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- InvitéInvité
Encore un article où l'on redécouvre l'eau chaude...
Lire la suiteTrois jours après sa prérentrée, Francis* n'a toujours pas d'élèves attribués. Fraîchement arrivé dans son académie, ce professeur de musique a tout de même eu une rentrée en fanfare, puisqu'il a été accueilli par son nouveau directeur d'établissement avec cette boutade : « Vous êtes là, mais vous n'avez rien à faire ! »
Cette année, Francis, 30 ans, a été nommé titulaire sur zone de remplacement (TZR) et a rejoint ainsi les rangs de ce qu'on désigne généralement comme « l'armée de réserve » de l'éducation nationale, prête à pallier à tout moment l'absence de professeurs en exercice. S'il dispose des mêmes diplômes – en l'occurrence, un Capes en musicologie – et du même statut que l'ensemble de ses collègues enseignants, ses conditions de travail sont bien différentes.
Comme pour ses confrères TZR, la mission du jeune professeur consiste à assurer les remplacements de courte et moyenne durée, allant de deux semaines à plusieurs mois. Pour eux, la rentrée, c'est le saut dans l'inconnu, puis le bricolage. Dans un délai de 48 heures, ils doivent être capables de suppléer des collègues au pied levé, pour des niveaux allant du collège au lycée professionnel, parfois jusqu'à 60 kilomètres de leur établissement de rattachement (RAD).
« On a vraiment l'impression d'être les bouche-trous », résume avec amertume Virginie, 30 ans, professeur d'italien de l'académie de Grenoble. TZR depuis trois ans, elle se souvient de sa rentrée 2012 : « C'était épique, je n'ai rien eu. Le directeur de mon établissement de rattachement ne m'a pas sollicitée et il ne s'est rien passé en septembre. » Condamnée au chômage technique, elle organise malgré tout avec sa collègue une sortie de classe à Turin pour les élèves des cours d'italien de son collège, qui est finalement annulée en raison d'un remplacement tombé au dernier moment. « Ce qui est terrible, c'est de savoir qu'on peut m'appeler n'importe où, n'importe quand, pour n'importe quel planning », explique-t-elle.
- OlympiasProphète
Ce n'est pas nouveau. Et dire que cela fut longtemps mon lot. Bien des collègues en poste fixe avaient du mal à en percevoir les contraintes.
- liliepingouinÉrudit
Je ne comprends pas pourquoi ils ont titré "la rentrée absurde".
Il faut bien qu'il y ait des remplaçants!
Il faut bien qu'il y ait des remplaçants!
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Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- RagnetrudeExpert spécialisé
Ben oui, si tous les TZR sont déjà pris en septembre, qui remplacera les profs absents au cours de l'année ? C'est pénible pour les TZR mais ce n'est pas absurde.
- SaskaNiveau 8
Ce que l'article ne dit pas, c'est qu'on fait le choix d'être TZR dans ses voeux d'affectation, non ?
- InvitéInvité
Oui... comme on fait un choix entre la peste et le choléra...Saska a écrit:Ce que l'article ne dit pas, c'est qu'on fait le choix d'être TZR dans ses voeux d'affectation, non ?
- ArtysiaVénérable
Ce qui est plus absurde c'est de voir le nombre d'établissements qui cherchent encore des profs... Des TZR sont libres mais il manque encore des profs.
Et puis ce sont des situations difficiles à gérer sur bien des plans : organisation hebdomadaire (heures sup imposées parfois à gogo), aucun voeu d'EDT possible, difficulté pour monter des projets (voire impossibilité si pas en AFA), faire ses preuves à chaque fois, construire une réputation, faire son trou en salle des profs, ne pas connaître l'équipement de l'établissement, faire ses premiers cours en tout cas dans le rush total, ne pas avoir de crédibilité lors d'un cours remplacement, faire face aux parents qui vous reprochent de ne pas être venu plus tôt...
