- SteredDoyen
Lizou a écrit:J'ai l'impression d'avoir un blocage, de ne pas être créative, de ne pas trouver de bonnes idées pour construire mes cours et donc je me pose des questions concernant mon avenir dans ce métier car il y a tout un mélange qui fait que je ne me sens pas bien, surtout la gestion et la prépa des cours....
Je me souviens d'un message d'une stagiaire sur le blog de mon IUFM, il y a longtemps : elle expliquait comment elle créait tous ses cours, comment tout coulait de source. Honnêtement, ça m'avait fait mal de le lire car ça me revoyait tellement à mon incapacité à faire de même...
Une autre avait posté en réponse un article intitulé "moi, je n'invente rien" et on y sentait toute sa/notre souffrance et sa/notre culpabilité.
Et en effet, elle décrivait ce qui est la situation de bien des stagiaires : cette angoisse de savoir comment monter un cours, comment mener à bien la moindre tâche, quand rien n'est évident.
Longtemps, je n'ai rien créé moi-même : les 4 ou 5 premières années, je me servais exclusivement des manuels, des cours en ligne. Oh, certes, je mixais, je remaniais comme je pouvais, mais j'avais l'impression d'être incapable, de ne faire que du bancal, que du réemploi. Le pire, c'était pour les œuvres intégrales : quel passage choisir ? Pourquoi ? Comment ?
Et puis... Et puis, ça se décante avec l'expérience : on ouvre moins souvent les manuels ou alors différemment, on arrive à voir précisément quel texte choisir, comment l'étudier. Mais pour cela, il faut avoir compris comment fonctionne un cours et ce n'est pas l'année de stage, ni même les 1res années qu'on y arrive tous
Mes 1ers cours ? Des listes et des listes de questions, des traces écrites énoooormes, des élèves dont je limitais le plus possible les déplacements, l'oral, par peur que ça dérape, qu'il y ait du bruit - le fameux "tenir sa classe", mal interprété.
Ça fait peine à relire...
Quand je mesure le chemin parcourut en dix ans... Courage Chaque chose en son temps ! J'ai aimé enseigner à partir de ma 3e année, avant j'avais l'impression d'une vaste imposture.
- SãoPauloNiveau 4
Merci pour ton message Stered.
Cela montre que rien n'est impossible et qu'il faut de la patience. On est humain après tout.
Cela montre que rien n'est impossible et qu'il faut de la patience. On est humain après tout.
- csbNiveau 5
Verte M Raude, si tu repasses par là, donne nous des nouvelles....
as-tu pu réfléchir à tout cela pendant les vacances?
qu'envisages-tu en cette rentrée qui approche?
bon courage en tout cas.
as-tu pu réfléchir à tout cela pendant les vacances?
qu'envisages-tu en cette rentrée qui approche?
bon courage en tout cas.
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2018-2019 : T5 TZR en AFA en collège
2017-2018 : T4 sur poste fixe en collège
2016-2017 : T3 sur poste fixe en collège
2015-2016 : T2 sur poste fixe en collège
2014-2015 : T1 sur poste fixe en collège
2013-2014 : Stagiaire en collège
- stresszenNiveau 5
On passe un concours pour devenir prof et pas pour être prof du jour au lendemain. Ce que je veux dire c'est qu'en juin tu as réussi le concours car tu as le bon profil pour devenir un bon professeur: de bonnes connaissances, une certaine logique, une certaine vision des choses... c'est ton année de stagiaire qui va te servir de formation et soyons francs tes 1eres années de cours en tant que titulaire. Tu n'as que commencé que depuis 1 mois1/2: comment pourrais-tu deja être un prof parfait? (si jamais on peut l'être un jour )
Laisse toi du temps pour apprendre à enseigner. C'est dommage, certes, que ta tutrice ne soit pas plus "délicate" dans ses propos (ce n'est donc pas une prof parfaite!). Ecoute quand même ses "conseils" car ils peuvent être bons mais ne te laisse pas "démonter" par ses propos.
Cette année va être dure par la quantité de boulot et toutes les questions et remises en cause qui viennent en tête. Tourne toi vers d'autres personnes, qui seront peut-être + sympas que ta tutrice, pour t'aider et te soutenir.
Et surtout garde confiance en toi!
Laisse toi du temps pour apprendre à enseigner. C'est dommage, certes, que ta tutrice ne soit pas plus "délicate" dans ses propos (ce n'est donc pas une prof parfaite!). Ecoute quand même ses "conseils" car ils peuvent être bons mais ne te laisse pas "démonter" par ses propos.
Cette année va être dure par la quantité de boulot et toutes les questions et remises en cause qui viennent en tête. Tourne toi vers d'autres personnes, qui seront peut-être + sympas que ta tutrice, pour t'aider et te soutenir.
Et surtout garde confiance en toi!
- l-es-prit1Niveau 7
De mémoire et au regard du concours de l'an dernier (j'ai passé l'exceptionnel et le rénové), cela se saurait si ce concours recrutait en majorité des gens qui ont vraiment les tripes, l'envie, le sentiment profond pour être enseignant. Je ne pense pas que ce soit le cas de notre collègue stagiaire ici mais beaucoup ont passé les concours sans trop savoir pourquoi (alimentaire, fin d'études etc etc). Quoi qu'il en soit, le concours dans sa forme actuelle ne démontre que très peu nos capacités à devenir professeur (apprendre comme un perroquet les articles, ouvrages du concours n'a rien de l'attitude d'un enseignant).
