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- Guillaume le GrandFidèle du forum
Bonsoir,
Un article intéressant que je viens de trouver sur Prospective urbaine, qui remet en cause un certain nombre de thèses exposées par Christophe Guilluy dans ses ouvrages, désormais largement médiatisés (et repris dans le discours politique).
http://prospectiveurbaine.fr/populisme-geographique-france-peripherique-guilluy/
Un article intéressant que je viens de trouver sur Prospective urbaine, qui remet en cause un certain nombre de thèses exposées par Christophe Guilluy dans ses ouvrages, désormais largement médiatisés (et repris dans le discours politique).
http://prospectiveurbaine.fr/populisme-geographique-france-peripherique-guilluy/
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''C'est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde''. Boris Vian
''Nous n'acceptons pas de vérité promulguée : nous la faisons nôtre d'abord par l'étude et par la discussion et nous apprenons à rejeter l'erreur, fut-elle mille fois estampillée et patentée. Que de fois, en effet, le peuple ignorant a-t-il dû reconnaître que ses savants éducateurs n'avaient d'autre science à lui enseigner que celle de marcher paisiblement et joyeusement à l'abattoir, comme ce boeuf des fêtes que l'on couronne de guirlandes en papier doré." Elisée Reclus
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Merci !
- BalthamosDoyen
Merci beaucoup.
Je suis justement en train d'explorer ces questions en ce moment, on peut dire que ton partage tombe à pique
Je suis justement en train d'explorer ces questions en ce moment, on peut dire que ton partage tombe à pique
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- Spoiler:
- User17706Bon génie
balthamos a écrit: ton partage tombe à pique
Surtout pour une question qui tient autant à cœur !
(Je marche sur les plates-bandes de Fesseur Pro ─ pas pu m'empêcher. Si c'est gênant la prochaine fois je me tiendrai à carreau.)
- Guillaume le GrandFidèle du forum
ahh je l'avais loupé! Une émission de France Culture avec Michel Lussault, justement sur cette notion de ''fracture'' en géo
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''C'est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde''. Boris Vian
''Nous n'acceptons pas de vérité promulguée : nous la faisons nôtre d'abord par l'étude et par la discussion et nous apprenons à rejeter l'erreur, fut-elle mille fois estampillée et patentée. Que de fois, en effet, le peuple ignorant a-t-il dû reconnaître que ses savants éducateurs n'avaient d'autre science à lui enseigner que celle de marcher paisiblement et joyeusement à l'abattoir, comme ce boeuf des fêtes que l'on couronne de guirlandes en papier doré." Elisée Reclus
- wanaxFidèle du forum
PauvreYorick a écrit:balthamos a écrit: ton partage tombe à pique
Surtout pour une question qui tient autant à cœur !
(Je marche sur les plates-bandes de Fesseur Pro ─ pas pu m'empêcher. Si c'est gênant la prochaine fois je me tiendrai à carreau.)
Quand tu me parles sur ce ton, quand tu m'espinches comme si j'étais un scélérat, et bien tu me fends le cœur !
- CathEnchanteur
Je ne sais pas.
Je ne suis pas géographe, mon "ressenti" est celui d'un habitant lambda de ces fameuses zones. Et tout ce que Guilly décrit, c'est ce que j'ai constaté depuis 25 ans, sans savoir le mettre en mots.
Je ne trouve pas cet article très convaincant (je l'ai lu très vite, je le reconnais) comme dans ce passage par exemple : "l’avenir positif de ces territoires ne passera pas par une forme de repli sur soi. Si – comme d’ailleurs il le démontre avec raison – leur fragilité résulte d’une exclusion de la métropolisation, il fait peu de doute que leur renouveau passera par l’intégration à cette dynamique. (ah bon ? comment ? pourquoi ne l'ont-ils pas fait avant, ça semble si simple ?) Autrement dit, c’est bien le renforcement des relations entre les territoires qui favorisera leur égalité plutôt que leur isolement. De leur interterritorialité selon la notion chère à Martin Vanier et Philippe Estèbe. Et ces relations seront d’autant plus faciles à établir que ces territoires périphériques sauront faire valoir leurs spécificités (mais ces territoires n'ont justement aucune spécificité ni rien de particulier à proposer, sinon ils n'auraient pas été ainsi relégués à la périphérie de la mondialisation...C'est de leur faute, on dirait, ils "n'ont pas su", jusqu'à présent) et donc leurs contributions propres à la métropolisation, ce que la montée en importance des questions environnementales et de ressources (qu'est-ce que ça vient faire là-dedans ? ) devrait faciliter."
