nov - 23:13
C'est un problème que j'ai déjà rencontré et jamais résolu, les PAI avec les dys lourds sont devenus si "aidants" qu'on ne sait plus qui travaille et qu'en diminuant sans cesse la dose pour adapter, on se retrouve avec des résultats dans les évaluations qui paraissent injustes vis à vis des autres élèves. Je serais curieux de connaître le devenir professionnel de ces élèves, ceux que j'ai connu et suivi et qui ont eu des aides un peu moindres ont voulu s'orienter vers du long et ont tous échoué au niveau bac techno, malgré les aides et tiers temps.
Quand je compare avec du sport, j'ai l'impression que c'est comme si on leur faisait faire le 100 m en raccourcissant à 50 et en les portant sur une partie du chemin...
ysabel
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Devin

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par ysabel Mar 4 Nov - 6:22
belote a écrit:Bonjour,

    Je voulais partager avec vous un cas de conscience et je souhaitais des conseils.
J'ai un élève de 5e qui est handicapé par une dyslexie très lourde (niveau de lecture et d'écriture : milieu de CP). Comme il a  un PAI et une notification de la MDPH, nous avons mis en place au sein de l'établissement des aménagements afin de l'aider au mieux dans ses apprentissages : photocopie de cours, secrétaire à tous les contrôles, évaluations orales, tiers-temps et j'en passe.  cafe Bref, j'ai parfois l'impression de travailler à sa place.

   Grâce à tous ces aménagement, cet élèves parvient à avoir pratiquement 14 de moyenne en français ! Je trouve cette situation ubuesque : il ne sait ni lire ni écrire mais a des notes beaucoup plus élevées que la plupart de ses camarades de classe.

   Je ne peux pas aller à l'encontre du PAI ; nous devons en effet nous conformer aux lois sur la prise en compte du handicap. Cependant, la situation me permet injuste voire intolérable et mon âme d'enseignante de français s'insurge face à de tels résultats. Que faire ?  titanic

Tu ne peux pas aller à l'encontre mais tu n'es pas obligé de bosser à sa place... Il va s'agir de le laisser plus autonome parce qu'après on va le retrouver au lycée !

_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante

« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
pmuller
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par pmuller Mar 4 Nov - 7:13
Je ne pense pas que cela dérange ses camarades : ils comprennent parfaitement que ce ne sont pas des notes réelles.

Et lui, comment se sent-il ? Parce que la discrimination ultra positive, c'est toujours de la discrimination !
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Aliceinwonderland
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par Aliceinwonderland Mar 4 Nov - 8:58
Je comprends ce que tu veux dire, moi aussi en tant qu'ortho et ex prof de français je trouve cela ubuesque. Et les bonnes notes ont un effet pervers quand même, je ne suis pas certaine que les élèves se rendent compte que ce ne sont pas de "vraies" notes, et en tout cas les parents croient clairement à l'impossible : l'an dernier une mère a eu beaucoup de mal à comprendre que la seconde générale était impensable (les parents finissent par avoir l'illusion que le PAI peut tout rattraper). Récemment j'ai reçu une mère qui apparemment a enfin compris que la seconde générale ça ne serait pas possible non plus (il est dans un collège privé) et je crois qu'elle commence à l'accepter mais elle croyait sérieusement il y a encore un an qu'il pourrait faire médecine.
Désormais je prends surtout des petits car je déteste les PAI, je pense qu'ils ont un effet pervers à plusieurs niveaux : ils donnent plein de travail aux profs pour pas grand chose (en fait pour faire plaisir au consumérisme des parents, car les enfants seraient plus à leur place et progresseraient mieux en UPI dys ou en SEGPA) ; l'élève travaille d'autant moins ; parents et élèves sont confortés dans l'illusion de leur toute puissance et la désillusion est d'autant plus cruelle ensuite. Par ailleurs tous les PAI collèges que j'ai eus en tant qu'ortho m'ont demandé un travail de bilan monstrueux (toujours pour pas grand chose), or j'ai observé que souvent ces enfants que j'ai pris au collège avaient été suivis trop tard (ils sont passés de classe en classe sans savoir lire) soit mal suivis (aucun enfant parmi ceux que j'ai suivis tôt, et même les plus sacrément cognés avec mémoire de travail déficitaire et multiples confusions visuelles et auditives, n'a jamais eu au final  un aussi mauvais niveau que certains PAI collège que j'ai suivis). La solution  à mon humble avis résiderait dans des classes spécifiques pour apprendre à lire avec PEC ortho intensive (à raison de 2 à 3 séances par semaine) quand ils sont encore dans la fenêtre (CP CE1) où on peut vraiment obtenir des résultats. Après je pense que c'est du temps (et de l'argent quand on pense aux AVS et ordinateurs) perdus pour tout le monde.
Bref, courage, je n'ai pas de solution si ce n'est que te conforter dans l'idée que ceci est bien ubuesque.

