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Chocolat
Guide spirituel

La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège - Page 3 Empty Re: La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège

par Chocolat Dim 14 Sep 2014 - 22:31
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User5899
Demi-dieu

La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège - Page 3 Empty Re: La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège

par User5899 Dim 14 Sep 2014 - 22:44
Presse-purée a écrit:Lors des formations auxquelles j'ai pu assister sur cette délicate question, il nous était demandé de "réhabiliter la glose".
Je n'ai rien contre si ça correspond à un besoin et si c'est l'occasion d'un apprentissage. Il faut simplement ne pas oublier qu'ils ne doivent pas découvrir l'au-delà de la glose au lycée, qu'ils doivent l'avoir pratiqué avant.
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La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège - Page 3 Empty Re: La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège

par Invité Sam 25 Oct 2014 - 20:11
vivi1982 a écrit:Après mon  inspection l'an dernier, je me suis sentie ... Libérée. Je suis tombée sur un nouvel inspecteur qui a bien conscience de la réalité du terrain. J'ai été inspectée avec mes 3ème plutôt bons et tout s'est très bien passé et pendant l'entretien on a discuté de mes classes de 4ème. Il m'a dit que pour des classes comme j'avais en 4ème (en gros un niveau ce2 pour les 2/3), paraphrase, paraphrase à fond, qu'il fallait que je lache du leste sur tout ce qui est procédé d'écriture et qu'une fois que le sens du texte serait bien compris, les remarques sur les procédés viendraient. Et effectivement, j'ai essayé et ça marche. Après pour le temps à y passer, je ne m'impose rien, s'il faut 3h on met 3h, s'il faut 1h on met 1h. L'important est d'intéresser les élèves. Et miracle, cette année j'ai en 3ème ces mêmes 4ème et ils me réclament à cor et à cris de la littérature!

Tout pareil ! Lors de mon inspection de titularisation, j'ai questionné l'inspecteur sur la LA, activité la plus délicate pour moi aussi, et plus particulièrement sur la paraphrase qui constituait 70% des traces écrites des élèves : il m'a rassurée sur le nécessaire passage par la paraphrase pour ensuite questionner les procédés !

Je ne comprends pas la remarque de ton inspecteur Suspect
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jjrousseau
Niveau 6

La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège - Page 3 Empty Combien passez-vous de temps sur un texte ?

par jjrousseau Jeu 14 Fév 2019 - 19:11
Je sais que normalement ce devrait une heure mais je n'y arrive pas; rien que le temps de faire lire le texte aux élèves et de faire le point sur le vocabulaire à connaître et 20 minutes sont déjà passées (en comptant le temps que les élèves prennent leur livre, à la bonne page, livre qu'ils n'ont souvent pas etc...). Et vous ? Et puis j'ambitionne qu'il y ait une trace écrite correcte...Mais du coup, je suis toujours en train de courir après le temps.
henriette
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La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège - Page 3 Empty Re: La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège

par henriette Jeu 14 Fév 2019 - 19:22
Message fusionné à un sujet déjà existant.
jjrousseau, en remontant le fil tu trouveras déjà des témoignages intéressants sur cette question du temps à passer sur un texte.

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trompettemarine
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par trompettemarine Jeu 14 Fév 2019 - 21:28
jjrousseau a écrit:      Je sais que normalement ce devrait une heure mais je n'y arrive pas; rien que le temps de faire lire le texte aux élèves et de faire le point sur le vocabulaire à connaître et 20 minutes sont déjà passées (en comptant le temps que les élèves prennent leur livre, à la bonne page, livre qu'ils n'ont souvent pas etc...). Et vous ? Et puis j'ambitionne qu'il y ait une trace écrite correcte...Mais du coup, je suis toujours en train de courir après le temps.