Et puis ce sont des situations difficiles à gérer sur bien des plans : organisation hebdomadaire (heures sup imposées parfois à gogo), aucun voeu d'EDT possible, difficulté pour monter des projets (voire impossibilité si pas en AFA), faire ses preuves à chaque fois, construire une réputation, faire son trou en salle des profs, ne pas connaître l'équipement de l'établissement, faire ses premiers cours en tout cas dans le rush total, ne pas avoir de crédibilité lors d'un cours remplacement, faire face aux parents qui vous reprochent de ne pas être venu plus tôt...
- Cléopatra2Guide spirituel
Ah ah ah. Tu deviens TZR lorsque tu n'as rien obtenu d'autre car tu n'as pas assez de points. C'est rarement un choix.
Sinon je trouve aussi qu'il est ridicule de se plaindre d'être un "bouche-trou" lorsqu'on est en remplacement de courte et moyenne durée. Ce n'est effectivement pas confortable, mais il faut bien des remplaçants.
Sinon je trouve aussi qu'il est ridicule de se plaindre d'être un "bouche-trou" lorsqu'on est en remplacement de courte et moyenne durée. Ce n'est effectivement pas confortable, mais il faut bien des remplaçants.
- Fleur16Habitué du forum
Saska a écrit:Ce que l'article ne dit pas, c'est qu'on fait le choix d'être TZR dans ses voeux d'affectation, non ?
Beaucoup le sont par extension.
Je comprends la situation mais il est vrai que c'est difficile, l'attente est longue (d'autant que du coup, je ne peux poser aucun RDV, c'est quand même lourd au quotidien de se bloquer les semaines de 7 à 19h + samedi matin).
- JEMSGrand Maître
Saska a écrit:Ce que l'article ne dit pas, c'est qu'on fait le choix d'être TZR dans ses voeux d'affectation, non ?
:shock: NON dans beaucoup de cas ! Vous rentrez dans une académie, pas de postes fixes, TZR, il ne vous reste qu'à choisir une zone (et encore...) proche de votre domicile.
- Cléopatra2Guide spirituel
Ah oui c'est sûr que c'est pénible pour les rdv et l'organisation!
- SaskaNiveau 8
Je sais que c'est souvent un choix par défaut, je ne le nie pas, bien au contraire. Mais il n'empêche que là où la démarche de l'auteur me dérange un peu, c'est qu'il me semble un peu étonnant qu'il ait pris conscience subitement des défauts de l'EN moins de 3 mois après sa titularisation. On ne devient pas prof par hasard ou par accident, qu'ily ait des mauvaises surprises, oui - mais jeter l'éponge aussi rapidement, je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il y a eu erreur d'aiguillage à la base.
- pitchounetteExpert
Saska je pense que le journaliste parle de ça vu que Hollande a déclaré que la jeunesse était sa priorité..Ah la bonne blague
Bon quoi qu'il en soit dans mon académie et dans 2 spécialités professionnelles en voie de disparation$, nous n'avons plus un seul TZR de dispo. Tout le monde est pris sur une AFA. Mes terminales sont "très heureux" de voir que le remplaçant pour congé mat de ma collègue, il n'y a pas de remplaçant.
Bon quoi qu'il en soit dans mon académie et dans 2 spécialités professionnelles en voie de disparation$, nous n'avons plus un seul TZR de dispo. Tout le monde est pris sur une AFA. Mes terminales sont "très heureux" de voir que le remplaçant pour congé mat de ma collègue, il n'y a pas de remplaçant.
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Le bonheur est dans le pré après 7 ans de région parisienne
- CharivariExpert
TZR par choix, il y en a...peu. Savoir qu'on risque d'être TZR quand on passe le concours OK, le rester pendant 5, 8, 10 ans...bof.
Et cette phrase: "parfois jusqu'à 60km de leur établissement de rattachement...", ça peut être bien plus.
Et cette phrase: "parfois jusqu'à 60km de leur établissement de rattachement...", ça peut être bien plus.