Tout se joue dans ses premières années et a fortiori au cours de cette année de stage, enjeu de titularisation oblige. Tu en es capable, laisse toi le temps, avance à petits pas
Tout se joue dans ses premières années et a fortiori au cours de cette année de stage, enjeu de titularisation oblige. Tu en es capable, laisse toi le temps, avance à petits pas
- AnaxagoreGuide spirituel
l-es-prit1 a écrit:De mémoire et au regard du concours de l'an dernier (j'ai passé l'exceptionnel et le rénové), cela se saurait si ce concours recrutait en majorité des gens qui ont vraiment les tripes, l'envie, le sentiment profond pour être enseignant. Je ne pense pas que ce soit le cas de notre collègue stagiaire ici mais beaucoup ont passé les concours sans trop savoir pourquoi (alimentaire, fin d'études etc etc). Quoi qu'il en soit, le concours dans sa forme actuelle ne démontre que très peu nos capacités à devenir professeur (apprendre comme un perroquet les articles, ouvrages du concours n'a rien de l'attitude d'un enseignant).
Tout se joue dans ses premières années et a fortiori au cours de cette année de stage, enjeu de titularisation oblige. Tu en es capable, laisse toi le temps, avance à petits pas
Apprendre comme un perroquet je n'y crois pas une seconde: oxymore. En deux questions d'un jury un peu taquin c'est plié.
- l-es-prit1Niveau 7
Anaxagore a écrit:l-es-prit1 a écrit:De mémoire et au regard du concours de l'an dernier (j'ai passé l'exceptionnel et le rénové), cela se saurait si ce concours recrutait en majorité des gens qui ont vraiment les tripes, l'envie, le sentiment profond pour être enseignant. Je ne pense pas que ce soit le cas de notre collègue stagiaire ici mais beaucoup ont passé les concours sans trop savoir pourquoi (alimentaire, fin d'études etc etc). Quoi qu'il en soit, le concours dans sa forme actuelle ne démontre que très peu nos capacités à devenir professeur (apprendre comme un perroquet les articles, ouvrages du concours n'a rien de l'attitude d'un enseignant).
Tout se joue dans ses premières années et a fortiori au cours de cette année de stage, enjeu de titularisation oblige. Tu en es capable, laisse toi le temps, avance à petits pas
Apprendre comme un perroquet je n'y crois pas une seconde: oxymore. En deux questions d'un jury un peu taquin c'est plié.
J'en ai vu beaucoup, et le jury n'est taquin que sur les questions de connaissance (du moins dans mon concours). Rien de nouveau donc pour celui qui a eu (hormis le sérieux) les moyens d'apprendre sans se soucier de sa vie de tous les jours (travail durant les études ect.). Ressentir le métier est quand même essentiel, tout comme avoir d'excellentes connaissances.
- AnaxagoreGuide spirituel
C'est assez rapide de voir quelle est la hauteur de vue d'un candidat, son ouverture d'esprit, s'il a deux sous de philosophie, ses qualités d'exposition, de réflexion, sa prestance. Pour le reste il y a l'année de stage et pour s'y préparer autant faire de la musique et/ou du théâtre, dans ce métier on joue un rôle.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- TazonNiveau 9
l-es-prit1 a écrit: ce concours recrutait en majorité des gens qui ont vraiment les tripes, l'envie, le sentiment profond pour être enseignant.
Ça me fait penser à un dessin de Cabu, Duduche veut se faire réformer et se présente, exalté, en faisant le garde-à-vous : "je veux servir la France et verser mon sang pour elle, c'est ma Mère, c'est ma Patrie" "Réformé, pas de taré dans l'armée!".
- elbuitreNiveau 2
Je suis également stagiaire à 18h... et l'envie d'abandonner ne m'est pas passé à l'esprit mais quand je vois toutes les contraintes et les pressions que nous subissons, je me dis que j'ai de la chance d'être fort et d'être un battant... un emploi du temps qui ne me permet pas de prendre du temps pour MOI.. j'ai cours tous les jours même le samedi avec énormément de trous qui m'empêchent de rentrer de temps en temps chez moi histoire de décompresser.. mes collègues me disent que mon travail est plus que positif mais sans cesse comparé à la stagiaire de l'année dernière..puis les réunions organisées par les établissements dans lesquelles nous sommes un peu obligés d'y participer pour faire bonne figure et ne pas avoir de mauvais rapports... et les collègues qui ne vous saluent pas ..pourquoi?? je n'en sais rien du tout.
L'année dernière j'étais contractuel dans un LP à 25h mais je me sens encore plus fatigué cette année....à 18h.. le moral baisse de temps à autre mais ma situation n'est rien quand je vois et me rend compte des souffrances d'autres stagiaires..
Allez courage à vous !
L'année dernière j'étais contractuel dans un LP à 25h mais je me sens encore plus fatigué cette année....à 18h.. le moral baisse de temps à autre mais ma situation n'est rien quand je vois et me rend compte des souffrances d'autres stagiaires..
Allez courage à vous !
