Comment expliquer la désindustrialisation de la France ?

Pourriez-vous m'expliquer pourquoi la France s'est désindustrialisée alors que l'Allemagne est resté un pays industriel ? Merci

Prune

Apparemment, les coûts salariaux sont en cause :
http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-79782-la-desindustrialisation-a-fragilise-les-equilibres-socio-economiques-et-le-potentiel-de-croissance-de-la-france-1019699.php

Et les choix stratégiques sur le long terme également :
http://www.hec.fr/content/download/98602/745006/file/LA%20DESINDUSTRIALISATION%20DE%20LA%20FRANCE.pdf

...et la culture:
en Allemagne, on ne se cache pas d'être ouvrier, en France on ne trouve personne se baladant en bleu de travail et que dire de l'expression "OS de chez Renault".

Si on rajoute à cela qu'un élève ayant de bons résultats sera fortement incité (pour ne pas dire plus) à aller dans une filière générale...et que le Front de Gauche a commis un clip dans lequel les élèves orientés vers le professionnel tombaient dans un précipice...

Par ailleurs historiquement beaucoup moins de régions étaient industrielles en France qu'en Allemagne.

Je suis assez d'accord avec cette analyse :
http://www.leconomiste.eu/decryptage-economie/153-reflexion-sur-la-desindustrialisation-de-la-france.html

À l’aide des seuls documents joints, vous réaliserez une note de synthèse faisant le point sur
l’affaiblissement de l’industrie française et sur ses possibilités de redressement.
Vous rédigerez ensuite une note de deux pages environ, contenant votre avis pour que
l’économie française puisse tirer profit du « made in France ».

Lien concours inspecteur des impots

Vous avez 4 heures!

Ce que j'ai retenu principalement du fond documentaire c'est qu'en Allemagne, il y a une culture anti inflation forte qui fait que les augmentations salariales sont assez faibles alors qu'en France la culture est à des augmentations annuelles de 4%/5%. Cette différence de fonctionnement n'était pas trop grave du temps du franc puisque l'écart de compétitivité qui se créait était corrigé par une dévaluation du franc et un peu d'inflation mais maintenant que nous partageons la même monnaie ce n'est plus possible.

On y trouve aussi une critique intelligente de la droite qui ne favoriserait pas les entreprises mais plutot les ménages aisés. Ce n'est pas la même chose mais pour les patrons une politique qui favorise les ménages aisés est peut être plus intéressante (en tout cas sur le court/moyen terme)

philann a écrit:...et la culture:
en Allemagne, on ne se cache pas d'être ouvrier, en France on ne trouve personne se baladant en bleu de travail et que dire de l'expression "OS de chez Renault".

Si on rajoute à cela qu'un élève ayant de bons résultats sera fortement incité (pour ne pas dire plus) à aller dans une filière générale...et que le Front de Gauche  a commis un clip dans lequel les élèves orientés vers le professionnel tombaient dans un précipice...

Par ailleurs historiquement beaucoup moins de régions étaient industrielles en France qu'en Allemagne.

Franchement, aucune de ces deux explications ne fait vraiment sens.

La désindustrialisation française ne résulte certainement pas d'un problème de vocations ouvrières, mais bien plus de l'incapacité de certaines industries à se maintenir face à la concurrence étrangère. De nombreuses entreprises ne cessent de fermer depuis les années 80 et ceux qui se retrouvent à la rue auraient généralement préféré conserver leur emploi. Il suffit de penser, encore récemment, aux haut-fourneaux de Florange ou aux usines PSA d'Aulnay. Ce n'est certainement pas par manque de volontaires pour travailler dans les usines que ces dernières ont fermé.

Quant à l'explication historique, elle est là aussi insuffisante (en tout cas celle-là): quelle que soit la situation d'origine, ce qui importe en l'état, c'est que l'Allemagne parvient mieux à conserver son tissus industriel, alors qu'en France il décline plus fortement. La question étant pourquoi. Une des réponses étant que l'Allemagne a su conserver une spécialisation que n'a pas l'industrie française (machines-outils et autres...).

kero a écrit:

philann a écrit:...et la culture:
en Allemagne, on ne se cache pas d'être ouvrier, en France on ne trouve personne se baladant en bleu de travail et que dire de l'expression "OS de chez Renault".