En tant que parent d'élève, et professeur dans le lycée, je m'en fiche un peu. Tout cela n'est pas grave : une heure, ou deux, voire trois du moment que les élèves apprennent et sont intéressés par le texte.
Je préfèrerais qu'il n'y ait quasiment pas de lecture analytique au collège, juste de la lecture et de la compréhension de texte, de la grammaire et de l'orthographe. En sixième, ma fille a fait... une dictée et quatre heures de grammaire... alors la lecture analytique au collège...
Je comprends que tu débutes et que tu t'inquiètes, mais vérifier que le sens d'un texte est compris, c'est bien suffisant. Si tu avais 6 heures de français et non 4 ou 3h30, ta question serait légitime. Ne t'inquiète pas avec tout cela !
Quant au regard de l'IPR, étant donné que tout le monde avance pareillement...
Courage !
Provence
Provence
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par Provence Jeu 14 Fév 2019 - 21:41
jjrousseau a écrit:      Je sais que normalement ce devrait une heure mais je n'y arrive pas;
Pourquoi une heure? C'est une durée magique? D'où cette supposée norme sort-elle?
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jjrousseau
Niveau 6

La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège - Page 3 Empty Re: La question du temps à passer pour une lecture analytique au collège

par jjrousseau Ven 15 Fév 2019 - 9:20
Cette histoire d'heure me vient de mon année à l'IUFM, c'est à dire il y a 20 ans...A l'époque, on parlait de "la lecture méthodique", c'était le saint Graal et maintenant c'est "la lecture analytique"...Question de mode tout ça. Je pense pour ma part que je veux en faire trop pour un texte et qu'il faille se résigner à ne voir qu'un aspect du texte. Mais je pense aussi que l'essentiel ait que les élèves soient intéressés et apprennent des choses...Mais du coup je ne fais que quatre ou cinq séquences dans l'année car j'ai toujours besoin d'approfondir.
*Ombre*
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Grand sage

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par *Ombre* Ven 15 Fév 2019 - 10:09
Je vais faire bondir, mais, pour ma part, j'essaie de ne pas passer plus d'une heure sur un texte, au moins dans les petites classes, et même si ce que j'en dis est à nuancer en fonction du texte, sa richesse, des objectifs.
J'ai mis des années à en arriver là, aussi en partie à cause de l'"évolution du public". Je n'ai jamais été une férue du formalisme, du relevé sans fin de procédés qui, au lieu de servir la compréhension du texte, lui sert parfois de paravent pudique (on capte pas grand chose, mais on cache la misère sous les champs lexicaux dûment relevés). Par ailleurs, je constate que la seule compréhension littérale est de plus en plus problématique et que, pour mes élèves, l'enjeu est d'abord de développer leurs capacités de lecture, donc leur vocabulaire et leur syntaxe, par un travail systématique de ces deux points, et la fréquentation de textes aussi nombreux que possible. Or, cette dernière exigence n'est plus tenable si (en plus de consacrer deux heures par semaine à l'étude de la langue) je passe deux heures sur chaque texte.
J'ai fait le choix, discutable au sens propre du terme, de travailler avant tout la compréhension des textes et la mise en évidence de leurs enjeux humains, de la façon dont ils renouvellent notre regard sur le monde, par quelque chose qui relève davantage de la discussion informelle (même si toujours appuyée sur le texte) que de l'analyse de détail.