- l-es-prit1Niveau 7
Tazon a écrit:l-es-prit1 a écrit: ce concours recrutait en majorité des gens qui ont vraiment les tripes, l'envie, le sentiment profond pour être enseignant.
Ça me fait penser à un dessin de Cabu, Duduche veut se faire réformer et se présente, exalté, en faisant le garde-à-vous : "je veux servir la France et verser mon sang pour elle, c'est ma Mère, c'est ma Patrie" "Réformé, pas de taré dans l'armée!".
Merci pour le taré.
- Verte.M.RaudeNiveau 2
Bonsoir;
Je reviens poster un message puisque la fin des vacances approche.
J'ai vraiment profité des vacances, je me suis fait plaisir et j'ai partagé des moments de joie avec ma famille.
Maintenant ça se termine et le doute revient; j'ai des copies à corriger pour lundi et je n'ai pas préparé tous les cours pour les classes de 3eme.
Avec le recul je vois bien que c'est bien le travail qui me démoralise et même qui me fait déprimer. Je ne me sens pas à l'aise dans ce "rôle" de prof que je dois jouer. Je ne me met pas au travail sérieusement parce que je me bloque intérieurement, comme si je ne pouvais pas m'investir. Résultat: dès que je pense à la rentrée et au travail qui m'attend, je suis démoralisée, démotivée.
J'ai quand même lu tous les conseils qui m'ont été donnés. Je sais que ça ne m'apporte rien de bon de démissionner comme ça. Tout d'abord parce que je n'ai effectivement pas eu le temps d'expérimenter, mais aussi parce que c'est une "bonne place" avec un "bon salaire", et que je n'ai rien d'autre à côté.
Cependant, même après ces vacances et après avoir retourné des centaines de fois le problème, je n'arrive pas à prendre la décision: continuer sans motivation et dans la déprime me semble être un mauvais choix; arrêter me soulagerait peut-être mais me renverrait à un sentiment d'échec et de vertige plus tard.
La décision en elle même est trop lourde à prendre.
J'ai l'impression de ne pas avoir avancé.
Je reviens poster un message puisque la fin des vacances approche.
J'ai vraiment profité des vacances, je me suis fait plaisir et j'ai partagé des moments de joie avec ma famille.
Maintenant ça se termine et le doute revient; j'ai des copies à corriger pour lundi et je n'ai pas préparé tous les cours pour les classes de 3eme.
Avec le recul je vois bien que c'est bien le travail qui me démoralise et même qui me fait déprimer. Je ne me sens pas à l'aise dans ce "rôle" de prof que je dois jouer. Je ne me met pas au travail sérieusement parce que je me bloque intérieurement, comme si je ne pouvais pas m'investir. Résultat: dès que je pense à la rentrée et au travail qui m'attend, je suis démoralisée, démotivée.
J'ai quand même lu tous les conseils qui m'ont été donnés. Je sais que ça ne m'apporte rien de bon de démissionner comme ça. Tout d'abord parce que je n'ai effectivement pas eu le temps d'expérimenter, mais aussi parce que c'est une "bonne place" avec un "bon salaire", et que je n'ai rien d'autre à côté.
Cependant, même après ces vacances et après avoir retourné des centaines de fois le problème, je n'arrive pas à prendre la décision: continuer sans motivation et dans la déprime me semble être un mauvais choix; arrêter me soulagerait peut-être mais me renverrait à un sentiment d'échec et de vertige plus tard.
La décision en elle même est trop lourde à prendre.
J'ai l'impression de ne pas avoir avancé.
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"Vemos por algo que nos ilumina, por algo que no vemos." Antonio Porchia.
- LefterisEsprit sacré
Rassure-toi, pour la première partie de ce que j'ai mis en gras. Moi, beaucoup plus âgé, plus avancé en carrière c'est plutôt un grand bâillement, le poil dans la main qui pousse. La plupart des enseignants sont ainsi, même si les faux-culs ne le disent pas. Mais le moral reste stable , parce que justement j'ai tant d'autres choses à faire (là aussi, comme les autres...) .Ensuite, à part les copies qui sont incompressibles (mais "espaçables" ) , dis-toi bien que ta charge de travail baissera avec l'expérience. On en fait toujours trop au début, à la fois par inexpérience, parce qu'on la pédagogiquement sur le dos et qu'on est culpabilisé... Des cours léchés, qu'on ne peut d'ailleurs pas faire passer tant il y en a. Un peu comme un repas où l'on veut trop bien faire et où l'on gave les invités (même si "invité" n'est pas le mot ad hoc ici).Verte.M.Raude a écrit:Bonsoir;
Je reviens poster un message puisque la fin des vacances approche.
J'ai vraiment profité des vacances, je me suis fait plaisir et j'ai partagé des moments de joie avec ma famille.
Maintenant ça se termine et le doute revient; j'ai des copies à corriger pour lundi et je n'ai pas préparé tous les cours pour les classes de 3eme.
Avec le recul je vois bien que c'est bien le travail qui me démoralise et même qui me fait déprimer. Je ne me sens pas à l'aise dans ce "rôle" de prof que je dois jouer. Je ne me met pas au travail sérieusement parce que je me bloque intérieurement, comme si je ne pouvais pas m'investir. Résultat: dès que je pense à la rentrée et au travail qui m'attend, je suis démoralisée, démotivée.