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Venez jeter un coup d'oeil à mon VD puériculture, Fille 0-5 ans et GArçon 0-6 mois ici
- eleonore69Érudit
Rarement par choix.. Situation très compliquée à gérer lorsqu'on a des enfants jeunes (et qu'il faudrait un EDT fixe pour s'organiser !)
- Luigi_BGrand Maître
Le choix de TZR avait un sens quand les bonification étaient substantielles. Pour moi, les TZR sont évidemment des collègues comme les autres et j'aime bien discuter avec eux de ce qui se passe dans les autres établissements.
Le titre de l'article surfe sur la vague anti-fonctionnaire-parasite, dans la veine de l'iFRAP, alors même que le principe même du remplacement impose des professeurs non affectés à la rentrée.
En revanche ce que ne dit pas l'article, c'est que les TZR sont de plus en plus affectés sur des postes non pourvus, en raison de la crise du recrutement (plus de 3 000 postes non pourvus rien qu'en 2014), ce qui n'est pas leur mission, et ce qui rend les vrais remplacements difficiles. Ce sont les mêmes qui pestent ensuite contre les professeurs non remplacés...
Bref, pour "Le Monde", des "professeurs sans élèves", c'est plus grave que des élèves sans professeurs. Toute une philosophie...
Le titre de l'article surfe sur la vague anti-fonctionnaire-parasite, dans la veine de l'iFRAP, alors même que le principe même du remplacement impose des professeurs non affectés à la rentrée.
En revanche ce que ne dit pas l'article, c'est que les TZR sont de plus en plus affectés sur des postes non pourvus, en raison de la crise du recrutement (plus de 3 000 postes non pourvus rien qu'en 2014), ce qui n'est pas leur mission, et ce qui rend les vrais remplacements difficiles. Ce sont les mêmes qui pestent ensuite contre les professeurs non remplacés...
Bref, pour "Le Monde", des "professeurs sans élèves", c'est plus grave que des élèves sans professeurs. Toute une philosophie...
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
J'ai retrouvé le fil de l'iFRAP dans la même veine : "200.000 personnels de l’Enseignement sous-employés".
- Mes observations:
- Dans le secondaire les remplaçants, les vacataires, les enseignants en Erea ou en Segpa sont considérés comme n'étant pas "devant les élèves" et donc "sous-employés".
Dans le primaire les 25.400 enseignants en remplacement, les 11.700 enseignants en « prévention et traitement des difficultés scolaires » et les 10.700 enseignants affectés à la scolarisation des élèves malades ou handicapés ne sont pas non plus "devant les élèves" et sont considérés comme des "enseignants fantômes".
Par ailleurs les directeurs d'école bénéficiant de décharge totale sont considérés comme sous-employés car dans l’Éducation nationale on ne travaille que face à des élèves. Conséquence logique : les chefs d'établissement du secondaire (proviseurs et principaux) sont donc sous-employés.
Enfin dernière remarque sur les "125.000 personnes (essentiellement des enseignants) qui, en 2011, étaient gérées par les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, mais qui n’étaient pas en fonction au sein du ministère" : 29 000 étaient en disponibilité ou en congé parental etc. au 31 décembre 2010 : ça n'empêche pas l'iFRAP de les considérer comme "sous-employées"... Quant aux agents détachés dans d'autres ministères, même chose : ils sont nécessairement payés à ne rien faire.
Merci l'iFRAP
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- OudemiaBon génie
Luigi_B a écrit:Le choix de TZR avait un sens quand les bonification étaient substantielles. Pour moi, les TZR sont évidemment des collègues comme les autres et j'aime bien discuter avec eux de ce qui se passe dans les autres établissements.
Le titre de l'article surfe sur la vague anti-fonctionnaire-parasite, dans la veine de l'iFRAP, alors même que le principe même du remplacement impose des professeurs non affectés à la rentrée.
En revanche ce que ne dit pas l'article, c'est que les TZR sont de plus en plus affectés sur des postes non pourvus, en raison de la crise du recrutement (plus de 3 000 postes non pourvus rien qu'en 2014), ce qui n'est pas leur mission, et ce qui rend les vrais remplacements difficiles. Ce sont les mêmes qui pestent ensuite contre les professeurs non remplacés...