Concrètement, quelques habitudes me permettent de gagner du temps.
- Je travaille le vocabulaire en amont. Quelques jours avant d'aborder un texte, je fais chercher à la maison le sens des mots dont je sais qu'ils poseront problème. Nous corrigeons en classe, je donne ce vocabulaire à apprendre et de petits exercices à faire pour se l'approprier (parfois une consigne aussi simple que faire une phrase avec chacun de ces mots). Cela prend cinq minutes à chaque fois en fin d'une séance précédente et cela permet aux élèves d'avoir déjà intégré ce vocabulaire quand ils vont le rencontrer dans le texte, si bien qu'il ne fera plus obstacle à la compréhension. J'ajoute que cette manière de présenter plusieurs fois le mots à des intervalles réguliers et dans des contextes différents est la plus efficace pour la mémorisation.
- Le jour J, je lis moi-même le texte aux élèves. Non seulement cela m'évite d'y passer 20 minutes (parfois sans profit pour certains qui lisent sans comprendre) mais cela suscite toujours l'intérêt des élèves. Je suis toujours frappée de voir que dans ces moments-là, même les grands, même les agités sont calmes et attentifs à une histoire dans laquelle ils aiment se plonger. La lecture professorale met en avant certains aspects du texte, ses émotions notamment, et favorise la réaction des élèves qui va être le moteur de son étude.
- Ensuite, on discute, selon des modalités diverses, mais je m'attache toujours à deux choses essentielles : la compréhension du texte et ce qui fait son intérêt. Ensuite, dans les quelques minutes qui restent après tout ça, nous revenons sur un passage précis pour voir comment l'auteur a créé tel effet dont nous avons discuté, mais l'analyse en tant que telle reste, au moins en 6e et en 5e, très limitée. Franchement, l'urgence ne me paraît pas être là.
- Je n'ai pratiquement aucune "trace écrite". Je n'en vois pas l'intérêt. Ce que je veux que les élèves retiennent, c'est la démarche d'une part, et le vocabulaire d'autre part. Parfois, je peux faire noter quelques définitions comme celle de scène d'exposition ou de parodie, mais c'est très limité. En fait, c'est très variable selon les textes. En début d'année, je passe du temps sur la rédaction des réponses (donc là, clairement, deux heures par texte, mais c'est aussi de la méthode) ; ensuite, il m'arrive de demander aux élèves, après la discussion, de retravailler à l'écrit sur un passage précis, particulièrement important. Ce travail restera donc dans leur classeur. Mais j'assume parfaitement des séances entièrement menées à l'oral dont il ne reste nulle "trace" en dehors du vocabulaire.

Par contre, régulièrement, après l'étude d'un texte, je fais pratiquer l'écriture d'imitation avec réemploi du vocabulaire. Il s'agit seulement d'une dizaine de lignes, mais écrire 10 lignes avec exigence prend quasiment toute l'heure.

En 4e et 3e, c'est un peu différent. Certaines séances ressemblent à ce que je viens de décrire. Mais régulièrement, dans le prolongement de cette première approche, je fais travailler la question ouverte sur un passage précis, en insistant sur la méthode. Plus encore qu'une préparation aux questions ouvertes du DNB (souvent faciles), c'est une préparation au lycée et au commentaire. Laisser aux élèves le temps de chercher des éléments de réponse, les mettre en commun, travailler la rédaction, corriger, cela prend facilement une demi-heure.

Mais dans les petites classes, j'ai fait le choix d'une analyse plus superficielle, mais de textes plus fréquents, pour une plus grande familiarisation avec la langue littéraire - car le vrai besoin de mes élèves me semble être là.
Iphigénie
Iphigénie
Prophète

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par Iphigénie Ven 15 Fév 2019 - 11:45
*Ombre* a écrit:Je vais faire bondir, mais, pour ma part, j'essaie de ne pas passer plus d'une heure sur un texte, au moins dans les petites classes, et même si ce que j'en dis est à nuancer en fonction du texte, sa richesse, des objectifs.
J'ai mis des années à en arriver là, aussi en partie à cause de l'"évolution du public". Je n'ai jamais été une férue du formalisme, du relevé sans fin de procédés qui, au lieu de servir la compréhension du texte, lui sert parfois de paravent pudique (on capte pas grand chose, mais on cache la misère sous les champs lexicaux dûment relevés). Par ailleurs, je constate que la seule compréhension littérale est de plus en plus problématique et que, pour mes élèves, l'enjeu est d'abord de développer leurs capacités de lecture, donc leur vocabulaire et leur syntaxe, par un travail systématique de ces deux points, et la fréquentation de textes aussi nombreux que possible. Or, cette dernière exigence n'est plus tenable si (en plus de consacrer deux heures par semaine à l'étude de la langue) je passe deux heures sur chaque texte.
J'ai fait le choix, discutable au sens propre du terme, de travailler avant tout la compréhension des textes et la mise en évidence de leurs enjeux humains, de la façon dont ils renouvellent notre regard sur le monde, par quelque chose qui relève davantage de la discussion informelle (même si toujours appuyée sur le texte) que de l'analyse de détail.

