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- User17706Bon génie
Aranel53 a écrit:Si je veux être correct, il faut que je fasse attention à ce que je demande comme phrase de justification à mes élèves, alors...
Par exemple :
" La DEL est éteinte car elle est branchée à l'envers" ne serait pas correct ? Il faudrait dire
"La DEL est éteinte parce qu'elle est branchée à l'envers" (pour exprimer correctement la causalité)
C'est ça ?
En sciences je ne dois pas utiliser "car" alors ?
À supposer que la formulation de Grevisse soit bonne, mais elle me gêne un peu. Cela dit, dans l'exemple que tu donnes, je ne vois aucun avantage à utiliser « car » plutôt que « parce que ».
- Thalia de GMédiateur
Je souscris totalement à ce que tu as écrit.Nita a écrit:c0c0 a écrit:Question un peu bête de prof de maths et aussi un peu hors-sujet (pas taper svp) : pourquoi une réponse ne peut-elle commencer par oui ou non ? J'avoue que dans les exercices je le fais parfois
En français, on part du principe (enfin, moi, je pars de ce principe ) qu'une réponse écrite est, d'une certaine façon, déconnectée de la question, que je fais mine d'ignorer (alors que c'est moi qui l'ai posée, mais osf).
C'est pour cela qu'on interdit l'emploi de oui ou de non, parce que les élèves doivent écrire une phrase qui soit compréhensible même si la question n'a pas été recopiée : ils reprennent les mots de la question, ou la reformulent plus ou moins élégamment.
Oui et non sont des marques de l'oral, et sont proscrits à l'écrit : la phrase (ô combien chère à mes élèves) "Oui, c'est Bidule", par exemple peut répondre à beaucoup trop de questions.
Mais, tu vois, mon prof de maths de 6e déchirait ( M. B.) nos exercices si on n'écrivait pas une phrase complète (ou si on se trompait en conjuguant résoudre ).
1er contrôle, je tolère des réponses mal formulées. Pour les suivants, je fais mine de ne pas comprendre la réponse. :malmaisbien:
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- User5899Demi-dieu
Pour ma part, je ne lis même pas une réponse qui commence par "oui", "non", "car", "parce que", ou toute autre formulation qui ne serait pas la reprise de la question. Vieux réflexe de CE2. C'est 0 direct.Nita a écrit:c0c0 a écrit:Question un peu bête de prof de maths et aussi un peu hors-sujet (pas taper svp) : pourquoi une réponse ne peut-elle commencer par oui ou non ? J'avoue que dans les exercices je le fais parfois
En français, on part du principe (enfin, moi, je pars de ce principe ) qu'une réponse écrite est, d'une certaine façon, déconnectée de la question, que je fais mine d'ignorer (alors que c'est moi qui l'ai posée, mais osf).
C'est pour cela qu'on interdit l'emploi de oui ou de non, parce que les élèves doivent écrire une phrase qui soit compréhensible même si la question n'a pas été recopiée : ils reprennent les mots de la question, ou la reformulent plus ou moins élégamment.
Oui et non sont des marques de l'oral, et sont proscrits à l'écrit : la phrase (ô combien chère à mes élèves) "Oui, c'est Bidule", par exemple peut répondre à beaucoup trop de questions.
Mais, tu vois, mon prof de maths de 6e déchirait ( M. B.) nos exercices si on n'écrivait pas une phrase complète (ou si on se trompait en conjuguant résoudre ).
- wanaxFidèle du forum
Moi, là, c'est 0 direct et deux heures de colle. Non mais...Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en répondant : « Parce que c'était lui, parce que c'était moi. »
- wanaxFidèle du forum
Je pense qu'il faut préférer la formulation : A donc B à la formulation B car A.Aranel53 a écrit:Si je veux être correct, il faut que je fasse attention à ce que je demande comme phrase de justification à mes élèves, alors...
Par exemple :
" La DEL est éteinte car elle est branchée à l'envers" ne serait pas correct ? Il faudrait dire
"La DEL est éteinte parce qu'elle est branchée à l'envers" (pour exprimer correctement la causalité)
C'est ça ?
En sciences je ne dois pas utiliser "car" alors ?