Ou encore : "Que l’on songe au courant des « nouvelles ruralités », au référentiel en cours de constitution de l’égalité des territoires (alors ça, tout de suite ça me convainc : écrivons noir sur blanc l'égalité entre les territoires, ça va tout changer) et tout simplement aux nombreuses initiatives locales qui vont dans ce sens portées par les habitants eux-mêmes."
Ou encore, et j'arrête là : "La recomposition territoriale en cours pourrait également déboucher sur l’établissement de nouveaux régimes de lien, d’articulation, de péréquation, de compensation et de solidarité favorables aux territoires les plus fragiles." (allusion au nouveau découpage des régions, je suppose, celui dans lequel des pans entiers de "territoires" - je déteste cette appellation - vont se retrouver encore plus éloignés des centres de décision, des métropoles, situation qui s'accentuera encore au fur et à mesure qu'on s'enfoncera dans cette crise qui n'en est plus une ?)
Bref, l'auteur me semble surtout vouloir se démarquer de Guillvy car "Si l’auteur prend à certains endroits ses distances avec le Front national, nul doute que l’ensemble de ses affirmations est proche de l’idéologie frontiste et propice à la consolider." même si "C’est également la remise au goût du jour d’une vulgate marxiste".
Curieux que la géographie puisse être de gauche ou de droite : si c'est comme l'écologie, on va avancer, c'est sûr.
Alors j'ai sûrement tort, hein, je n'y connais rien. Mais bon.
Je ne suis pas géographe, mon "ressenti" est celui d'un habitant lambda de ces fameuses zones. Et tout ce que Guilly décrit, c'est ce que j'ai constaté depuis 25 ans, sans savoir le mettre en mots.
Je ne trouve pas cet article très convaincant (je l'ai lu très vite, je le reconnais) comme dans ce passage par exemple : "l’avenir positif de ces territoires ne passera pas par une forme de repli sur soi. Si – comme d’ailleurs il le démontre avec raison – leur fragilité résulte d’une exclusion de la métropolisation, il fait peu de doute que leur renouveau passera par l’intégration à cette dynamique. (ah bon ? comment ? pourquoi ne l'ont-ils pas fait avant, ça semble si simple ?) Autrement dit, c’est bien le renforcement des relations entre les territoires qui favorisera leur égalité plutôt que leur isolement. De leur interterritorialité selon la notion chère à Martin Vanier et Philippe Estèbe. Et ces relations seront d’autant plus faciles à établir que ces territoires périphériques sauront faire valoir leurs spécificités (mais ces territoires n'ont justement aucune spécificité ni rien de particulier à proposer, sinon ils n'auraient pas été ainsi relégués à la périphérie de la mondialisation...C'est de leur faute, on dirait, ils "n'ont pas su", jusqu'à présent) et donc leurs contributions propres à la métropolisation, ce que la montée en importance des questions environnementales et de ressources (qu'est-ce que ça vient faire là-dedans ? ) devrait faciliter."
Ou encore : "Que l’on songe au courant des « nouvelles ruralités », au référentiel en cours de constitution de l’égalité des territoires (alors ça, tout de suite ça me convainc : écrivons noir sur blanc l'égalité entre les territoires, ça va tout changer) et tout simplement aux nombreuses initiatives locales qui vont dans ce sens portées par les habitants eux-mêmes."