Si on rajoute à cela qu'un élève ayant de bons résultats sera fortement incité (pour ne pas dire plus) à aller dans une filière générale...et que le Front de Gauche  a commis un clip dans lequel les élèves orientés vers le professionnel tombaient dans un précipice...

Par ailleurs historiquement beaucoup moins de régions étaient industrielles en France qu'en Allemagne.

Franchement, aucune de ces deux explications ne fait vraiment sens.

La désindustrialisation française ne résulte certainement pas d'un problème de vocations ouvrières, mais bien plus de l'incapacité de certaines industries à se maintenir face à la concurrence étrangère. De nombreuses entreprises ne cessent de fermer depuis les années 80 et ceux qui se retrouvent à la rue auraient généralement préféré conserver leur emploi. Il suffit de penser, encore récemment, aux haut-fourneaux de Florange ou aux usines PSA d'Aulnay. Ce n'est certainement pas par manque de volontaires pour travailler dans les usines que ces dernières ont fermé.

Quant à l'explication historique, elle est là aussi insuffisante (en tout cas celle-là): quelle que soit la situation d'origine, ce qui importe en l'état, c'est que l'Allemagne parvient mieux à conserver son tissus industriel, alors qu'en France il décline plus fortement. La question étant pourquoi. Une des réponses étant que l'Allemagne a su conserver une spécialisation que n'a pas l'industrie française (machines-outils et autres...).

Ce que dit Philann n'est pas complètement faux. C'est une chose que de garder les vieux ouvriers, une autre d'en recuter de nouveaux. Beaucoup de jeunes préfèrent pointer au chômage plutôt que de faire un travail d'ouvrier en attendant des temps meilleurs.  Le nombre d'intérimaires qui ne finissent même pas la journée est très élevé en usine.

Cette explication n'est évidemment pas suffisante,  mais c'est un élément du problème. 

Bien sûr,  ça vient loin derrière la fiscalité et la réglementation du travail.

Ma réponse ne se voulait en rien suffisante, elle complétait les liens donnés par John.

kero a écrit:

philann a écrit:...et la culture:
en Allemagne, on ne se cache pas d'être ouvrier, en France on ne trouve personne se baladant en bleu de travail et que dire de l'expression "OS de chez Renault".

Si on rajoute à cela qu'un élève ayant de bons résultats sera fortement incité (pour ne pas dire plus) à aller dans une filière générale...et que le Front de Gauche  a commis un clip dans lequel les élèves orientés vers le professionnel tombaient dans un précipice...

Par ailleurs historiquement beaucoup moins de régions étaient industrielles en France qu'en Allemagne.

Franchement, aucune de ces deux explications ne fait vraiment sens.

La désindustrialisation française ne résulte certainement pas d'un problème de vocations ouvrières, mais bien plus de l'incapacité de certaines industries à se maintenir face à la concurrence étrangère. De nombreuses entreprises ne cessent de fermer depuis les années 80 et ceux qui se retrouvent à la rue auraient généralement préféré conserver leur emploi. Il suffit de penser, encore récemment, aux haut-fourneaux de Florange ou aux usines PSA d'Aulnay. Ce n'est certainement pas par manque de volontaires pour travailler dans les usines que ces dernières ont fermé.

Quant à l'explication historique, elle est là aussi insuffisante (en tout cas celle-là): quelle que soit la situation d'origine, ce qui importe en l'état, c'est que l'Allemagne parvient mieux à conserver son tissus industriel, alors qu'en France il décline plus fortement. La question étant pourquoi. Une des réponses étant que l'Allemagne a su conserver une spécialisation que n'a pas l'industrie française (machines-outils et autres...).

Ce point rejoint ce que j'avais appris. Et de ce fait, le coût du travail pèse moins.