Bref, pour "Le Monde", des "professeurs sans élèves", c'est plus grave que des élèves sans professeurs. Toute une philosophie...
Oui, il y avait heureusement un dédommagement substantiel pour les points de carrière (financier aussi ?), ce qui n'était que justice ; c'est une situation difficile, mais nécessaire, ne pas avoir de compensation est scandaleux.
Que des gens sur poste fixe regardent de haut les TZR, c'est tout aussi scandaleux aussi : perdre des points en arrivant dans une académie c'est dur...
Cela dit, je connais deux collègues qui tournent depuis des années dans des "bons" lycées parisiens, en attendant d'avoir assez de points pour échapper à un poste fixe "pourri".
- DaphnéDemi-dieu
Je découvre que les professeurs qui enseignent en EREA ou en SEGPA sont considérés comme n'étant pas "devant élèves " et donc "sous employés" !!
Je vais les en informer tiens :diable:
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- Spoiler:
- J'attends de voir leur réaction
- piescoModérateur
Luigi_B a écrit:Le choix de TZR avait un sens quand les bonification étaient substantielles. Pour moi, les TZR sont évidemment des collègues comme les autres et j'aime bien discuter avec eux de ce qui se passe dans les autres établissements.
Le titre de l'article surfe sur la vague anti-fonctionnaire-parasite, dans la veine de l'iFRAP, alors même que le principe même du remplacement impose des professeurs non affectés à la rentrée.
En revanche ce que ne dit pas l'article, c'est que les TZR sont de plus en plus affectés sur des postes non pourvus, en raison de la crise du recrutement (plus de 3 000 postes non pourvus rien qu'en 2014), ce qui n'est pas leur mission, et ce qui rend les vrais remplacements difficiles. Ce sont les mêmes qui pestent ensuite contre les professeurs non remplacés...
Bref, pour "Le Monde", des "professeurs sans élèves", c'est plus grave que des élèves sans professeurs. Toute une philosophie...
He oui, je me demande d'où ils pensent que sortent les remplaçants. Un chapeau magique? Le sac de Mary Poppins?
Daphné a écrit:Je découvre que les professeurs qui enseignent en EREA ou en SEGPA sont considérés comme n'étant pas "devant élèves " et donc "sous employés" !!
Je vais les en informer tiens :diable:
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J'attends de voir leur réaction
Mauvaise foi, quand tu nous tiens...
- NasopiBon génie
Luigi_B a écrit:les 10.700 enseignants affectés à la scolarisation des élèves malades ou handicapés ne sont pas non plus "devant les élèves" et sont considérés comme des "enseignants fantômes".
Je suis choquée d'apprendre que les instits de mes enfants sont considérés comme des "enseignants fantômes". Ils font pourtant un super boulot !
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"Donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter telles qu’elles sont les choses qu’on ne peut pas changer, donne-moi le courage de changer celles qui doivent l’être ; donne-moi la sagesse qui permet de discerner les unes et les autres." (Marc-Aurèle)
- OlympiasProphète
Eh non, pas si simple ! Du moins quand j'ai été mutée de l'académie dans laquelle j'avais passé le concours dans celle où je suis.Saska a écrit:Ce que l'article ne dit pas, c'est qu'on fait le choix d'être TZR dans ses voeux d'affectation, non ?
- JennyMédiateur
Daphné a écrit:Je découvre que les professeurs qui enseignent en EREA ou en SEGPA sont considérés comme n'étant pas "devant élèves " et donc "sous employés" !!
Je vais les en informer tiens :diable:
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On peut peut être y envoyer la journaliste ? :diable:
- linkusNeoprof expérimenté
Je suis un enseignant fantôme, super.
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J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- EnaecoVénérable
Saska a écrit:Ce que l'article ne dit pas, c'est qu'on fait le choix d'être TZR dans ses voeux d'affectation, non ?
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