Concrètement, quelques habitudes me permettent de gagner du temps.
- Je travaille le vocabulaire en amont. Quelques jours avant d'aborder un texte, je fais chercher à la maison le sens des mots dont je sais qu'ils poseront problème. Nous corrigeons en classe, je donne ce vocabulaire à apprendre et de petits exercices à faire pour se l'approprier (parfois une consigne aussi simple que faire une phrase avec chacun de ces mots). Cela prend cinq minutes à chaque fois en fin d'une séance précédente et cela permet aux élèves d'avoir déjà intégré ce vocabulaire quand ils vont le rencontrer dans le texte, si bien qu'il ne fera plus obstacle à la compréhension. J'ajoute que cette manière de présenter plusieurs fois le mots à des intervalles réguliers et dans des contextes différents est la plus efficace pour la mémorisation.
- Le jour J, je lis moi-même le texte aux élèves. Non seulement cela m'évite d'y passer 20 minutes (parfois sans profit pour certains qui lisent sans comprendre) mais cela suscite toujours l'intérêt des élèves. Je suis toujours frappée de voir que dans ces moments-là, même les grands, même les agités sont calmes et attentifs à une histoire dans laquelle ils aiment se plonger. La lecture professorale met en avant certains aspects du texte, ses émotions notamment, et favorise la réaction des élèves qui va être le moteur de son étude.
- Ensuite, on discute, selon des modalités diverses, mais je m'attache toujours à deux choses essentielles : la compréhension du texte et ce qui fait son intérêt. Ensuite, dans les quelques minutes qui restent après tout ça, nous revenons sur un passage précis pour voir comment l'auteur a créé tel effet dont nous avons discuté, mais l'analyse en tant que telle reste, au moins en 6e et en 5e, très limitée. Franchement, l'urgence ne me paraît pas être là.
- Je n'ai pratiquement aucune "trace écrite". Je n'en vois pas l'intérêt. Ce que je veux que les élèves retiennent, c'est la démarche d'une part, et le vocabulaire d'autre part. Parfois, je peux faire noter quelques définitions comme celle de scène d'exposition ou de parodie, mais c'est très limité. En fait, c'est très variable selon les textes. En début d'année, je passe du temps sur la rédaction des réponses (donc là, clairement, deux heures par texte, mais c'est aussi de la méthode) ; ensuite, il m'arrive de demander aux élèves, après la discussion, de retravailler à l'écrit sur un passage précis, particulièrement important. Ce travail restera donc dans leur classeur. Mais j'assume parfaitement des séances entièrement menées à l'oral dont il ne reste nulle "trace" en dehors du vocabulaire.

Par contre, régulièrement, après l'étude d'un texte, je fais pratiquer l'écriture d'imitation avec réemploi du vocabulaire. Il s'agit seulement d'une dizaine de lignes, mais écrire 10 lignes avec exigence prend quasiment toute l'heure.

En 4e et 3e, c'est un peu différent. Certaines séances ressemblent à ce que je viens de décrire. Mais régulièrement, dans le prolongement de cette première approche, je fais travailler la question ouverte sur un passage précis, en insistant sur la méthode. Plus encore qu'une préparation aux questions ouvertes du DNB (souvent faciles), c'est une préparation au lycée et au commentaire. Laisser aux élèves le temps de chercher des éléments de réponse, les mettre en commun, travailler la rédaction, corriger, cela prend facilement une demi-heure.

Mais dans les petites classes, j'ai fait le choix d'une analyse plus superficielle, mais de textes plus fréquents, pour une plus grande familiarisation avec la langue littéraire - car le vrai besoin de mes élèves me semble être là.

Moi je bondis! Mais de joie! Very Happy
100% d'accord avec ta (tes) méthodes.
Et zut aux zétiquettes consacrées par la mode des démarches figées ipro-internetesque!