.
la sagesse rentreJ'ai quand même lu tous les conseils qui m'ont été donnés. Je sais que ça ne m'apporte rien de bon de démissionner comme ça. Tout d'abord parce que je n'ai effectivement pas eu le temps d'expérimenter, mais aussi parce que c'est une "bonne place" avec un "bon salaire", et que je n'ai rien d'autre à côté.
Est-ce que tu crois que tu déprimeras moins chômeuse, ou gratte-papier, ou manutentionnaire dans un boulot temporaire ? Est-ce que tu crois que 100% des salariés sont "motivés" ? Décide de prendre du recul (ou, je dis bien "décide", ça se travaille...) et projette-toi . Après , tu pourras réfléchir sereinement , passer des concours (je sais, je me répète encore...)Cependant, même après ces vacances et après avoir retourné des centaines de fois le problème, je n'arrive pas à prendre la décision: continuer sans motivation et dans la déprime me semble être un mauvais choix; arrêter me soulagerait peut-être mais me renverrait à un sentiment d'échec et de vertige plus tard.
Comme dit le proverbe, dans le doute, abstiens-toi. La hâte est mauvaise conseillère, la déprime encore plus. Aucune situation n'est "objective", il n'existe qu'un regard qu'on porte sur les choses, et qui change.La décision en elle même est trop lourde à prendre.
Mais on n'avance jamais dans la vie ! c'est la vie qui avance, et on cueille au passage , comme on peut. Tu attends peut-être trop de ton métier, et tu attaches trop d'importance à l'opinion de gens pas forcément qualifiés ni "bienveillants", pour employer l'élément de langage à la mode. Tes vacances te prouvent que tu es capable de t"intéresser à autre chose, c'est bon signe.
J'ai l'impression de ne pas avoir avancé
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- DimkaVénérable
Salut,
L’échec est là où tu décides qu’il est, et il n’y a pas de honte à dire qu’on n’arrive pas à faire un métier qui devient, de toute manière, impossible du fait des conditions imposées et des injonctions contradictoires permanentes. La force, c’est de faire ce que l’on souhaite, pas de se plier à des injonctions sociales.
Je crois qu’il vaut mieux ne pas démissionner dans la précipitation, mais ça ne signifie pas qu’il faut s’accrocher désespérément à un métier, ni voir la démission comme quelque chose de négatif de façon générale. Juste, tu as la chance de pouvoir organiser ton départ, de prendre ton temps, à court ou moyen terme.
Tu parles de sentiment d’échec… Je pense qu’on en fait un peu trop avec ça. Qu’est-ce qu’un échec ? Est-ce que garder un emploi déplaisant et déprimant, ruiner sa vie, c’est une victoire ? Sur quoi ? Pour qui ? Les notions d’échecs associées aux démissions (dans tous les domaines) sont souvent, j’ai l’impression, une pression sociale implicite pour contraindre les gens, pour les priver de leur liberté. Il y a quand une certaine inversion des valeurs.Verte.M.Raude a écrit:J'ai quand même lu tous les conseils qui m'ont été donnés. Je sais que ça ne m'apporte rien de bon de démissionner comme ça. Tout d'abord parce que je n'ai effectivement pas eu le temps d'expérimenter, mais aussi parce que c'est une "bonne place" avec un "bon salaire", et que je n'ai rien d'autre à côté.
Cependant, même après ces vacances et après avoir retourné des centaines de fois le problème, je n'arrive pas à prendre la décision: continuer sans motivation et dans la déprime me semble être un mauvais choix; arrêter me soulagerait peut-être mais me renverrait à un sentiment d'échec et de vertige plus tard.
L’échec est là où tu décides qu’il est, et il n’y a pas de honte à dire qu’on n’arrive pas à faire un métier qui devient, de toute manière, impossible du fait des conditions imposées et des injonctions contradictoires permanentes. La force, c’est de faire ce que l’on souhaite, pas de se plier à des injonctions sociales.
Je crois qu’il vaut mieux ne pas démissionner dans la précipitation, mais ça ne signifie pas qu’il faut s’accrocher désespérément à un métier, ni voir la démission comme quelque chose de négatif de façon générale. Juste, tu as la chance de pouvoir organiser ton départ, de prendre ton temps, à court ou moyen terme.
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- Spoiler:
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Dimka a raison, si tu vas sur le forum Quitter l'enseignement ou sur le fil Ni Dieu ni prof du Trouble tu trouveras plein de reconversions réussies. Ce n'est pas forcément un échec. Et je suis persuadée qu'une démission est préférable au chahut et à la dépression en permanence, mais tant mieux si tu n'en es pas à ce stade, cela te donne le temps de voir venir, soit pour t'endurcir et persister, soit pour te reconvertir sans renoncer pour autant à ton poste et à la sécurité de l'emploi. Bon courage en tout cas quels que soient tes choix à venir.
_________________
Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- VoltaireNiveau 10
... et ne pas en arriver là :
http://www.aix.snes.edu/Suicide-d-un-professeur-d.html
http://www.aix.snes.edu/Suicide-d-un-professeur-d.html
- Marie81Niveau 1
Bonjour,
je me permets d'écrire un message, même si je ne suis pas encore enseignante... Ton message m'a touchée, parce que je crois que beaucoup (la majorité?) des enseignants sont passés par une période de doute...