Ou encore, et j'arrête là : "La recomposition territoriale en cours pourrait également déboucher sur l’établissement de nouveaux régimes de lien, d’articulation, de péréquation, de compensation et de solidarité favorables aux territoires les plus fragiles." (allusion au nouveau découpage des régions, je suppose, celui dans lequel des pans entiers de "territoires" - je déteste cette appellation - vont se retrouver encore plus éloignés des centres de décision, des métropoles, situation qui s'accentuera encore au fur et à mesure qu'on s'enfoncera dans cette crise qui n'en est plus une ?)
Bref, l'auteur me semble surtout vouloir se démarquer de Guillvy car "Si l’auteur prend à certains endroits ses distances avec le Front national, nul doute que l’ensemble de ses affirmations est proche de l’idéologie frontiste et propice à la consolider." même si "C’est également la remise au goût du jour d’une vulgate marxiste".
Curieux que la géographie puisse être de gauche ou de droite : si c'est comme l'écologie, on va avancer, c'est sûr.
Alors j'ai sûrement tort, hein, je n'y connais rien. Mais bon.
- Docteur OXGrand sage
Cath:
- DaphnéDemi-dieu
PauvreYorick a écrit:balthamos a écrit: ton partage tombe à pique
Surtout pour une question qui tient autant à cœur !
(Je marche sur les plates-bandes de Fesseur Pro ─ pas pu m'empêcher. Si c'est gênant la prochaine fois je me tiendrai à carreau.)
Joli
- UlrichNiveau 6
(…) Dans son dernier livre, La France périphérique, Guilluy dépasse le clivage droite-gauche. «Ce qui se joue désormais n'est pas une controverse entre “la gauche” et “la droite”, entre “le camp du bien” et “le camp du mal”… mais un conflit idéologique majeur entre les gagnants et les perdants de la mondialisation, entre les tenants du “village” et celui d'un monde “hors sol”…»
Pour Guilluy, comme pour Onfray et Michéa, la gauche s'est débarrassée à la fois du drapeau tricolore et du drapeau rouge. Pour consoler le peuple de cet abandon, elle a cru masquer sa conversion au libre-échange mondialisé par un écran de fumée sociétal. À les lire, il ne leurre plus personne. Libérale et européenne sur le plan économique, libertaire sur le plan des valeurs, cette gauche a fait le choix des urbains et des minorités en laissant les classes populaires à leur pavillon lointain. Ce que le think tank Terra Nova a résumé en 2012, dans une note devenue célèbre. Dans un échange de lettres publié cette semaine sous le titre La gauche et le peuple(Flammarion), le social-démocrate Jacques Julliard débat de ce «divorce» avec Michéa. Le dialogue est fécond, on est loin des anathèmes. Michéa et Guilluy, en effet, ont souvent été accusés d'être les alliés objectifs de Marine Le Pen (...) La gauche morale semble avoir fait le choix de reléguer ces penseurs au rang des farfelus, quand elle ne les diabolise pas carrément… Ces «réacs de gauche» seraient-ils sa mauvaise conscience?
Onfray, Guilluy, Michéa : « La gauche réac » ? (A. Devecchio, Figaro du 02/10/2014)
- FinrodExpert
wanax a écrit:PauvreYorick a écrit:balthamos a écrit: ton partage tombe à pique
Surtout pour une question qui tient autant à cœur !
(Je marche sur les plates-bandes de Fesseur Pro ─ pas pu m'empêcher. Si c'est gênant la prochaine fois je me tiendrai à carreau.)
Quand tu me parles sur ce ton, quand tu m'espinches comme si j'étais un scélérat, et bien tu me fends le cœur !
Trèfle de plaisanterie ! Le sujet est sérieux
- Guillaume le GrandFidèle du forum
La géographie, comme l'histoire et les autres disciplines des sciences humaines, sont teintées de l'idéologie politique, même sous-jacente et confuse, de celui qui écrit l'ouvrage. Il y a des interprétations anarchiste, marxiste, libérale, conservatrice de la Révolution française par exemple. Il en va de même pour tous les sujets géographiquesCath a écrit:Curieux que la géographie puisse être de gauche ou de droite : si c'est comme l'écologie, on va avancer, c'est sûr.