_________________
Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
abricotedapi
abricotedapi
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par abricotedapi Mar 4 Nov - 16:06
belote a écrit:(niveau de lecture et d'écriture : milieu de CP).
affraid

Même avec les aménagements, comment apprend-il ses leçons ? comment peut-il écrire une rédaction niveau 5e ? comment peut-il lire des oeuvres ? Les évaluations ne sont-elles pas trop simplifiées ? heu

Je ne sais pas comment t'aider mais je comprends ton désarroi.
Parmi mes élèves dyslexiques je vois bien des différences de niveau : avec les mêmes aménagements, certains ont de bonnes (voire très bonnes) notes et certains sont assez faibles. Du coup leurs notes ne sont pas vraiment mensongères. Les aménagements leur permettent de montrer ce qu'ils savent et savent faire sans être trop freinés par la lecture ou l'écriture. Ils ne font pas tout, si l'élève n'a pas travaillé ou pas compris il se plante. Et je n'ai pas l'impression de bosser à leur place.

Je trouve que ce qu'on te demande de faire est trop lourd et en plus ça n'aide pas l'élève, qui risque d'être bercé d'illusions pour la poursuite de ses études.

_________________
Spoiler:
Persephoneia
Persephoneia
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par Persephoneia Mar 4 Nov - 16:32
Ayant toujours eu des dys plus ou moins importants j'ai toujours mis un point d'honneur à ne pas trop leur mâcher le travail. Je suis d'accord avec Alice, cela donne une fausse image aux parents et cela conduit souvent à des aberrations dans le choix de l'orientation.
Si cela peut t'aider, voici ce que je propose aux élèves :
- Certains cours et les devoirs sont à trous, ils n'ont qu'à mettre les mots importants ou la réponse.
- La dictée est identique à celle du brevet.
- Pas de barème particulier et je peux dire en quatre ans que cela leur a toujours plu car ils se sentent moins privilégier.
- Pour les devoirs maisons, j'autorise qu'ils me rendent une copie dactylographiée.
- Pas de photocopies de cours, ils ont accès à un classeur type que je remplis au fur et à mesure des séances et ils peuvent emprunter un cours soit pour le photocopier soit pour le recopier chez eux.
- Et quand j'ai eu des élèves ayant un ordinateur en classe, j'avais une clé usb pour qu'ils travaillent sur les documents comme les autres...

Je me suis pris la tête dès ma première année, depuis je fais du tri dans les informations et dans les "obligations" qu'on me donne.

Courage, c'est une donnée qu'on ne nous apprend pas à traiter durant la formation. L'autoformation prend du temps et demande de ne pas vouloir être le sauveur du monde (expression d'un collègue)