Et pour dire des choses un peu plus sérieuses, je crois qu'il est urgent en français de remplir une mission première, sans laquelle toutes les autres sont vouées à la déception, qui est d'éveiller et former la sensibilité des jeunes élèves. Ce serait un travail bien plus important que la préoccupation des traces écrites et des définitions de figures de style.
En quarante ans de carrière j'ai vraiment constaté une très nette diminution de la sensibilité des élèves: pour les toucher, il fallait en faire de plus en plus, et je pense que c'est un phénomène qui n'est pas anecdotique.
Le remplacement de la lecture par le film ou par rien, d'ailleurs et hélas, est une catastrophe pour ce qui est d'apprendre, comme dit Kundera, la suspension du jugement: d'abord sentir, éprouver des émotions, des sentiments autres, laisser aller son imaginaire, avant de proférer des vérités personnelles définitives, sans rien comprendre qui ne soit  soi, c'est quand même le grand fléau contemporain....
Alors oui, une belle lecture par le professeur, quelques lignes de récitation, une réappropriation des histoires, c'est bien plus important que de vouloir les initier prématurément à la lecture analytique et aux axes problématiques.


Dernière édition par Iphigénie le Ven 15 Fév 2019 - 12:00, édité 1 fois
Sphinx
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par Sphinx Ven 15 Fév 2019 - 11:59
Je passe de moins en moins de temps sur les textes moi aussi, en bonne partie à cause des capacités de concentration réduites des élèves. En 5e en particulier, ça me va si en une heure on a lu le texte, on a expliqué les mots difficiles, on a expliqué contexte et contenu, et on a noté une petite synthèse très courte avec les personnages / un résumé en deux phrases / ce qu'il y a à retenir du texte (ça peut être une notion sur un genre littéraire, sur une œuvre, un procédé, mais jamais plus de deux points). À ce stade je n'éprouve pas le besoin d'étudier le texte à fond, si on a compris le sens littéral et appris un ou deux trucs au passage ça me va. Après si on déborde pour une raison x ou y (texte plus long, plus difficile, exercice incendie) je n'en fais pas une jaunisse non plus Very Happy Dans l'idéal je fais apprendre trois ou quatre mots de vocabulaire par texte mais j'avoue qu'avec des classes pénibles comme j'en ai dernièrement, il y a des périodes où ça passe à la trappe, faute du temps consacré à la discipline Embarassed

En 3e c'est un peu différent parce qu'il faut les préparer à commenter des textes au lycée et ça prend du temps de leur faire repérer des trucs intéressants dans le texte, formuler des remarques, rédiger correctement. Mais là aussi je ne m'impose pas comme mission que la totalité des choses qu'il y aurait à dire sur le texte figurent dans leur classeur.

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"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."