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''C'est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde''. Boris Vian
''Nous n'acceptons pas de vérité promulguée : nous la faisons nôtre d'abord par l'étude et par la discussion et nous apprenons à rejeter l'erreur, fut-elle mille fois estampillée et patentée. Que de fois, en effet, le peuple ignorant a-t-il dû reconnaître que ses savants éducateurs n'avaient d'autre science à lui enseigner que celle de marcher paisiblement et joyeusement à l'abattoir, comme ce boeuf des fêtes que l'on couronne de guirlandes en papier doré." Elisée Reclus
- Nom d'utilisateurNiveau 10
Ulrich a écrit:article du Figaro a écrit:cette gauche a fait le choix des urbains et des minorités en laissant les classes populaires à leur pavillon lointain.
Hm, ce genre d'effets de manche nonchalants place le texte hors du champ de la science. Mais je serais curieux de lire le reste de cet article ; dommage qu'il soit réservé aux abonnés.
Guillaume le Grand a écrit:La géographie, comme l'histoire et les autres disciplines des sciences humaines, sont teintées de l'idéologie politique, même sous-jacente et confuse, de celui qui écrit l'ouvrage. Il y a des interprétations anarchiste, marxiste, libérale, conservatrice de la Révolution française par exemple. Il en va de même pour tous les sujets géographiques
Oui, il existe ainsi toute une série de disciplines dont, pour diverses raisons qui ont trait à l'histoire de leur réception mais aussi à leurs propres tensions internes, on oublie souvent, voire on ignore ou on nie qu'elles appartiennent aux sciences humaines. Les linguistes, forcément, se sentent toujours très solidaires dans ces circonstances !
- CathEnchanteur
Guillaume le Grand a écrit:La géographie, comme l'histoire et les autres disciplines des sciences humaines, sont teintées de l'idéologie politique, même sous-jacente et confuse, de celui qui écrit l'ouvrage. Il y a des interprétations anarchiste, marxiste, libérale, conservatrice de la Révolution française par exemple. Il en va de même pour tous les sujets géographiquesCath a écrit:Curieux que la géographie puisse être de gauche ou de droite : si c'est comme l'écologie, on va avancer, c'est sûr.
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Oh mais je sais bien...C'était pour amener une subtile comparaison avec l'écologie, qui est de gauche ou de droite avec l'efficacité que l'on voit.
- Marie LaetitiaBon génie
PauvreYorick a écrit:balthamos a écrit: ton partage tombe à pique
Surtout pour une question qui tient autant à cœur !
(Je marche sur les plates-bandes de Fesseur Pro ─ pas pu m'empêcher. Si c'est gênant la prochaine fois je me tiendrai à carreau.)
:lol: Tu aurais pu être plus imprudent et miser sur la chance en cherchant un trèfle à quatre feuille...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Nom d'utilisateurNiveau 10
... Or, les sciences humaines, toujours, doivent se coltiner des idéologies / (de) l'idéologie ; je pense que cela dépasse les sciences humaines, mais n'affirme que ce que je puis étayer, documenter et démontrer de première main.
La notion d' "efficacité" (cf. l'avant dernier message) est-elle pertinente en la matière ? Y a-t-il une mesure externe d'efficacité de la science ?
Le parallèle avec l'écologie ne repose-t-il pas sur l'ambivalence du terme ? L'écologie se donne-t-elle comme une science, elle ? Le cas échéant, le fait-elle toujours ?
Trop de questions ; pardon.
La notion d' "efficacité" (cf. l'avant dernier message) est-elle pertinente en la matière ? Y a-t-il une mesure externe d'efficacité de la science ?