_________________
2011-2021 : Contractuelle
2022-2023 : Stagiaire - Collège : 6/6/5/4 + 1h15 aller abi
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Normandyx
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par Normandyx Mar 4 Nov - 17:04
Aliceinwonderland a écrit:Je comprends ce que tu veux dire, moi aussi en tant qu'ortho et ex prof de français je trouve cela ubuesque. Et les bonnes notes ont un effet pervers quand même, je ne suis pas certaine que les élèves se rendent compte que ce ne sont pas de "vraies" notes, et en tout cas les parents croient clairement à l'impossible : l'an dernier une mère a eu beaucoup de mal à comprendre que la seconde générale était impensable (les parents finissent par avoir l'illusion que le PAI peut tout rattraper). Récemment j'ai reçu une mère qui apparemment a enfin compris que la seconde générale ça ne serait pas possible non plus (il est dans un collège privé) et je crois qu'elle commence à l'accepter mais elle croyait sérieusement il y a encore un an qu'il pourrait faire médecine.
Désormais je prends surtout des petits car je déteste les PAI, je pense qu'ils ont un effet pervers à plusieurs niveaux : ils donnent plein de travail aux profs pour pas grand chose (en fait pour faire plaisir au consumérisme des parents, car les enfants seraient plus à leur place et progresseraient mieux en UPI dys ou en SEGPA) ; l'élève travaille d'autant moins ; parents et élèves sont confortés dans l'illusion de leur toute puissance et la désillusion est d'autant plus cruelle ensuite. Par ailleurs tous les PAI collèges que j'ai eus en tant qu'ortho m'ont demandé un travail de bilan monstrueux (toujours pour pas grand chose), or j'ai observé que souvent ces enfants que j'ai pris au collège avaient été suivis trop tard (ils sont passés de classe en classe sans savoir lire) soit mal suivis (aucun enfant parmi ceux que j'ai suivis tôt, et même les plus sacrément cognés avec mémoire de travail déficitaire et multiples confusions visuelles et auditives, n'a jamais eu au final  un aussi mauvais niveau que certains PAI collège que j'ai suivis). La solution  à mon humble avis résiderait dans des classes spécifiques pour apprendre à lire avec PEC ortho intensive (à raison de 2 à 3 séances par semaine) quand ils sont encore dans la fenêtre (CP CE1) où on peut vraiment obtenir des résultats. Après je pense que c'est du temps (et de l'argent quand on pense aux AVS et ordinateurs) perdus pour tout le monde.
Bref, courage, je n'ai pas de solution si ce n'est que te conforter dans l'idée que ceci est bien ubuesque.

Même en étant sur la voie de sortie, ce genre de propos venant d'une spécialiste me conforte. Je me bagarre bagarrais avec des parents pour qu'ils acceptent au moins le bilan orthophonique, mes collègues de maternelle n'hésitent pas à tirer la sonnette d'alarme quand il y a de trop grosses difficultés d'expression ou de conscience phonologique, quand ils sont en CE1 je fais faisais le forcing, surtout vu les délais chez les orthophonistes dans mon secteur (liste d'attente d'un an) affraid
Je serais d'ailleurs curieux qu'on se penche sur l'origine de cet accroissement du nombre d'enfants ayant besoin d'une rééducation, outre un meilleur dépistage, je ne serais pas surpris de voir émerger d'autres causes. (et pourtant, je n'exerce pas en milieu défavorisé...
Adren
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Fidèle du forum

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par Adren Mar 4 Nov - 17:44
Surtout, surtout, pense à bien indiquer dans la remarque du bulletin qu'il s'agit d'un notation aménagée suite à PAI et donc impossible à mettre en relation avec le reste de la classe et le niveau réel de l'élève.
Je te conseille aussi de mettre deux notes sur les copies, la note avec le barème de la classe et la note adaptée. Il ne faut pas non plus leurrer l'élève et sa famille.
miss sophie
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Expert spécialisé

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par miss sophie Mar 4 Nov - 18:52
Adren a écrit:Surtout, surtout, pense à bien indiquer dans la remarque du bulletin qu'il s'agit d'un notation aménagée suite à PAI et donc impossible à mettre en relation avec le reste de la classe et le niveau réel de l'élève.
Je te conseille aussi de mettre deux notes sur les copies, la note avec le barème de la classe et la note adaptée. Il ne faut pas non plus leurrer l'élève et sa famille.

Indispensable en effet !
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Aliceinwonderland
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par Aliceinwonderland Mar 4 Nov - 19:15
Normandyx a écrit:

Même en étant sur la voie de sortie, ce genre de propos venant d'une spécialiste me conforte. Je me bagarre bagarrais avec des parents pour qu'ils acceptent au moins le bilan orthophonique, mes collègues de maternelle n'hésitent pas à tirer la sonnette d'alarme quand il y a de trop grosses difficultés d'expression ou de conscience phonologique, quand ils sont en CE1 je fais faisais le forcing, surtout vu les délais chez les orthophonistes dans mon secteur (liste d'attente d'un an) affraid
Je serais d'ailleurs curieux qu'on se penche sur l'origine de cet accroissement du nombre d'enfants ayant besoin d'une rééducation, outre un meilleur dépistage, je ne serais pas surpris de voir émerger d'autres causes. (et pourtant, je n'exerce pas en milieu défavorisé...
Je ne suis pas forcément représentative (du fait de la double casquette prof). Cela dit ces derniers temps sur le forum d'orthos que je fréquente je constate beaucoup d'ironie et de lassitude concernant les PAI, le fait que c'est affreusement chronophage, que ça rend les parents consommateurs, pour des résultats au final décevants (beaucoup soulignent que malgré tout leurs patients ratent finalement massivement brevet et bac). Et on voit même apparaître un certain effarement chez des médecins d'unités spécialisées  (des neurologues souvent) qui s'étonnent que les écoles ne bronchent plus, fassent passer des cas pathos non lecteurs avec de bonnes notes (mais certaines écoles n'osent tout simplement plus rien dire je crois)... Il faudrait que quelqu'un dise que le roi est nu à un moment. J'essaie parfois de le faire, à mon humble niveau. Et moi aussi j'avais pensé à la comparaison avec le sport, je trouve qu'elle est assez parlante.

Concernant l'accroissement des cas, je pense que le fait de laisser passer des élèves non lecteurs de classe en classe crée indéniablement de la pathologie quand il n'y en avait pas parfois. Et plus un secteur devient "bouché", plus les enfants sont pris tard, plus ils sont pris tard, moins ils récupèrent correctement...C'est le serpent qui se mord la queue.

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Ronin
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par Ronin Mar 4 Nov - 20:04
On est passé d'un extrême à l'autre, de ne rien faire pour les -dys à trop leur faciliter la tâche. Et derrière le politiquement correct cher à l'EN a fait le reste, les assos de parents ayant obtenu gain de cause avec la loi de 2005. Mais on en a déjà longuement parlé.

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belote
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par belote Mar 4 Nov - 21:12
ysabel a écrit:

Tu ne peux pas aller à l'encontre mais tu n'es pas obligé de bosser à sa place... Il va s'agir de le laisser plus autonome parce qu'après on va le retrouver au lycée !

Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le nécessaire apprentissage de l'autonomie. J'oblige cet élève a écrire ce qu'il peut mais le moindre mot de cinq lettres lui prend près d'une minute pour être écrit. C'est de plus illisible et incompréhensible. Je suis à la fois coincée entre la nécessité de l'aider (sinon je vais le perdre totalement) et le constat de mon inutilité. Il est vrai que les parents ont l'impression que c'est super : ils ne se rendent pas encore compte que ce n'est que de la poudre aux yeux. Nous, nous savons bien que c'est de l'esbroufe.
Sans vouloir jouer les Cassandre, le nombre d'élèves envoyés en LEGT sans les acquis fondamentaux ne va aller qu'en augmentant. Avec la disparition progressive du redoublement, comment le dirait mon chef, "il faut bien que quelqu'un récupère les élèves dont les lycées pro ne veulent pas... les lycées généraux s'en occuperont très bien" (sic).
belote
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par belote Mar 4 Nov - 21:26
pmuller : malgré ce que veulent bien nous faire croire nos politiques, nos élèves fonctionnent "à la note". De bons résultats sont synonymes de réussite, même si les chiffres sont aussi trafiqués que lors d'une élection russe.

Aliceinwonderland : je m'inquiète avec toi du nombre très inquiétant d'élèves dont le profil est de plus en plus difficile à gérer en classe. Les PAI se multiplient, les AVS aussi (malheureusement, pas les chaises dans ma salle de classe...). La débauche de moyens utilisés pour une scolarisation "en classe ordinaire" conduit à un effritement de l'équité scolaire. On individualise tellement les parcours que les élèves n'ont plus de repères. La norme, c'est qu'il n'y a plus de norme Rolling Eyes  Ton avis d'ortho est fort intéressant. Merci.

abricotedapri : sa mère lui lit les livres que je donne en LC tous les soirs. Et pour les rédactions, généralement je fais la secrétaire. Je lui donne les mêmes devoirs que les autres mais un adulte doit absolument être près de lui pour rédiger pour lui. Autant te dire que je ne fais que des dictées à trous pour lui. Même son nom lui prend une à deux minutes à écrire... affraid

Persephoneia et Adren : merci de tous vos conseils, j'en prends bonne note.

