- Mezzo voceNiveau 9
Bonsoir,
Je me permets d'ouvrir un nouveau fil afin d'être de nouveau conseillée. Un élève de 4ème pose de véritables soucis à toute l'équipe pédagogique: il prend souvent la parole sans lever le doigt chez moi; ailleurs, on me dit qu'en prime il se retourne, répond à des voisins en cours, etc. Son carnet est tartiné (des croix sur plusieurs pages). L'élève a donc été convoqué avec sa mère par le PP. L'entretien s'est mal passé: l'élève a fini par pleurer, notamment en soufflant que moi, tout particulièrement, je ne l'aimais pas (et que j'avais dit qu'il était nul...). La maman ne défend pas l'élève, mais a signifié que c'était peut-être un problème de "personne" (bref, elle a suggéré que j'avais son enfant dans le pif). Je lui ai expliqué posément que son enfant, en l'occurrence, s'était peut-être braqué, mais qu'en aucun cas cela était réciproque, l'ai rassurée et ai remis l'accent sur le fait que si son enfant ne se faisait pas remarquer dans le mauvais sens du terme, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Comment auriez-vous réagi à ma place?
Je me permets d'ouvrir un nouveau fil afin d'être de nouveau conseillée. Un élève de 4ème pose de véritables soucis à toute l'équipe pédagogique: il prend souvent la parole sans lever le doigt chez moi; ailleurs, on me dit qu'en prime il se retourne, répond à des voisins en cours, etc. Son carnet est tartiné (des croix sur plusieurs pages). L'élève a donc été convoqué avec sa mère par le PP. L'entretien s'est mal passé: l'élève a fini par pleurer, notamment en soufflant que moi, tout particulièrement, je ne l'aimais pas (et que j'avais dit qu'il était nul...). La maman ne défend pas l'élève, mais a signifié que c'était peut-être un problème de "personne" (bref, elle a suggéré que j'avais son enfant dans le pif). Je lui ai expliqué posément que son enfant, en l'occurrence, s'était peut-être braqué, mais qu'en aucun cas cela était réciproque, l'ai rassurée et ai remis l'accent sur le fait que si son enfant ne se faisait pas remarquer dans le mauvais sens du terme, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Comment auriez-vous réagi à ma place?
- JPhMMDemi-dieu
Je lui aurais répondu que si c'était vraiment un problème de personne, cela n'expliquerait pas pourquoi il pose des soucis à toute l'équipe pédagogique.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- NitaEmpereur
Comme toi.
Et j'aurais ajouté que cela me paraissait peu probable puisque son comportement était inadmissible dans les autres cours : en tout état de cause, si une personne a un problème, c'est son fils.
Et j'aurais ajouté que cela me paraissait peu probable puisque son comportement était inadmissible dans les autres cours : en tout état de cause, si une personne a un problème, c'est son fils.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- Mezzo voceNiveau 9
Cripure a écrit:Je n'y penserais déjà plus.
C'est aussi ce que me signale mon cher et tendre... Mais je n'ai pas encore le recul.
- Mezzo voceNiveau 9
Bon, vous me rassurez. Merci pour vos réponses. L'élève en question s'est permis de dire que j'étais plus sévère que les autres enseignants qui, eux, le laissaient parler sans lever le doigt (ce dont je doute fort).
- SambreNiveau 9
Tu as bien fait. C'est toujours plus facile de dire "le prof ne m'aime pô" plutôt que de réfléchir à son comportement perturbateur...
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2016-2017: TZR, 3 classes de 4e, 1 classe de 3e
2015-2016: TZR, 1 classe de 6e, 1 classe de 4e, 1 classe de 3e
2014-2015: Stagiaire (2 classes de 4e)
2008-2014: l'Age d'Or
- NormandyxNeoprof expérimenté
JPhMM a écrit:Je lui aurais répondu que si c'était vraiment un problème de personne, cela n'expliquerait pas pourquoi il pose des soucis à toute l'équipe pédagogique.
ou peut être que dans ce cas, le problème vient de la petite personne qui se croit tout permis et emmerde* toute l'équipe...
trouver un synonyme ou une jolie expression qui fait pro de la pédago et formuler cela sous forme de question à laquelle il n'est pas décemment possible de répondre dans le sens inverse de celui souhaité
- Thalia de GMédiateur
Crois-en mon expérience, elle risque de dire la même chose à tous les profs. Du vécu : les parents voulaient rencontrer tous les membres de l'équipe pour lui signifier qu'ils ne comprenaient pas Marie-Céleste. Nous avons fini par en rire.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- Mezzo voceNiveau 9
Voilà, c'est l'idée: Messire est "ainsi", m'a-t-elle dit, "même avec nous". Donc je dois manquer de tolérance. Du coup, nous nous rencontrons à la rentrée.
- roxanneOracle
Je te copie ce que j'avais écrit sur un autre post. A méditer !