Le parallèle avec l'écologie ne repose-t-il pas sur l'ambivalence du terme ? L'écologie se donne-t-elle comme une science, elle ? Le cas échéant, le fait-elle toujours ?
Trop de questions ; pardon.
- EuphémiaNiveau 10
Cath a écrit:Je ne sais pas.
Je ne suis pas géographe, mon "ressenti" est celui d'un habitant lambda de ces fameuses zones. Et tout ce que Guilly décrit, c'est ce que j'ai constaté depuis 25 ans, sans savoir le mettre en mots.
Je ne trouve pas cet article très convaincant (je l'ai lu très vite, je le reconnais) comme dans ce passage par exemple : "l’avenir positif de ces territoires ne passera pas par une forme de repli sur soi. Si – comme d’ailleurs il le démontre avec raison – leur fragilité résulte d’une exclusion de la métropolisation, il fait peu de doute que leur renouveau passera par l’intégration à cette dynamique. (ah bon ? comment ? pourquoi ne l'ont-ils pas fait avant, ça semble si simple ?) Autrement dit, c’est bien le renforcement des relations entre les territoires qui favorisera leur égalité plutôt que leur isolement. De leur interterritorialité selon la notion chère à Martin Vanier et Philippe Estèbe. Et ces relations seront d’autant plus faciles à établir que ces territoires périphériques sauront faire valoir leurs spécificités (mais ces territoires n'ont justement aucune spécificité ni rien de particulier à proposer, sinon ils n'auraient pas été ainsi relégués à la périphérie de la mondialisation...C'est de leur faute, on dirait, ils "n'ont pas su", jusqu'à présent) et donc leurs contributions propres à la métropolisation, ce que la montée en importance des questions environnementales et de ressources (qu'est-ce que ça vient faire là-dedans ? ) devrait faciliter."
Ou encore : "Que l’on songe au courant des « nouvelles ruralités », au référentiel en cours de constitution de l’égalité des territoires (alors ça, tout de suite ça me convainc : écrivons noir sur blanc l'égalité entre les territoires, ça va tout changer) et tout simplement aux nombreuses initiatives locales qui vont dans ce sens portées par les habitants eux-mêmes."
Ou encore, et j'arrête là : "La recomposition territoriale en cours pourrait également déboucher sur l’établissement de nouveaux régimes de lien, d’articulation, de péréquation, de compensation et de solidarité favorables aux territoires les plus fragiles." (allusion au nouveau découpage des régions, je suppose, celui dans lequel des pans entiers de "territoires" - je déteste cette appellation - vont se retrouver encore plus éloignés des centres de décision, des métropoles, situation qui s'accentuera encore au fur et à mesure qu'on s'enfoncera dans cette crise qui n'en est plus une ?)
Bref, l'auteur me semble surtout vouloir se démarquer de Guillvy car "Si l’auteur prend à certains endroits ses distances avec le Front national, nul doute que l’ensemble de ses affirmations est proche de l’idéologie frontiste et propice à la consolider." même si "C’est également la remise au goût du jour d’une vulgate marxiste".
Curieux que la géographie puisse être de gauche ou de droite : si c'est comme l'écologie, on va avancer, c'est sûr.
Alors j'ai sûrement tort, hein, je n'y connais rien. Mais bon.
Il faut dire que l'auteur de ces lignes, Stéphane Cordobes, est conseiller à la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale) depuis au moins 2007 : être d'accord avec les thèses de Guilluy reviendrait à admettre que ses petits copains de la DATAR et lui se sont légèrement plantés.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- CathEnchanteur
Ah.... Voilà voilà...
- IgniatiusGuide spirituel
Guillaume le Grand a écrit:Bonsoir,
Un article intéressant que je viens de trouver sur Prospective urbaine, qui remet en cause un certain nombre de thèses exposées par Christophe Guilluy dans ses ouvrages, désormais largement médiatisés (et repris dans le discours politique).
http://prospectiveurbaine.fr/populisme-geographique-france-peripherique-guilluy/
Disons que je suis tout prêt à entendre une réfutation de Guilluy mais que cela ne me semble pas possible via cet article : le type ne dit rien et n'apporte aucun argument !
