Comment expliquer "pendard de Turc"

Il se trouve qu'il y a un turc dans la classe ...

Qu'il y ait un Turc ou pas ne change rien !

"Pendard de Turc" a le même statut que "Quel Juif, quel Arabe est-ce là ?"

Ca s'explique très simplement, en disant que par "Turc" on entendait "type exotique avec un turban sur la tête". Si tu veux pousser le bouchon, tu t'amuses à faire un petit moment sur les préjugés sur telle ou telle nationalité.

Une amie de ma fille dit que dans la famille anglaise où elle était hébergée, on ne la laissait pas trop s'approcher de la mare au fond du jardin, de peur qu'elle mange les grenouilles !

On parle des préjugés, on en rit, et... finalement, on se rend compte que le mot qui véhicule le plus de choses, c'est "pendard" !

Par les antagonismes géopolitiques. Les élèves comprennent mieux les propos un peu limites, comme ceux-ci, si c'est dans un contexte de guerre.
Rappeler la bataille de Lépante, les incursions ottomanes en Europe de l'Est (Hongrie, je crois). En plus, ça peut valoriser ton élève turc en insistant sur la valeur militaire des Ottomans et leur importance politique à l'époque.

De plus, s'il me souvient bien, le Turc n'est pas pendard parce que Turc, mais parce qu'il réclame une rançon, non ?

Tout à fait !
Merci.

Et là tu glisses délicatement sur l'expression "tête de Turc" :lol:

Je suppose que ça vient de Molière? Je n'ai plus tout en tête (mes neurones font grève ces temps-ci), mais je me souviens que dans plusieurs pièces, on y peut y voir une allusion entre Louis XIV et... heu... le sultan (ou le bey?) de l'époque.

Les Turcs ont fait, entre XVIIème et XVIIIème siècle, près d'un million d'esclaves occidentaux. Ils en ont maltraité une majorité, et empalé pas mal. Et extorqué des rançons à aux plus riches.
Quand on prenait un Turc, on le pendait, c'est aussi simple que ça. Se rappeler la bataille de Lépante. D'où la tête de Turc. En piles, si possible.
Cela dit, le Turc est d'autant plus à la mode que les Français ont deux fois (sous Richelieu et sous Louis XIV) passé des alliances avec eux contre les Habsbourg. La scène des Fourberies est empruntée à Cyrano (le Pédant joué, je crois), qui y avait sans doute mis une allusion politique.