"
Il y a deux ans , j'avais un élève en 6e, que je vais appeler Y. C'est un gamin, rêveur, en difficultés à l'écrit, écriture désastreuse d'ailleurs, qui par ailleurs ne fait pas grand chose. Je rencontre les parents, et rapidement, le père me rentre dedans sur le thème " mon fils est braqué contre vous, il n'aime plus le français, les devoirs sont en train de devenir une horreur, vous ne savez pas le prendre...", bref, pas vraiment de remise en question de son fils (qui je l'ai compris par la suite) passe beaucoup de temps sur les jeux. J'arrive à dialoguer un peu mais ressors assez agacée. L'année se passe cahin-caha, le gamin progresse un peu, se révèle en poésie et finit sur une moyenne juste correcte. L'année suivante, je l'ai de nouveau, il est plus souriant, fait quelques efforts en écriture mais ça reste bien terne, je revois les parents plus objectifs me semble-t-il. Cette année, Y est en 4e avec une autre prof, mde X. Ce matin, (alors que nous sortions harassées de la consultation), la PP de Y nous tombe dessus à mde X et moi. Elle a vu les parents de Y qui lu ont demandé que je parle à ma collègue pour lui dire les progrès de Y, car il est en train de se braquer, ça ne passe pas avec elle..Quant à moi, ils n'ont pas "tari d'éloges à mon sujet"! C'est assez comique, ils resservent le même speech, et moi je deviens la super prof. qui a su le prendre et le faire progresser!"
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Il y a deux ans , j'avais un élève en 6e, que je vais appeler Y. C'est un gamin, rêveur, en difficultés à l'écrit, écriture désastreuse d'ailleurs, qui par ailleurs ne fait pas grand chose. Je rencontre les parents, et rapidement, le père me rentre dedans sur le thème " mon fils est braqué contre vous, il n'aime plus le français, les devoirs sont en train de devenir une horreur, vous ne savez pas le prendre...", bref, pas vraiment de remise en question de son fils (qui je l'ai compris par la suite) passe beaucoup de temps sur les jeux. J'arrive à dialoguer un peu mais ressors assez agacée. L'année se passe cahin-caha, le gamin progresse un peu, se révèle en poésie et finit sur une moyenne juste correcte. L'année suivante, je l'ai de nouveau, il est plus souriant, fait quelques efforts en écriture mais ça reste bien terne, je revois les parents plus objectifs me semble-t-il. Cette année, Y est en 4e avec une autre prof, mde X. Ce matin, (alors que nous sortions harassées de la consultation), la PP de Y nous tombe dessus à mde X et moi. Elle a vu les parents de Y qui lu ont demandé que je parle à ma collègue pour lui dire les progrès de Y, car il est en train de se braquer, ça ne passe pas avec elle..Quant à moi, ils n'ont pas "tari d'éloges à mon sujet"! C'est assez comique, ils resservent le même speech, et moi je deviens la super prof. qui a su le prendre et le faire progresser!"
- NormandyxNeoprof expérimenté
On dirait que depuis quelques années, on valorise tellement la petite personne et la personnalité en devenir qu'il devient impossible qu'ils tirent quelque chose de l'école, en matière de vêtement, les gens qui n'entrent pas dans les standards du prêt à porter vont vers le sur mesure, peut être qu'il faudra qu'ils envisagent le précepteur...
- gaisouNiveau 8
Le chantage affectif "madame, si je me comporte mal, c'est parce que vous ne m'aimez pas!", c'est d'un classique...Ce à quoi je réponds aux parents et à l'enfant: "Effectivement je n'aime pas votre enfant". Regards choqués et outrés. Et moi de continuer: "Je n'aime pas votre enfant car je n'ai pas à l'aimer tout simplement. Aimer relève du contexte familial ou amoureux. Je ne suis ni son père, ni sa mère, ni sa grand-mère, ni sa tante, ni son amoureuse, ni même son chien. C'est votre rôle de parents de l'aimer et de le chérir, pas le mien! La mission qui m'a été confiée est de lui enseigner toutes les connaissances nécessaires à la bonne poursuite de ses études, de développer son goût pour la littérature et les arts, de lui faire gagner en esprit critique, de l'aider à construire sa propre culture... mais pas de l'aimer. Je peux, à la rigueur, apprécier et valoriser l'attitude d'un élève face au travail et à l'effort. D'ailleurs, comme il m'est humainement impossible d'aimer tous mes élèves sans exception, le fait de n'en aimer aucun leur assure de ma part une totale objectivité et la même égalité de traitement pour tous. Je n'aime donc pas votre enfant, ce qui importe peu, comme je l'ai expliqué; mais dans le cas présent je n'apprécie pas l'attitude qu'il adopte en classe car je l'estime peu propice à sa réussite scolaire. Voilà pourquoi je tenais aujourd'hui à vous rencontrer, blablabla..". J'ai tenu ce discours en début de carrière à deux élèves qui pensaient m'embêter en me disant qu'elles ne m'aimaient pas car je ne les aimais pas. Après l'avoir entendu, elles ont radicalement changé d'attitude et se sont mises au travail. :malmaisbien:
- Mezzo voceNiveau 9
roxanne a écrit:Je te copie ce que j'avais écrit sur un autre post. A méditer !