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Sylvain de Saint-Sylvain
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par Sylvain de Saint-Sylvain Ven 15 Fév 2019 - 13:23
Au lycée, cette année, une lecture comprenait, en tout :
– l'étude préalable du vocabulaire (entre dix et quinze mots à apprendre), avec rapide recherche de mots dérivés ;
– identification du plan du texte (ce qui me prend beaucoup de temps ; je sais que certains collègues y consacrent vingt minutes mais je ne comprends pas comment) ;
– exercices de grammaire ou d'écriture d'invention ;
– l'analyse linéaire (en 1re) ou questions d'analyse (en 2de), souvent entrecoupée de digressions (historiques, philosophiques, court débat) ;
– un travail écrit : paragraphe de réflexion, de commentaire (ou partie complète de commentaire), introduction...
En gros je devais passer deux semaines en moyenne sur un même texte, à la louche. Pour une quinzaine dans l'année (trois par chapitre).
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jjrousseau
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par jjrousseau Ven 15 Fév 2019 - 18:45
Je pense qu'il faut les préparer à l'analyse de texte dès la sixième car sinon ils en sont incapables quand ils arrivent en seconde(j'ai testé); de plus, je veux qu'ils retiennent les textes qu'on fait et j'ai remarqué que si l'on collectionne un nombre important de textes, ils ne retiennent rien. D'une année sur l'autre, rien ne leur reste et, au contraire, si on n'y passe du temps, au moins ils auront retenu quelques auteurs, quelques oeuvres et c'est mon objectif. En plus, je veux au contraire qu'ils aient une trace écrite pour la réutiliser sur d'autres textes du même auteur ou pas mais qu'il leur reste quelques notions quand même.
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par Iphigénie Ven 15 Fév 2019 - 18:53
Je pense qu'il faut les préparer à l'analyse de texte dès la sixième car sinon ils en sont incapables quand ils arrivent en seconde(j'ai testé);
C’est bien ça l’erreur, à mon avis.
Ce n’est pas l’entrainement qui leur manque, c’est tout le reste( la curiosité, le goût, le plaisir des textes.
henriette
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par henriette Ven 15 Fév 2019 - 18:59
Iphigénie a écrit:
Je pense qu'il faut les préparer à l'analyse de texte dès la sixième car sinon ils en sont incapables quand ils arrivent en seconde(j'ai testé);
C’est bien ça l’erreur, à mon avis.
Ce n’est pas l’entrainement qui leur manque, c’est tout le reste( la curiosité, le goût, le plaisir des textes.
Tout à fait d'accord avec toi.
D'entrée les élèves se demandent ce qu'on attend qu'ils disent du texte avant même de ressentir eux-mêmes quelque chose en lisant le texte. Ils sont dans une démarche d'utilisation d'outils (un peu au petit bonheur la chance) pour décortiquer, quand ils devraient commencer par être dans un rapport sensible, esthétique à l'oeuvre d'art, pour apprendre à ressentir des émotions à la lecture d'un texte, et à pouvoir faire confiance à leur ressenti pour se guider ensuite dans l'analyse.

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par jjrousseau Ven 15 Fév 2019 - 19:02
Mais si c'est l'entrainement dont ils ont besoin comme pour tout, cela s'apprend à force de à force et cela n'est pas contradictoire avec l'idée d'en retirer du plaisir, bien au contraire. En tout cas quand je récupère des élèves qui ont eu des profs comme ça, c'est la catastrophe car ils n'ont aucun outil à leur disposition et ils n'ont rien retenu surtout. Votre opposition entre analyse et plaisir est figée et elle n'est pas réelle surtout.


Dernière édition par jjrousseau le Ven 15 Fév 2019 - 19:03, édité 1 fois
Sylvain de Saint-Sylvain
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par Sylvain de Saint-Sylvain Ven 15 Fév 2019 - 19:03
Iphigénie a écrit:
Je pense qu'il faut les préparer à l'analyse de texte dès la sixième car sinon ils en sont incapables quand ils arrivent en seconde(j'ai testé);
C’est bien ça l’erreur, à mon avis.
Ce n’est pas l’entrainement qui leur manque, c’est tout le reste( la curiosité, le goût, le plaisir des textes.

Je souscris. L'analyse n'est pas une fin en soi, mais un moyen d'approfondir la lecture d'un texte.
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par jjrousseau Ven 15 Fév 2019 - 19:04
Personne n'a dit que c'était une fin en soi !
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par henriette Ven 15 Fév 2019 - 19:09
jjrousseau a écrit:Mais si c'est l'entrainement dont ils ont besoin comme pour tout, cela s'apprend à force de à force et cela n'est pas contradictoire avec l'idée d'en retirer du plaisir, bien au contraire. En tout cas quand je récupère des élèves qui ont eu des profs comme ça, c'est la catastrophe car ils n'ont aucun outil à leur disposition et ils n'ont rien retenu surtout. Votre opposition entre analyse et plaisir est figée et elle n'est pas réelle surtout.
J'ai eu l'expérience inverse d'élèves "cherchant pour chercher" les champs lexicaux, etc. mais n'allant nulle part, ne comprenant au final pas le texte, car comme incapables d'éprouver, ou plutôt comme se l'interdisant, pensant que ce n'était pas utile ni intéressant, ayant peur de dire une bêtise, et se rassurant à grands moulinets d'outils d'analyse brassant de l'air.
C'est très difficile alors de leur faire lâcher leurs champs lexicaux pour aborder tout simplement le texte pour lui-même.