La 'car' a un je ne sais quoi de malhonnête: on affirme, puis on cherche de quoi envoyer le coupable pré-désigné aux galères.
- User5899Demi-dieu
Tout à fait. Ils adoraient ça, Montaigne & La Boetie, de vrais esclaves volontaires, limite masos.wanax a écrit:Moi, là, c'est 0 direct et deux heures de colle. Non mais...Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en répondant : « Parce que c'était lui, parce que c'était moi. »
- AnaxagoreGuide spirituel
wanax a écrit:Je pense qu'il faut préférer la formulation : A donc B à la formulation B car A.Aranel53 a écrit:Si je veux être correct, il faut que je fasse attention à ce que je demande comme phrase de justification à mes élèves, alors...
Par exemple :
" La DEL est éteinte car elle est branchée à l'envers" ne serait pas correct ? Il faudrait dire
"La DEL est éteinte parce qu'elle est branchée à l'envers" (pour exprimer correctement la causalité)
C'est ça ?
En sciences je ne dois pas utiliser "car" alors ?
La 'car' a un je ne sais quoi de malhonnête: on affirme, puis on cherche de quoi envoyer le coupable pré-désigné aux galères.
Cela dépend si on veut exprimer un lien causal dans une enchaînement d'événements ou une déduction logique.
- JPhMMDemi-dieu
Les droites (d) et (d') sont parallèles car elles ne sont pas sécantes.
Les droites (d) et (d') sont parallèles parce qu'elles ne sont pas sécantes.
Les droites (d) et (d') sont parallèles puisqu'elles ne sont pas sécantes.
Mouais...
Personnellement je préfère le puisque.
Les droites (d) et (d') sont parallèles parce qu'elles ne sont pas sécantes.
Les droites (d) et (d') sont parallèles puisqu'elles ne sont pas sécantes.
Mouais...
Personnellement je préfère le puisque.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- AnaxagoreGuide spirituel
Bien sûr, il y a des emplois variés mais ce que je voulais souligner c'est que l'on ne cherche pas toujours à exprimer la même chose. De la même manière qu'en analyse on a souvent une pensée dynamique de ce qui se passe alors qu'en fait on peut raisonner de manière purement statique (et c'est même plus efficace dans l'absolu à mon avis), on peut faire "comme si" on parlait d'un enchaînement causal alors qu'il y a parfois seulement une déduction logique.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- NLM76Grand Maître
Je commence par la fin, et donc par une remarque accessoire. Qu'on interdise de commencer une phrase, dans un contexte scolaire, par «parce que» me semble légitime : il s'agit d'apprendre aux élèves à construire des phrases complètes. De même, on ne répond pas par "oui" ou par "non" parce que le correcteur n'est pas censé avoir sous les yeux la question : l'élève doit se rendre intelligible. Mais ce qui va de pair avec cette affaire, c'est que l'élève ne répond pas sur une fiche pour débiles telle qu'il s'en est répandu dans l'enseignement, avec la question, et la place en-dessous pour répondre, mais sur la copie qu'il prend soin de présenter lui-même.
Cependant, de même qu'on peut écrire "et" après une virgule, une phrase peut commencer par une conjonction de coordination: cette règle est un pur artefact scolaire, qui me paraît peu intéressant.
En outre, s'il y a un équivalent de "car" dans la catégorie des conjonctions ce n'est pas "parce que" mais "puisque". Et, effectivement, l'erreur qui consiste à utiliser "car" pour "parce que" vient de l'enseignement, et ce depuis fort longtemps, par inexactitude. "Car" est en effet présenté comme une conjonction qui marque la cause, alors qu'elle marque la justification. Ce sont des concepts proches, qui ont des points d'intersection, mais différents.
"Kevin Dugenou était absent mardi parce qu'il était malade"
"Tu as marqué KD absent mardi; es-tu certain de n'avoir pas fait d'erreur ? Sa mère, m'a appelé, étonnée. — KD était bien absent, car je n'ai pas sa copie."