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Il y a deux ans , j'avais un élève en 6e, que je vais appeler Y. C'est un gamin, rêveur, en difficultés à l'écrit, écriture désastreuse d'ailleurs, qui par ailleurs ne fait pas grand chose. Je rencontre les parents, et rapidement, le père me rentre dedans sur le thème " mon fils est braqué contre vous, il n'aime plus le français, les devoirs sont en train de devenir une horreur, vous ne savez pas le prendre...", bref, pas vraiment de remise en question de son fils (qui je l'ai compris par la suite) passe beaucoup de temps sur les jeux. J'arrive à dialoguer un peu mais ressors assez agacée. L'année se passe cahin-caha, le gamin progresse un peu, se révèle en poésie et finit sur une moyenne juste correcte. L'année suivante, je l'ai de nouveau, il est plus souriant, fait quelques efforts en écriture mais ça reste bien terne, je revois les parents plus objectifs me semble-t-il. Cette année, Y est en 4e avec une autre prof, mde X. Ce matin, (alors que nous sortions harassées de la consultation), la PP de Y nous tombe dessus à mde X et moi. Elle a vu les parents de Y qui lu ont demandé que je parle à ma collègue pour lui dire les progrès de Y, car il est en train de se braquer, ça ne passe pas avec elle..Quant à moi, ils n'ont pas "tari d'éloges à mon sujet"! C'est assez comique, ils resservent le même speech, et moi je deviens la super prof. qui a su le prendre et le faire progresser!"
Merci pour ce témoignage.
- Mezzo voceNiveau 9
gaisou a écrit:Le chantage affectif "madame, si je me comporte mal, c'est parce que vous ne m'aimez pas!", c'est d'un classique...Ce à quoi je réponds aux parents et à l'enfant: "Effectivement je n'aime pas votre enfant". Regards choqués et outrés. Et moi de continuer: "Je n'aime pas votre enfant car je n'ai pas à l'aimer tout simplement. Aimer relève du contexte familial ou amoureux. Je ne suis ni son père, ni sa mère, ni sa grand-mère, ni sa tante, ni son amoureuse, ni même son chien. C'est votre rôle de parents de l'aimer et de le chérir, pas le mien! La mission qui m'a été confiée est de lui enseigner toutes les connaissances nécessaires à la bonne poursuite de ses études, de développer son goût pour la littérature et les arts, de lui faire gagner en esprit critique, de l'aider à construire sa propre culture... mais pas de l'aimer. Je peux, à la rigueur, apprécier et valoriser l'attitude d'un élève face au travail et à l'effort. D'ailleurs, comme il m'est humainement impossible d'aimer tous mes élèves sans exception, le fait de n'en aimer aucun leur assure de ma part une totale objectivité et la même égalité de traitement pour tous. Je n'aime donc pas votre enfant, ce qui importe peu, comme je l'ai expliqué; mais dans le cas présent je n'apprécie pas l'attitude qu'il adopte en classe car je l'estime peu propice à sa réussite scolaire. Voilà pourquoi je tenais aujourd'hui à vous rencontrer, blablabla..". J'ai tenu ce discours en début de carrière à deux élèves qui pensaient m'embêter en me disant qu'elles ne m'aimaient pas car je ne les aimais pas. Après l'avoir entendu, elles ont radicalement changé d'attitude et se sont mises au travail. :malmaisbien:
Magnifique argumentation que je vais m'empresser d'intégrer pour mon prochain rendez-vous.
- NormandyxNeoprof expérimenté
à un père qui me reprochait de ne pas suffisamment aimer son fils et qui me poussait un peu à bout dans un rendez vous, et qui malgré une argumentation proche remettait cela sur le manque d'amour réciproque entre son fils et moi, j'ai fini par répondre "vous confondez pédagogue et pédophile", mon directeur m'avait demandé d'être plus "diplomate", mais après, l'autre crétin ne m'a plus cassé les
pieds. :lol:
mais c'était il y a longtemps, aujourd'hui je pense que cela passerait mal
pieds. :lol:
mais c'était il y a longtemps, aujourd'hui je pense que cela passerait mal
- HélipsProphète
Noramdyx et gaisou : joli ! Bon, je me servirais plutôt de l'argumentaire de gaisou si j'étais Mezzo Voce
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- Sub RosaNiveau 6
A chaque fois que je reçois un parent, j'essaie de placer au début de l'entretien le plus hypocritement possible un " j'aime beaucoup votre enfant" et après j'enchaîne avec les critiques.
J'ai remarqué que ça passait pédagogiquement mieux grâce à cette phrase magique que je ne pense pas toujours
J'ai remarqué que ça passait pédagogiquement mieux grâce à cette phrase magique que je ne pense pas toujours
- pmullerHabitué du forum
La question de personne, il y a même un délégué élève qui me l'a faite un jour. En disant parler au nom de la classe. En fait, après, plusieurs élèves sont venus s'excuser en disant qu'eux ne pensaient pas cela du tout.
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