- retraitéeDoyen
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1234976-najat-vallaud-belkacem-a-l-education-nationale-ce-que-moi-prof-j-attends-d-elle.html
Je fais pour ma part ce rêve étrange et pénétrant qu'on cesse avec les modes, avec les dispositifs-écrans, avec les projets fumeux, avec les B2i, C2i, les TPE, les AP en lycée (qui dévorent les heures d'enseignement fondamentaux, désorganisent et alourdissent le temps de travail des élèves), les sigles abêtissants, les modules d'exploration, les truc-chose-machin, pour revenir à ce qui nous permettrait de ne pas avoir l'air si idiots quand PISA sort : le raisonnement, le calcul, l'écriture, la lecture, les sources textuelles, la culture humaniste qui a fait ses preuves et que, ne nous y trompons pas, nos ministres ont, ainsi que leurs enfants.
Je rêve qu'on allège les heures de cours quotidiennes pour suivre les recommandations des pédiatres et neuropsychiatres, qu'on ose s'attaquer aux lobbies du tourisme, pour oser privilégier le rythme cognitif des enfants.
Je rêve qu'on redonne au brevet, au bac, leur vraie valeur, en cessant de multiplier les gadgets et les consignes de "bienveillance" racoleuses qui faussent les résultats de ces examens désormais de pacotille et qui ont eu pour effet de dévaluer le lycée aux yeux des élèves eux-mêmes puisqu'il n'a plus grand chose de sélectif et propédeutique.
Je rêve d'une vraie réforme de l'université, avec une sélection par le bac (la mention) ou par un concours d'entrée, pour ne pas entendre les sempiternelles déclarations de quelques naïfs qui s'étonnent qu'après avoir laissé passer des hordes de bacheliers multipliant les options et rampant au rattrapage, ces mêmes anciens mauvais élèves travestis sur le papier (dans nos statistiques autosatisfaites) en bons élèves par un système honteux de ses faiblesses, se présentent en fac pour finalement échouer.
Je rêve que l'on en finisse avec la croyance démagogique qui ferait du parent un "partenaire" voire un collègue, fondé à expertiser le niveau de son enfant et empêche tout redoublement ou réorientation.
Je rêve qu'on enseigne à une classe de 20 à 25 élèves (ce qui pourrait résoudre de bloc la question de la gestion disciplinaire du groupe mais aussi la question pédagogique du suivi individualisé de chaque enfant rendu alors possible, par un prof moins usé donc plus motivé et plus dévoué) comme cela se fait partout ailleurs en Europe (il n'y a qu'en France où l'on semble faire confiance au modèle colonial tel que "Tintin au Congo" puisse enseigner à tout un village qui sans broncher ni rien saisir suit scrupuleusement les gesticulations du maître véritable conférencier).
Nous ne voulons plus de réformes vaines
Si seulement l'on pouvait éviter, pour une fois des réformes vaines, creuses, insipides, infondées sur tel point du programme de français justifiant une nouvelle épreuve de bac en modifiant à peine un ou deux intitulés en entraînant pourtant des dépenses délirantes (tous les manuels à réimprimer pour changer un intitulé).
Si l'on pouvait cesser de faire porter au prof instructeur et éducateur des responsabilités qui ne sont pas les siennes en le chargeant toujours plus de missions (en lui faisant animer des journées sur tel handicap, ou en lui imposant une énième réunion, un énième stage pour maîtriser tel logiciel informatique...).
Article excellent, à diffuser !
Je fais pour ma part ce rêve étrange et pénétrant qu'on cesse avec les modes, avec les dispositifs-écrans, avec les projets fumeux, avec les B2i, C2i, les TPE, les AP en lycée (qui dévorent les heures d'enseignement fondamentaux, désorganisent et alourdissent le temps de travail des élèves), les sigles abêtissants, les modules d'exploration, les truc-chose-machin, pour revenir à ce qui nous permettrait de ne pas avoir l'air si idiots quand PISA sort : le raisonnement, le calcul, l'écriture, la lecture, les sources textuelles, la culture humaniste qui a fait ses preuves et que, ne nous y trompons pas, nos ministres ont, ainsi que leurs enfants.
Je rêve qu'on allège les heures de cours quotidiennes pour suivre les recommandations des pédiatres et neuropsychiatres, qu'on ose s'attaquer aux lobbies du tourisme, pour oser privilégier le rythme cognitif des enfants.
Je rêve qu'on redonne au brevet, au bac, leur vraie valeur, en cessant de multiplier les gadgets et les consignes de "bienveillance" racoleuses qui faussent les résultats de ces examens désormais de pacotille et qui ont eu pour effet de dévaluer le lycée aux yeux des élèves eux-mêmes puisqu'il n'a plus grand chose de sélectif et propédeutique.
Je rêve d'une vraie réforme de l'université, avec une sélection par le bac (la mention) ou par un concours d'entrée, pour ne pas entendre les sempiternelles déclarations de quelques naïfs qui s'étonnent qu'après avoir laissé passer des hordes de bacheliers multipliant les options et rampant au rattrapage, ces mêmes anciens mauvais élèves travestis sur le papier (dans nos statistiques autosatisfaites) en bons élèves par un système honteux de ses faiblesses, se présentent en fac pour finalement échouer.
Je rêve que l'on en finisse avec la croyance démagogique qui ferait du parent un "partenaire" voire un collègue, fondé à expertiser le niveau de son enfant et empêche tout redoublement ou réorientation.
Je rêve qu'on enseigne à une classe de 20 à 25 élèves (ce qui pourrait résoudre de bloc la question de la gestion disciplinaire du groupe mais aussi la question pédagogique du suivi individualisé de chaque enfant rendu alors possible, par un prof moins usé donc plus motivé et plus dévoué) comme cela se fait partout ailleurs en Europe (il n'y a qu'en France où l'on semble faire confiance au modèle colonial tel que "Tintin au Congo" puisse enseigner à tout un village qui sans broncher ni rien saisir suit scrupuleusement les gesticulations du maître véritable conférencier).
Nous ne voulons plus de réformes vaines
Si seulement l'on pouvait éviter, pour une fois des réformes vaines, creuses, insipides, infondées sur tel point du programme de français justifiant une nouvelle épreuve de bac en modifiant à peine un ou deux intitulés en entraînant pourtant des dépenses délirantes (tous les manuels à réimprimer pour changer un intitulé).
Si l'on pouvait cesser de faire porter au prof instructeur et éducateur des responsabilités qui ne sont pas les siennes en le chargeant toujours plus de missions (en lui faisant animer des journées sur tel handicap, ou en lui imposant une énième réunion, un énième stage pour maîtriser tel logiciel informatique...).
Article excellent, à diffuser !
- Thalia de GMédiateur
Je l'ai lu dans son intégralité. Un billet plein de bon sens.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
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