Exemples de Grevisse, plus probants que celui que je viens de forger:
"Vous ne le trouverez pas chez lui, car je viens de le voir dans la rue." (Ac.) "Elle suivait apparemment des fantaisies analogues, car ses paroles rejoignirent ma rêverie." (Etiemble)
Exemple de VH :
"Mademoiselle Baptistine était une personne longue, pâle, mince, douce ; elle réalisait l’idéal de ce qu’exprime le mot « respectable » ; car il semble qu’il soit nécessaire qu’une femme soit mère pour être vénérable"
"Ici se place naturellement un fait que nous ne devons pas omettre, car il est de ceux qui font le mieux voir quel homme c’était que M. l’évêque de Digne."
"Voltaire s’est moqué de Needham, et il a eu tort ; car les anguilles de Needham prouvent que Dieu est inutile."
Car introduit la preuve et non la cause.
Cependant, de même qu'on peut écrire "et" après une virgule, une phrase peut commencer par une conjonction de coordination: cette règle est un pur artefact scolaire, qui me paraît peu intéressant.
En outre, s'il y a un équivalent de "car" dans la catégorie des conjonctions ce n'est pas "parce que" mais "puisque". Et, effectivement, l'erreur qui consiste à utiliser "car" pour "parce que" vient de l'enseignement, et ce depuis fort longtemps, par inexactitude. "Car" est en effet présenté comme une conjonction qui marque la cause, alors qu'elle marque la justification. Ce sont des concepts proches, qui ont des points d'intersection, mais différents.
"Kevin Dugenou était absent mardi parce qu'il était malade"
"Tu as marqué KD absent mardi; es-tu certain de n'avoir pas fait d'erreur ? Sa mère, m'a appelé, étonnée. — KD était bien absent, car je n'ai pas sa copie."
Exemples de Grevisse, plus probants que celui que je viens de forger:
"Vous ne le trouverez pas chez lui, car je viens de le voir dans la rue." (Ac.) "Elle suivait apparemment des fantaisies analogues, car ses paroles rejoignirent ma rêverie." (Etiemble)
Exemple de VH :
"Mademoiselle Baptistine était une personne longue, pâle, mince, douce ; elle réalisait l’idéal de ce qu’exprime le mot « respectable » ; car il semble qu’il soit nécessaire qu’une femme soit mère pour être vénérable"
"Ici se place naturellement un fait que nous ne devons pas omettre, car il est de ceux qui font le mieux voir quel homme c’était que M. l’évêque de Digne."
"Voltaire s’est moqué de Needham, et il a eu tort ; car les anguilles de Needham prouvent que Dieu est inutile."
Car introduit la preuve et non la cause.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- AnaxagoreGuide spirituel
Merci Nlm.
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"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- NLM76Grand Maître
Autrement dit :
A car B = A est vrai car B
A parce que B = A est arrivé parce que B
ou
A car B = j'ai raison de dire A puisque (ou éventuellement parce que) B
Autrement dit, "car" se situe au plan de l'énonciation, tandis que "parce que" se situe au plan de l'énoncé; de sorte que les deux peuvent se confondre dans un discours mathématique.
A car B = A est vrai car B
A parce que B = A est arrivé parce que B
ou
A car B = j'ai raison de dire A puisque (ou éventuellement parce que) B
Autrement dit, "car" se situe au plan de l'énonciation, tandis que "parce que" se situe au plan de l'énoncé; de sorte que les deux peuvent se confondre dans un discours mathématique.
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- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
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- RyuzakiNiveau 9
Merci mille fois pour ces explications. Je m'étais souvent posé la question de la différence entre "car" et "parce que" et tout est plus clair à présent.
- NLM76Grand Maître
Le plus simple, c'est de constater que cette formule constitue un solécisme. Si on veut se tordre le cerveau, on considère que cela signifie : "Oui, oui, il est bien parti : je m'en souviens: il avait un rendez-vous".PauvreYorick a écrit:Dans « il partit, car il avait un RV » (je n'envisage que très difficilement un contexte où je pourrais dire « il est parti car il avait un RV »), on relate le fait du départ ; à titre accessoire on indique la cause du départ.
Notez aussi ceci : en ancien français, "car" est surtout un adverbe affirmatif (= oui, vraiment).
Il est d'ailleurs intéressant de noter que "car" est issu de quārē = par quelle chose, c'est pourquoi. Considérez combien ce cheminement sémantique est étrange et passionnant.
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