Guilluy écrit quand même des ouvrages basés sur des données chiffrées et nombreuses : ce n'est pas un vulgaire scientiste de l'éducation qui assènerait des vérités idéologiques.
Après, je peux sans peine imaginer qu'il a une grille d'interprétation imprégnée d'une certaine idéologie (ou idée plutôt) mais il faudra autre chose que "Guiluy n'est pas gentil" pour le contrer.
L'article pèche exactement par ce qu'il reproche à Guiluy : l'idéologie !
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- Guillaume le GrandFidèle du forum
Des données chiffrées et nombreuses? De nombreux biais statistiques dans l'ouvrage de Guilluy et ça n'est pas la première fois que je lis ce genre de reproches.
Et puis les chiffres ça ne fait pas tout. La géographie quantitativiste a été abandonnée depuis les années 80. La religion du chiffre c'est fini
Et puis les chiffres ça ne fait pas tout. La géographie quantitativiste a été abandonnée depuis les années 80. La religion du chiffre c'est fini
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''Nous n'acceptons pas de vérité promulguée : nous la faisons nôtre d'abord par l'étude et par la discussion et nous apprenons à rejeter l'erreur, fut-elle mille fois estampillée et patentée. Que de fois, en effet, le peuple ignorant a-t-il dû reconnaître que ses savants éducateurs n'avaient d'autre science à lui enseigner que celle de marcher paisiblement et joyeusement à l'abattoir, comme ce boeuf des fêtes que l'on couronne de guirlandes en papier doré." Elisée Reclus
- BalthamosDoyen
Finrod a écrit:
Trèfle de plaisanterie ! Le sujet est sérieux
je te déteste!
tu m'as devancé ...
- Ingeborg B.Esprit éclairé
Guilluy est consultant pour les collectivités territoriales. ...Euphémia a écrit:Cath a écrit:Je ne sais pas.
Je ne suis pas géographe, mon "ressenti" est celui d'un habitant lambda de ces fameuses zones. Et tout ce que Guilly décrit, c'est ce que j'ai constaté depuis 25 ans, sans savoir le mettre en mots.
Je ne trouve pas cet article très convaincant (je l'ai lu très vite, je le reconnais) comme dans ce passage par exemple : "l’avenir positif de ces territoires ne passera pas par une forme de repli sur soi. Si – comme d’ailleurs il le démontre avec raison – leur fragilité résulte d’une exclusion de la métropolisation, il fait peu de doute que leur renouveau passera par l’intégration à cette dynamique. (ah bon ? comment ? pourquoi ne l'ont-ils pas fait avant, ça semble si simple ?) Autrement dit, c’est bien le renforcement des relations entre les territoires qui favorisera leur égalité plutôt que leur isolement. De leur interterritorialité selon la notion chère à Martin Vanier et Philippe Estèbe. Et ces relations seront d’autant plus faciles à établir que ces territoires périphériques sauront faire valoir leurs spécificités (mais ces territoires n'ont justement aucune spécificité ni rien de particulier à proposer, sinon ils n'auraient pas été ainsi relégués à la périphérie de la mondialisation...C'est de leur faute, on dirait, ils "n'ont pas su", jusqu'à présent) et donc leurs contributions propres à la métropolisation, ce que la montée en importance des questions environnementales et de ressources (qu'est-ce que ça vient faire là-dedans ? ) devrait faciliter."
Ou encore : "Que l’on songe au courant des « nouvelles ruralités », au référentiel en cours de constitution de l’égalité des territoires (alors ça, tout de suite ça me convainc : écrivons noir sur blanc l'égalité entre les territoires, ça va tout changer) et tout simplement aux nombreuses initiatives locales qui vont dans ce sens portées par les habitants eux-mêmes."