J'ai été contractuelle admissible l'an dernier, et mon copain était stagiaire, et franchement c'était une année difficile. Je me rappelle qu'on a passé le premier trimestre à travailler les soirs jusqu'à 23h, minuit, les weekends, sans savoir comment vraiment faire une séquence, on nous parle des activités langagières, des compétences mais je crois qu'il faut du temps pour comprendre et assimiler tout cela.
Mon copain a été titularisé et je peux te dire que cette année tout va mieux pour lui. Il passe moins de temps à préparer ses cours et il est plus confiant et donc ses cours se passent mieux.
J'ai lu les messages précédents et je pense également comme beaucoup que si tu as besoin d'une ou deux semaines d'arrêts, prends les. Même si tu as eu deux semaines de vacances... Ce temps de repos est le temps minimum pour les enseignants, tu as peut être besoin d'un peu plus de temps pour te reposer et te ressourcer. L'an dernier entre la préparation du capes et les heures d'enseignement j'ai été débordée... Plus tu seras épuisé de tes cours moins tu auras envie d'y aller.
J'ai compris que tu as toujours voulu faire ce métier, alors accroche toi, laisse passer quelques mois et fais le point après le deuxième trimestre.
Après, peut être que même si tu as eu ce que tu voulais (classement, collège...) ce n'est pas ce qui te correspond, ce que je veux dire c'est que peut être qu'un poste en lycée te plaira plus, peut être que dans un autre établissement tu te sentiras plus à l'aise, il y a tellement de paramètres à prendre en compte dans le métier d'enseignant que c'est peut être que le poste que tu as en ce moment ne te convient pas parce que la manière dont l'établissement fonctionne ou le public ne te correspondent pas.
Je te souhaite bon courage et n'hésites pas à partager les problèmes que tu rencontre en classe ou comment lors de l'élaboration une séquence avec tes collègues.
je me permets d'écrire un message, même si je ne suis pas encore enseignante... Ton message m'a touchée, parce que je crois que beaucoup (la majorité?) des enseignants sont passés par une période de doute...
J'ai été contractuelle admissible l'an dernier, et mon copain était stagiaire, et franchement c'était une année difficile. Je me rappelle qu'on a passé le premier trimestre à travailler les soirs jusqu'à 23h, minuit, les weekends, sans savoir comment vraiment faire une séquence, on nous parle des activités langagières, des compétences mais je crois qu'il faut du temps pour comprendre et assimiler tout cela.
Mon copain a été titularisé et je peux te dire que cette année tout va mieux pour lui. Il passe moins de temps à préparer ses cours et il est plus confiant et donc ses cours se passent mieux.
J'ai lu les messages précédents et je pense également comme beaucoup que si tu as besoin d'une ou deux semaines d'arrêts, prends les. Même si tu as eu deux semaines de vacances... Ce temps de repos est le temps minimum pour les enseignants, tu as peut être besoin d'un peu plus de temps pour te reposer et te ressourcer. L'an dernier entre la préparation du capes et les heures d'enseignement j'ai été débordée... Plus tu seras épuisé de tes cours moins tu auras envie d'y aller.
J'ai compris que tu as toujours voulu faire ce métier, alors accroche toi, laisse passer quelques mois et fais le point après le deuxième trimestre.
Après, peut être que même si tu as eu ce que tu voulais (classement, collège...) ce n'est pas ce qui te correspond, ce que je veux dire c'est que peut être qu'un poste en lycée te plaira plus, peut être que dans un autre établissement tu te sentiras plus à l'aise, il y a tellement de paramètres à prendre en compte dans le métier d'enseignant que c'est peut être que le poste que tu as en ce moment ne te convient pas parce que la manière dont l'établissement fonctionne ou le public ne te correspondent pas.
Je te souhaite bon courage et n'hésites pas à partager les problèmes que tu rencontre en classe ou comment lors de l'élaboration une séquence avec tes collègues.
- TazonNiveau 9
l-es-prit1 a écrit:Tazon a écrit:l-es-prit1 a écrit: ce concours recrutait en majorité des gens qui ont vraiment les tripes, l'envie, le sentiment profond pour être enseignant.
Ça me fait penser à un dessin de Cabu, Duduche veut se faire réformer et se présente, exalté, en faisant le garde-à-vous : "je veux servir la France et verser mon sang pour elle, c'est ma Mère, c'est ma Patrie" "Réformé, pas de taré dans l'armée!".
Merci pour le taré.
Eh bien je pensais que ta phrase était une exagération voulue, c'est sans doute alors que je ne fais pas partie de ces enseignants qui ont vraiment les tripes, je me contente d'essayer de faire mon boulot honnêtement et avec un regard vigilant, autant que faire se peut distancié ce qui n'est pas facile lorsqu'on travaille avec des enfants car les sentiments sont toujours prêts à prendre le dessus sur la raison, sur ce que je fais et sur ce qu'il m'est demandé de faire, c'est une relation aux élèves que je trouve plus saine que de me poser en missionnaire.