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par jjrousseau Ven 15 Fév 2019 - 19:13
Ben moi je ne suis jamais tombée sur des élèves qui cherchaient aussi frénétiquement; la plupart du temps, ils s'en moquent complètement !
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par Iphigénie Ven 15 Fév 2019 - 19:14
On ne fait pas pousser les poireaux en tirant dessus.
( ce n’est pas de moi mais de Vaclav Havel)
Il faut d’abord que le terrain soit favorable.
S’entrainer à analyser sans s’etre d’abord entraîné à sentir, ça amène à ce que dit Henriette, devoir leur interdire en seconde de parler de figures et de champs et d’apprendre à lire les textes...
Sylvain de Saint-Sylvain
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par Sylvain de Saint-Sylvain Ven 15 Fév 2019 - 19:15
jjrousseau a écrit:Personne n'a dit que c'était une fin en soi !

Commencer l'analyse dès la 6e suppose que c'est une fin en soi, et non une étape dans l'apprentissage de la lecture, avant lesquels se trouveraient d'autres paliers. En 6e, c'est plutôt la compréhension exigible en première lecture, disons, qui se travaille, ce qui peut se faire avec des exercices de paraphrase par exemple.

(Je ne m'interdisais pas l'analyse, quand j'enseignais au collège, mais c'était ponctuel.)
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par jjrousseau Ven 15 Fév 2019 - 19:19
Non pas du tout on peut faire les deux en même temps et en sixième, ils sont déjà capable de trouver des choses très intéressantes sur les textes qu'on leur propose. Je ne comprends pas cette dichotomie entre sens et plaisir.
Sylvain de Saint-Sylvain
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par Sylvain de Saint-Sylvain Ven 15 Fév 2019 - 19:21
Peux-tu nous donner un exemple d'analyse, en 6e ? On ne se représente peut-être pas tout à fait la même chose.

Sur le plaisir, je n'ai pas d'opinion, en fait. Mais je vois bien que dès la 2de pour la plupart des élèves le français consiste à "décortiquer" des textes, ce qui me fait penser qu'il y a un malentendu, et ne pas exclure que ce malentendu vienne d'une pratique beaucoup trop précoce de l'analyse.
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jjrousseau
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par jjrousseau Ven 15 Fév 2019 - 19:26
Par exemple, comprendre pour quoi une réplique est comique, parvenir à décortiquer ce qui fait rire dans un exemple de comique de mot...
*Ombre*
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par *Ombre* Ven 15 Fév 2019 - 20:38
Pour moi, comprendre pourquoi une réplique est comique, c'est précisément de la compréhension.

Je fais le constat inverse du tien : mes élèves se souviennent mal des textes sur lesquels ils ont fait essentiellement de la technique. Mais quand on passe par l'histoire, ses émotions, ses enjeux, cela les marque. Quand j'en suis certains plusieurs années de suite, même s'ils ne sont plus capables de citer le titre ni l'auteur de l'oeuvre, ils se rappellent ce policier qui s'acharnait sur cet ancien forçat, ou ce jeune homme trouble dont on ne savait s'il se réjouissait par amour sincère pour la jeune fille qui lui avait écrit ou par ambition.

L'entraînement dont mes élèves ont besoin, c'est de ne pas foncer tête baissée à la recherche de procédés en faisant l'économie du sens du texte. C'est d'apprendre à appréhender un texte dans sa globalité (alors que leur approche m'évoque parfois l'impressionnisme : de petites touches de-ci, de-là, qui ne parviennent pas à prendre une forme intelligible), à se rendre disponible à ses émotions pour pouvoir, ensuite, en saisir les enjeux.

Bien sûr, on approfondit certains passages, et il est vrai que, dès la Sixième, des élèves peuvent aboutir à des analyses assez fines. Mais je persiste à penser qu'il vaut mieux, dans les petites classes, rester modeste dans ses ambitions et boucler le texte en une heure, afin de pouvoir confronter les élèves à de nombreux textes et les entraîner par là à une autre capacité qui leur fait grandement défaut : comprendre, au sens le plus courant du terme, un texte littéraire.
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