Normandyx, Ronin : je pense que nous pourrions discuter du problème de la "prise en charge de l'élève dans sa diversité" (oui, notre projet d'établissement est bien ronflant) et de la prise en compte du handicap pendant des heures sans parvenir à une solution. Le système tel qu'il est fait est quand même sacrément mal fichu. Et la pression des parents ne va aller qu'en s'accentuant car chéribibi mérite ce qu'il y a de mieux, c'est à dire des bonnes notes même si les difficultés sont criantes cafe cafe
Diclonia
Diclonia
Expert

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par Diclonia Sam 8 Nov - 9:45
Adren a écrit:Surtout, surtout, pense à bien indiquer dans la remarque du bulletin qu'il s'agit d'un notation aménagée suite à PAI et donc impossible à mettre en relation avec le reste de la classe et le niveau réel de l'élève.
Je te conseille aussi de mettre deux notes sur les copies, la note avec le barème de la classe et la note adaptée. Il ne faut pas non plus leurrer l'élève et sa famille.
C'est ce que j'allais dire...

Tu peux aussi, une fois par semestre ou trimestre, faire faire une évaluation sans aménagement, qui permettrait aux parents de situer l'élève par rapport au reste de la classe. A voir...
F.Lemoine
F.Lemoine
Érudit

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par F.Lemoine Sam 8 Nov - 11:49
Je vais mettre mon grain de sel. Je ne comprends pas bien cette obsession à vouloir qu'un dys-soit pénalisé par son handicap (car c'en est bien un). J'ai une élève intelligente, bosseuse mais elle ne peut pas écrire et à peine lire (dyslexie très lourde). Pourquoi est-ce que je m'acharnerais à lui donner de mauvaises notes, en ciblant mes évaluations justement sur ce qu'elle ne peut pas faire ? Elle a déjà une image assez dévalorisée d'elle-même.
Je rappelle en passant que la liste des "dyslexiques célèbres" (d'après l'association apedys) est plus que stupéfiante : http://www.apedys.org/dyslexie/article.php?sid=75
Mes aménagements sont : en classe, essentiellement, écoute et participation à l'oral (écrire lui prend 4 fois plus de temps que les autres, pour un résultat plus que médiocre : je ne vois pas l'intérêt) ; envoi des cours ou des corrigés par mél ; exercices faits à la maison sur ordi, avec l'aide de maman (un ordi n'est pas un outil magique : il faut savoir écrire pour s'en servir) ; évaluation essentiellement orale. S'il y a des exercices d'écriture en classe, je sers de secrétaire.
Et ça ne me dérange pas si elle a 13 ou 14 de moyenne : c'est mérité.
Je rappelle qu'il existe des outils gratuits et formidablement utile, qui servent à ces élèves à entendre et donc à pouvoir mémoriser ce qui est à apprendre (ils ont souvent compensé leur handicap par une très grande mémoire) : par exemple le logiciel Balaboka, à installer, et le site http://voxygen.fr/fr qui ne nécessite aucune installation et qui propose en plus une liste de voix parfois amusantes.
A l'inverse, le logiciel Dragon (utilisé de plus en plus par les médecins pour dicter leur courrier - économie de secrétariat- ou par les inspecteurs pour dicter leurs rapports assassins Very Happy ) permet de dicter à l'ordinateur. Mais la mise en route est beaucoup plus délicate : pour qu'il reconnaisse la voix de l'utilisateur, il y a un paramétrage assez long, qui nécessite la lecture d'un chapitre de Jules Verne, ce qui évidemment coince pour les dyslexiques. En plus, il est payant.
D'autre part, il existe des bibliothèques sonores qui envoient les enregistrements de livres aux élèves. Voici celle de mon département : http://bs.evreux.free.fr/catalog.htm. Regardez le catalogue. Je donne chaque année une liste de livres dans laquelle il faut choisir au moins un à lire par mois : si le livre choisi par l'élève ne figure pas dans la bibliothèque sonore, ils l'enregistrent, dans un délai tout-à-fait raisonnable.
Je terminerai par des exemples concrets qui m'incitent à continuer mes évaluations adaptées.
Hier, l'élève en question a passé (à l'oral donc), un contrôle sur Dix Petits Nègres, qu'elle a écouté (6 h. d'écoute) : 20 / 20.
Je fais apprendre aussi systématiquement du vocabulaire ( à la fin de l'année, il y a environ 70 mots à connaître, avec leurs définitions). A la fin de l'année dernière, contrôle sur ces 70 mots : je ne me souviens plus de la note exacte, mais c'était entre 15 et 20. Quand elle essayait d'écrire, ça donnait des choses absolument illisibles (mots mal segmentés).
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Aliceinwonderland
Neoprof expérimenté