- CarabasVénérable
Je pense au contraire qu'on tombe de bien plus haut quand on a l'envie profonde d'être enseignant.l-es-prit1 a écrit:De mémoire et au regard du concours de l'an dernier (j'ai passé l'exceptionnel et le rénové), cela se saurait si ce concours recrutait en majorité des gens qui ont vraiment les tripes, l'envie, le sentiment profond pour être enseignant.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- l-es-prit1Niveau 7
Tazon a écrit:l-es-prit1 a écrit:Tazon a écrit:
Ça me fait penser à un dessin de Cabu, Duduche veut se faire réformer et se présente, exalté, en faisant le garde-à-vous : "je veux servir la France et verser mon sang pour elle, c'est ma Mère, c'est ma Patrie" "Réformé, pas de taré dans l'armée!".
Merci pour le taré.
Eh bien je pensais que ta phrase était une exagération voulue, c'est sans doute alors que je ne fais pas partie de ces enseignants qui ont vraiment les tripes, je me contente d'essayer de faire mon boulot honnêtement et avec un regard vigilant, autant que faire se peut distancié ce qui n'est pas facile lorsqu'on travaille avec des enfants car les sentiments sont toujours prêts à prendre le dessus sur la raison, sur ce que je fais et sur ce qu'il m'est demandé de faire, c'est une relation aux élèves que je trouve plus saine que de me poser en missionnaire.
J'essaye de faire de même à mon modeste niveau. Je disais juste que notre concours (en HG) était très disciplinaire, aucunement sur les autres capacités que doit avoir un enseignant.
Bref je n'ai rien dit de mal
- RendashBon génie
l-es-prit1 a écrit: Je disais juste que notre concours (en HG) était très disciplinaire, aucunement sur les autres capacités que doit avoir un enseignant.
Bref je n'ai rien dit de mal
Il ne l'est pas assez. Ces disciplines étant ce qu'elles sont, on a beau avoir une licence, on n'est pas au point sur l'ensemble des questions du programme du secondaire. Particulièrement si, comme moi, on n'a pas suivi de double licence (histoire-géo). (Il faudrait aussi que le cursus de licence intègre réellement des aspects épistémologiques et historiographiques. Mais c'est un autre débat.) Avoir un concours très disciplinaire permet de se mettre à jour sur au moins six des thèmes traités dans le programme, ce qui est une bonne chose : on galère moins sur le plan de la préparation des cours si on maîtrise déjà la question.
La nouvelle formule du CAPES, qui veut intégrer un aspect didactique, est aberrante à mon avis : c'est du flan, puisqu'on n'a pas les armes (hormis quinze pauvres jours de stage...après les écrits, œuf corse) pour traiter correctement la question. Un concours disciplinaire en M1 puis une année de M2 axée sur la formation au métier d'enseignant : une telle organisation me paraîtrait bien plus logique. Encore faudrait-il que les formations dispensées par l'ESPé aient un sens, et un réel contenu
Une idée d'organisation, comme ça, en l'air :
- une année de M1 axée prépa concours uniquement (on garde le stage, cela dit), et un concours bien plus disciplinaire.
- avancer écrits et oraux d'un bon mois, de façon à ce que l'annonce des résultats intervienne fin juin
- juillet : vacances, indispensables, pour récupérer de cette année de galère qu'est le concours
- août : formation de pré-rentrée pour les stagiaires. Ce qui inclut, nécessairement, que les stagiaires soient en poste (et connaissent leurs niveaux de classes) à ce moment. Autrement dit, dès août, les stagiaires sont payés...et formés : préparation commune des premières séquences pour nous montrer par quel bout prendre ces choses-là, formations concernant la posture de l'enseignant, la gestion de la voix, la gestion d'une classe, etc, ...Tout ce dont on a besoin pour pouvoir attaquer sereinement l'année, et ne pas être lâché dans le grand bain sans brassard.
- septembre-juin : année de stage, incluant de vraies formations didactiques et pédagogiques, au lieu des khônneries innommables auxquelles on assiste parfois dans certaines académies. Assurées par des collègues en poste, volontaires, qui enseignent toujours, et qui ont énormément de choses à nous apprendre, et non par des spécialistes auto-proclamés qui dans le meilleur des cas n'ont pas foutu les pieds dans une classe du secondaire depuis dix ou quinze ans, et qui dans le pire des cas n'ont même jamais enseigné.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- DimkaVénérable
Ça, ça dépend des facs : en L3, j’ai eu un cours d’épistémo/historio pour l’histoire et pour la géographie (très utile, au passage, si on ne suivait pas de cours de géo, comme moi… ).Rendash a écrit:Il ne l'est pas assez. Ces disciplines étant ce qu'elles sont, on a beau avoir une licence, on n'est pas au point sur l'ensemble des questions du programme du secondaire. Particulièrement si, comme moi, on n'a pas suivi de double licence (histoire-géo). (Il faudrait aussi que le cursus de licence intègre réellement des aspects épistémologiques et historiographiques. Mais c'est un autre débat.)
Par ailleurs, en histoire, je pense qu’on ne pourra jamais être au point sur tout et n’importe quoi, un historien n’a pas vocation à être une encyclopédie sur pattes. Par contre, il me semble qu’on devient, au fur et à mesure de son cursus − et surtout avec un master recherche − capable de se mettre au point sur tout et n’importe quoi, d’aller chercher l’info où et comme il faut, d’avoir du recul sur sa pratique, et de façon plus globale de comprendre ce qu’est fondamentalement l’histoire.