Ou encore, et j'arrête là : "La recomposition territoriale en cours pourrait également déboucher sur l’établissement de nouveaux régimes de lien, d’articulation, de péréquation, de compensation et de solidarité favorables aux territoires les plus fragiles." (allusion au nouveau découpage des régions, je suppose, celui dans lequel des pans entiers de "territoires" - je déteste cette appellation - vont se retrouver encore plus éloignés des centres de décision, des métropoles, situation qui s'accentuera encore au fur et à mesure qu'on s'enfoncera dans cette crise qui n'en est plus une ?)
Bref, l'auteur me semble surtout vouloir se démarquer de Guillvy car "Si l’auteur prend à certains endroits ses distances avec le Front national, nul doute que l’ensemble de ses affirmations est proche de l’idéologie frontiste et propice à la consolider." même si "C’est également la remise au goût du jour d’une vulgate marxiste".
Curieux que la géographie puisse être de gauche ou de droite : si c'est comme l'écologie, on va avancer, c'est sûr.
Alors j'ai sûrement tort, hein, je n'y connais rien. Mais bon.
Il faut dire que l'auteur de ces lignes, Stéphane Cordobes, est conseiller à la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale) depuis au moins 2007 : être d'accord avec les thèses de Guilluy reviendrait à admettre que ses petits copains de la DATAR et lui se sont légèrement plantés.
- IgniatiusGuide spirituel
Guillaume le Grand a écrit:Des données chiffrées et nombreuses? De nombreux biais statistiques dans l'ouvrage de Guilluy et ça n'est pas la première fois que je lis ce genre de reproches.
Et puis les chiffres ça ne fait pas tout. La géographie quantitativiste a été abandonnée depuis les années 80. La religion du chiffre c'est fini
Je n'ai aucun mal a croire a la possibilite de biais statistiques, mais il faut les éclairer.
Sinon, sans appuis chiffrés, cet article n'est que du blabla, et ne peut en aucun cas convaincre qui que ce soit qui ne soit déjà opposé aux thèses de Guiluy.
C'est doigt mouillé contre idéologie.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
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- IgniatiusGuide spirituel
Et dans ces conditions, pourquoi croire Todd et Le Bras ?
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St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- SpartacusNiveau 8
Guillaume le Grand a écrit:La géographie, comme l'histoire et les autres disciplines des sciences humaines, sont teintées de l'idéologie politique, même sous-jacente et confuse, de celui qui écrit l'ouvrage. Il y a des interprétations anarchiste, marxiste, libérale, conservatrice de la Révolution française par exemple. Il en va de même pour tous les sujets géographiques
Nom d'utilisateur a écrit:Oui, il existe ainsi toute une série de disciplines dont, pour diverses raisons qui ont trait à l'histoire de leur réception mais aussi à leurs propres tensions internes, on oublie souvent, voire on ignore ou on nie qu'elles appartiennent aux sciences humaines. Les linguistes, forcément, se sentent toujours très solidaires dans ces circonstances !
Les sciences humaines, en tant que sciences molles ayant pour objet de déchiffrer les moteurs des comportements humains, et parfois de les modéliser, sont par essence porteuse de valeurs qu'il est important de contrôler (ou à défaut, de neutraliser).
La linguistique (décryptage et usage rationalisé des techniques de communication), en tant que discipline transverse à toutes les autres, est le lieu par excellence de la polarisation idéologique. Tout - même l’exploitation des chiffres - est secondaire par rapport à l'habillage linguistique. A la com', quoi...
Page 1 sur 2 • 1, 2
- article dans la Lettre de l'Education : "Concours des personnels de direction : un jury contre le « formatage »"
- Article dans "vousnousils" : « 1/4 des perdirs ont été harcelés, dont 35 % par des enseignants » dans l’académie de Lyon (G. Fotinos)
- Article de slate.fr : Les contre-vérités historiques de Franck Ferrand sur le Tour de France
- Un article réquisitoire contre le socle commun
- un article de 2010 : les compétences contre le savoir
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