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par Aliceinwonderland Sam 8 Nov - 12:40
J'ai la flemme de me répéter car cette liste avait déjà été donnée et j'avais déjà répondu ; parmi les gens étiquetés dyslexiques sur cette liste beaucoup ne seraient plus diagnostiqués comme tels aujourd'hui.
Autrefois dès qu'un enfant avait plus de difficultés à apprendre à lire et les fameux signes (lenteur extrême, confusions visuelles et sourdes sonores, inversions) on les étiquetait directement. Ce qui ne les empêchait pas parfois au final d'apprendre à lire correctement. Aujourd'hui on a fait le choix depuis 2005 je crois de considérer qu'il s'agit d'un handicap, mais je trouve cela extrêmement dangereux et contestable quand on voit d'une part que certains enfants avec les fameux symptômes peuvent devenir des lecteurs normaux avec un bon suivi, d'autre part qu'un certain nombre d'enfants se retrouvent avec un diagnostic car ils sont à -de 2 écarts type, mais ont peut-être simplement appris trop tard, ou avec de mauvaises méthodes. Sachant que cette règle des -2ET a été instaurée parce que certains médecins voyaient arriver en centre réf des enfants qui avaient eu l'étiquette dys toute leur scolarité alors qu'ils se situaient finalement dans la norme. C'est très complexe car en fait on n'a encore aucun moyen d'avoir une preuve réelle d'un déficit neurologique. On met en quelque sorte tout le monde dans le même sac.

Concernant le fait de ne pas décourager l'élève etc, certes une mauvaise note n'aurait pas grand sesns pour ton élève, mais comme je l'ai déjà dit plus haut, ne serait-elle pas plus à l'aise dans une classe UPI dys où elle finirait peut-être par apprendre à lire des petits textes adaptés à son niveau et à transcrire au moins des choses simples? même si tu as raison d'utiliser des supports audio pour l'initier à la lecture, évidemment.

Et jusqu'à quand la garde-t-on dans le système? On la met en seconde générale? On l'envoie à la fac? A partir de quand on accepte le fait qu'elle n'a pas les mêmes capacités ?

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F.Lemoine
F.Lemoine
Érudit

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par F.Lemoine Sam 8 Nov - 14:13
Pour ce qui est de cette liste, elle vaut ce qu'elle vaut, ce n'est le problème (apparemment, on peut ajouter Michael Schumacher, mais lui, il  fréquente vraiment trop les ordis pour pouvoir progresser pingouin) .
Pour ce qui est de mon élève, c'est incroyable ce que tu dis : tu ne l'as jamais vue et tu diagnostiques un mauvais apprentissage. Je suis dans le même collège depuis plus de 20 ans. Je connais les instits, j'ai beaucoup d'élèves qui ont eu les mêmes qu'elle.
J'ai lu l'ouvrage de Colette Ouzilou et mon expérience sur le terrain rejoint son diagnostic. J'affirme que cette élève est une vraie dyslexique, handicapée. Je peux le faire car j'en ai en tout et pour tout rencontré sans doute moins de 5 en 20 ans.
Pour ce qui concerne sa présence dans mon collège, c'est un droit, je ne suis pas législateur. Pour ce qui concerne son orientation, c'est à l'institution de régler cela.
Je ne parle que de ce qui ressort de ma compétence.
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zinzinule
Niveau 8

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par zinzinule Sam 8 Nov - 14:46
Je mets mon grain de sel aussi ! Oui, un dyslexique reconnu comme tel par un centre du langage et par le MDPH peut s'inscrire à la fac par la suite, même s'il ne sait pas écrire. Et oui, il peut réussir, au prix d'un certain acharnement, autant contre le handicap lui-même que contre le "système". J'ai un ami qui a décroché un poste de physicien astronome après avoir fait toute sa scolarité avec des aides telles que F. Lemoine les a décrites...Il ne rencontre pas de difficultés professionnelles particulières aujourd'hui : son handicap est connu et compensé par les collègues, et lui les compense dans d'autres problèmes qu'eux rencontrent et qu'il n'a pas.
Je ne dis pas qu'ils y arriveront tous, ces dyslexiques rencontrés dans les classes, mais a-t-on le droit de décréter que les études et la réussite ne sont pas faites pour eux ?
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Aliceinwonderland
Neoprof expérimenté