C’est pourquoi je pense qu’une épreuve hors-programme aux oraux de capes ne serait pas aberrante, ainsi qu’une vraie pratique de la recherche à un moment ou à un autre. Ça éviterait pas mal les dérives mémorielles et les usages tordus de l’histoire, mais d’après ce que j’ai pu comprendre avec mon inspectrice, ce n’est pas vraiment la direction souhaitée par la hiérarchie.
Par ailleurs, je suis d’acc’ avec tout, sauf que je nuancerais cela :
Certaines formations devraient justement être assurées par des non-enseignants, car un prof d’histoire-géo n’est pas orthophoniste, prof de chant ou de théâtre, ou phoniatre, ni psychologue ou psychiatre, ni neurologue, etc. En formation, j’ai eu un vrai vrai prof d’histoire qui enseignait pour de vrai, mais ses formations donnaient vraiment l’impression qu’il avait lu quelques livres qu’il avait mal digérés en psychologie/neurologie, et du coup, on avait une espèce de soupe idéologique sans aucune rigueur scientifique (à coup de « des études prouvent que », « Meirieu », « c’est scientifique donc c’est vrai », etc.), sur des sujets qui auraient pu être vaguement intéressants.Rendash a écrit:- septembre-juin : année de stage, incluant de vraies formations didactiques et pédagogiques, au lieu des khônneries innommables auxquelles on assiste parfois dans certaines académies. Assurées par des collègues en poste, volontaires, qui enseignent toujours, et qui ont énormément de choses à nous apprendre, et non par des spécialistes auto-proclamés qui dans le meilleur des cas n'ont pas foutu les pieds dans une classe du secondaire depuis dix ou quinze ans, et qui dans le pire des cas n'ont même jamais enseigné.
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- Spoiler:
- l-es-prit1Niveau 7
Rendash a écrit:l-es-prit1 a écrit: Je disais juste que notre concours (en HG) était très disciplinaire, aucunement sur les autres capacités que doit avoir un enseignant.
Bref je n'ai rien dit de mal
Il ne l'est pas assez. Ces disciplines étant ce qu'elles sont, on a beau avoir une licence, on n'est pas au point sur l'ensemble des questions du programme du secondaire. Particulièrement si, comme moi, on n'a pas suivi de double licence (histoire-géo). (Il faudrait aussi que le cursus de licence intègre réellement des aspects épistémologiques et historiographiques. Mais c'est un autre débat.) Avoir un concours très disciplinaire permet de se mettre à jour sur au moins six des thèmes traités dans le programme, ce qui est une bonne chose : on galère moins sur le plan de la préparation des cours si on maîtrise déjà la question.
La nouvelle formule du CAPES, qui veut intégrer un aspect didactique, est aberrante à mon avis : c'est du flan, puisqu'on n'a pas les armes (hormis quinze pauvres jours de stage...après les écrits, œuf corse) pour traiter correctement la question. Un concours disciplinaire en M1 puis une année de M2 axée sur la formation au métier d'enseignant : une telle organisation me paraîtrait bien plus logique. Encore faudrait-il que les formations dispensées par l'ESPé aient un sens, et un réel contenu
Une idée d'organisation, comme ça, en l'air :
- une année de M1 axée prépa concours uniquement (on garde le stage, cela dit), et un concours bien plus disciplinaire.
- avancer écrits et oraux d'un bon mois, de façon à ce que l'annonce des résultats intervienne fin juin
- juillet : vacances, indispensables, pour récupérer de cette année de galère qu'est le concours
- août : formation de pré-rentrée pour les stagiaires. Ce qui inclut, nécessairement, que les stagiaires soient en poste (et connaissent leurs niveaux de classes) à ce moment. Autrement dit, dès août, les stagiaires sont payés...et formés : préparation commune des premières séquences pour nous montrer par quel bout prendre ces choses-là, formations concernant la posture de l'enseignant, la gestion de la voix, la gestion d'une classe, etc, ...Tout ce dont on a besoin pour pouvoir attaquer sereinement l'année, et ne pas être lâché dans le grand bain sans brassard.
- septembre-juin : année de stage, incluant de vraies formations didactiques et pédagogiques, au lieu des khônneries innommables auxquelles on assiste parfois dans certaines académies. Assurées par des collègues en poste, volontaires, qui enseignent toujours, et qui ont énormément de choses à nous apprendre, et non par des spécialistes auto-proclamés qui dans le meilleur des cas n'ont pas foutu les pieds dans une classe du secondaire depuis dix ou quinze ans, et qui dans le pire des cas n'ont même jamais enseigné.
Je n'ai pas dit qu'il l'était trop
- RendashBon génie
Dimka a écrit:
Ça, ça dépend des facs : en L3, j’ai eu un cours d’épistémo/historio pour l’histoire et pour la géographie (très utile, au passage, si on ne suivait pas de cours de géo, comme moi… ).
Moi aussi, pour l'histoire en tout cas, mais ça reste assez faible, au final. Il serait bon qu'on ait, en plus d'une UE générale, un point sur la question pour chaque UE. Mais en effet, ça, ça dépend des facs.
Dimka a écrit:
Par ailleurs, en histoire, je pense qu’on ne pourra jamais être au point sur tout et n’importe quoi, un historien n’a pas vocation à être une encyclopédie sur pattes. Par contre, il me semble qu’on devient, au fur et à mesure de son cursus − et surtout avec un master recherche − capable de se mettre au point sur tout et n’importe quoi, d’aller chercher l’info où et comme il faut, d’avoir du recul sur sa pratique, et de façon plus globale de comprendre ce qu’est fondamentalement l’histoire.
C’est pourquoi je pense qu’une épreuve hors-programme aux oraux de capes ne serait pas aberrante, ainsi qu’une vraie pratique de la recherche à un moment ou à un autre. Ça éviterait pas mal les dérives mémorielles et les usages tordus de l’histoire, mais d’après ce que j’ai pu comprendre avec mon inspectrice, ce n’est pas vraiment la direction souhaitée par la hiérarchie.
Oui, absolument d'accord, notamment pour l'épreuve hors-programme.
Etre au point sur tout, c'est impossible, mais les programmes du secondaire sont bien loin d'être tout, justement
Dimka a écrit:
Certaines formations devraient justement être assurées par des non-enseignants, car un prof d’histoire-géo n’est pas orthophoniste, prof de chant ou de théâtre, ou phoniatre, ni psychologue ou psychiatre, ni neurologue, etc. En formation, j’ai eu un vrai vrai prof d’histoire qui enseignait pour de vrai, mais ses formations donnaient vraiment l’impression qu’il avait lu quelques livres qu’il avait mal digérés en psychologie/neurologie, et du coup, on avait une espèce de soupe idéologique sans aucune rigueur scientifique (à coup de « des études prouvent que », « Meirieu », « c’est scientifique donc c’est vrai », etc.), sur des sujets qui auraient pu être vaguement intéressants.
Oui, tu as raison. Je me focalisais sur le côté pratique de la formation, mais effectivement, un orthophoniste, un prof de chant/théâtre, etc, ont aussi des choses intéressantes à apporter. Ce que je voulais dire, c'est qu'il serait intéressant d'avoir des formations assurées par des pros, mais en lien direct avec la pratique de notre métier. Passer huit heures sur les pervers narcissiques, l'aliénation parentale (...sur des enfants de quatre ans), toussah, c'est intéressant, mais pas dans cette optique. Or, si j'avais voulu faire psycho, j'aurais fait psycho ; si je souhaite me documenter sur la question, je me documente sur la question. Là, c'est une perte de temps, sans même parler de la nullité abyssale des cours en question.
Or, c'est à ça que se résume ma formation ESPé. A ça, et à huit heures de cours sur le genre, intéressants (notamment la partie sur le genre dans les manuels scolaires..deux heures), mais, bord d'ailes, ce n'est pas une priorité dans la formation de jeunes profs qu'on envoie au casse-pipe. Sans oublier la fameuse "analyse de pratique pédagogique", par sessions de trois heures durant lesquelles deux formateurs viennent superviser un groupe de dix stagiaires, en les invitant à..dialoguer et évoquer les problèmes rencontrés et la façon de les résoudre. Si si. Autrement dit, ils nous enferment dans une petite salle merdique, au quatrième étage sans ascenseur (sympa pour les boiteux -_-' ), avec DEUX formateurs, pour nous faire faire...ce qu'on fait au soleil, avec un café et une clope.
Avec cette phrase absolument mythique d'un des formateurs, brave homme par ailleurs (vraiment, il est très sympa, quoique très très timide : il pourrait passer entre la pisse et le mur, il le ferait), qui déteint haut la main la palme de la chiantise la plus totale et la plus absolue, et qui nous explique que le secret pour tenir une classe difficile, c'est de faire des cours intéressants. Si, si. Le même qui arrive par le seul son de sa voix à faire pioncer les trois quarts d'un amphi en quinze minutes chrono. le même qui n'hésite pas à se décrotter le nez toutes les cinq minutes. Qui nous explique ensuite la posture à tenir pour un prof confronté à une classe difficile.
Je ne remercierai jamais assez ma tutrice.
L-es-prit1, au temps pour moi, j'ai lu trop vite
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- DimkaVénérable
Ah bah voilà, l’Éducation nationale dépense de l’argent pour les préserver de l’obésité, du cancer de la peau, des poumons et des maladies cardio-vasculaires, et ils trouvent moyen de râler !Rendash a écrit:Autrement dit, ils nous enferment dans une petite salle merdique, au quatrième étage sans ascenseur (sympa pour les boiteux -_-' ), avec DEUX formateurs, pour nous faire faire...ce qu'on fait au soleil, avec un café et une clope.
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- Spoiler:
- RendashBon génie
Histoire d'expliquer mes propos : moi, c'est ça qui me donnerait envie d'abandonner. Cette lutin de sensation de merle d'être balancé à la baille sans aucun soutien, sans aucune formation, et de simplement servir de prétexte pour donner des heures à des gens.
Pour la n-ième fois, un immense merci à ma tutrice, et aux Néos qui m'ont appris et expliqué certaines bases de mon métier.
:lol:
Pour la n-ième fois, un immense merci à ma tutrice, et aux Néos qui m'ont appris et expliqué certaines bases de mon métier.
Ah bah voilà, l’Éducation nationale dépense de l’argent pour les préserver du cancer de la peau, des poumons et des maladies cardio-vasculaires, et ils trouvent moyen de râler !
:lol:
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
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