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par Aliceinwonderland Sam 8 Nov - 16:07
Relis mon message, je ne diagnostique pas un mauvais apprentissage, je ne me permettrais pas. Je ne l'ai pas bilantée, je n'ai pas d'opinion sur la question. Au contraire vu ce que tu décris il y a de fortes chances pour qu'elle ait le profil d'une dyslexie particulièrement sévère. Je me demande simplement si elle ne serait pas plus à sa place en UPI dys.

Le profil de ton ami Zinzinule est peut-être exceptionnel mais je me demande si le fait de vouloir absolument faire passer au forceps tous ces cas dans le système scolaire classique ne contribue pas à son délitement. Et ayant un père chercheur en physique qui se plaint qu'il voit apparaître dans certaines thèses qu'il relit des fautes d'orthographe/grammaire qu'il ne voyait pas auparavant, et qui se plaignait de la baisse de niveau de ses élèves quand il enseignait encore la physique dans une des écoles d'ingénieur les plus réputées de France, je ne suis pas certaine que l'on s'oriente vers la bonne solution.

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lisontine
lisontine
Habitué du forum

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par lisontine Sam 1 Oct - 15:31
Je remonte le poste car j'ai cette année en 6e un élève dyslexique qui ne lit pas trop mal mais dont l'écriture est illisible. La MDPH a refusé une AVS demandée par la famille et le médecin scolaire s'est contenté d'un PAP "classique" et a refusé l'ordinateur.
Seulement il est dans une classe de 30 et moi je ne sais pas comment l'aider lors des exercices d'écriture.
Ce n'est pas la première fois que j'ai un élève dys mais soit ils avaient des AVS, soit leur écriture était lisible et je ne notais pas l'orthographe, soit je pouvais servir de secrétaire car la classe était moins chargée. Mais là, je me sens démunie. Avez-vous des idées ?
RogerMartin
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par RogerMartin Sam 1 Oct - 15:46
Demander au médecin scolaire de te prescrire des lunettes permettant de déchiffrer les copies ? Je ne plaisante qu'à moitié, hélas. Ces situations ingérables sont la somme de petits accommodements, et l'enseignant est trop souvent le dernier levier.

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elisa18
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par elisa18 Sam 1 Oct - 15:50
Autorise-lui l'ordinateur! A la maison pour recopier, ou celui de la salle si tu ne t'en sers pas! Le médecin scolaire a trouvé que l'ordinateur proposé par le neuropsy était une bonne chose pour mon fils: une fois qu'il aura appris à s'en servir (= quand j'aurai payé l'ergothérapeute), vous pourrez lui donner un en classe (= vous lui achèterez un ordi!) Ca évite à l'EN de le payer!!!!!!
Anarore
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par Anarore Sam 1 Oct - 16:35
Se servir de l'AP pour le faire écrire avec des cahiers de remédiation, pour le reste autoriser les devoirs à la maison à l'ordi. Faire un contrôle pour lui où il faut écrire le moins possible (genre qcm pour la langue et l'étude de texte). Par contre pour l'expression écrite, j'avoue que c'est compliqué de trouver un dérivé... si ce n'est lui demander moins de lignes, et des lettres bien formées suite au travail de remédiation.

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C'est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d'un peu se respirer le coeur, et d'un peu se goûter, au bord des lèvres, l'âme!" - Cyrano de Bergerac
lisontine
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par lisontine Sam 1 Oct - 18:15
Le problème c'est qu'il ne me semble pas à l'aise avec l'ordi. Anarore, qu'est-ce que tu appelles des cahiers de remédiation ? En AP, nous avons fait acheter le cahier d'activités Apprendre à rédiger. Et même avec les exercices où il y a peu à écrire il est illisible. Heureusement c'est une heure en classe dédoublée donc j'ai plus de temps à lui consacrer. Mais il ne sait même pas faire les majuscules.
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